Emile Gary - Gros-Câlin
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- Название:Gros-Câlin
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- Издательство:Mercure de France & Atelier Panik éd. numérique
- Жанр:
- Год:2013
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Je ne sais pas combien de temps cela avait duré, j’étais demeuré debout comme foudroyé et je dus me décontracter pour retrouver mon usage et pouvoir m’asseoir. Il est certain que je dus demeurer figé dans la position dans laquelle l’événement m’avait laissé un bon moment, peut-être même davantage, car je dus faire un effort musculaire pour m’assurer que j’étais là. Il va sans dire que si je donne toutes ces indications, c’est qu’il y a certainement ici et là d’autres très belles histoires d’amour qui n’ont pas la chance d’avoir eu lieu, comme la mienne, et que je désire faire tout ce qui est en mon pouvoir pour donner des détails qui peuvent instruire et encourager.
Je me précipitai donc chez moi pour prendre mon vieux Gros-Câlin dans mes bras et esquisser avec lui quelques pas de danse, car dans mes moments de joie je me laisse aller à mon côté bachique.
Et c’est là que je ne trouvai pas Gros-Câlin. Il avait disparu. Complètement. Évanoui. Il n’y a pas d’endroit dans mon deux-pièces où il eût pu se cacher à mon insu, car je les connais tous, et lorsqu’il me fait la gueule, c’est là que je le trouve. Sous le lit, sous le fauteuil, derrière les rideaux. Mais il n’était à aucun de ces lieux possibles.
Au bout de quelques minutes de recherches intensives, je fus pris de panique. Je me sentais perdu. Je n’arrivais plus à raisonner convenablement, avec mon sang-froid habituel. J’en venais même à me demander si Gros-Câlin n’avait pas disparu sous l’effet de l’émotion que M lle Dreyfus m’avait causée en m’annonçant sa visite. Ou s’il s’en était allé parce qu’il me sentait hors du besoin et parce qu’il y avait à présent quelqu’un qui allait prendre autour de moi toute la place. Par gentillesse, compréhension, ou au contraire, par pique et jalousie. Madame Niatte avait dû laisser la porte ouverte et il s’était glissé dehors, tristement désespéré. Il m’avait peut-être laissé un mot d’adieu griffonné à la hâte et mouillé de larmes et je me laissai tomber sur le fauteuil en sanglotant mais il n’y avait pas de mot. Et qu’est-ce que j’allais faire, à présent, qu’est-ce que j’allais devenir, samedi, lorsque M lle Dreyfus viendrait pour le voir et constaterait que je n’étais pas là, sans un mot d’explication ? Seul. C’était l’angoisse, le Grand Paris dans toute sa grandeur, inamovible, avec monuments. Il allait être, rampant bas, empoisonné par l’oxyde de carbone. Et il y avait la xénophobie dans les rues, les gens sont contre l’immigration sauvage et un python ne passe pas inaperçu, on a même tué des Arabes pour moins que ça. Je n’ai pas l’habitude d’être heureux et j’ignorais tout des effets psychiques qu’un état de bonheur soudain peut provoquer sur des sujets non accoutumés. D’un côté, j’étais encore entouré du sourire de M lleDreyfus dans l’ascenseur et qui allait venir ici, et de l’autre, j’étais en proie à l’absence de mon python habituel, c’était le déchirement et la confusion de sentiments, avec état de choc.
J’ai cherché mon zèbre partout et même dans l’armoire fermée à clef de l’extérieur, comme tout le monde. Dans tout ouvrage sur les pythons, il s’agit toujours d’un ouvrage sur l’aide extérieure.
Rien dans l’armoire non plus. C’était l’impossible dans toute son horreur.
Cela ne faisait que grandir autour de moi, l’impossible devenait de plus en plus français à une vitesse effrayante, avec expansion et accession à la propriété, clefs en main, pour plus de fermeture.
On peut imaginer, bref, dans quel état je fus plongé par cette disparition d’un être si proche. Je dus me coucher avec ma fièvre et en proie à de tels nœuds que je n’arrivais même pas à respirer, avec oppression. J’étais vraiment en proie, dans toute l’acceptation du terme, privé de moyens comme tous ceux qui ont donné tout leur surplus américain à un être humain, et lorsque je dis « être humain », je parle au sens le plus large et au figuré, et qui rentrent chez eux après une longue journée d’absence à tous les points de vue, en souriant de plaisir à l’idée qu’ils vont le trouver tout à l’heure chez eux couché sur la moquette ou accroché aux rideaux. Je n’arrivais plus à imaginer qui allait s’occuper de moi, me nourrir et me prendre dans ses bras pour m’enrouler autour de ses épaules étroitement dans un but affectueux et de compagnie. Je pense que la fraternité, c’est un état de confusion grammaticale entre je et eux, moi et lui, avec possibilités. À un moment, il me vint à l’idée que j’étais peut-être simplement en retard, il y avait peut-être une grève du métro, j’allais revenir fourbu mais bien chez moi, j’entendrais comme chaque soir le bruit de la clef dans la serrure et Gros-Câlin entrerait avec les journaux sous le bras et le filet à provisions. J’allais ramper à sa rencontre dans un but de bienveillance, mordiller le bas de son pantalon comme je le fais parfois avec drôlerie et humour, et tout allait être pour le mieux dans le meilleur des mondes, une expression qui fait fureur. Mais je n’arrivais plus à y croire vraiment, je n’arrivais plus à avoir huit ans, âge tout à fait indispensable à la fin de l’impossible. La peur d’être abandonné au fond du panier avec le perroquet et sans même une dame mûre pour nous soutenir mutuellement, la sensation, dans ma gorge, d’un bouchon de quinze kilomètres à hauteur de Juvisy, la terreur à l’idée que Gros-Câlin avait peut-être été renversé par un camion et que madame Niatte allait me donner à un magasin de sacs pour dames, prenaient de telles proportions qu’elles provoquaient dans ma tête un naufrage où flottaient les débris culturels rejetés par la vase intérieure, Napoléon guidant son peuple hors de l’Égypte, nos ancêtres les Gaulois, le buste de Beethoven, les grévistes de chez Renault, le programme commun de la gauche, l’Ordre des Médecins, le professeur Lortat-Jacob proposant l’avortoir pour faire mine de rien et la conviction que Gros-Câlin avait été choisi pour représenter la France à l’étranger. Je sentais qu’on allait entrer, me saisir, sous un filet à ce dessein, que j’allais être soumis à l’expertise, afin de voir si c’était encore utilisable, et remis ensuite à la Ligue des Droits de l’Homme pour suites à donner, clefs en main.
Vers onze heures du soir, je m’étais à ce point entortillé autour de moi-même, que je jugeai plus prudent de ne pas chercher à m’en sortir, pour éviter de me nouer encore davantage, comme les lacets des souliers qu’il convient de tirer avec les plus grands ménagements. Je demeurai donc couché, en proie à une circulation intérieure intense, avec heure de pointe, embouteillages et signaux bloqués au rouge, hurlement des ambulances, pompiers et extincteurs d’incendie, cependant que cela ne faisait que s’accumuler autour de moi, et que les naissances continuaient pseudo-pseudo dans un but de main-d’œuvre, d’expansion et de plein emploi. C’était la déperdition, le dépérissement, la pénurie et police-secours dès qu’il y avait secours. C’était le fœtuscisme bien connu, avec Éducation Nationale. J’essayai de me dégager en filant habilement en crabe par associations d’idées pour fuir ma terreur, passant du fœtuscisme aux fetuccini, de fetuccini au fétichisme, de fétichisme à la culture, à la neuvième symphonie de Brahms, pour changer, aux évasions de Latude, aux murs qui tombent lorsqu’on leur joue de la trompette. Crier le fascisme ne passera pas, ça fait passer tout le reste. Le fœtuscisme, lui, n’est pas un parti politique, il n’est pas une idéologie, il n’a pas besoin de soutien populaire, il est démographique, c’est la nature qui veut ça, c’est le droit sacré à la vie par voie urinaire. Je fus pris alors d’une volonté de naître absolument furieuse et irrésistible, et pus même me lever et aller pisser dans le lavabo.
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