Agnès Martin-Lugand - Entre mes mains le bonheur se faufile

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Entre mes mains le bonheur se faufile: краткое содержание, описание и аннотация

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Depuis l’enfance, Iris a une passion pour la couture. Dessiner des modèles, leur donner vie par la magie du fil et de l’aiguille, voilà ce qui la rend heureuse. Mais ses parents n’ont toujours vu dans ses ambitions qu’un caprice : les chiffons, ce n’est pas « convenable ». Et Iris, la mort dans l’âme, s’est résignée.
Aujourd’hui, la jeune femme étouffe dans son carcan de province, son mari la délaisse, sa vie semble s’être arrêtée. Mais une révélation va pousser Iris à reprendre en main son destin. Dans le tourbillon de Paris, elle va courir le risque de s’ouvrir au monde et faire la rencontre de Marthe, égérie et mentor, troublante et autoritaire…
Portrait d’une femme en quête de son identité, ce roman nous entraîne dans une aventure diabolique dont, comme son héroïne, le lecteur a du mal à se libérer.

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— Moi ? Mais pour quoi faire ?

Je dissimulai mes mains tremblantes sous la table. La panique me gagnait.

— Tu vas me confectionner une robe, tu as carte blanche et tu te sers à l’atelier.

— Je ne crois pas que…

— Tu porteras ton tailleur, cela permettra d’exposer un maximum ton talent.

– Écoutez, Marthe, je ne comprends pas pourquoi vous pensez que…

— Tu n’as pas ton mot à dire. C’est une commande imposée par la directrice de ton école. Si tu refuses, ne reviens pas la semaine prochaine.

— Vous ne pouvez pas me faire ça, s’il vous plaît, Marthe.

— J’ai un rendez-vous, je passe après à l’atelier pour mes mesures.

Elle se leva. Le maître d’hôtel vint l’aider à enfiler son manteau, et elle partit, me laissant seule à table.

C’est dans un état second que je regagnai l’atelier. Philippe riait dans sa barbe, il savait très bien ce qui venait de me tomber dessus. Les filles remarquèrent que quelque chose n’allait pas.

— Qu’est-ce qui t’arrive ? T’as vu un fantôme ?

— Marthe… Marthe veut que je lui crée une robe.

— Bah, c’est génial !

— Non, ce n’est pas génial ! Si je refuse, je suis virée.

— La question ne se pose pas, tu vas réussir, donc tu restes avec nous.

— Arrêtez, je n’en suis pas capable.

— Iris, tu es la plus douée d’entre nous, tu vas tout déchirer. Et puis, attends, un truc comme ça, tu n’as pas le droit de le refuser. Tu vas te remuer et te préparer. Sinon, on te pourrit la vie.

Philippe leur accorda une pause plus longue pour qu’elles me coachent et surtout empêchent la panique de me gagner à nouveau.

Je pris sur moi pour paraître à peu près normale quand Marthe arriva dans l’après-midi. Sans un mot, elle se rendit dans la cabine d’essayage. Je respirai un grand coup en attachant mes cheveux puis, mon mètre et de quoi noter en main, je la rejoignis. Elle m’attendait au centre de la pièce. Je commençai à prendre ses mensurations — parfaites. Son corps était élancé, sa taille extrêmement fine, sa poitrine en parfaite harmonie avec sa minceur. Rien de pulpeux, mais elle était diablement féminine dans son pantalon cigarette bleu marine et son top en soie crème. Marthe était l’élégance française dans ce qu’il y a de plus pur. Tout le temps de l’opération, je sentis le poids de son regard sur moi. Elle savait ce qu’elle avait à faire, elle bougeait, levait les bras sans que j’aie besoin de le lui demander. Le silence et la proximité physique alourdissaient l’atmosphère de la pièce, cela en devenait insupportable.

— Donnez-moi au moins une indication sur vos goûts.

— Tu crées, Iris, c’est tout ce que je te demande. Je veux que tu essaies. Si tu échoues, ce n’est pas grave, tu pourras rester ici, et je te laisserai en paix, je m’y engage.

À cause de l’autorité qu’elle dégageait, et malgré ses méthodes, je décidai de lui faire confiance. Avais-je le choix ?

— Je vais essayer, d’accord. Mais prévoyez quand même une tenue de secours…. Par contre, je ne viendrai pas à votre réception.

Elle prit mon menton entre ses doigts.

— Ma chérie, tout se passera bien, je serai avec toi.

Décidément, je n’avais le choix de rien. Qu’allait dire et penser Pierre de tout ça ? Pas du bien, je le sentais.

Je m’enfermai dans le stock. Je me mis à toucher les tissus, je les froissais, les pliais, je testais leur effet sur ma peau pour trouver celui qui me séduirait, qui pourrait convenir à Marthe. Il fallait que la matière et sa silhouette m’inspirent. Après plusieurs heures, je réussis à choisir mes échantillons. J’allais me lancer dans l’esquisse. Un coup d’œil à ma montre m’apprit que j’avais raté mon train, tant pis, je prendrais le suivant.

Je passai la journée du samedi terrée au grenier. Je compulsai frénétiquement tous mes livres sur la mode et sur les grands couturiers. Mon attention se focalisa sur le travail de Coco Chanel et d’Yves Saint Laurent. L’un et l’autre avaient mis en valeur les femmes, en les libérant de leur carcan, en les rendant indépendantes et sûres d’elles. Il me semblait que leurs inspirations conviendraient à ma patronne. Le papier roulé en boule et déchiré s’accumulait aux quatre coins de la pièce. Je me prenais la tête dans tous les sens du terme. Je n’aimais pas ce que je dessinais, et surtout je ne voyais pas Marthe porter ce que j’imaginais. Rien n’était à la hauteur.

Le soir, à reculons, j’accompagnai Pierre chez des amis qui nous avaient invités à dîner. Je l’écoutai leur expliquer, narquois, que je m’étais transformée en étudiante sérieuse. Je ne disais rien, mais son attitude me dérangeait et me peinait. Pour une fois qu’il évoquait ce que je faisais, c’était sur le ton de la dérision. Aurais-je un jour un réel soutien ? Les autres me raillèrent, ils n’auraient jamais cru que je puisse être une acharnée du travail. J’encaissai en souriant bêtement. Le reste de la soirée, je survolai les conversations, je ne pensais qu’à mes croquis.

De retour chez nous, je me couchai en même temps que Pierre. Mais je tournais et virais. Impossible de trouver le sommeil. Je me glissai hors du lit.

— Qu’est-ce que tu fais ?

— Je vais travailler, j’ai une idée.

Pierre alluma la lumière, il s’était redressé et tourné vers moi.

– Ça peut attendre demain, non ?

— Je préfère battre le fer tant qu’il est chaud.

Il leva les yeux au ciel et éteignit sa lampe de chevet.

— Ridicule, marmonna-t-il.

Je ne voulais pas déclencher de dispute nocturne, pourtant, j’aurais aimé lui dire que ce n’était qu’un léger aperçu de ce que j’endurais depuis des années. Je le laissai ronchonner sans scrupule pour aller poser sur le papier le modèle auquel je venais de penser.

Le lundi matin, je découvris que ma table de travail avait été déplacée durant le week-end. J’étais toujours avec les filles — transformées en pom-pom girls —, mais plus au calme et avec plus d’espace. Toute la semaine, je travaillai d’arrache-pied, ne quittant l’atelier que pour rentrer dormir quelques heures chez moi. Je me focalisai sur la tenue de Marthe. Après avoir été séduite par des couleurs chatoyantes, je revins sur mon choix et préférai une soie sauvage bleu roi, la couleur était profonde ; cela correspondait davantage à la personnalité énigmatique et troublante de ma patronne. Contrairement à ses habitudes, Marthe mettrait sa taille de guêpe en valeur. Sa robe serait stricte, son corps galbé, les manches trois quarts. J’avais noté qu’elle portait toujours les mêmes bijoux, ils devraient aisément trouver leur place, particulièrement son collier dans le décolleté carré. Au cours de mes différentes observations, j’avais remarqué que chacun de ses vêtements avait une poche quasi invisible, j’en doterais donc sa robe. J’investis le salon de découpe pour tracer le patron à la craie et tailler avec précaution chaque pièce de la robe. Je suppliai Marthe de venir voir et d’essayer sa robe, elle refusa chaque fois que je le lui proposai. J’avais le soutien indéfectible de Philippe, qui canalisait mes élans de panique, fréquents. Pour me calmer, il me donnait des leçons, il me faisait recommencer des coutures qu’il jugeait faibles, pas assez parfaites : les fameuses poches. La discrétion semblait de mise, je n’avais pas le droit de les rater ; aucun pli ne devait être visible et le fond de poche parfaitement plat. Dans ces moments-là, j’oubliais l’enjeu de mon devoir… Mais pouvais-je qualifier la commande de Marthe de devoir ? J’en doutais.

— Tu n’as pas oublié que je ne rentrais pas demain soir, dis-je à Pierre au téléphone le jeudi soir.

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