Emile Gary - Gros-Câlin
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- Название:Gros-Câlin
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- Издательство:Mercure de France & Atelier Panik éd. numérique
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- Год:2013
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Je me rappelai également que je venais justement de voir, rue Ducrest, juste en face, une affiche secouriste avec photo, donnant toutes indications sur la façon de pratiquer le bouche-à-bouche, pour les noyés et autres. Il faut le faire immédiatement mais c’est toujours trop tard, car en général, dans la circulation et sur les trottoirs, on ne sait pas que l’on a affaire à un noyé. Le grand fleuve démographique, ce n’est pas du tout le grand fleuve Amour, croyez-moi, les noyés passent inaperçus, à cause de la force du courant dans le métro aux heures de pointe. Je fus donc sur le point de courir au plus pressé et de pratiquer le bouche-à-bouche sur la personne humaine à cheveux gris, car je ne crois pas du tout en ce sens aux vertus du téléphone en tant que bouche-à-bouche et souffle de secours. Du point de vue social et culturel, c’est ce qu’on appelle service de réanimation, avec trésors artistiques, pendant que le perroquet me regardait de ces yeux ronds frappés d’incompréhension comme si j’étais susceptible de réponse. La dame continuait à me sourire du fond du panier mais nous nous étions tout dit et nous manquions à présent de terrain commun, avec gêne et malaise. Je fis néanmoins preuve de ma présence d’esprit habituelle, ne voulant pas lui donner l’impression que je me désintéressais d’elle pour raisons comme tout le monde, et je fis quelques remarques appropriées sur le bouchon de quinze kilomètres sur l’autoroute du Sud à hauteur de Juvisy que le patron du Ramsès avait laissé en partant. Je le dis fortement, pour lui faire sentir que c’était dégagé ailleurs, je ne voulais pas la laisser dans le besoin. De là je glissai rapidement vers les statistiques et les grands nombres pour lui faire sentir que dans le tas, il pouvait se manifester des possibilités de naissance, les vignes ont survécu au phylloxéra, le souci du Ministre de la Santé d’augmenter sans cesse le nombre de vaches françaises, que j’ai trouvé dans son article dans Le Monde, n’était peut-être en réalité que celui du Ministre de l’Agriculture, à cause de la confusion des valeurs et des fautes d’imprimerie, et quelqu’un pouvait encore naître quelque part à la suite d’une défaillance de l’autorité, ou d’une fissure dans l’avortoir, comme il y a deux mille ans, lorsque soudain il y eut homme. Je fus cependant gêné dans mon bouche-à-bouche par le perroquet, qui me fixait de son regard rond consterné. Je persévérai, mais on comprendra que la consternation des perroquets au fond du panier dépasse de très loin les possibilités humaines.
Ici, je suis obligé de faire un détour et de rentrer chez moi, avant de revenir dans l’ascenseur et à l’événement capital qui s’y est produit, car Gros-Câlin me fit pendant mon absence un coup qui me jeta dans l’angoisse et dans les affres et dressa contre moi l’opinion publique de l’immeuble. Mais réflexion faite, afin de ne pas donner au lecteur intelligent une impression de confusion et de nœud inextricable, par suite de mes enroulements gracieux en spirales autour de mon sujet, je décide de rendre d’abord compte du bonheur qui me saisit dans l’ascenseur, lorsque M lle Dreyfus, alors que nous venions à peine de décoller, me regarda droit dans les yeux, me montra ses dents blanches dans un sourire et me demanda, avec son doux accent des îles :
— Alors, et votre python ? Comment va-t-il ?
C’était la deuxième fois qu’elle s’intéressait ouvertement à moi, depuis notre rencontre mémorable sur les Champs-Élysées.
Je mis un étage à trouver ma voix, car je n’y voyais plus clair, comme toujours lorsqu’on a soudain le souffle coupé.
— Je vous remercie, lui dis-je calmement, car je ne voulais pas augmenter son trouble, je savais que les jeunes Noires sont terriblement émotives et vite effrayées, à cause des gazelles.
— Je vous remercie. Mon python va aussi bien que possible.
J’aurais pu lui dire « mon python va très bien, merci », mais justement, je ne voulais pas lui donner l’impression que tout allait si bien que l’on n’avait plus besoin d’elle. Je vis dans un éclair une biche effarouchée s’enfuir et disparaître sur la deuxième chaîne dans La Vie des Animaux. Je ne sais si on mesure suffisamment toute l’importance qu’un événement peut prendre, lorsqu’il risque de ne pas se produire.
— Mon python va aussi bien que possible. Il se développe normalement. Il a gagné deux centimètres cette année.
Il ne nous restait que deux étages pour tout nous dire et je me taisais avec tout le don d’expression dont je suis capable. Je porte d’habitude des lunettes noires de cinéaste, pour me donner du poids, comme si j’étais quelqu’un qui risquait d’être reconnu, mais je ne les avais pas mises ce jour-là, car je me sentais d’humeur « que le diable m’emporte », assez mousquetaire. Je pus donc m’exprimer tout mon saoul, grâce à mon regard qui était tout nu, je disais tout à Irénée, je crois même que mon regard chantait, avec orchestre et virtuose. De ma vie je n’ai été aussi heureux dans un ascenseur. Je lui donnai du fond du cœur tout mon perroquet frappé de consternation au fond du panier. J’ai vu soudain sur l’étal de toutes les boucheries la viande qui chantait d’une voix qu’elle s’était enfin donnée elle-même. Il y eut même soudain, au vu et au su, une telle hausse de la qualité de la viande, que l’on put enfin distinguer le bœuf de l’homme. Il y eut en moi quelque chose comme une naissance, ou tout au moins, pour ne pas me vanter, comme une fin du bifteck.
On avait alors dépassé Bangkok, Singapore et Hong Kong et l’ascenseur continuait à monter. J’ai toujours lu dans les journaux qu’il y a des naissances accidentelles partout, dans les trains, avions, taxis, mais je n’y ai jamais tellement cru, connaissant leurs façons avec le vocabulaire. Elle me regardait très attentivement, en minijupe. Je sentais que M lle Dreyfus me comprenait dans tous mes recoins, un perroquet stupéfait dans un panier, une souris blanche dans une boîte, un python de deux mètres vingt de long qui faisait vingt nœuds à l’heure, dont j’étais le principal interprète, et son sourire se fit encore plus exprimé, il me semblait même que l’ascenseur montait au-delà de tout étage. C’est seulement lorsque je remarquai qu’il était redescendu au rez-de-chaussée et que j’étais seul, que j’ai pu me ressaisir.
Et ce n’était qu’un commencement. Car j’étais à peine remonté dans mon bureau que M lleDreyfus entrait, une tasse de café à la main et en pull-over avec des seins parfaitement sincères. J’ai omis de noter que la mini-jupe était en cuir fauve et les bottes également. Elle s’appuya contre l’IBM en remuant la cuiller dans le café.
— Ce python, est-ce qu’on peut venir le voir ?
Je fus à la hauteur. Lorsqu’on voit une personne qui veut vivre, il faut savoir se jeter à l’eau. La solitude, je connais, on n’a pas à me le dire deux fois. Je me jetai à l’eau sans hésiter, mû seulement par mon instinct de conservation.
— Je vous en prie. Venez prendre un verre avec nous quand il vous plaira. J’ai vu tout à l’heure un perroquet avec une dame au fond du panier. Vous êtes la bienvenue.
— Samedi après-midi, ça vous va ? À cinq heures ?
Je répondis immédiatement, d’une voix claire et nette :
— À cinq heures.
Elle s’en alla. Je crois que le monde sera sauvé par la féminité, dans mon cas particulier. Je sais aussi qu’il y a au cinquième sur cour un monsieur Jalbecq qui garde dans son armoire un uniforme de nazi avec croix gammée dans le cas contraire. Je note cela profitant du moment de page blanche dans lequel M lle Dreyfus m’avait laissé.
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