Emile Gary - Gros-Câlin

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Je voulus sortir au plus vite, en saluant à la ronde.

— Vous ne pouvez pas marcher dans les rues de Paris avec un python autour de vous, me dit le commissaire paternel. C’est une ville qui vit sur ses nerfs, la moindre étincelle peut mettre le feu aux poudres. Ça ne tient que par routine, par habitude. Mais si les gens se sentent provoqués, et qu’on leur met sous les yeux une autre possibilité, ils risquent de tout casser.

À ma surprise pourtant, il tendit la main et caressa la bonne tête rêveuse de Gros-Câlin.

— C’est beau, c’est naturel, dit-il, du fond de son commissariat.

Il soupira.

— Hé oui enfin que voulez-vous, dit-il. C’est loin, tout ça.

— Effectivement, dis-je. Il est agréable de rentrer chez soi le soir dans le métier qu’on fait et de trouver à la maison un représentant de la nature.

— Oui, ça existe, dit le commissaire. Enfin, allez-y, mais prudemment. Prenez un taxi. Cette agglomération peut sauter d’un moment à l’autre. Ça ne tient que par habitude. L’autre jour, un type s’est mis à courir dans les rues en tirant des coups de fusil, comme ça, avec raison, sans raison, je veux dire. Alors vous, avec votre python… Les gens se sentent insultés dans leur train de vie. Allez, au revoir. Mais ne vous glissez plus dans les tuyaux à merde pour chatouiller la crapolette des honnêtes femmes. Je sais bien que ce n’est pas vous, c’est le python, mais c’est sous votre responsabilité. Et si vous êtes dévoré par le besoin de faire dégorger votre limace, allez chez ces dames.

Il ne quittait pas le python des yeux. Ce n’était évidemment pas tous les jours. Les bonnes putes le regardaient aussi, et même les flics. Ils voyaient bien qu’il y avait là quelque chose de naturel. Et puis quoi, c’était enfin quelqu’un d’autre.

— Oui, enfin, c’est une œuvre de longue haleine, dit le commissaire et comme personne ne savait de quoi il parlait, il y eut un moment d’espoir.

En rentrant, comme à propos, je trouvai sous la porte une feuille jaune : l’État des choses était venu chez moi pour me recenser. Je remplis la fiche avec empressement, car cela peut être utile en cas de doute, au cas où il faudrait prouver mon existence. Lorsqu’on va sur les trois milliards, avec six milliards prévus dans dix ans, on a beaucoup de mal, à cause de l’inflation, de l’expansion, de la dévaluation, de la dépréciation et de la viande sur pied en général.

On était vendredi et M lle Dreyfus devait me rendre visite le lendemain à cinq heures.

Je fis des préparatifs. Je ne cherchais pas à impressionner Irénée par des artifices de présentation et de mise en valeur. Je voulais être aimé pour moi-même. Je me bornai simplement à prendre un bain prolongé pour laver les dernières traces du tuyau de canalisation. Je fus tiré de mon bain par un coup de téléphone, c’était naturellement une erreur, et à force de répondre toujours « c’est une erreur », je commence souvent à me sentir comme ça, je veux dire, comme une erreur. Je reçois un nombre incroyable d’appels téléphoniques de gens qui ne me connaissent pas et ne me demandent pas, je trouve ces tâtonnements à la recherche de quelqu’un très émouvants, il y a peut-être un subconscient téléphonique où s’élabore quelque chose de tout autre.

Je plaçai sur la table un petit verre avec des muguets et je disposai sur la nappe mon service de thé pour deux personnes, avec deux serviettes rouges en forme de cœur. Le service de thé pour deux personnes est en ma possession depuis fort longtemps déjà, car il convient de prodiguer à la vie les marques de confiance auxquelles elle est habituée et qui parfois réussissent à l’attendrir. Je ne savais pas du tout ce qu’il fallait servir avec le thé et je pensai à toutes les difficultés que j’avais eues à me faire aux habitudes alimentaires de Gros-Câlin, mais M lleDreyfus habitait déjà sous nos latitudes depuis longtemps et j’étais certain qu’elle s’était acclimatée et mangeait un peu de tout.

Je dormis fort peu, me préparant à la rencontre, avec des sueurs froides, car j’étais persuadé que M lle Dreyfus allait vraiment venir et quand on a attendu l’amour toute sa vie on n’est pas du tout préparé.

Je réfléchissais, je me disais que ce qui manquait surtout pour le bon fonctionnement du système, c’était l’erreur humaine, et que celle-ci devait intervenir d’urgence. Mais enfin, comme l’avait dit Gros-Câlin, « pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils sont ». Je me permettrai également de faire remarquer à mes élèves, au cas où la publication du présent traité me vaudrait une chaire au Muséum, que la fin de l’impossible peut s’observer à son état printanier et prémonitoire sous les marronniers, sur les bancs du Luxembourg et dans les portes cochères, c’est ce qu’on appelle justement des prologomènes, de l’anglais, prologue aux men, hommes, au sens de pressentiment.

Passons maintenant à l’erreur humaine en question.

Je me tenais prêt à recevoir M lle Dreyfus dès deux heures de l’après-midi, car elle avait annoncé sa visite pour cinq heures mais on connaît les embouteillages dans Paris.

J’avais placé Gros-Câlin bien en évidence sur le fauteuil près de la fenêtre, dans la lumière qui le faisait briller attractivement (de l’anglais attractive, attirant) car je comptais sur lui pour plaire.

Je portais un costume clair, avec une cravate verte. Il faut s’habiller bien, car vous courez ainsi moins le risque d’être écrasé en traversant, les gens font plus attention quand ils croient que vous êtes quelqu’un. J’ai le cheveu un peu blondasse et rare mais cela ne se voit pas heureusement, car j’ai un visage qui n’attire pas l’attention. Ce n’est pas gênant, au contraire, car cela fait mieux ressortir mes qualités intérieures que Gros-Câlin exprime mieux que personne par le dévouement que je lui témoigne. Je m’excuse de ce nœud, dû à la nervosité.

La sonnette de la porte retentit à quatre heures et demie et je fus saisi de panique à l’idée que c’était peut-être encore un faux numéro. Je me repris et courus ouvrir, en m’efforçant de paraître très décontracté, car une jeune femme qui se rend pour la première fois à un rendez-vous avec un python se sent toujours un peu mal dans son assiette et il convient de la mettre à l’aise.

M lleDreyfus se tenait devant la porte en minijupe et bottes fauves au-dessus du genou mais ce n’était pas tout.

Il y avait trois collègues de bureau avec elle.

Je les regardai avec une telle pâleur que M lle Dreyfus parut inquiète.

— Eh bien, nous voilà, dit-elle, avec son accent chantant des îles. Qu’est-ce que vous avez, vous êtes tout chose, vous avez oublié qu’on venait ?

Je les aurais étranglés. Je suis parfaitement inoffensif, contrairement aux préjugés, mais ces trois salauds-là, je les aurais saisis dans mon étreinte de fer et je les aurais étranglés.

Je leur souris.

— Entrez, leur dis-je, en ouvrant la porte d’un geste large, comme on offre sa poitrine.

Ils entrèrent. Il y avait là mon sous-chef de bureau Lotard, et deux jeunes de la section des contrôles, Brancadier et Lamberjac.

— Je suis content de vous voir, leur dis-je.

Ce fut alors que je fus réduit en miettes.

Dans mon deux-pièces, on entre tout de suite dans le salon. C’est ce qu’ils ont fait sans hésiter.

Aussitôt, M lle Dreyfus se tourna vers moi avec un très beau sourire. Mais les autres…

Ils ne regardaient même pas Gros-Câlin.

Ils regardaient la table.

Le petit bouquet de muguets.

Le service de thé pour deux.

Les deux serviettes en forme de cœurs, ces salauds-là.

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