Emile Gary - Gros-Câlin

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Gros-Câlin: краткое содержание, описание и аннотация

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Il n’y eut pas insistance.

Je commençais déjà à me sentir sauvé lorsque j’ai vu une feuille que l’on glissait sous la porte. D’abord, je n’ai pas voulu prendre, astucieusement, à cause des mains et des bras et puis j’ai vu qu’elle était tout entière à l’intérieur et que l’on ne pourrait pas voir que je me servais de mes mains. Je l’ai ramassée. Il y avait une adresse, une date pour le lendemain et une heure – vingt heures trente – et ces quelques mots : Allez, fais pas le lâche, t’es pas assez fort pour ça. Viens avec nous. Montre toi tel quel. Nous on est pour les pythons. C’était le garçon de bureau.

Je n’ai pas perdu la tête. Je savais que c’était une tentative de provocation avec risques et périls. C’était même en toute connaissance de la cause, encore plus dangereux : c’était politique. Je dis bien politique, et je souligne, dans toute l’étendue du terme.

On comprendra tout l’abîme qui s’ouvrait à mes pieds. La première chose à faire était évidemment d’appeler la police pour devancer tous les soupçons. Mais c’était une réaction naturelle, et les lois de la nature, on est pas là pour les servir, c’est même tout le contraire. D’un autre côté, les jardins d’acclimatation en vue d’un jardin meilleur, il y en avait marre. Tout ce que ça fait jamais, c’est encore des banques de sperme et des hommes sans provision qui ne sont jamais honorés et des cris défiant toute concurrence.

Les messages avec vue imprenable sur l’avenir, il y en a marre. Il y en a marre du foutre en position d’attente dans le stagnatoire, avec des mue-mues du pareil au même à l’appui. Le vocabulaire, je fréquente plus.

J’ai donc pris le message en deux pour le déchirement.

Je ne voulais plus être Gros-Câlin. Je voulais être Gros Malin, pour changer.

Mais là il se produisit quelque chose d’irrésistible. Il y eut une poussée irrésistible de l’intérieur. Il y avait là remue-ménage et chevauchées fantastiques, avec chants, printemps de Prague et ivresse prémonitoire. Je fus même en quelque sorte et comme soulevé de l’intérieur. C’était Jean Moulin et Pierre Brossolette. Ces gens-là sont d’une faiblesse qui confine à l’espoir.

J’ai lutté. Je leur ai dit non. J’ai crié raison, bon sens, tanks russes, puissance et le plus grand nombre. J’ai parlé statistiques et agglomérat avec CRS à toutes les fissures. Je me suis accroché de toutes mes forces à ma vie privée, j’ai couru me laver le cul sur le bidet. Je le dis comme je le pense, je me suis lavé mon propre cul par mes propres moyens au moins dix fois cette nuit-là dans un but d’indépendance, de sollicitude et de liberté d’expression.

Rien à faire. Ils étaient les plus faibles, ces deux là, et ça gagnait. Ça gagne toujours.

Je ne sais pas comment j’ai fait pour tenir vingt-quatre heures avec l’aide de la montre. Le terrain gagnait sur moi dans la nuit, comme toujours, avec l’immensité des déserts africains en plein Paris et une absence totale de considération ou même d’attention qui se jetait sur moi avec toute la puissance dévastatrice de personne.

J’avais la feuille d’appel à la main mais je n’y touchai pas.

La fatigue et l’affolement aidant et s’ajoutant à la terreur abjecte, je repris confiance en moi-même vers sept heures de l’après-midi, car ce sont des signes qui ne trompent pas et témoignent de lucidité et de prise de conscience.

Je me suis habillé des pieds à la tête, avec manteau, chapeau et foulard à l’appui, par dessus mon pyjama que je ne voulais pas quitter, il me tenait chaud au cœur, il y avait là quelqu’un. Je suis sorti sous prétexte de mettre une lettre à la poste. Ça s’est très bien passé, j’étais bien couvert. Mon cœur battait à peine et mon souffle si léger que personne n’aurait cru qu’il y avait péril en demeure. J’avais appris l’adresse par cœur, je déchirai la feuille en petits morceaux et les avalai pour prudence. J’étais d’ailleurs difficilement perceptible, car j’offrais toutes les garanties vestimentaires nécessaires. On ne voyait ni mes écailles, ni mes nœuds, ni mon trognon ni mes moignons. Je donnais bonne impression d’adaptation au niveau de vie. J’étais même louable et à encourager, car j’offrais un sympathique exemple de baisse de prix en pleine période de hausse. J’étais à vil prix, je ne nécessitais pas d’essence et de source d’énergie et j’étais économique, car on pouvait me jeter après usage. J’étais de plein emploi, et avec deux milliards de pièces de rechange, et sans autre matière première nécessaire que des investissements de foutre dans les banques de sperme. J’étais avec Pape, Ordre des Médecins à l’appui, avec droit sacré à la vie par voies urinaires et halte-là. J’étais à la fois matière première et produit fini, foutu même, avec promesses d’au-delà réservé uniquement aux morts. Je n’étais susceptible de dépassement que sur les autoroutes et j’étais vendu chaque année à deux millions d’exemplaires aux postes de télévision. On me mettait même une chaîne de couleur, comme son nom l’indique. J’avais un gouvernement qui me représentait sans aucun doute possible à cet égard. J’étais convertible. Je diminuais d’année en année, avec augmentation subséquente de besoins, pour compenser. Je bouffais de plus en plus de merde dans un but cancérigène. Ça gueulait parce que le prix de ma viande revenait de plus en plus cher à la sécurité routière et sociale. J’étais revenu national brute par tête d’habitant et de plus en plus. J’étais statistique jusqu’au trognon, démographique jusqu’à l’œuf, avec ovulation munie de tous les sacrements de l’Église et ouverte à toutes les bourses.

Je continuais néanmoins à raser les murs, malgré mon caractère inaperçu, car il y avait peut-être des failles dans mon regard qui laissait filtrer mon caractère sacré, secret, je veux dire, bien que je leur eusse intimé l’ordre d’éteindre les torches, à l’intérieur, dans un but d’imparfait du subjonctif offrant toutes les garanties. Je ne me référais plus à eux que par des initiales. J. M. et P. B. à cause du nombre considérable des mitraillettes avec CRS aux coins des rues. Je soulevais au passage mon chapeau devant les forces de l’ordre pour leur montrer que je ne cachais rien. Mais ma faiblesse était telle que je ne méritais pas des mesures de prudence à mon égard. Mon inexistence apparente offrait les apaisements nécessaires. Je présentais. Il n’y avait pas à regarder dans les vitrines pour voir que j’étais prêt à porter. Il suffisait de voir mon sourire comme cul et chemise pour constater que j’offrais les garanties nécessaires, et que je ne refoulais même plus, j’avalais. Je prêtais si peu à attention que lorsque je fus poinçonné à l’entrée du métro, je repris un peu d’existence, de présence. Je me penchais pour me ramasser et le ticket me garda dans sa main, amicalement, comme preuve à l’appui. Je gardais le ticket dans ma main, je veux dire, mais l’intelligence aura rectifié d’elle-même. Je m’écoulai avec tout le monde à la sortie et il n’y eut ni regards curieux ni regards tout court, il suffisait de se faire poinçonner. J’avais mis mes lunettes noires des cinéastes pour empêcher le regard. J’avais eu tort de leur donner des torches électriques, car ces deux-là ne peuvent s’empêcher de faire de la lumière. J’étais évidemment énormément aidé par la forme, le style, le vocabulaire, mes vêtements, mon chapeau, foulard et pardessus. Les moignons étaient tous à l’intérieur avec les écailles et ne se voyaient pas et il y avait aspect humain mais sauf les enfants qui vous regardent toujours très attentivement parce qu’ils ne sont pas habitués, les autres étaient beaucoup trop habitués à se réfugier chez eux pour me demander de quel droit et sous quel prétexte. J’avais d’ailleurs pris la précaution nécessaire d’emporter ma feuille de sécurité sociale qui me donnait droit de me faire rembourser aux trois quarts, c’était une preuve matérielle que personne ne pouvait récuser.

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