Emile Gary - Gros-Câlin

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Gros-Câlin: краткое содержание, описание и аннотация

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Le drame a éclaté le surlendemain, lorsque je me suis aperçu que je n’étais pas là. J’ai entrepris aussitôt des recherches fiévreuses mais je ne suis pas arrivé à me trouver. Je ne me suis pas affolé parce que je me fourre parfois dans des endroits impossibles. J’ai téléphoné aux objets trouvés mais ils m’ont dit que pour les pythons, c’était la SPA. Je me suis rappelé alors que je m’étais rendu au Jardin d’Acclimatation et que je m’étais laissé là. J’ai voulu rédiger une petite annonce avec état de secours et d’urgence mais ce n’était pas très clair dans ma tête, je ne savais pas si c’était une offre d’emploi ou une recherche, une demande ou absolument rien à tous les points de vue, ce qui me parut être le cas mais impossible à rédiger. Cependant les lois de la nature se firent à nouveau sentir et lorsque M me Niatte est entrée pour me nourrir, je me suis dressé et je lui ai pris la boîte des mains. Il y avait là six souris et j’en ai tout de suite avalé une. M me Niatte a poussé un hurlement mais je n’avais plus la force de lutter contre la nature des choses et j’ai bouffé une deuxième souris et puis une troisième. J’ai cru que M me Niatte allait tomber dans les pommes et pourtant elle venait me nourrir une fois par semaine depuis un an, c’était peut-être parce qu’elle ne m’avait jamais vu debout. D’habitude, quand elle vient, je reste roulé en boule dans un coin. Je me suis vite couché par terre pour la rassurer et je me suis mis à ramper sur la moquette pour la mettre à l’aise. Elle était affreusement pâle et elle s’était mise à marcher à reculons en se tenant aux murs, et puis elle s’est sauvée. Je me suis coulé sous le lit, décidé à ne plus faire semblant et à ne plus me singulariser, dans un agglomérat de dix millions d’habitants, il faut faire comme tout le monde. J’aurais dû penser à porter une souris à M lle Dreyfus mais c’était seulement un effort d’imagination, je ne pouvais pas ouvrir la porte sans bras. D’ailleurs si je me mettais à ramper au vu et au su, ils ne me le pardonneraient pas pour dégradation et dépradation de la Culture et à coups de bâtons du même père ou même pire. Il faut faire pseudo-pseudo, c’est d’entente tacite et collaboratoire avec l’institution et le régime au figuré car c’est pseudo-pseudo et c’est tout de suite schizophrène et psychiatrique pour cause de père inconnu. Il faut être en faire semblant des pieds à la tête avec exigences diminuées. Pierre Brossolette a dû se jeter par la fenêtre du cinquième étage à cause de ses exigences. Jean Moulin était tellement prétentieux qu’il a même dû se trancher la gorge. Au Mont Valérien c’est plein des mecs qui avaient des prétentions. Je refuse de me faire fusiller comme il faut et au Chili pour être un homme. Je déclare soussigné que je suis en peau d’homme et que les écailles ne sont là qu’à la suite d’une erreur humaine. Il ne faut pas que ça se sache et de tout cœur. J’ai aussitôt bouffé une souris et rampé sous le lit pour me conformer et ne pas déshonorer. Je soussigné démographique m’engage avec études secondaires et Ordre des Médecins à l’appui avec droit sacré à la vie par voies urinaires et culturelles pseudo-pseudo. Je suis patriote et francophone.

Je suis cependant ressorti pour filer à la salle de bain et me laver le cul et mettre un pyjama pour la forme humaine.

S’ils viennent m’interroger, je jouerai le jeu. Jouer le jeu c’est la règle du jeu pour la forme humaine. C’est le grand siècle et le style. Qu’ils viennent. Je n’ai pas peur. Je ferai pseudo-pseudo comme tout le monde. Il n’y a que le garçon de bureau qui me fait peur. C’est une erreur du genre humain, ce salaud là, il veut la peau des mue-mues, il exige.

J’étais donc tranquillement en train de me conformer sur la moquette lorsqu’on frappa à la porte sans sonner parce que tout devait être en panne dans un moment de sympathie. Le garçon de bureau, j’en étais sûr. J’ai voulu ramper à la cuisine pour saisir un couteau du même nom, mais je me suis rappelé à temps que je n’avais pas de bras. Prudence. S’il me voit debout verticalement avec une clé à la main, il serait aux anges. « Aha, Gros-Câlin, je t’y prends ! T’es pas un python ! T’es des nôtres ! Viens avec nous, couillon, sors, lutte ! ».

Je me suis vite roulé en boule sur la moquette pour ne pas me trahir. On a frappé encore. L’espace d’une seconde, je fus saisi d’un espoir fou : je crus que c’était M lle Dreyfus qui venait me laverie cul.

Ils avaient la clé de M me Niatte. Ils sont entrés. Il y avait deux, trois types avec elle. Quatre. Deux flics avec uniformes à l’appui.

J’ai eu beaucoup de présence d’esprit.

Je n’ai fait ni une ni deux. Vite, j’ai ouvert la boîte, j’ai saisi une souris par la queue et je l’ai avalée.

Je sais que ça fait copain-copain et conformiste mais je n’ai pas la prétention. Je ne veux pas faire le différent.

J’ai même fait « gnam-gnam » en me frottant mon petit ventre d’un air content, pour montrer que c’était bon et que je leur étais reconnaissant.

Je n’ai pas dit merci, pour montrer que j’avais des limites.

Ils parurent étonnés et se regardèrent de l’un à l’autre. Ils ne s’attendaient pas à ça. Ils s’attendaient à trouver une erreur humaine et ils tombaient sur un citoyen et un démocrate.

J’étais sauvé. On ne pouvait pas m’accuser d’acte contre nature.

Je savais d’ailleurs pourquoi ils étaient venus. C’était à cause du garçon de bureau. Ils ont dû nous voir ensemble et ils ont dû se dire Aha ! il est pour l’impossible, lui aussi.

Je leur ai cligné de l’œil pour le copain-copain et j’ai pris encore une souris par la queue et je l’ai bouffée. Ils ont été tout de suite réassurés. Ils ne m’ont même pas demandé mes papiers d’identité. Ils ont tout de suite compris que j’étais de la famille. Ils ont été d’une extrême gentillesse. Il n’y eut aucune brutalité policière. Il n’y avait pas de raison.

J’ai eu tout de même très peur. J’avais laissé les photos de Jean Moulin et Pierre Brossolette sur les murs. J’avais oublié de les enlever. Mais ils ne les ont pas vues parce qu’ils n’y auraient jamais pensé. Ça dépasse l’imagination, quand on regarde.

Il y avait une bonne ambiance. Ils savaient bien que je n’étais pas de ceux-là. Car il faut bien dire que parfois il est difficile de s’y reconnaître. Il y a beaucoup d’hommes sans provision en circulation qui ne sont pas honorés et à des cris défiant toute concurrence.

Seule M me Niatte était consternée. Elle pleurait même un peu.

— Pauvre monsieur Cousin ! répétait-elle.

Aha ! Un piège.

— Je m’appelle Gros-Câlin, lui dis-je de toute ma hauteur. Je ne sais pas du tout de quoi vous parlez.

Il y avait là un jeune homme bien, en blouse blanche. Il s’assit sur le lit, au dessus de moi. Il jeta un coup d’œil à la concierge.

— Gros-Câlin ?

— C’est le python, dit-elle avec un soupir à fendre l’âme à cause de l’expression.

— C’est moi, dis-je avec présence.

Le jeune homme était tout amical.

— Ah bon, dit-il. Tout s’explique. Un python. Et vous vous nourrissez de souris, naturellement.

— Naturellement, comme le mot l’indique, dis-je.

J’avais un peu peur. Il commençait à m’inquiéter avec son air bienveillant. Il voulait peut-être me mettre en confiance pour me trahir.

Aha ! pensai-je. Il y a de la ruse dans l’air.

— Il n’y a pas de caractère humain, ici, dis-je.

Je tapotai du pied gauche. Il y eut un silence inquiétant avec hurlements intérieurs.

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