François Mauriac - Un adolescent d'autrefois

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Un adolescent d'autrefois: краткое содержание, описание и аннотация

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L'étouffoir… Ce n'est pas seulement cette lande qui sent le pin brûlé. Maltaverne et ses deux mille hectares, ses papillons cloués à la résine des arbres… C'est aussi cette force obscure qui saisit les êtres, les incendie…
Alain est l'héritier de ce domaine. Il aime Marie, du moins la désire. Mais elle n'a pas de dot et, quand on s'appelle Alain Gajac, on ne se commet pas avec une employée de librairie.
Madame Gajac, sa mère, ne rêne que stères de bois et bourgeoisie bien pensante… Ses fantômes, qui les connaît ? Quant à Jeannette, cette innocente, elle est déjà fauchée avant même que d'être en fleur. Alain sait qu'on la lui destine. Il l'a surnommée « le pou »…
Malaise, mal d'aimer… À Maltaverne, le drame couve, exacerbé par le ciel brûlant des Landes. Car tous, à commencer par cet adolescent d'autrefois, ont oublié une chose : vivre…

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— Mais Marie, protestai-je à mi-voix, nous sommes fiancés « pour de vrai ».

Elle secoua la tête, et comme Simon avait gagné le magasin pour nous laisser seuls, elle me dit :

— Oui, tu l’auras cru, au moins durant quelques minutes de notre nuit. Sois béni pour ces quelques minutes. Mais tu sais bien que ce n’était pas « pour de vrai »…

— Pourquoi, Marie ? Pourquoi ?

Mon soulagement me faisait horreur. Simon nous rejoignit sans nous voir, absorbé dans ses réflexions.

— Nous avons été idiots, dit-il. J’ai cru d’abord que Prudent nous avait trompés. Non, Madame avait bien dû avoir, durant quelques jours, cette idée de vous faire chanter en abandonnant Maltaverne et en amenant mon père avec elle. Mais elle sait que même sans quitter le bourg il y aurait plus de candidats à la succession de mon père que vous ne pourriez en recevoir en une seule journée. Quant à la connaissance des limites qu’a mon père, elle est certes commode, mais enfin il y a le recours au cadastre.

— Peut-être aussi, dis-je à Marie, dès que ma mère a su par M. le Doyen qui vous êtes, ce que vous avez fait de la librairie Bard, elle a compris ce que vous sauriez tirer de Maltaverne. Entre nous ma mère a une réputation usurpée de femme d’affaires. Sa passion charnelle de la propriété se manifeste dans l’orgueil qu’elle a d’avoir des pins sur pieds, alors que beaucoup qui devraient être coupés, pourrissent, perdent de leur valeur. Si vous deveniez la maîtresse à Maltaverne, vous y trouveriez des centaines de milliers de francs à réaliser immédiatement sans que la propriété en souffre. Au contraire même…

Elle me demanda en riant si je cherchais à la tenter ou à lui donner des regrets. Et comme je protestais :

— Ah ! soupira-t-elle, vous êtes bien le fils de Madame (et à voix basse) ; tu n’as pas moins de volonté qu’elle au fond.

— Oui, murmurai-je en baissant la tête. Vous savez ce qui m’obsède ? Je sais à qui je ressemblerai en 1970. Je vous parle souvent du vieux de Lassus…

Marie me quitta appelée par un client, mais Simon m’avait entendu.

— Et moi, monsieur Alain, qu’est-ce que je serai en 1970 ? ou plutôt qu’est-ce que j’aurai été, parce qu’il ne restera plus de moi, en ces années-là, que quelques ossements. Moi, je n’aurai rien été. Tandis que vous, vous aurez vécu, je ne sais pas quelle vie, mais vous aurez eu une vie, une vie qu’on pourra raconter, que vous vous pourrez raconter, puisque moi, votre témoin, je ne serai plus là. Le premier prix de narration, en 1970, vous continuerez de l’avoir, vous verrez ! Mais moi…

— Vous, Simon, nous savons maintenant que vous vous retrouvez à votre point de départ. Ce royaume que vous aviez cru abandonner, vous l’aviez au-dedans de vous, et partout où vous êtes, il est aussi.

— Jamais ! protesta-t-il avec cette sourde violence que son accent rendait grotesque. Hé bé, si vous croyez que j’irai les supplier de me reprendre !

Je ne lui répondis pas, mais après un silence quand je le vis apaisé, je lui demandai sur un ton indifférent s’il voyait encore quelquefois M. le Doyen. Non, il ne le voyait plus : « Mais nous échangeons de temps en temps une lettre. Lui, il ne m’a pas lâché. »

— Il déjeune demain rue de Cheverus. Voulez-vous que je lui propose que nous passions à la librairie vers cette heure-ci ?

Cette fois, Simon n’éclata pas, et même un peu de sang colora sa face de pierre, comme le premier jour où il me reconnut, rue Sainte-Catherine. Il dit : « Je serais content de le revoir… mais l’ami hé ? pas le directeur ! Ça, c’est fini. Je n’ai plus besoin de personne pour savoir ce que j’ai à faire. »

— De personne. Simon, sauf peut-être de lui. Il y a toujours quelqu’un, pour le bien et pour le mal, qui voit plus clair en nous que nous-même, qui nous déchiffre mieux. Moi, ce fut Donzac, puis Marie, ce fut vous aussi.

— Moi, monsieur Alain ? Moi ? qu’est-ce que je vous ai apporté ?…

— Vous êtes transparent, vous m’aidez à croire à la Grâce. Démuni de tout ce dont j’ai été comblé et accablé, de sorte que je m’enliserai sous le poids de mes grands biens, alors que vous…

Donzac comprendra que je mets ici en forme ce que fut la substance de nos propos dans cette arrière-boutique de librairie où s’accomplit entre Simon et moi un échange inoubliable : chacun de nous vit clairement et définit la vocation de l’autre. Ce n’est pas depuis ce jour-là que je songe à écrire : je n’ai jamais cessé d’écrire ; mais depuis ce jour j’envisage que je pourrais tenter d’être un écrivain, fût-ce à compte d’auteur. Ce que j’écris maintenant, ce que je suis en train d’écrire, je pourrais le publier. Ah ! le dernier chapitre ! Je n’aurais qu’à paraphraser celui de L’Éducation sentimentale : « Il ne voyagea pas, il ne connut pas la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l’étourdissement des paysages et des ruines, l’amertume des sympathies interrompues. Il ne revint pas, parce qu’il n’était pas parti… »

Quand j’atteignis l’extrémité des Galeries, je m’aperçus qu’une violente pluie d’orage inondait la ville bienheureuse. J’attendis la fin de l’averse avec d’autres passants qui se réjouissaient et se congratulaient. Mais moi je n’étais pas seulement délivré par cette pluie d’orage. Je reviendrais ici demain, nous nous y étions donné rendez-vous. Mais j’étais sorti de la librairie, j’en étais sorti absolument. Ce pourquoi j’y étais entré un jour achevait de s’accomplir. J’émergeais de Maltaverne et de mon enfance interminable et je voyais d’un seul regard cette vie que j’allais vivre, comme Simon venait de le prophétiser avec certitude, et voilà que je n’en doutais pas plus que lui, que j’en étais assuré, que j’étais certain de ne pas mourir, bien qu’autour de moi le mal qui avait frappé mon frère Laurent dévorait chaque jour tant de garçons et de filles et que moi-même j’avais ce voile sur le poumon gauche ; mais moi, je ne mourrais pas, je vivrais, j’allais commencer à vivre.

Lorsque la pluie eut cessé et que je pus traverser la rue Sainte-Catherine, et par la rue Margaux atteindre la rue de Cheverus, je savais qu’il n’était plus question pour moi de me replier avec Simon sur Maltaverne, mais de monter à Paris, pour que tout ce qui devait m’arriver m’arrive, chaque chose et chaque être à son heure. Et pourtant je ne perdrais rien de ce Maltaverne d’où j’émergeais, je l’emportais avec moi, ce serait mon trésor comme celui qu’avec Laurent nous avions enterré au pied d’un pin, pour le retrouver aux prochaines vacances : ce n’était rien d’autre dans une boîte que quelques billes d’agate…

Donzac aura raison de ne pas croire que tout ait pu m’apparaître si nettement au sortir de la librairie et tandis que la pluie d’orage inondait la rue Sainte-Catherine ; mais les éléments de cette vision étaient en moi et cette sensation d’un seuil franchi, d’un commencement, j’en ressens la joie à mesure que j’écris. Joie ! pleurs de joie ! Traversée sans fin dont même les orages ne seront au fond que délices. J’ai vingt-deux ans. J’ai vingt-deux ans. C’est déjà assez terrible de ne plus en avoir quinze, de ne plus en avoir dix-huit pour que je songe à m’en réjouir. Je sais que chaque année maintenant sera une marche que je descendrai… Mais je m’arrête sur cette marche de mes vingt-deux ans, enfin je me donne l’illusion de m’y arrêter puisque en fait la Hure ni le temps ne s’arrêtent de couler.

10

Maman m’attendait sur le palier, mais non point inquiète ni tourmentée, comme je l’avais imaginée. Elle se dressait devant moi, furieuse et blême, telle que j’avais cru la trouver à sa descente de l’auto et telle qu’alors elle n’était pas. Dieu savait quoi en mon absence l’avait mise hors d’elle.

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