François Mauriac - Un adolescent d'autrefois

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Un adolescent d'autrefois: краткое содержание, описание и аннотация

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L'étouffoir… Ce n'est pas seulement cette lande qui sent le pin brûlé. Maltaverne et ses deux mille hectares, ses papillons cloués à la résine des arbres… C'est aussi cette force obscure qui saisit les êtres, les incendie…
Alain est l'héritier de ce domaine. Il aime Marie, du moins la désire. Mais elle n'a pas de dot et, quand on s'appelle Alain Gajac, on ne se commet pas avec une employée de librairie.
Madame Gajac, sa mère, ne rêne que stères de bois et bourgeoisie bien pensante… Ses fantômes, qui les connaît ? Quant à Jeannette, cette innocente, elle est déjà fauchée avant même que d'être en fleur. Alain sait qu'on la lui destine. Il l'a surnommée « le pou »…
Malaise, mal d'aimer… À Maltaverne, le drame couve, exacerbé par le ciel brûlant des Landes. Car tous, à commencer par cet adolescent d'autrefois, ont oublié une chose : vivre…

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— Mais, lui dis-je, ce n’est pas moi qui suis intéressant pour vous (et comme il protestait), je veux dire qu’en ce moment ce n’est pas pour moi qu’il faut vous jeter à l’eau, mais pour Simon que je vois tous les jours. Oui, c’est le moment de le tirer sur la berge ; mais cette fois, ce sera lui seul qui ira du côté où il se sentira appelé et vous ne serez là que pour lui en rendre l’accès facile. Seulement méfiez-vous, rappelez-vous qu’il suffit de lui parler de « direction » pour qu’il se mette en boule.

Il m’écoutait avec une attention humble et qui me touchait. Chez le pauvre Doyen, un instinct paternel, passionné, inutilisé, s’était déversé sur ce garçon paysan non certes sans cœur mais durci et aigri, dont il ne se lassait pas de parler : « Je ne l’ai jamais perdu de vue, tu sais, j’ai toujours veillé de loin sur lui sans qu’il s’en doute. Il a eu durant son premier hiver à Paris, une congestion pulmonaire. Je m’étais mis en rapport avec sa logeuse à qui j’avais graissé la patte et qui m’envoyait un bulletin de santé, en cachette, bien sûr ! Simon se serait cru à l’article de la mort s’il m’avait vu rôder autour de son lit. »

Puisque ma mère était couchée, rien n’empêchait que le Doyen retrouvât Simon rue de Cheverus plutôt qu’à la librairie. Il y consentit « mais il fallait que Madame fût d’accord ». Quand je lui présentai notre requête à travers la porte entrebâillée, maman m’interrompit de sa voix des mauvais jours : « Tout ce que vous voudrez, pourvu que je ne le rencontre pas. »

L’entrevue eut lieu dans le petit salon et dura près de deux heures ; puis Simon fila de son côté, sans prendre congé de moi. Il avait été entendu entre eux qu’il resterait encore une année à Talence dont le curé « le saint abbé Moureau » était un ami du Doyen et prendrait Simon en charge et le préparerait à revenir, non certes au séminaire de Bordeaux mais peut-être à celui d’Issy-les-Moulineaux. Cela demandait beaucoup de réflexions et de démarches.

De mon côté, je promis au Doyen qu’il me verrait bientôt à Maltaverne : ma mère avait fini par me faire consentir au départ, mais du bout des lèvres. Je prétendis avoir d’abord à prendre des notes indispensables pour ma thèse à la bibliothèque municipale ; je doute si personne peut se vanter de m’y avoir vu durant tout ce temps…

Je rouvre ce cahier après deux mois écoulés. Ce que j’ai vécu ne relevait d’aucune écriture, n’était pas exprimable : une certaine honte est intraduisible. Ce que j’en pourrai dire ici sera comme tout le reste un arrangement, une mise en forme. J’essayerai pourtant : je dois tenir ma promesse à Donzac… Au vrai, à quoi bon ce prétexte que je me donne ? Comme si je ne trouvais pas mon plaisir à cette honte revécue heure par heure jusqu’à la fin de l’histoire, ou plutôt de ce chapitre de mon histoire qui ne fait que commencer !

J’écris ceci le 20 octobre, le cahier sur mes genoux, à notre palombière au lieu-dit « la Chicane », que des kilomètres séparent de toute métairie, par un temps brumeux et doux, un jour qui devrait être de grand passage, mais les palombes ne passent pas : il fait tiède, elles s’attardent dans les chênes et se gorgent de glands. Je vois de profil le nez pointu et le menton en galoche de Prudent qui surveille, entre les cimes, ces avenues du ciel, par où les vols surgiront, s’ils surgissent. Un métayer, après avoir sifflé, rejoint Prudent et l’interroge :

— Passat Palumbes ?

— Nade ! Nade !

Comme la Hure, les quelques chênes énormes et bas qui abritent notre cabane m’ont toujours rendu l’éternité sensible, m’ont toujours pénétré de cette condition d’éphémère qui est la nôtre. Ce ne serait rien que d’être un roseau pensant — mais un moucheron pensant et qui, si peu d’instants qu’il ait à vivre, trouve tout de même le temps de s’accoupler, voilà l’horrible. De ce qui s’est passé, j’essayerai de fixer le peu qui ne m’en paraît pas indicible.

Si je ne fréquentais pas la bibliothèque municipale, ce n’est pas parce que j’allais presque chaque soir rue de l’Église-Saint-Seurin. Comme je ne retrouvais Marie qu’après la fermeture de la librairie, j’aurais pu accorder aisément les exigences de ma thèse et celles de ma passion. Mais durant ces heures lourdes et lentes dans la ville que la canicule engourdissait, je n’étais plus capable que d’attendre… Eh bien quoi ? Où est le drame ? C’est l’histoire de tous et de chacun, à un certain âge, à certains moments. Oui, il faut être chrétien comme je le suis, ou l’avoir été comme Marie, pour croire qu’il y va plus que de la vie pour nous de céder à l’instinct qui assure la propagation des espèces vivantes. Ou plutôt il faut appartenir à l’espèce de chrétiens intraitables de laquelle je relève : autant de permissions qu’ils se donnent, ils ne se cherchent pas d’excuse. S’ils se perdent, ils se perdront les yeux ouverts.

Ce dont je ne doutais plus, c’est de la bonne foi de Marie, le jour où elle m’avait manifesté son angoisse de me couper de Dieu et où il m’avait semblé « qu’elle parlait faux ». Elle avait renoncé à Dieu pour elle, non pour moi. Elle prétendait que je suis composé d’un alliage où ce qui vient du Christ se confond avec ce qui vient de Cybèle… Mais à l’entendre, c’est la part chrétienne qui l’emporte : « Je ne voudrais pas t’abîmer », me répétait-elle. Je protestais, en lui rappelant notre nuit à Maltaverne. Pourquoi nous demandions-nous, n’était-ce plus pareil ? Pourquoi ces retours rampants de presque chaque soir, rue de l’Église-Saint-Seurin, alors qu’en nous quittant la veille nous étions d’accord pour décider que ce serait la dernière fois ? Pourquoi ces rechutes ressemblaient-elles si peu à ce songe de notre nuit d’été où tout le bonheur du monde m’avait été découvert en un instant — comme si nos deux âmes avaient eu ce soir-là, ce seul soir, la permission de s’unir en même temps que nos deux corps ? Mais de nouveau j’étais condamné au dégoût. Qui m’avait appris le dégoût ?

« Qu’est-ce que tu vas chercher ! » comme m’aurait dit ma pauvre maman. Marie ne ressemblait à aucune autre, peut-être, parce qu’elle avait été une fille pieuse. Cela non plus n’était pas un mensonge : sa souffrance dépassait infiniment la mienne. Cette souffrance la vieillissait, enfin lui rendait son âge alors que moi, selon elle, je gardais mon aspect angélique — les ailes pas même fripées, disait-elle, moqueuse et douloureuse.

Rue de Cheverus, maman m’attendait, errant à travers les pièces avec son masque tragique des temps de crise. Je fis durer le plus que je pus le prétexte de lectures à la bibliothèque municipale. Elle exigea de connaître au moins la date de notre départ. Je me refusai à en fixer aucune. Au bout d’une semaine, elle ne me demanda plus rien et ne fit plus semblant d’être dupe. Elle savait d’où je revenais chaque soir, et elle savait que je le savais. Elle ne m’embrassait si longuement que pour me flairer, mais elle demeurait aveugle sur ce qui l’eût comblée de joie si elle avait su le pénétrer : elle me croyait pris à la toile d’araignée et je l’étais en effet, ou plutôt mon corps l’était durant les heures où il attendait, et puis l’espace de quelques minutes. Qu’il ne fût plus question de nous lier pour toujours, Marie et moi, ma mère n’en avait aucun pressentiment : de ma sujétion dans l’immédiat, elle concluait à ma sujétion éternelle.

Je sortais le soir, après dîner, repu et las. Maman savait que ce n’était pas pour faire le mal : je lui demandais toujours de m’accompagner. Elle refusait, mais elle était tranquille. Parfois je rentrais au bout d’une heure, d’autres fois plus tard si j’étais allé au concert-promenade installé sur les Quinconces durant les mois d’été, mais le plus souvent je me contentais d’une glace au café de la Comédie, ou en dépit des moustiques j’allais errer sur la terrasse du Jardin Public, loin de la foule agglutinée autour de la fanfare du 57 e.

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