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Jean-Marie Le Clézio: Coeur brûle et autres romances

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Jean-Marie Le Clézio Coeur brûle et autres romances

Coeur brûle et autres romances: краткое содержание, описание и аннотация

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« Il avait fait chaud cet été-là en Provence, une chaleur tyrannique, menaçante. Vers juillet, Pervenche est partie. Elle ne s'était même pas présentée au bac, à quoi bon ? Elle n'avait rien fait, elle savait bien qu'elle ne pouvait pas réussir. Toute l'année, elle avait traîné, surtout avec “Red” Laurent, dans les bistros, les boîtes, les fêtes, ou simplement dans la rue. Elle buvait des bières, elle fumait. L'après-midi, elle retrouvait Laurent devant le garage abandonné, au pied de la colline. Laurent soulevait le rideau de tôle, et ils se glissaient à l'intérieur. Ça sentait le cambouis, et une autre odeur plus piquante, comme de la paille, ou de l'herbe qui fermente. Ils faisaient l'amour par terre, sur une couverture. » « La moitié de tout ce qui dans le monde est vraie beauté, vertu ou a été mise au cœur des gens simples, cachée dans les corps ordinaires » (Louisa M. Alcott, Mrs Podger’s teapot).

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Il sait bien que l’étrangère n’est pas sa mère, sa vraie mère est morte en le mettant au monde. Mais c’est elle qu’il a choisie, depuis qu’il connaît le contenu de la valise.

Samaweyn regarde les photos qui bougent dans le vent. Il lit avec application les mots en anglais qui sont marqués derrière la photo. Love, Sara. Personne d’autre que lui ne connaît ces mots. Ils sont lourds, ils pèsent sur ses paupières, ils font battre trop vite son cœur. En dessous de lui, la vallée calcinée est solitaire, il n’y a plus de fumées, même les oiseaux se sont tus. Peut-être que c’est pour cela que son père est parti, un secret est parfois trop lourd à porter.

Eldjy, hiver 1990

Ainsi, moi, John Burckhardt, je pénètre à nouveau dans le mystère du temps. Après tant de fatigues, tant d’atermoiements, je m’approche de cette muraille, j’entre dans le passage du Syk (ainsi l’appelait le voyageur, dans son journal). Dans la lumière pâle de la première aube, les montagnes semblaient encore plus étrangères, elles avaient quelque chose de maléfique, de surnaturel. J’avais refusé les guides, pour entrer seul dans la cité des morts. Tout était désert alentour. Le village, les abords des hôtels, même la grotte où autrefois on louait les chevaux. La vie s’était retirée de cette vallée, les regards étaient tournés vers ailleurs. Alors j’étais revenu à ce mois d’août 1812 où tout avait commencé, quand le voyageur dont je porte le nom marchait sur ce même sentier, descendait vers la muraille brûlée où s’ouvre le Syk.

Moi aussi, j’entre dans le monde des morts. Les roches à peine sorties de l’ombre de la nuit ont la couleur pâle de la mort, et certaines sont pareilles à des crânes aux orbites béantes, à la mâchoire édentée.

J’ai osé entrer dans une tombe. Le sol est couvert d’une poussière très fine, presque impalpable. Je sais que le voyageur a dû y entrer lui aussi, avant de s’engager dans le défilé. Il y a une odeur âcre d’urine, et à l’entrée j’ai vu des crottes de bique. Quand il est entré dans cette tombe, le guide a dû rester au-dehors à l’attendre, il a déposé sa vieille chèvre dans la poussière et il s’est assis sur une pierre. Peut-être a-t-il cru (comme le voulait le voyageur étranger) qu’il était entré dans la tombe pour se livrer à un besoin naturel. Puis ils sont arrivés devant le pont construit par les génies à l’entrée du défilé, à une hauteur vertigineuse pour qu’aucun homme ne puisse s’en approcher. Et déjà le guide surveillait le voyageur, déjà il avait compris que cet homme étrange enveloppé dans son manteau et coiffé de ce turban invraisemblable avait voulu venir jusqu’ici pour dérober le trésor secret des morts.

Il marchait en tirant la corde de la chèvre, et celle-ci freinait la marche, comme si elle avait compris ce qui l’attendait au bout du chemin. Sous son poil jaunâtre taché de poussière, son cœur de chèvre devait battre très vite, et sa respiration écartait ses côtes maigres.

Maintenant, moi aussi, je marche vers le secret. Dans la pénombre, je vois la silhouette mince du guide. Pour marcher plus vite, il s’est déchaussé, il a caché ses sandales sous une pierre, et il a chargé la vieille chèvre sur ses épaules. Le voyageur porte une outre d’eau, remplie à la source miraculeuse de Wadi Moussa.

Le soleil se lève derrière moi, éclairant le ciel et le haut des falaises. La poussière monte dans le défilé, elle se soulève et retombe en cendre.

Je pense à la poussière du désert, sur la route de Bagdad. Le bruit de la guerre recouvre le monde, et ici, il n’y a plus que le silence. La fureur des hommes s’est retirée des montagnes et des vallées alentour, comme le sang d’une bête qu’on égorge. Il y a plus de cent ans que le voyageur étranger et son guide ont marché ici, et pourtant il me semble que je vois leurs traces, que je sens leur odeur.

Je marche dans le lit du torrent, dont les eaux furieuses ont jeté des pierres et des branches mortes, orage après orage. Sous mes pieds, la poussière monte et m’entoure d’un nuage gris qui me fait suffoquer. J’ai noué un mouchoir autour de mon visage, je plisse les paupières. La poussière pénètre mes vêtements, mes chaussures. Au fond du ravin, il y a encore des morceaux de nuit accrochés aux parois. La gorge est si étroite que je sens contre mon épaule la falaise froide, couleur de viscère. Est-ce cela qu’a ressenti le voyageur, quand il marchait au fond de cette gorge, le visage caché par un pan de son turban ? Devant lui, le guide avançait vite, en titubant sur les pierres qui s’éboulent, portant sur ses épaules la chèvre aux pattes ligotées. Alors, comme moi, il devait penser à une descente vers le centre de la terre, vers le secret de son origine, son ventre rouge où règne la mort.

Cela devait lui serrer le cœur, comme cela serre le mien en cet instant, et la poussière l’étouffait. Il faisait très chaud alors, il me semble que je m’en souviens, au-dessus d’eux les montagnes brûlaient. Dans l’immense désert, du côté de Bassora, le ciel de l’aube s’embrasait. Et moi je marche sur la même terre, je suis sous le même ciel, au fond de cette crevasse, je vois la même lumière qui éclaire à travers la poussière. Par endroits, le Syk est si étroit que les parois de la falaise semblent se toucher à leur sommet, et cachent le ciel.

Le guide marchait sans s’arrêter, loin devant le voyageur. Il me semble que j’entends clairement le bruit des pas sur les cailloux, et le souffle rauque de la chèvre. À mesure que la lumière du jour augmente, je distingue sur les parois les marques, les balafres, les fissures qui montent jusqu’en haut, les signes effacés, déjà retournés au temps géologique. J’ai le cœur serré, j’ai du mal à respirer, parce que je suis entré dans un autre monde, un monde où les génies ont laissé leurs traces. Le temps n’est qu’un battement, et je suis tout près du voyageur, je marche dans son ombre.

Je me suis arrêté devant un signe. À gauche, au ras des alluvions du torrent, il y a un petit sanctuaire creusé dans la falaise. L’eau à cet endroit a dû faire un tourbillon, et seul le bas du sanctuaire a été effacé. À l’intérieur du sanctuaire, encore indécise dans la pénombre, jaillit une forme arrondie, pareille à un œuf de pierre. Sur la paroi brisée de la falaise rouge, au-dessus de la poussière et des tourbillons desséchés, au milieu des cassures et des angles, dans toute cette poussière et cette violence, la rondeur était étrange et douce, et je la regardais sans bouger. C’est elle que le voyageur a dû voir lui aussi, quand il a pénétré dans le Syk pour la première fois. Le guide a dû poser la chèvre sur le sol pour revenir en arrière, et tirer le voyageur par la manche de sa robe, en disant des mots de colère. La pierre était magique, elle le regardait comme un miroir. Puis ils ont repris leur route au fond de la gorge, disparaissant dans les tourbillons de poussière que soulevaient leurs propres pas.

Et moi je marche vers le secret, j’entre dans le même nuage de poussière. Mon cœur bat très fort, j’ai la gorge sèche, parce que je sais ce que je vais voir. J’attends cet instant, il est devant moi, encore caché, et pourtant il brûle ma vue. À chaque détour de la falaise, à chaque faille, j’attends de le voir. Il me semble que je ne fais que revenir sur le chemin que j’ai parcouru autrefois, il y a si longtemps. Je marche dans un rêve. Ou bien dans les pages de ce livre que j’avais lu dans la bibliothèque de mon grand-père, à Zurich, ce livre relié de cuir rouge, qui parlait de ces lieux fabuleux, Damas, Kerak, Shaubak, Maan, Akaba. Les pages qui parlaient d’Eldjy, de Wadi Moussa, du Syk, et de ce peuple au nom étrange, les Lyathenes. C’était mon histoire, écrite au fond de moi, je la reconnaissais à chaque pas. J’étais si troublé que j’ai dû m’arrêter, m’asseoir sur une pierre pour reprendre mon souffle. Maintenant, le jour est tendu au-dessus du Syk, le ciel brûle. Dans la gorge, il y a encore des flaques d’ombre, on sent l’eau qui coule sous la terre. Dans un instant vont résonner les premiers galops des chevaux, les appels des guides qui accompagnent les touristes. C’est juste cet instant, entre la nuit et le jour, il s’efface déjà. Dans un instant les avions vont obscurcir le ciel au-dessus de l’Irak, ils vont lâcher leur tapis de bombes.

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