LA COIFFURE.
307
La chevelure de la reine Bérénice, femme de Ptolémée, était célèbre dans l'antiquité: elle le devint surtout lorsque la reine en eut fait le


Fig. 381
Fig. 388.
Coiffures grecques.
sacrifice aux dieux. Lorsque son mari revint de son expédition de Syrie, Bérénice alla consacrer sa chevelure à Vénus, dans un temple de l'île de Chypre. Au bout de quelque temps, la chevelure ayant disparu, un astronome prouva qu'elle avait été transportée au ciel et formait une constellation. Les poètes chantèrent cette métamorphose qui devint très populaire.


Fig. ■M'J.
Coiffure de Béréuice.
Pour porter ainsi sa chevelure, il fallait qu'elle fût très abondante. Aussi un grand nombre de femmes suppléaient à ce qui leur manquait à l'aide de cheveux artificiels.
La coiffure ordinaire des femmes athéniennes, antérieurement aux guerres médiques, consistait à relever les cheveux tout autour de la
LE VETEMENT.
tête et à les réunir en pointe au sommet. Cette coiffure, appelée co-rymbe, est très-fréquente sur les vases. La plupart du temps, les cheveux sont alors fixés avec un bandeau, un filet ou une pièce d'étoffe


Fig. 391.
Coiffures grecques.
(fig. 391 et 392). C'est aussi ce que montre la figure 393. 11 y a, d'ailleurs, une très-grande variété dans ce genre de coiffure ; ainsi

Fig. 393. — Figure de femme.
dans la figure 394, les cheveux sont relevés sur les côtés, et la touffe de l'extrémité ne s'échappe qu'en partie par derrière, tandis que, dans la figure 395,.cette touffe n'est plus entièrement enveloppée dans Je linge qui entoure la tête et les cheveux tombent sur les tempes.
LA COIFFURE.
309
Quand la chevelure était trop abondante pour être attachée d'une manière aussi simple, on la fixait en un arc double sur le haut de la


Fig. 394.
Fig. 393.
Coiffuies grecques.
tête, comme on le voit sur la Vénus de Médicis, sur la Diane à la biche, et même sur l'Apollon du Belvédère, car les hommes eux-mêmes portaient cette coiiïure, qui est particulière aux temps primitifs et dont la représentation apparaît assez fréquemment sur les vases.
En Grèce, la chevelure des femmes était quelquefois maintenue dans une espèce de filet qui en portait la masse derrière la tète (fig. â96 et 397).


Fig. 396.
Coiffures grecques.
Les anciens attachaient à la chevelure une grande importance. On en peut juger par ce passage d'Apulée : « Parlez-moi d'une chevelure dont la couleur est aussi agréable que le lustre en est parfait, dont l'éclat brille aux rayons du soleil, ou bien se reflète avec douceur, présentant divers agréments selon les divers accidents de la lumière.
LE VÊTEMENT.
Tantôt ce sont des cheveux blonds, dont l'or, moins éblouissant à la racine, y prendra la couleur d'un rayon de miel; tantôt ce sera un noir de jais, qui le disputera aux nuances azurées de la gorge du pigeon.


Fig. 398.
Fig. 399.
Coiffures grecques.
S'ils sont parfumés des essences de l'Arabie, que la dent d'un peigne fin s'y soit promenée et les ait réunis derrière la tête, un amant venant à les voir y contemplera son image et sourira de plai.sir. D'autres fois, tressés en nattes épaisses, ils couronneront la tête ; d'autres fois, librement répandus, ils ruisselleront en longue nappe derrière le dos. Enfin, la coiffure est un ornement si avantageux que, malgré l'or, les vêtements superbes, les diamants, et toutes les autres séductions de la

Fig. 400. — Coiffure grecque.
coquetterie dont une femme se présentera parée, si la chevelure est mai soignée, elle ne pourra espérer d'entendre louer sa toilette. »
LA COIFFURE.
311
Ovide donne, dans son Art rf'aiwcr, quelques conseils sur la manière dont doit être coiffée une femme qui veut charmer. « N'ayez point les ciieveux en désordre : selon qu'elle sera soignée, votre chevelure


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Fjg. 401.
rjg 402.
Coiffures grecques.
augmentera ou diminuera vos grâces. Il y a plusieurs manières de l'arranger: une femme doit choisir celle qui lui sied le mieux et consulter là-dessus son miroir. Un visage un peu allongé demande pour accompagnement des boucles détachées (fig. 398). Cet autre, plus arrondi, veut qu'on donne de l'élévation au front par un léger nœud et qu'on laisse les oreilles découvertes (fig. 399). Celle-ci doit laisser flotter ses cheveux sur Tune et l'autre épaule ; celle-là doit les relever et le attacher à la manière de Diane lorsqu'elle poursuit dans les bois les bêtes effrayées. De grosses boucles lâchement attachées conviennent à l'une,


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