Emile Gary - Gros-Câlin
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- Название:Gros-Câlin
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- Издательство:Mercure de France & Atelier Panik éd. numérique
- Жанр:
- Год:2013
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À onze heures et demie je fus pris d’un tel besoin de tendresse et d’amour que je suis allé chez les bonnes putes. Je suis allé rue des Pommiers, comme d’habitude. J’ai cherché Greta qui avait les bras longs mais je me suis rappelé qu’elle était allée travailler en appartement. Il y avait là cependant une grande blonde qui était moins bien sous tous rapports que les autres et je me dis qu’elle allait me témoigner plus de tendresse que les autres, par gratitude. Nous allâmes à l’hôtel des Professions Libérales, au coin.
La bonne pute me dit qu’elle s’appelait Ninette et je lui dis que je m’appelais Roland, ça m’est venu comme ça. Elle me mit tout de suite à l’aise :
— Viens sur le bidet, chéri, que je te lave le cul.
C’est toujours la même musique. Je me mis à cheval sur le bidet à contrecœur. Il ne faut pas croire que les objets n’existent pas non plus.
J’ai souvent pour eux des sentiments chrétiens. J’étais assis à poil sur le bidet avec mes chaussettes et je pensais que la vie d’un bidet, c’est quelque chose.
La bonne pute s’est mise à genoux devant moi le savon à la main.
Je pensais à la vieille dame que je connaissais, qui tenait autrefois une maison, et qui m’expliquait que de son temps les jeunes filles lavaient seulement devant, jamais derrière, mais que les mœurs étaient devenues plus raffinées. Le niveau de vie était monté, les gens savaient à présent ce qui était bon, à cause de la publicité, et ce à quoi ils avaient droit, à cause de l’abondance des biens avec participation et quels étaient les morceaux de choix et les meilleures plages.
— Comme ça, si tu veux que je te fasse feuille de rose, dit-elle, en me savonnant le cul, tu seras tranquille.
— Je n’y tiens pas du tout, lui dis-je.
— On ne sait pas avant, des fois que tu auras l’inspiration. C’est désagréable de couper l’inspiration pour se lever et aller se laver le cul. Ça coupe l’émotion.
— Ne fourre pas le doigt dedans, j’ai horreur de ça, et avec le savon, ça brûle. Merde.
— En amour, on peut tout faire, à condition de bien laver avant. Ne reste pas sur le bidet avec ton bouquet de violettes à la main. Tiens, pose-le ici. C’est pour moi ?
— Non.
Elle me pomponnait le derrière, accroupie devant moi. C’était un terrible malentendu, comme tout le monde.
— Tu devrais enlever les chaussettes, mon chéri, c’est plus joli. Qu’est-ce que tu fais dans la vie ?
— J’élève un python.
— Qu’est-ce que c’est ?
Je n’ai pas répondu. Il y avait des recoins où elle n’avait pas à fouiller.
— Là, comme ça, tu es tout propre. Viens t’allonger.
Elle a posé une serviette éponge sur le lit. Elle s’est couchée à côté de moi et a commencé à me sucer les tétons. M me Louise m’a dit que dans les rapports non rétribués, les femmes honnêtes ne sucent jamais les tétons à leurs fréquentations, à cause de l’ivresse, de l’égarement nécessaires, ce qui exclut le méticuleux, mais que dans les rapports comptants, ça se fait toujours.
— Tu aimes ça ?
— C’est aimable. Écoute, Ninette, fais-moi un gros câlin.
— C’est pour la tendresse, alors ?
— Ben oui, évidemment, pourquoi tu crois que c’est ?
Elle me prit dans ses bras. J’étais bien tombé, elle avait les bras longs. J’étais bien.
— J’ai un client comme ça, il faut que je le prenne dans mes bras et que je le berce en lui murmurant « dors mon bébé dors ta maman est là » et alors il fait pipi sous lui et il est content.
— Ah non merde, dis-je.
J’aurais mieux fait de rester avec Gros-Câlin.
— Quoi ? Qu’est-ce qui te prend ?
Je me levai.
— Il faut quand même y mettre un peu de cœur, merde ! gueulai-je.
— Un peu de… ?
— Ça suffit pas de laver le cul à un mec ! gueulai-je. Et tu m’as foutu trop de savon dedans ! Ça brûle !
— Le savon peut pas te faire du mal.
— Il ne me fait pas de bien non plus !
J’enfilai mon pantalon.
— Tu fais pas l’amour ?
— Tu sais comment on appelait les bordels, quand il y avait encore une France ? On appelait ça « les maisons d’illusion » ! Je veux pas qu’on me foute du savon dans le cul ! Tu parles d’une illusion ! Tu veux que je te dise ? Tu remplis pas ton contrat, voilà !
Elle se leva, elle aussi.
— T’en fais, des histoires ! Il faut bien qu’on lave le cul des clients, sans ça on attrape des amibes, n’importe quel médecin te le dira. Je veux bien lécher le cul des clients mais il faut être propre. On est pas des sauvages !
J’étais déjà dehors. Mais je dus revenir, parce que j’avais oublié mon verre d’eau avec les violettes. J’aurais pu évidemment laisser les violettes se faner et en acheter d’autres pour M lle Dreyfus, mais je m’étais déjà attaché à celles-là, à cause de tout ce qu’on avait vécu ensemble.
Je suis parti et je courus vite rue du Roy-le-Beau pourvoir si M lleDreyfus n’était pas rentrée mais il n’y avait personne. J’ai voulu laisser les violettes devant la porte mais j’avais de la peine à m’en séparer, c’était le dernier lien qui m’unissait à M lleDreyfus et je suis rentré chez moi à pied avec elles. Je marchais dans les rues du grand Paris avec mon foulard, mon chapeau, mon pardessus et mon verre d’eau et je me sentais un peu mieux, à cause du courage du désespoir. Je regrettais à présent de ne pas avoir fait l’amour avec la bonne pute – je répète pour la dernière fois, ou je vais me fâcher, que je prends ce mot dans son sens le plus noble et le plus heureux – car j’éprouvais un surplus américain de moi-même pour cause d’absence et de zéro, dont seules la tendresse et une douce étreinte pouvaient me débarrasser. Lorsqu’on tend au zéro, on se sent de plus en plus, et pas de moins en moins. Moins on existe et plus on est de trop. La caractéristique du plus petit, c’est son côté excédentaire. Dès que je me rapproche du néant, je deviens en excédent. Dès qu’on se sent de moins en moins, il y a à quoi bon et pourquoi foutre. Il y a poids excessif. On a envie d’essuyer ça, de passer l’éponge. C’est ce qu’on appelle un état d’âme, pour cause d’absence. Les bonnes putes sont alors d’un secours bien connu mais que l’on passe sous silence et sous mépris, pour éviter la hausse des prix. Mais moi je trouve que la vie pour rien, c’est ça, la vie chère.
Je me suis rappelé que Greta dispensait chez une dame en appartement et qu’on y était reçu jusqu’à une heure du matin, à cause des cas d’urgence. J’avais l’adresse dans mon portefeuille, chez Astrid, 11 rue des Asphodèles, dans le quatorzième. Je pris un café au comptoir en face pour me tenir compagnie jusqu’à une heure moins dix, car à ce moment-là on n’attend plus personne, on croit que c’est fini et quand le client arrive, c’est la bonne surprise. Je montai à moins douze pile et je sonnai. Une femme de chambre m’ouvrit et derrière elle il y avait une dame bien et tout sourire.
— Bonsoir, madame. Je voudrais Greta.
— Greta n’est pas de service aujourd’hui. Mais j’ai trois autres jeunes femmes charmantes. Entrez. Je vous les ferai voir.
J’entrai dans un salon avec des bibelots et des meubles et me suis assis dans un fauteuil mou. J’étais très gêné d’avoir à choisir, car je ne voulais pas avoir l’air de préférer une fille à l’autre, pour ne pas faire de la peine, à cause de la fierté féminine. Je voulais prendre la première avec enthousiasme mais la dame s’interposa.
— Attendez, il y en a encore deux. Il faut les voir toutes. C’est la règle ici, vous savez, pour donner à chacune sa chance.
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