Emile Gary - Gros-Câlin

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— Et puis, c’est important pour notre dignité de bien laver le client, dit-elle. C’est psychologique. Comme ça, on se dit que ce n’est pas très différent de ce que les infirmières ou les bonnes sœurs font avec dévouement. C’est bon pour notre moral. Remarque, moi, je n’ai pas de problème. Je suis très nature.

On s’est levé.

Je pris la serviette, merci, et je me suis essuyé moi-même.

Elles vous lavent mais elles vous laissent toujours vous essuyer vous-même.

Elle s’est déroulée à côté de moi sur le lit de toute sa longueur et commença à me sucer les tétons.

Ça brûlait à l’intérieur. Ils n’ont pas encore trouvé un savon, ou alors la pub ne fait pas son métier. Je pense qu’il y a encore beaucoup à faire. Je dis fermement comme je le pense et avec les larmes dans les yeux que l’agence Publicis ou les jeunes agences dans le vent devraient proposer un savon très doux pour feuilles de rose, avec affiches à l’appui, comme on faisait pour le bébé Cadum. Je pense que la pub n’a pas encore trouvé sa vraie place et qu’il y a des points de vente qu’elle néglige.

Je m’essuyai les yeux discrètement pour ne pas avoir l’air.

— Fais-moi un gros câlin, murmurai-je.

Ça brûlait un peu moins, le temps faisant bien les choses.

Elle me regardait non sans étonnement. Je crus d’abord qu’elle voyait mes écailles mais je me débarrassai de ce préjugé dans un effort de normalisation.

— Pourquoi tu pleures, chéri ? Qu’est-ce qui ne va pas ?

— Il y a de quoi, je suis heureux.

— De quoi pleurer ?

— De quoi tout. Fais-moi semblant.

Elle me fit semblant avec beaucoup de métier. Elle s’enroula autour de moi avec bras et jambes. Elle posa sa tête sur ma poitrine avec les consolations de l’Église. Ses poils étaient encore un peu mouillés, car elle en avait avec abondance, mais je pensais aux gouttes de rosée, à l’aube, à la tendresse matinale. Je continuai à pleurer un peu du nez par ablation de l’espoir. Je ne me sentais pas trop différent de tout le monde, avec le savon qui brûlait dans mon cul. Je ne faisais plus le prétentieux avec autre chose et ailleurs, j’étais démographique, avec voies d’accès et droit sacré à la vie. J’avais repris place. C’était le billet à destination avec contrat social et plein emploi.

Je décidai de donner dès le lendemain Gros-Câlin au jardin zoologique. Il était différent. Je n’avais plus le droit de le garder. C’était vraiment quelqu’un d’autre.

M lle Dreyfus fit glisser sa main gauche et commença à me flatter délicatement. Il en eut tout de suite pour deux.

— Dis donc, t’es un rude gaillard, dit-elle pour le compliment d’usage, avec hommage et estime.

Je pensais à la bonne pute aux Halles qui m’avait dit « viens, je ferai dégorger ta limace », et une autre avec esprit qui m’avait lancé « alors, chéri, tu m’enviandes ? » Ce sont des expressions bon enfant qu’il faut prendre à la bonne franquette et à la légère.

Je ne pleurai plus du tout, faute de produits de première nécessité pour faire des bombes à domicile.

— Serre-moi très fort dans tes bras, mon amour, dis-je à M lleDreyfus envers et contre tous.

Elle me serra très fort dans ses bras et me caressa dans ce silence au goutte-à-goutte qui fait bien les choses. La tendresse a des secondes qui battent plus lentement que les autres. Son cou avait des abris et des rivages possibles. Elle était vraiment douée pour la féminité.

— Tu ne m’as toujours pas dit pourquoi tu gardes un python chez toi…

— C’est ressemblant.

— Ressemblant à quoi ?

— C’est différent, je veux dire.

Elle réfléchit, mais ça fermait à une heure trente et elle rampa à petits bécots vers mon sens unique et commença à me prodiguer ses soins.

On s’est rhabillé. C’était cent cinquante francs sans compter.

— C’est quand même un truc extraordinaire, l’argent, lui dis-je de bonne humeur. Ça facilite tout. On se rencontre, on se rejoint et on se retrouve.

— C’est un truc vrai et honnête, l’argent. Ça ne ment jamais. C’est là, noir sur blanc. Il est très nature. C’est pourquoi il a tant d’ennemis.

— La nature fout le camp, c’est écologique, dis-je.

— C’est ressemblant, voilà.

On s’habillait toujours en parlant pour ne pas rompre trop brutalement les rapports et avoir l’air que c’est fini et qu’on n’a plus rien à se dire.

J’hésitai un peu.

— J’aurais dû te le demander avant, mais maintenant qu’on se connaît mieux… Vous ne voudriez pas venir vivre avec moi ? Je donnerai mon python au jardin zoologique.

Elle devint grave et secoua la tête.

— Non, vous êtes gentil, mais je tiens à ma liberté.

— Vous l’aurez avec moi. La liberté est une chose sacrée.

Elle avait pris un petit air obstiné.

— Non, mon indépendance avant tout. Et j’aime ce que je fais. Je soulage, j’ai un rôle, j’aide les gens à vivre. C’est bien plus fort ici que dans les hôpitaux. Les infirmières, ça reste toujours à côté. Je viens ici parce que j’aime.

— C’est très religieux.

— Non, je fais pas la pute parce que je crois au bon Dieu, pour lui, non. C’est pas du tout parce que c’est chrétien, ou quelque chose comme ça. J’aime bien, c’est tout. Et puis, quand je suis payée, je sais que j’ai de la valeur. Combien de femmes se font vraiment payer, qui savent qu’elles valent vraiment quelque chose ? La plupart font ça pour rien, elles se prostituent, se gaspillent. Elles se donnent pour rien, comme si elles ne valaient rien. Non, j’aime bien.

— Vous pourrez continuer à venir ici, je ne demande pas tant. Dans un couple, il faut respecter la personnalité de chacun. Je suis pour la liberté du couple.

— Non, vraiment, vous êtes très gentil, mais non. Vous pouvez toujours venir me voir ici, c’est beaucoup plus commode. Aujourd’hui, il ne faut pas se compliquer la vie.

Elle ouvrit la porte. Je jetai un regard à mes violettes, sur le lavabo. Et puis de toute façon, ça se fane.

— Ne leur dites rien, à la STAT, ça vaut mieux, me dit-elle. Remarquez, c’est là-bas que j’avais honte de faire ce que je faisais, pas ici. Allez à bientôt au revoir.

Je suis sorti.

Je saluai la patronne.

— Revenez nous voir, dit-elle.

Je suis descendu, j’entrai au café et passai dans les lavabos où je me suis enfermé dans les chiottes pour mettre de l’ordre dans mes idées et respirer un peu. J’avais besoin d’un endroit bien isolé entre quatre murs pour voir si j’étais là. Je suis enfin parvenu à me dénouer et à rentrer chez moi.

Je sifflotai.

Je me sentais bien.

La nature reprenait le dessus. J’avais un peu faim et je suis allé prendre Blondine dans sa boîte. J’ouvris la bouche pour l’avaler mais au moment où je la mettais sur ma langue, je compris que c’était justement la nature qui reprenait le dessus et que moi j’étais contre les lois de la nature avec environnement, conditionnement et droit sacré à quelle vie, il y en avait marre, ça suffit comme ça. J’avais très faim, j’avais déjà posé la souris sur ma langue et j’avais terriblement envie de l’avaler, mais je n’allais pas me soumettre comme ça aux lois de la nature, merde. Je remis Blondine dans sa boîte, toute mouillée. L’humain, il y en a marre.

Je dormis très mal et courus à plusieurs reprises à la salle de bains pour me laver le cul, mais en vain.

La voix de la nature était terrible mais j’ai tenu bon jusqu’au matin et je donnai Blondine à la patronne du Ramsès qui voulait depuis longtemps une petite chose vivante et tendre avec des oreilles, tout le monde ne pense qu’à bouffer. Je suis rentré à la maison mais là je trouvai trois souris que madame Niatte avait apportées pour moi et je n’ai pas pu, je les avalai l’une après l’autre, après quoi je me suis enroulé sur moi-même dans un coin et j’ai fait un petit somme.

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