François Mauriac - Un adolescent d'autrefois

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Un adolescent d'autrefois: краткое содержание, описание и аннотация

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L'étouffoir… Ce n'est pas seulement cette lande qui sent le pin brûlé. Maltaverne et ses deux mille hectares, ses papillons cloués à la résine des arbres… C'est aussi cette force obscure qui saisit les êtres, les incendie…
Alain est l'héritier de ce domaine. Il aime Marie, du moins la désire. Mais elle n'a pas de dot et, quand on s'appelle Alain Gajac, on ne se commet pas avec une employée de librairie.
Madame Gajac, sa mère, ne rêne que stères de bois et bourgeoisie bien pensante… Ses fantômes, qui les connaît ? Quant à Jeannette, cette innocente, elle est déjà fauchée avant même que d'être en fleur. Alain sait qu'on la lui destine. Il l'a surnommée « le pou »…
Malaise, mal d'aimer… À Maltaverne, le drame couve, exacerbé par le ciel brûlant des Landes. Car tous, à commencer par cet adolescent d'autrefois, ont oublié une chose : vivre…

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— Qu’y a-t-il, mon pauvre chéri ?

— On t’a fait du mal, je le sais.

— Ah ! tu sais ? Oui, du mal… et aussi du bien. Qu’est-ce que ça me fait, ce que cette pauvre fille pense de nous ? L’important, c’est qu’au fond, il faut lui rendre justice, elle a mesuré la distance infranchissable d’elle à toi, maintenant je suis tranquille…

— Elle t’a dit qu’elle avait renoncé ?

— Oh ! pas précisément, mais j’ai compris : elle s’est donné le beau rôle. C’est elle qui ne veut pas de ton argent, de tes propriétés, de ton milieu bourgeois. C’est elle qui te refuse, tu comprends ? (Elle riait, tant ça lui paraissait farce.) Moi, je veux bien !

Ainsi rien ne s’était passé comme Marie me l’avait rapporté. Elle avait revécu devant moi une scène à demi imaginaire. Pourquoi ? Pour se venger d’avoir été battue ? Car elle l’avait été, puisque maman était revenue rassurée.

— Oui, rassurée. Oh ! pas seulement par sa sortie contre tout ce que nous incarnons à ses yeux, mais aussi, mon pauvre chéri, parce que je l’ai vue. Je reconnais, ajouta-t-elle aussitôt, qu’elle a un très beau regard. Ça, on ne peut pas le lui enlever. Mais elle paraît bien plus vieille que son âge : c’est une femme qui travaille, n’est-ce pas ?

— Oui, dis-je, et qui a beaucoup souffert.

— Oh ! ces souffrances-là…

Maman, prudente, ravala ce qu’elle allait dire. Je demandai après un silence :

— Vous avez parlé de Maltaverne ?

— Non, tout de même ! Elle n’a pas eu ce toupet, à part sa diatribe contre les grandes propriétés et contre les gros propriétaires.

— Je parie qu’elle s’est indignée des coupes de bois que nous ne partageons pas avec les métayers ?

Je posai la question d’un air détaché. Un peu en retrait, j’observais ce grand visage blême que la lampe éclairait, et où ne se manifesta que de l’étonnement :

— Qu’est-ce que tu vas chercher ! Tu penses comme je l’aurais reçue, si elle s’était permis… Mais tu n’as pas dîné, mon pauvre petit. Il y a du poulet en gelée. Va, et ne t’inquiète pas de moi, je suis contente.

J’avais faim, et je mangeai gloutonnement sous le regard satisfait de Louis Larpe. Je ne souffrais pas encore. Peut-être ne souffrirais-je pas ? J’avais été un enfant, puis un adolescent maladivement sensible, disait-on, et je le croyais aussi. J’étais seul à savoir en quel monstre d’indifférence je pouvais être changé tout à coup, et pas seulement à l’égard des autres, mais de moi-même. Pourquoi était-ce contre moi que Marie s’était déchaînée ? Pourquoi s’était-elle vengée sur moi de ce que maman l’avait dominée, comme elle dominait ses métayers, ses domestiques, ses locataires, ses fournisseurs, Numa Séris, et plus que tous les autres, son misérable fils ? Peut-être Marie me haïssait-elle tout à coup pour tout ce qu’elle avait adoré en moi : cette faiblesse, cette enfance inguérissable. Qu’allais-je chercher ? Elle s’était arrachée avec violence à ce dernier songe de bonheur que j’incarnais pour elle… Et moi ? et moi ? Étendu dans le nuage de la moustiquaire, j’entendais les bêtes féroces bourdonner alentour. Je ne me doutais pas qu’il en surgirait bientôt de plus redoutables. Je me répétais : et moi ? Je serrais les dents, non, je n’étais pas si sensible qu’ils le croyaient tous, je n’étais pas non plus si faible.

Nous partîmes pour Maltaverne le surlendemain. La veille j’allai dire adieu à Simon. Je lui avais donné rendez-vous chez lui à Talence où nous pourrions parler sans contrainte. Je n’avais pu le décider à me suivre, fût-ce pour quelques jours. Ce n’était pas seulement à cause de Madame, mais les Duport surtout lui faisaient peur. Je le sentis paisible, détendu ; le nom de M. Moureau revenait sans cesse dans ses propos. Il s’était remis aux mains de M. Moureau. Je lui avouai que cet abandon total de Pascal à son directeur, c’est la chose du monde dont je me sens le moins capable. Cette dernière année au Petit Lycée ne l’effrayait plus. Ce serait un temps de « récollection » comme il disait. Plus tard il entrerait au séminaire d’Issy : « A ce moment-là, vous serez à Paris, nous nous verrons. » Il ne faisait pas de doute pour lui que je monterais à Paris, que je continuerais d’être comblé et accablé de tout ce que lui ne connaîtrait jamais qu’à travers moi, qu’en moi. Je lui dis plaisamment qu’ainsi il conquerrait le monde par procuration et pendant que je me perdrais, lui ferait son salut. Il me dit à mi-voix : « Notre salut à tous deux. »

Je ne savais pas qu’il avait, lui aussi, un coup à me porter. Je le croyais inoffensif, incapable de me faire du bien ni du mal — oui, le plus inoffensif des êtres. Nous n’avions pas échangé un mot sur Marie et ce silence était lourd de je ne savais quoi. J’étais habitué depuis toujours à entendre maman, perspicace et investigatrice, me dire : « Tu me caches quelque chose. » J’avais pris ce pli moi-même de détecter ce que les autres me cachaient. Je demandai à Simon au moment où je le quittais s’il était au courant pour Marie et moi ? Oui, il l’avait vue la veille. Je regrettai d’avoir prononcé ce nom. Je sentais qu’il allait manquer de tact, ce paysan. Il en manqua, il dit : « C’était comme si on lui avait arraché une dent… » Il ajouta : « C’est mieux pour vous deux. Parce que de toute façon, elle n’a jamais cru… Vous la soupçonniez d’avoir des idées de mariage… Sortant d’où elle sort, non, mais dites donc ! Intelligente comme elle est, elle aurait été capable peut-être, de vous mener jusque-là, mais elle savait bien que c’eût été l’enfer. Elle n’est pas folle. Seulement cette histoire, si elle avait duré, ça aurait pu faire rater ce qui est une affaire entendue pour elle, bien que le vieux Bard n’y regarde pas de si près. »

— Qu’est-ce que Bard a à voir dans la vie privée de Marie ?

— Dites donc ! c’est entendu, il n’y a rien entre eux sur un certain plan, et il n’y aura jamais rien. Le vieux Bard a soixante-dix ans. En somme, Marie épousera la librairie. Lui, au fond, en est devenu le comptable, et elle en est l’âme. Sa librairie, c’est tout pour elle, vous savez. Je vous jure qu’elle la préfère à Maltaverne. Il faut l’entendre parler des orties de la Hure, des mouches, du retour en carriole traînée par cette rosse que les taons harcelaient, de l’attente à la gare du Nizan…

— Si quelqu’un avait dû comprendre Maltaverne, ses pins qui saignent, cette terre d’aridité et de douleur, c’était elle…

— Mais non, monsieur Alain, il faut y être né et que nos grands-pères, et que nos arrière-grands-pères y soient nés. Il n’y a que nous deux… Elle est quelqu’un de la ville, elle ne vit pas même dans une rue, à l’air libre, mais dans un passage.

— Alors vous croyez que Bard et elle…

— Oh ! pas avant le coup de feu des fêtes, mais vers le 15 janvier.

— J’aurai été la dernière permission qu’elle se donnait… C’est tout de même horrible.

— Mais non, puisqu’il ne se passera rien, qu’il ne peut rien se passer, que c’est un arrangement de leurs vies…

— Et puis quoi ! m’écriai-je, elle est habituée aux vieillards.

— C’est mal, monsieur Alain, c’est mal !

— Quelle horreur, les vieillards, dès qu’ils ne se tiennent pas à distance des jeunes êtres, c’est à vomir, les vieux écrivains qui osent en parler dans leurs livres, qui n’en ont pas honte. Dire qu’elle a été vouée à eux ! Enfin elle m’aura eu. C’est toujours ça. Quand Balège sera à la retraite, elle pourra s’envoyer un commis de vingt ans.

— Non, monsieur Alain, elle vous a aimé, elle vous aime.

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