Agnès Martin-Lugand - Désolée, je suis attendue…

Здесь есть возможность читать онлайн «Agnès Martin-Lugand - Désolée, je suis attendue…» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Neuilly-sur-Seine, Год выпуска: 2016, ISBN: 2016, Издательство: Éditions Michel LAFON, Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Désolée, je suis attendue…: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Désolée, je suis attendue…»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Yaël ne vit que pour son travail. Brillante interprète pour une agence de renom, elle enchaîne les réunions et les dîners d’affaires sans jamais se laisser le temps de respirer. Les vacances, très peu pour elle, l’adrénaline est son moteur. Juchée sur ses éternels escarpins, elle est crainte de ses collègues, et ne voit quasiment jamais sa famille et ses amis qui s’inquiètent de son attitude. Peu lui importe les reproches qu’on lui adresse, elle a simplement l’impression d’avoir fait un autre choix, animée d’une volonté farouche de réussir.
Mais le monde qu’elle s’est créé pourrait vaciller face aux fantômes du passé.

Désolée, je suis attendue… — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Désolée, je suis attendue…», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

— 13 —

Les semaines qui suivirent, d’une manière inattendue et spontanée, je repris ma vie en main en commençant par changer certaines de mes habitudes. Ça débuta par un matin au réveil, je sortis du lit à 6 h 30, et j’eus la flemme d’aller me cailler à la piscine. J’avais surtout envie de rester au chaud sous ma couette et de traîner en pyjama avant de me rendre au boulot. À partir de là, chaque jour, je pris mon temps. Je compris que mon ancienne hyperactivité permanente ne m’apportait rien, que c’était vain et futile. Tout comme l’abrutissement au travail. À quoi bon ? Ça ne me donnait rien de plus que les autres de bosser comme une folle. Ma vie n’en était pas remplie pour autant. Alors, c’est certain, ce constat eut un goût amer. Je travaillais toujours autant sans compter mes heures. Cependant, ma réaction face à la lassitude et la fatigue changea. Je ne luttais plus, je m’écoutais, j’écoutais mon corps quand il me disait stop. Je ne cherchais plus à contrôler mes migraines. Quand j’en avais une, je rentrais chez moi me reposer. Souvent, je faisais un saut chez ma sœur pour dîner parfois juste avec elle et Cédric, parfois avec les autres aussi — j’avais fini par retrouver l’amitié d’Adrien et de Jeanne, qui par l’opération du Saint-Esprit ne m’en voulaient plus de rien ; Alice m’avoua que Marc avait recadré les choses avec eux en signifiant qu’ils n’avaient pas à s’en mêler, ni à me juger. Ces moments en leur compagnie m’étaient vitaux, je les savourais, je les aimais, ils remplissaient le vide de ma vie, ils me nourrissaient davantage que le travail l’avait jamais fait. Avec eux, j’arrivais à sourire, à rire parfois, mais plus difficilement. Il y avait toujours quelques minutes où je me sentais heureuse, où j’arrivais à mettre le reste un tout petit peu à distance. Ces soirs-là, quand je rentrais chez moi, j’étais moins oppressée.

Durant les fêtes, j’avais eu de grandes conversations avec mes parents, ils m’avaient accordé beaucoup de temps. Plusieurs soirs, ils vinrent me retrouver à l’agence pour que nous dînions ensemble. Cela avait été l’occasion de faire le point sur nos vies. Je les avais mis de côté depuis si longtemps, ils redécouvraient leur fille, mais leur fille les redécouvrait aussi. Je ne connaissais pas grand-chose de leur vie de retraités. Au fond de moi, je souhaitais recréer des liens aussi forts que ceux que nous avions avant que je devienne obsédée par le travail. Je voulais savoir leur quotidien et je voulais qu’ils connaissent le mien. Et puis, le jour où je les avais invités chez moi, j’eus un choc en voyant papa flageoler un peu sur ses jambes, essoufflé après avoir monté l’escalier de l’immeuble. J’avais passé cette soirée à les observer, les détailler sous toutes les coutures. Mes parents avaient vieilli, sans que je m’en rende compte. Ils ne seraient pas éternels. Je devais profiter d’eux davantage. À la suite de cette prise de conscience, j’embarquai mon père dans un projet un peu fou, mais qui ne pouvait plus être reculé, trop longtemps remisé au fond d’un placard : la restauration de la grange de la Petite Fleur. Je voulais partager quelque chose de fort avec eux, construire avec eux. J’avais envie de m’y investir et d’y passer du temps dès que je pourrais m’octroyer des pauses. La maison de la Petite Fleur allait devenir trop petite une fois que le bébé d’Alice serait né. Il nous fallait plus de place pour les réunions de famille. La grange, dans mes rêves de petite fille, était ma maison du bonheur. Je voulais la mettre en état de nous accueillir, moi particulièrement. De cette façon, mes parents gagneraient en confort en déménageant dans ma chambre actuelle avec leur propre salle de bains.

Fin janvier, je retrouvai papa là-bas, il avait travaillé sur ses plans et rameuté les artisans du coin qu’il connaissait. Il rajeunissait à vue d’œil en renouant avec son travail. Nous passâmes le week-end à tout mettre en place. Maman était du voyage, bien évidemment ! Elle vaquait à ses occupations en nous laissant nous salir dans la grange et peaufiner notre projet. Cependant, elle veillait au grain, d’un simple regard, elle calmait nos ardeurs quand nous dépassions les bornes au niveau de nos ambitions. Les travaux allaient débuter la semaine suivante, et je pris une décision radicale et inattendue : il fallait suivre le chantier de près, et il me sembla naturel de prendre en charge cette partie. Pour plusieurs raisons, les artisans étaient des amis de mon père, il ne les presserait pas comme moi, qui ne me laisserais pas monter sur les pieds, ni embobiner par des excuses bidons pour justifier le retard. Ensuite, je ne voulais pas que mon père se fatigue en faisant trop souvent le voyage depuis Lisbonne. Je m’y rendrais donc une fois par mois pour suivre le chantier pendant deux jours, mais aussi pour prendre l’air. Ça m’aérerait et ça me permettrait de recharger les batteries. Cet endroit, rempli de bonnes ondes, avait toujours été mon refuge, gamine, pourquoi ne pas en profiter adulte ?

Début février, Bertrand quitta l’agence. Les deux mois de passation étaient terminés. Bien qu’il ait insisté pour qu’on ne fasse rien, je tins à organiser un pot de départ. Chaque personne de l’équipe y alla de sa petite anecdote, se moquant ouvertement de la tyrannie et des maniaqueries de son ex-patron ; tout y passa : les sushis, les coups de pression, les réunions du vendredi soir à 19 h 30. Derrière ces traits d’humour, se cachait aussi un avertissement qui m’était directement adressé : pour que l’ambiance reste au beau fixe, j’avais intérêt à ne pas les harceler et à ne pas renouer avec mes vieux démons. Ça tombait bien, je n’en avais pas du tout envie, c’était désormais une autre vie pour moi. Ce fut le seul et unique jour où je vis la carapace Bertrand se fissurer. Il était gêné, limite ému. Toutes les personnes présentes lui devaient une partie de leur carrière, en avaient conscience et le remercièrent avec effusion. Il eut un mot d’encouragement et de félicitations pour chacun. Je compris que l’émotion le submergeait quand il finit par renvoyer tout le monde chez soi, sans plus s’attarder sur les au revoir.

— Yaël, dans mon bureau !

Sans réfléchir, je le suivis, sauf que je ne m’attendais pas à ce qu’il prenne ma place habituelle : celle du convoqué.

— Que faites-vous ?

— C’est chez toi, ici, maintenant. File de l’autre côté.

Ce fut en souriant que je pris sa place de patron, il se carra dans sa chaise en me regardant, un léger rictus aux lèvres.

— C’est bien, dit-il après quelques secondes de silence. Tu vas parfaitement t’en sortir.

— Merci.

— C’est moi qui te remercie, Yaël. Ça a été un plaisir de te former et de travailler avec toi ces dix dernières années. Notre binôme va me manquer. Je suis déjà chanceux de t’avoir trouvée et de te savoir à la tête de l’agence. Ce pauvre Sean ne va pas s’en remettre !

Il éclata de rire, je me contentai de sourire. Ses compliments me touchaient de plein fouet, je ne lui avais pas facilité la vie. Et je lui devais tout, je ne l’oubliais pas. Puis, il reprit son sérieux.

— Tu as largement contribué à toute cette réussite.

— Non…

Il planta ses yeux dans les miens.

— Tu ne serais pas à cette place dans le cas contraire, il faut que tu en aies conscience. Et j’ai l’impression que pour le reste, tu gères la situation.

Je hochai la tête, incapable de prononcer un mot. C’était moi qui étais gagnée par l’émotion. Il se redressa, tapota ses cuisses et se leva.

— Il est temps.

Son regard parcourut avec attention son bureau une dernière fois. Il s’arrêta sur l’étagère contenant tous ses dossiers, le canapé dans lequel il avait dû dormir un nombre incalculable de fois. Il inspira profondément et sortit. Arrivée devant la porte d’entrée, je me lançai :

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Désolée, je suis attendue…»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Désolée, je suis attendue…» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Désolée, je suis attendue…»

Обсуждение, отзывы о книге «Désolée, je suis attendue…» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x