Frédéric Dard - L'Histoire de France vue par San-Antonio

Здесь есть возможность читать онлайн «Frédéric Dard - L'Histoire de France vue par San-Antonio» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1965, Издательство: Presse Pocket, Жанр: Юмористическая проза, Иронический детектив, Историческая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

L'Histoire de France vue par San-Antonio: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «L'Histoire de France vue par San-Antonio»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Paris ne s'est pas fait en un jour, et la France ne s'est pas faite toute seule ! Les plaques de nos rues et les socles de nos statues portent les noms des responsables : ça va de la rue Vercingétorix à la rue Charles de Gaulle.
Et pourtant le nom le plus important est absent de nos places, de nos avenues, de nos boulevards et même de nos impasses : celui de Bérurier. Or, ce sont les Bérurier qui ont vraiment fait la France. Avec leurs mains, leur sang et leur sueur.
Avec leur esprit aussi.
Soucieux de réparer cette criante injustice, j'ai essayé de reconstituer leur trajectoire dans le temps.
Comme le langage, l'Histoire se doit de rester vivante ; c'est pourquoi je me suis attaché à en secouer la poussière, à en « plumeauter » les toiles d'araignée, à en dédorer les tranches, les couronnes et les auréoles et à la saupoudrer d'éclats de rire.
Un petit travail de réfection, quoi !
Il m'a permis de constater qu'on nous avait doré l'Histoire de France avec cette même poudre aux yeux qui sert aussi à nous dorer la pilule !
SAN-ANTONIO

L'Histoire de France vue par San-Antonio — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «L'Histoire de France vue par San-Antonio», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

— Quel prude tu fais ! clame son épouse, il devait donner rendez-vous aux petites filles des écoles qui lui remettaient des bouquets et les emmener à l'Élysée par la porte de derrière !

Du coup, cette perspective fait glisser son couscous. Elle reprend souffle, couleur et sourire.

— Vous êtes victime d'un léger malentendu phonétique, mes amis, leur apprends-je. Voyez : ils se prénommait Sadi et se nommait Carnot.

— En voilà un drôle de blaze, c'est arabe, ça ?

— Je l'ignore, doux Béru, mais je peux t'assurer qu'un certain Caserio n'aimait pas ça du tout puisqu'il assassina Carnot à Lyon. Depuis lors, les Lyonnais ont élevé une statue à Carnot, ce qui était la moindre des politesses. Cette statue se trouve sur la place de la République, tandis que la statue de la République se trouve place Carnot. Je vous passe les grands événements nationaux qui déroulèrent pendant les mandats de ces messieurs : le Boulangisme, la laïcité, la colonisation, le début du marxisme, l'affaire Dreyfus qui divisa la France en deux, et la construction de la Tour Eiffel qui la ressouda. Vouloir traiter de l'histoire à partir du moment où elle s'est écrite dans les quotidiens serait une œuvre gigantesque. On ne peut la voir en profondeur qu'en la fractionnant menu. Là n'est pas notre dessein. Donc, Carnot est assassiné. On le remplace par Casimir Périer.

— Montrez ! supplie la Grosse.

Je lui passe l'image.

— Bel homme, il avait l'air puissant. Un peu premier communiant pourtant avec ses gants blancs à la main…

— En tout cas, un modeste, détecte Bérurier : visez, il a mis son grand cordon de la Légion d'honneur par en dessous son gilet. Périer, le président qui fait « pschitt », se marre le sac à couscous !

— Il n'a pas présidé un an, dis-je. Il a démissionné.

— Sûrement que la vie à l'Élysée lui semblait trop morose, décrète la baleine.

— A son successeur, en tout cas, elle n'a pas paru morose, la vie à l'Élysée. Voici M. Félix Faure…

On l'examine sans enthousiasme. Il est de ces hommes qui ne déchaînent ni l'hostilité ni l'allégresse.

— Il est mort en faisant l'amour, leur apprends-je.

— Tiens donc ! s'extasie B.B., refaites-moi le voir encore une fois…

Elle étudie plus profondément le personnage.

— C'est vrai qu'il avait un beau nez, admet-elle. Et puis, président, ça flatte.

Ce sont des réflexions de ce genre qui font monter la température d'Alexandre-Benoît.

— Alors c'est les Honneurs que tu regardes en t'affalant sur un plumard ! dit-il, pincé.

J'enraie vivement la discussion en présentant le suivant de ces messieurs : le doux, furtif et redingote président Loubet.

— Quéque chose de particulier ? demande le Gros.

— Il a fait son septennat au petit trot.

— C'est tout ce qu'on lui demandait.

— Sous son septennat, il faut noter la séparation de l'Église et de l'État.

— Bast, y se sont rabibochés depuis, va ! En ce moment, ça ne marche pas si tellement mal entre eux, je te le dis, San-A. On a beau êtes potes avec les Chinetoques c'est tout de même aux gars du Vatican qu'on refile artiche à la quête.

Il éclate de rire en regardant les photos présidentielles.

— Tous ces gus en bitos haut-de-forme, ça fait film de Chariot. Et la France continuait son petit bonhomme de chemin, sous eux, hein ?

— Très bien même. Puisque l'on a appelé cette époque « La Belle Époque ».

— Ce sont nos Vieux qui l'ont baptisée commak. La Belle Époque, c'est quand on a vingt ans, affirme le Penseur.

Félicie, rosissante, déclare que ça n'est pas tout à fait vrai, et que la Belle époque, c'était vraiment une époque pas comme les autres. Elle a raison, M'man. Vingt ans, c'est plus beau en calèche, avenue du Bois, le long des becs de gaz à boules avec une dame fringuée comme pour le french cancan à vos côtés. Vingt ans en complet prune et melon beurre frais, sans téléphone rouge et sans force de frappe, c'était vraiment vingt ans !

— Après Loubet ? s'impatiente Berthe qui a hâte d'arriver au fromage.

— Armand Fallières.

— L'inventeur de la phosphatine, se renseigne le Gros ?

— Non, tranché-je. Regardez-le, il ressemble à Tartarin de Tarascon. Edouard VII disait de lui qu'il était très intelligent. Mais comme c'est Edouard VII qui prétendait ça, il n'y a pas lieu de s'en formaliser. En tout cas, Fallières se tira du maverdavier à temps, puisqu'il quitta son poste en 1913. Il allait passer l'Élysée à Raymond Poincaré. La belle époque s'achevait dans le sang. Sous le septennat de Poincaré, dix millions d'hommes allaient périr et sur ce nombre effrayant, un million cinq cent mille Français.

Je louche sur M'man. Elle a eu des tas d'oncles et un frère butés à la guerre, Félicie. Les années ont beau s'écouler, le souvenir reste et quand on reparle de la Grande Guerre, ses narines se pincent et il y a plus de bleu dans son regard.

— A propos, fait le Mahousse, comment c'est-y qu'elle a éclaté, la guerre de 14 ?

« Si je te disais que j'en sais seulement rien, s'excuse-t-il. Papa me l'avait espliqué, mais, linotte comme tu me connais, j'ai oublié. »

— Facile. Suis bien le mouvement des troupes. En juillet 14, l'Autriche envahit la Serbie. Aussitôt, v'là les Russes, qui mobilisent pour la défendre. Ce que voyant, l'Allemagne, alliée de l'Autriche, déclara la guerre aux Russes. Mais les Russes sont nos alliés. N'oublions pas les paroles que Joseph Reinach prononçait en 1893 : « De France à Russie, il n'y a pas autre chose que cette grande chose qui s'appelle l'amour. » L'Allemagne déclare donc également la guerre à la France, ce qui incite l'Angleterre à la déclarer à l'Allemagne. Ensuite, les Italiens, les Roumains et les Américains se rangent à nos côtés, vu ?

— Il va l'oublier ! prophétise cette moucharde de B.B. ; c'est bien trop embrouillé pour lui.

A quoi Béru lui demande si le bas de son dos est trop embrouillé pour elle.

— Après Poincaré, c'est Paul Deschanel, n'est-ce pas ? se hâte de demander Félicie.

— Exact, M'man. Mais il ne reste président que quelques mois, car il devient dingue et saute du train en marche. Ça se passe en pleine nuit. Il se relève indemne sur le ballast et va frapper, à poil, chez une garde-barrière en lui déclarant qu'il est le président de la République. C'est payant, non ?

Du coup, les deux monstres rient à gorge d'employé (Béru dixit).

On imagine de très haut chefs d'État actuels dans la même tenue et la même situation, c'est pour le coup que la S.N.C.F. n'aurait pas de mal à recruter ce corps d'élite qu'est celui des gardes-barrières. Faites un peu marcher votre petit ciné personnel et vous verrez comme c'est réjouissant.

— Tu n'as pas causé sur la guerre elle-même, remarque le Gravos, lorsque l'hilarité s'est un peu calmée.

— Ce serait trop long, et j'ai horreur de parler de guerre, c'est du parti pris chez moi. Si tous les hommes éprouvaient la même réticence, eh bien, ma foi, ils finiraient par oublier qu'elle existe. Et lorsque tout le monde a oublié qu'une chose existe, elle n'existe plus, tu comprends ?

« Mais si tu tiens à te documenter là-dessus, c'est facile. Il y a encore, dans les bistrots de chez nous, des anciens combattants dont on bricole par vice les pensions, histoire de les taquiner avant qu'ils disparaissent, et qui ne demandent pas mieux que de se souvenir, tout haut, une dernière fois. Tu les reconnaîtras aisément, Béru. Ils ont des cheveux blancs, des décorations, très souvent des bérets, et, sous ces bérets, des figures de brave homme comme on n'en fait plus. T'as qu'à t'asseoir à côté d'eux. Tu fais apporter du vin rouge et tu prononces un mot magique, il y en a plusieurs. Tu dis « Verdun », ou bien « La Marne » ou « Foch », ou « Chemin des Dames » et ça part tout seul. L'Histoire qu'ils ont faite avec leur viande, ils sont encore quelques-uns pour la raconter. Seulement, faut se dégrouiller de les interviewer, Fils, parce qu'il commence à se faire tard pour eux. Tous les jours, on les déménage, les poilus. On les emmène faire du blé avec leur gueule cassée. C'est temps qu'ils s'en aillent de ce monde transformé, dans le fond. Verdun, ça n'impressionne plus personne. Un vieux héros, ça n'existe pas. L'humanité se divise en deux groupes seulement : les jeunes gens et les vieux c… ! Le signe de notre époque, c'est que les vieux c… sont de plus en plus jeunes. Ce sont les jeunes gens qui sont victimes de cet état de choses : ils partent au régiment yéyés et ils en reviennent vieux c… Si ça continue, la jeunesse, elle n'aura lieu que dans le sein de Maman. Tu naîtras vieux c… Et alors la boucle sera bouclée et la vie pourra se réorganiser à l'amiable entre vieux c… de bonne compagnie. »

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «L'Histoire de France vue par San-Antonio»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «L'Histoire de France vue par San-Antonio» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «L'Histoire de France vue par San-Antonio»

Обсуждение, отзывы о книге «L'Histoire de France vue par San-Antonio» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x