Emile Gary - Gros-Câlin
Здесь есть возможность читать онлайн «Emile Gary - Gros-Câlin» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Год выпуска: 2013, Издательство: Mercure de France & Atelier Panik éd. numérique, Жанр: Старинная литература, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Gros-Câlin
- Автор:
- Издательство:Mercure de France & Atelier Panik éd. numérique
- Жанр:
- Год:2013
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 100
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Gros-Câlin: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Gros-Câlin»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Gros-Câlin — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Gros-Câlin», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Je suis donc couché, écoutant mon émetteur clandestin, c’est un de ces moments où il me semble que je vais me lever, aller vers moi, me prendre dans mes bras et que je vais m’endormir ainsi dans le creux de la main.
Finalement, pas plus bête qu’un autre, je me contente, je me lève, je vais chercher Gros-Câlin dans son fauteuil et il se coule autour de moi et me serre très fort dans un but affectif.
J’avais Blondine au creux de ma main et Gros-Câlin me tenait bien au chaud également, car il y a des possibilités.
Mais une nuit, alors que nous dormions ainsi tous les trois sécurisés, un véritable triomphe contre nature, avec tout ce que cela ouvre comme perspectives, horizons et fin de l’impossible, il se produisit un drame effrayant, dont je fus le témoin impuissant dans mon sommeil. J’avais dû ouvrir ma main, la souris s’est trouvée exposée de tous côtés et Gros-Câlin obéit aussitôt aux lois de la jungle. Ce que put ressentir Blondine, lorsqu’elle fut confrontée avec la gueule ouverte du monstre d’ailleurs invisible dans le noir, mais dont on devine par l’angoisse la présence terrifiante, je le laisse deviner à tous ceux qui sont ainsi livrés à la situation dans laquelle on se trouve. Il n’y a pas de défense possible. Je fus pris d’une telle terreur que je crus pendant quelques instants que j’allais naître, car il est de notoriété que parfois des naissances se produisent sous l’effet de la peur. Il y avait là un conflit intérieur dont on n’a aucune idée, quand on manque de faiblesse nécessaire. Heureusement, lorsque je me suis réveillé, Gros-Câlin et Blondine dormaient paisiblement à leurs places respectives, rien n’était arrivé, c’était seulement moi. Je me suis quand même levé et je suis allé mettre la souris dans sa boîte, mais j’ai eu du mal à m’endormir ainsi avec moi-même.
Ce fut le lendemain, à neuf heures cinquante exactement, que se produisit l’événement tant attendu. J’avais déjà laissé passer plusieurs ascenseurs, attendant M lleDreyfus comme convenu entre nous par voie intuitive, lorsque je l’ai vue arriver, alors que j’étais déjà pris de panique à l’idée qu’elle n’allait pas venir et que j’allais recevoir une lettre d’elle me disant que tout était fini entre nous. Il y avait déjà onze mois que nous étions ensemble dans l’ascenseur tous les matins et il faut se méfier de la routine dans la vie commune, il ne faut pas qu’elle prenne peu à peu la place des rapports profondément ressentis.
J’étais assez énervé, parce que je venais d’être insulté.
Je m’étais arrêté au Ramsès pour prendre un café et il y avait à la table voisine une dame mûre avec un perroquet vert dans un panier qu’elle tenait sur ses genoux. Une personne qui se promène dans Paris avec un perroquet vert n’a pas à me faire des réflexions et pourtant elle éprouva le besoin de me dire, en me tendant un carton, avec un de ces sourires qui ont l’air de sortir tout droit des plats aigres-doux sur le menu des restaurants chinois :
— Tenez, monsieur. C’est un service nouveau, vous pouvez appeler jour et nuit, il y a toujours à qui parler. Vous trouverez cela dans le Bottin, rubrique des professions, le service s’appelle Âmes Sœurs. Ils ne font pas de propagande, rien, vous pouvez leur parler, ils vous posent des questions avec sollicitude, ils s’intéressent à vous, c’est tout. Il y a un abonnement avec prime, un joli cadeau qu’ils vous envoient pour votre anniversaire, vous pouvez être sûr qu’il y a chez eux quelqu’un spécialement chargé de penser à vous, ce jour-là.
J’étais furieux. Je suis habillé très correctement et je n’ai pas l’air d’un objet perdu.
— Et qu’est-ce qu’on fait, quand on a fini de lui parler, au téléphone ? On raccroche ?
— Ben, évidemment, dit la dame.
— Ben, évidemment, fis-je, du tac au tac, avec une dose d’ironie.
Je me déroulai de toute ma hauteur, en jetant le prix de la consommation sur la table.
— On raccroche, et on se retrouve seule avec son perroquet vert, dis-je. Seulement, madame, je vis maritalement avec une jeune femme dans l’ascenseur et je n’ai pas besoin d’appeler au secours par téléphone.
Et puis j’ai eu une phrase extraordinaire.
— On n’adresse pas, madame, à Paris, la parole à un homme qui ne vous a rien fait !
Ce qui suivit prouve à quel point un homme se trompe parfois lorsqu’il se trouve chez les autres et à quel point les perroquets, même dont on ne se sépare jamais, sont insuffisants et défaillants lorsque le besoin s’en fait vraiment sentir. La bonne femme mûre se mit à pleurer sans que le moindre appel téléphonique vînt à son secours. Pas étonnant que les jeunes s’arment parfois de revolvers et tuent à tort et à travers par besoin fou d’amitié. C’était la première fois que quelqu’un pleurait à cause de moi et l’évidence de cette attention dont je venais d’être l’objet me bouleversa complètement.
Ce qui suivit à son tour prouve à quel point on se trompe parfois sur les perroquets verts. D’abord, elle (la bonne femme) se mit à pleurer, comme je l’ai noté scrupuleusement, sans que le téléphone se mît à sonner. Je répète pour l’importance : c’était la première fois que je faisais pleurer quelqu’un et la découverte de ce don que je possédais sans le savoir et qui était en mesure de me faciliter prodigieusement les rapports humains dans le grand Paris, me bouleversa complètement. J’entrevis dans un éclair de compréhension fraternelle des possibilités du tac au tac et d’égal à égal et de cohabitation urbaine démocratique qui me stupéfia, par les moyens qu’elle offrait à la manifestation de mon existence. Mais ce fut le perroquet surtout qui m’étonna par son espèce humaine, si difficilement perceptible à première vue, malgré mes recherches à la Bibliothèque nationale. Car cet individu volatile, qui s’était à présent tenu à l’écart de la discussion, dans le panier, sauta soudain sur l’épaule de la personne humaine en deux coups d’ailes et se mit à couvrir son visage usé par l’acquis de petits bicots, en criant :
— Boum ! Mon petit cœur fait boum !
— Vous ne me diriez pas ça si j’étais jeune et jolie ! me lança la personne humaine.
— Boum, boum, mon petit cœur fait boum ! hurla le perroquet avec rassurance.
La personne humaine lui donna une pistache et sourit, en portant son mouchoir à ses yeux. Là-dessus le perroquet tomba en panne.
— Boum, boum, boum, boum ! faisait-il.
— Et c’est l’amour qui s’éveille ! lui souffla la personne humaine.
Le perroquet se taisait avec des yeux ronds frappés d’incompréhension mon semblable mon frère. Ce n’était même plus un perroquet, c’était la chair de poule.
— Boum, boum ! fit le perroquet et il retourna dans le panier.
J’étais ému.
— J’élève un python, annonçai-je à la dame, pour lui faire comprendre que nous avions quelque chose en commun, des affectivités électives. Il a déjà fait plusieurs mues mais il reste toujours python, naturellement. Ce sont là des problèmes qui s’imposent.
Le patron du Ramsès sortit pour ramasser l’argent que j’avais jeté sur la table et nous dit que d’après la radio il y avait un bouchon de quinze kilomètres sur l’autoroute du Sud à hauteur de Juvisy. Je l’ai remercié. Il voulait sous-entendre sympathiquement qu’il n’y avait pas de bouchon ailleurs, que c’était libre, ouvert, avec possibilités. C’était une petite bonne femme à cheveux gris, une de celles qui ont beaucoup servi à rien et à personne. Elle devait tenir une boutique de quelque chose, faute de mieux. Je le porte par la présente à la connaissance de l’Ordre des Médecins, pour information, dans le cadre de l’avortoir et du droit sacré à la vie.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Gros-Câlin»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Gros-Câlin» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Gros-Câlin» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.