
Fis. 50-1. — Boucle d'argent. (Profil.)
circulaire, qui faisait le milieu de la ceinlure, est de'corée d'une figure de la Lune montée sur un bige et tenant un flambeau. Un croissant parc le froni de la déesse et sept constellations apparaissent sur le champ de la plaque. Cette boucle, qui est au musée de Naples, est d'un travail très-soigné comme ciselure, et a sans doute appartenu à un personnage opulent.

Fig. 505. — Boucle d'argent.
Une autre boucle du même musée, qu'on voit sur la figure 505, est ornée d'un petit bas-relief circulaire représentant la dispute de Neptune et de Minerve, près de l'olivier sacré. Ces boucles avaient pour mission de maintenir la ceinture assez serrée autour du corps. La ceinture faisait l'office de poche en même temps qu'elle entourait le vêtement de dessous. En effet, les anciens avaient l'habitude d'y suspendre leur bourse et d'y placer les papiers qu'ils pouvaient porter avec eux. L'absence de ceinture autour de la tunique était considérée comme une très-gra-ide négligence, et, excepté les moments de grande affliction,
LE VÊTEMENT.
comme le deuil, pendant lequel les cheveux étaient épars et les vêtements en désordre, ceût été une marque d'inconvenance de ne pas avoir le corps entouré et bouclé par une ceinture.
VIII
LA TOILETTE
Les MinoiRs. — Les parfcms. — Le fard et la pommade. Les épingles. — Les peignes. — Les éventails.
Les miroirs. — De tous les objets qui concernent la toilette, le plus
important, c'est le miroir. Les anciens ne connaissaient pas les préparations que nous employons aujourd'hui pour faire réfléchir les objets dans une vitre, en sorte que les miroirs dont ils se servaient n'étaient pas en verre, mais en métal poli. En outre, le miroir n'a jamais été regardé comme un objet d'ameublement, mais simplementcomme un ubjet de toilette : les miroirs antiques sont 'toujours portatifs, et comme il faut un manche pour les tenir, leur forme a en somme très peu varié. Le type le plus ancien de cette forme se trouve en Egypte, et les miroirs grecs ou romains ne diffèrent de ceux-ci que par leur décoration.
La figure 506 montre comment on se servait du miroir. Tous les

i'jg. 506. — Femme devant è.ou miroir. (D'après une peinture antique.)
LA TOILETTE.
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miroirs qu'on a trouvés dans les fouilles sont à peu près pareils à celui qui est représenté ici : ils se composent d'un disque en meta! poli, auquel adhère un manche en bois ou en métal. Le disque ne varie guère, mais la forme et la décoration du manche sont extrêmement variés.
Nous avons, au musée du Louvre, plusieurs miroirs égyptiens (salle civile, vitrine Uj; dans l'un d'eux, le manche se compose d'une jeune fille nue, qui se coiffe de la main droite, tandis que la gauche tient un chat qui, selon M. de'Rougé, est ici un emblème de la toilette. On sait que la propreté des chats est proverbiale dans tous les pays.
Le monstrueux dieu Bès, dont l'image grimaçante apparaît dans tous les objets de toilette, se montre aussi dans les manches de miroir, et il paraît que cet emblème est fort ancien, car le catalogue du musée de Boulaq signale (n" 475) un miroir, présentant cette décoration, qui a été découvert dans une tombe de l'ancien empire. On en a trouvé dans les tombeaux do la dix-neuvième dynastie, où

Fig. 507. Miroir égyptien.


F(ï. 508.
Fig. 509.
Miroirs égyptiens.
le disque est emboîté dans une tête d'Hathor, portant le visage d'une femme avec les oreilles de vache.
LE VÊTEMENT.
Un motif de décoration qu'on trouve quelquefois sur les miroirs égyptiens consiste en deux personnages agenouillés, dont l'un tient le sceptre divin et l'autre une sorte de masse d'arme appuyée sur l'épaule. On voit aussi, dans les peintures, des miroirs dont l'encadrement est enrichi de têtes d'animaux, tels que le cheval, le bouquetin ou les oies du Nil. Le manche des miroirs se compose assez souvent de la tige avec la fleur épanouie du papyrus ou bien encore d'une petite colonnette ornementée. (Fig. 507, 508 et 509.)


Fig. 510. — Mirât étrusque.
Fig. 511. — Miroir étrusque.
Le disque est toujours d'une forme ronde ou ovoïde : il est quelquefois très pesant et était souvent revêtu d'un vernis d'or qui lui donnait la propriété de réfléchir les objets avec la plus grande netteté.
Le même principe décoratif :e retrouve dans les miroirs grecs ou étrusques. Le manche ou support est très souvent caractérisé par une figure: ici, c'est un atlante nu, qui porte son fardeau (fig. 510); plus loni, c'est une femme, dont le vêtement fournit de curieux documents sur le costume étrusque (tig. 511).
Le revers du disque poli dans lequel on se regardait était souvent décoré de petites scènes gravées dans le métal et encadrées de gra-
LA TOILETTE.
3C1

Fig. 512. _ Miroir.
cieux oriiements, comme le
«montrent les figures 512 et 513. Nous
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/
avons montré ailleurs un miroir dont le principe décoratif est emprunté aux Orientaux.

Fig. 513. — Mirùir trouvé à Pompéi.
Toutes les femmes avaient un miroir. Les courtisanes vieillies faisaient quelquefois hommage de leur miroir dans le temple de Vénus, qui avait été bienveillante pour elle. C'est ce qu'on voit par une épi-gramme votive de l'anthologie grecque: « Moi, cette fière Laïs, dont la Grèce était le jouet, et qui avais à ma porte un essaim de jeunes
LA TOILETTE.
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amants, je consacre à Vénus ce miroir, parce que je ne veux pas me voir telle que je suis, et que je ne peux pas me voir telle que j'étais. ))
Les parfums. — Tous les peuples de l'antiquité ont usé des parfums; les auteurs grecs et latins y font de fréquentes allusions, et nos

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