Emile Gary - Gros-Câlin
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- Название:Gros-Câlin
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- Издательство:Mercure de France & Atelier Panik éd. numérique
- Жанр:
- Год:2013
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Tout pour deux et deux pour tout.
Surtout le muguet, qui sent seulement pour deux, et les cœurs.
Je mourus sous leurs regards goguenards sur place mais fus aussitôt ressuscité, car on n’avait pas fini de rire.
C’était une terrible trahison. Une atrocité, au vu et au su.
Je me tenais là tout nu et il y avait de l’ironie dans l’air. Je ne suis pas du genre qui se suicide, étant sans aucune prétention et toute la mort étant déjà occupée ailleurs. Je n’étais pas intéressant, il n’y en avait pas assez pour un massacre et pour l’intérêt.
Je n’y avais pas droit, bien sûr. Je veux dire, le muguet qui sentait pour deux, le banc sous les marronniers au Luxembourg, les portes cochères, le service pour deux, les deux serviettes rouges en forme de cœurs.
Je n’y avais pas droit, il n’y avait jamais eu promesse, il y avait seulement un petit excédent de naissance pseudo-pseudo, et l’ascenseur.
Mais c’était une erreur humaine, l’espoir.
— C’est gentil, dit M lleDreyfus en regardant les deux cœurs.
Ils ne les quittaient pas des yeux non plus. Des regards lourds qui s’asseyaient dessus.
— Ça se glisse parfois dans le fonctionnement de l’IBM, bégayai-je.
Je voulais dire, une erreur humaine peut se produire dans le fonctionnement des meilleurs systèmes, mais je n’avais pas à me justifier, j’étais malgré moi.
— C’est un peu kitsch, dis-je, avec un effort héroïque pour aider les deux serviettes en forme de cœurs, car je me sentais à ce moment-là si faible qu’il me fallait absolument aider quelqu’un.
— Je crois que nous sommes de trop, dit Lamberjac, qui avait de l’entregent, et j’emploie ce mot en désespoir de cause.
— Nous allons vous laisser, dit Lamberjac.
Les deux autres aussi. Bien sûr, ils se marraient sans le montrer mais cela se sentait à la façon dont j’avais mal.
Je me tournai au secours vers Gros-Câlin. J’avais mis ma main gauche dans la poche de mon veston, avec nonchalance. Il y avait des sirènes qui hurlaient dans ma cachette intérieure où j’étais enroulé sur moi-même pour me protéger de tous côtés. Jean Moulin était mon chef secrètement mais la Gestapo l’avait aussi piégé à un rendez-vous, à Caluire. Je regardais Gros-Câlin. Il reposait en anneaux, la paupière lourde, l’œil souverainement dédaigneux dans le fauteuil d’une tout autre espèce. Il était bien camouflé et ses papiers étaient en règle. Mais Jean Moulin avait dû se tuer pour ne pas avouer qui il était.
— Comment ça vit, un python ? demanda Brancadier, qui travaillait sous Lamberjac.
— Ils se sont habitués, lui dis-je.
— L’habitude est une seconde nature, dit Lamberjac avec profondeur.
J’acquiesçai sèchement.
— Tout à fait exact. On devient au hasard et on tient le coup.
— L’adaptation au milieu, dit Lamberjac.
— C’est l’adaptation qui crée le milieu, observai-je.
— Qu’est-ce qu’il mange ? demanda Brancadier.
Je remarquai alors que le sous-chef Lotard et M lleDreyfus étaient passés dans la cuisine. Ils devaient regarder ce que je mangeais dans le frigidaire.
Je ne fis ni une ni deux. J’étais paralysé d’indignation.
D’ailleurs, les pythons n’attaquent pas. Tout ça, c’est des calomnies. Gros-Câlin était couché tranquillement dans son règne animal.
Je courus à la cuisine.
M lle Dreyfus cherchait d’autres tasses dans le placard. J’ai entendu les deux autres rire dans le salon. Je croisai mes bras sur ma poitrine et je souris avec mépris, du fond de ma supériorité.
— Je vais vous attendre en bas, dans la voiture, dit Lotard. Je suis mal garé. À tout à l’heure. Il est très beau, votre python. Je suis content d’avoir vu ça. À lundi, monsieur…
Il allait dire « monsieur Gros-Câlin », je l’ai entendu distinctement.
— … Monsieur Cousin. Et merci. C’est intéressant de voir un python en liberté.
M lle Dreyfus ferma le placard. Évidemment, je n’avais pas de couverts pour plusieurs. Je ne compte jamais au-delà de deux, quand je suis seul. Je ne comprenais pas pourquoi M lleDreyfus me regardait comme ça.
— Vous savez, je suis désolée, dit-elle. Vraiment. C’est un malentendu. Ils voulaient voir le python…
Elle baissa les yeux, avec beaucoup de cils. Je crus même qu’elle allait pleurer, dans mon imagination. J’ai lu l’autre jour qu’un marin naufragé était resté trois jours dans l’océan à se noyer et qu’on l’avait repêché. Le tout est de continuer à respirer. J’avalais l’air. Elle paraissait toujours au bord de mes larmes, les cils baissés. Alors…
Alors, j’ai eu un sourire un peu amer, j’allai au frigidaire et l’ouvris largement.
— Vous pouvez regarder, lui dis-je.
À l’intérieur, il y avait du lait, des œufs, du beurre, du jambon. Comme tout le monde et avec les mêmes droits. Des œufs, du beurre, du jambon, on avait ça en commun. Je ne bouffais pas de souris vivantes, je ne m’étais pas encore soumis, résigné. J’étais une erreur humaine que d’affreux salauds essayaient de corriger, un point, c’est tout.
Je recroisai mes bras sur ma poitrine.
— Où est-ce qu’il est, votre python ? me demanda-t-elle doucement.
Elle voulait me faire comprendre que je n’avais pas à me défendre, à donner des preuves. Mon caractère humain était pour elle clair et établi, le python, c’était l’autre.
Nous sommes passés dans le living.
Au passage, elle fit quelque chose d’énorme.
Elle me serra la main.
Je ne le compris que bien après, car sur le coup je crus que c’était seulement le hasard qui rencontrait la nécessité. Il y a en général plus d’organe que de fonction, et de toute façon, je ne crois pas que cela puisse arriver par voie urinaire.
Nous entrâmes d’un commun accord dans le living.
Lamberjac et Brancadier étaient penchés sur Gros-Câlin.
— Il est très bien entretenu, dit Lamberjac. Je vous félicite.
— Il y a longtemps que vous vous passionnez pour la nature ? demanda Brancadier.
— Je ne suis pas au courant, dis-je, les bras toujours croisés. Je ne suis pas au courant, mais il est permis de rêver.
J’ajoutai, levant haut la tête et croisant les bras de plus en plus :
— La nature, la nature, c’est vite dit.
— Oui, l’environnement, dit Lamberjac. Il faut protéger les espèces en voie de disparition.
— Il faudrait pour cela une erreur, dis-je sans insister, car ils n’en avaient pas les moyens.
— Les grands singes, les baleines et les phoques sont également menacés, dit Brancadier.
— Il y a en effet quelque chose à faire, dis-je mais sans éclater de rire.
— Oui, les espèces, dit Lamberjac. Il y en a qui sont sur le point de s’éteindre.
Je demeurai imperturbable sous l’allusion.
— Il y a du pain sur la planche, dit Lamberjac avec l’air de quelqu’un qui a encore de l’appétit.
Il se tourna vers moi avec sa raie au milieu.
— Je vous félicite, mon cher. Vous au moins, vous faites un effort.
Je croisais mes bras sur ma poitrine avec une telle force que j’en éprouvai une véritable présence affective. Les bras sont d’une importance capitale pour la chaleur du réconfort.
Je continuais à dominer sans mot dire la situation. S’il n’y avait pas eu le désastre des deux serviettes en cœurs, je m’en serais tiré mine de rien. Mais elles étaient toujours là, toutes rouges, avec leur muguet, et je ne pouvais plus rien pour elles.
M lleDreyfus se refaisait une beauté près de la fenêtre, pour la lumière. Elle attendait que les autres partent mais ils étaient à la fête. On ne peut pas être comme tout le monde sans être entouré d’en vouloir et de s’en vouloir.
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