François Mauriac - Un adolescent d'autrefois

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Un adolescent d'autrefois: краткое содержание, описание и аннотация

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L'étouffoir… Ce n'est pas seulement cette lande qui sent le pin brûlé. Maltaverne et ses deux mille hectares, ses papillons cloués à la résine des arbres… C'est aussi cette force obscure qui saisit les êtres, les incendie…
Alain est l'héritier de ce domaine. Il aime Marie, du moins la désire. Mais elle n'a pas de dot et, quand on s'appelle Alain Gajac, on ne se commet pas avec une employée de librairie.
Madame Gajac, sa mère, ne rêne que stères de bois et bourgeoisie bien pensante… Ses fantômes, qui les connaît ? Quant à Jeannette, cette innocente, elle est déjà fauchée avant même que d'être en fleur. Alain sait qu'on la lui destine. Il l'a surnommée « le pou »…
Malaise, mal d'aimer… À Maltaverne, le drame couve, exacerbé par le ciel brûlant des Landes. Car tous, à commencer par cet adolescent d'autrefois, ont oublié une chose : vivre…

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— Maman dans le cagibi !

— Oui, crois-tu, dans ce placard, nous étions bec à bec, comme tu aimes dire. Les premières paroles qu’elle m’adressa n’étaient pas accordées à sa rage : c’est qu’elle les avait préparées à froid avant de venir, et je crois qu’à mesure qu’elle me les servait, elle se calmait, se retrouvait peu à peu à leur diapason. Elle m’assura qu’elle s’interdisait de porter aucun jugement sur moi, et que même elle avait trop intérêt à ce que le bien que tu lui avais dit de moi fût vrai pour ne pas désirer y croire. « Mais, mademoiselle, si vous êtes la créature d’élite dont il m’a fait le portrait (malgré elle son mépris sifflait entre les mots) il n’est pas possible qu’aimant Alain comme vous prétendez l’aimer, vous ne conveniez pas qu’il ne saurait rien y avoir de pire pour un garçon de vingt-deux ans, et qui en a toujours quinze pour beaucoup de choses…

— Qui en avait quinze, madame, avant de me rencontrer. » Elle a fort bien compris ce que je voulais lui faire entendre, serra les mâchoires, mais se contint et enchaîna : « Il ne saurait rien y avoir de pire que d’épouser une femme tellement plus âgée et, pardonnez-moi si je vous blesse, mais enfin qui a un passé… — Oui, dis-je, et un présent, et pourquoi pas un avenir ? » C’était à froid que je m’appliquais à l’irriter pour la faire dégorger. Elle enchaîna : « Croyez-vous mademoiselle qu’il existe une mère au monde que ce projet de mariage ne consternerait pas ? Je ne vous rappellerai pas ce qui rend à la lettre inimaginable une alliance entre nos deux familles…

— Certes madame… d’abord parce que moi je n’appartiens pas à une famille. Alain, lui, est le fils Gajac, le type même du fils de famille… »

J’interrompis Marie avec irritation :

— Tu t’es moquée de moi devant ma mère ! Tu as voulu briller, la dominer, l’écraser et tu t’es servie de moi.

— Oui, dit-elle, je reconnais que je prenais un plaisir aigu à ce règlement de compte, que je m’en donnais à cœur joie d’être insolente. L’insolence suprême que j’avais au bord des lèvres, c’eût été de lui dire : votre fils m’a demandée en mariage, mais rassurez-vous, il n’est pas question que j’y consente : je l’aime, lui, non sa fortune dont j’ai horreur, non son milieu qui me dégoûte… Je lui aurais accordé que la différence d’âge entre nous représentait une menace pour notre bonheur, pour moi plus encore que pour toi. Oui… mais, Alain, c’était lui vendre la mèche, et lui enlever un poids énorme : elle redevenait du coup maîtresse de ta vie, tu perdais cette monnaie d’échange dont je t’ai pourvu : il n’est rien à quoi ta mère ne consente si je m’efface. Il m’a donc fallu jouer le jeu, et je l’ai joué à fond. Je l’ai approuvée d’abord, je me suis donné les gants d’entrer dans ses raisons. J’ai reconnu qu’au point de vue social, et même à tout point de vue, j’étais bien le type même de l’épouse que la mère d’un fils unique aussi fortuné que tu l’es ne devait pas souhaiter pour lui… À moins, ai-je ajouté, qu’elle ne serve à le préserver d’un mal pire…

— Oh ! protestai-je, tu ne lui as pas jeté à la figure sa passion de la terre, Numa Séris, le Pou ?

— Non, je ne lui ai rien jeté à la figure, je lui ai tout servi, mais de manière à ce qu’elle ne sorte pas en claquant la porte. Je me suis vantée d’avoir d’ores et déjà rompu presque tous les liens qui te ligotaient, mais je convins que je n’avais pas fini de te rendre libre ; j’ajoutai que je n’aurais pas de peine à te démontrer que ce n’est pas sorcier de regarder pousser les pins qui poussent tout seuls, ni de faire récolter leur résine par des métayers et d’empocher l’argent ; au lieu de laisser pourrir ceux qui devraient être coupés depuis longtemps et de perdre ainsi le bénéfice des semis qui devraient les remplacer, je t’apprendrais à faire des coupes régulières et t’assurerais un revenu annuel énorme sur lequel vos métayers ne touchent rien… Mais nous, ai-je ajouté, nous changerons tout cela et nous partagerons avec les métayers le prix des coupes de pins. Nous l’avons résolu, Alain et moi…

— Ce n’est pas vrai, m’écriai-je, tu ne lui as pas fait ce mensonge ?

— Hé bien si ! je me suis donné ce plaisir.

Cette voix mauvaise de Marie, je l’avais entendue parfois en de brèves échappées, où elle dégorgeait un peu de l’amertume accumulée en elle au long de sa triste jeunesse mais il avait fallu la rencontre avec ma mère pour que les digues cèdent et pour que s’épande cette vague qui m’éclaboussait moi-même en ce moment. Je me trouvai tout à coup du côté de ma mère. Je m’en aperçus au cri que je poussai :

— Non ! mais de quoi te mêles-tu ?

— Ah ! cria-t-elle furieuse, c’est aussi fort que le « qui te l’a dit » d’Hermione ! Je me demande si c’est l’offense faite à ta mère qui t’indigne, ou si ce n’est pas plutôt cette invention de partager avec les métayers les coupes de pins — si ce n’est pas à cause de cet os que j’ai fait semblant de t’enlever, que tu montres tes crocs tout à coup. Ah ! fils de ta mère ! Eh bien, cours la consoler.

Je balbutiai : « Marie, ma chérie… » Je voulus l’attirer à moi, mais elle me repoussa, elle était hors d’elle.

— En tout cas, ce que tu ne sauras jamais faire, je le crains, c’est de prendre une femme dans tes bras : ça ne s’apprend pas.

Je reçus le coup sans d’abord le sentir, immobile, les mains pendantes. Elle dut voir ma figure décomposée et en une seconde fut dégrisée. Elle gémit : « Alain, mon petit… » mais ce fut mon tour de la repousser et je tirai violemment derrière moi la porte de la rue.

11

Il pleut sur les chênes de la Chicane. Ce chuchotement indéfini ajoute encore à l’isolement de cette lande perdue. J’ai le refuge de la minuscule salle à manger construite en bois de pin et revêtue de fougères, de sorte qu’elle se confond avec la cabane et n’effraie pas les palombes. Elle est pourvue d’une cheminée où Laurent venait faire cuire les alouettes qu’il avait tirées dans le champ de Jouanhaut : il n’aimait pas la chasse à la palombe qui oblige de rester immobile. Voilà quatre années qu’il ne bouge plus, le pauvre petit, que ce qui reste de lui ne bouge plus. Ce qui reste de ce jeune être plein de sang… Rien n’importe à rien. Cette évidence ne sert guère contre l’angoisse quand c’est un fait précis qui la suscite, un malheur qui est là, accompli, irréparable, qu’il va falloir porter durant ces soixante ans que je m’accorde de vie, mais cette angoisse je vais tâcher de la dominer, en reprenant dans ce cahier l’histoire où je l’avais laissée, en la revivant minute par minute jusqu’à ce dernier coup qui m’a frappé.

Donc la porte de Marie se referma derrière moi : c’est fini, c’est bien fini cette fois. « Alain, mon petit ! » Ce dernier appel m’irrite au lieu de me toucher. Non, je ne suis pas « ton petit ». Si vieille que tu sois, tu ne pourrais tout de même pas être ma mère. Je descends la rue de l’Église-Saint-Seurin, je cours vers maman, peut-être près de sa mort. Elle se plaint quelquefois de son cœur, elle dit souvent : « Chez nous, on meurt du cœur. » Louis Larpe qui m’attend sur le palier, m’avertit que Madame a sa migraine et ne dînera pas. J’entre sans frapper dans sa chambre. Elle est étendue, mais pas dans le noir, comme durant ses grandes crises. Elle a allumé sa lampe de chevet. Elle est très pâle, elle me sourit et paraît calme. Je m’efforce de ne pas me trahir, mais comment ne verrait-elle pas que je suis bouleversé ? Elle m’attire à elle et j’éclate en sanglots comme autrefois quand j’étais pardonné après une colère et qu’elle disait : « Tu as de bons retours. »

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