François Mauriac - Un adolescent d'autrefois

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Un adolescent d'autrefois: краткое содержание, описание и аннотация

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L'étouffoir… Ce n'est pas seulement cette lande qui sent le pin brûlé. Maltaverne et ses deux mille hectares, ses papillons cloués à la résine des arbres… C'est aussi cette force obscure qui saisit les êtres, les incendie…
Alain est l'héritier de ce domaine. Il aime Marie, du moins la désire. Mais elle n'a pas de dot et, quand on s'appelle Alain Gajac, on ne se commet pas avec une employée de librairie.
Madame Gajac, sa mère, ne rêne que stères de bois et bourgeoisie bien pensante… Ses fantômes, qui les connaît ? Quant à Jeannette, cette innocente, elle est déjà fauchée avant même que d'être en fleur. Alain sait qu'on la lui destine. Il l'a surnommée « le pou »…
Malaise, mal d'aimer… À Maltaverne, le drame couve, exacerbé par le ciel brûlant des Landes. Car tous, à commencer par cet adolescent d'autrefois, ont oublié une chose : vivre…

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— M. Duport, avec ses deux faux ménages et toutes ces ouvrières qu’il s’envoie, ce n’est pas mieux.

— Peut-être, mais est-ce pire ?

— Le problème posé par la chair, par la cohabitation de l’âme, capable de Dieu, et de l’instinct le plus bestial, ce n’est pas le mariage en tout cas qui l’a jamais résolu.

Simon murmura :

— Tout de même, il y en a qui s’aiment.

— Oui, Simon, il y en a qui s’aiment. Mais cela aussi, peut-être est-ce une vocation.

— M. Duport dit qu’on l’a détruite en moi, et aussi en vous. Enfin il le suppose…

— J’en ai moi-même souvent rendu responsable l’éducation que nous avons reçue, mon frère et moi. Mais justement, Laurent est pareil aux autres. Il a été plutôt précoce pour les filles. Moi, je suis né différent… Je suis né dégoûté… Non pas angélique, comme vous croyez… Mais je vais vous étonner : peureux jusqu’à la lâcheté. Il y a un petit fait vrai à la base de tout ça. Vous connaissez la foire de Bordeaux, sur les Quinconces, en octobre et en mars ?

— Eh ! Bé, si vous croyez qu’on nous mène à la foire, nous autres, séminaristes !

— C’est un endroit unique, d’une poésie merveilleuse.

— Quoi ? La foire de Bordeaux ?

Un paysan croit d’abord qu’on se moque de lui.

— Oui, chaque théâtre promet un spectacle singulier. Il est isolé dans sa musique et ignore celle des autres. Cela crée une cacophonie étrange, toute pénétrée d’une odeur de berlingots et de frites, — et le côté louche d’un petit nom de femme au-dessus d’une minuscule baraque, et ce bras ou cette cuisse de la géante qui apparaît tout à coup dans un trou de la toile et ces peintures où des messieurs et des dames sablent le champagne, et le maître d’hôtel en habit a une tête de mort, il est la mort. Et comme toile de fond, il y a le fleuve, et un bateau qui glisse sur le ciel…

— Pourquoi me racontez-vous ça ?

Simon se méfiait. J’allais le faire s’envoler, alors que je n’avais cherché qu’à l’appâter. Je vis encore bouger les élytres du hanneton. Je repris très vite :

— C’est à cause du petit fait vrai qui a contribué à créer en moi ce que vous appelez un ange. À cette foire de Bordeaux, je suis entré un jour au « musée Dupuytren ». C’étaient des pièces anatomiques en cire. Les intentions apparentes étaient moralisatrices, mais il y avait aussi un accouchement.

— Madame vous avait permis ?

— Non, j’étais sorti par grande exception seul avec un camarade. Et tout à coup j’ai vu… Je le verrai toujours, oui, jusqu’à mon dernier souffle… L’étiquette portait : « verge de nègre, rongée par la syphilis ».

Nous restâmes quelques instants sans rien dire. Simon me demanda tout à coup :

— Qu’est-ce que ça signifie pour vous, la pureté ? Qu’est-ce que vous diriez à un séminariste qui vous demanderait pourquoi il faut être pur ?

— Pour pouvoir se donner. C’est ce que m’a répondu un jeune prêtre à qui je m’étais confessé par hasard. Le don de soi à tous, me disait-il, qui est notre vocation, exige un absolu de pureté. Alors on peut y aller à fond et même être imprudent.

— Non, mais dites-donc, Monsieur Alain ! Vous vous payez ma fiole ? Il y a un instant, c’était un triomphe temporel que vous m’annonciez, que vous me promettiez. Et maintenant, c’est de se donner qu’il s’agit, d’être pur pour pouvoir se donner…

Il ricanait, fier de me mettre le nez dans mes contradictions. Je lui pris la main. Elle était humide. Je sentais le sixième petit doigt sans phalange, pareil à une bête que j’aurais pu écraser et qui aurait eu du jus, comme disait Laurent quand il était petit. Je surmontai mon dégoût, je lui dis :

— Vous ne me comprenez pas. Certes, sur le plan où a lieu le débat avec M. Duport, je ne puis rien vous promettre d’autre qu’une réussite temporelle qui à la limite fera de vous peut-être un prince…, et un grand prince, à la fois selon le monde et selon Dieu ; car l’épiscopat, le cardinalat, seraient, le cas échéant, votre devoir d’état et de charité à l’égard des fidèles et de toute l’Église ; — mais attention ! à chaque instant, au long de cette course aux honneurs, à chaque tournant de cette voie triomphale, vous pouvez la quitter, renoncer à tout, devenir ce saint que vous aspirez à être aussi, je le sais.

Comment le savais-je ? Sinon parce que la prescience appartenait à mon personnage ?

— Moi un saint ? Ah ! Putain !

— Oui, un saint. Peut-être ne la supporterez-vous pas, cette course aux honneurs, vous ferez le plongeon dans une paroisse de banlieue, peut-être dans un noviciat. Mais je vous vois plutôt dans une paroisse de pauvres, jeté à eux comme un morceau de pain à des carpes dans un vivier.

— Et pourquoi n’aurais-je pas cette possibilité à Paris, dans le milieu laïque où je vais être à l’essai ?

Je ne lâchais pas sa main, bien qu’elle fût maintenant mouillée, trempée.

— Non, Simon, si vous entrez là, laissez toute espérance, l’eau se refermera sur vous. Je ne dis pas que vous n’y trouverez pas certains avantages, mais plus aucune possibilité d’évasion du côté de Dieu.

Il se rebiffa :

— Qu’en savez-vous ? Dieu ne vous demanderait pas la permission. Nous sommes payés pour savoir que ses voies ne sont pas nos voies. On nous en a assez rebattu les oreilles.

— Je le sais, voilà tout, dis-je. Vous n’êtes pas obligé de me croire ; mais si vous choisissez Paris, vous êtes perdu.

Je savais qu’il avait choisi. Je savais que tout finirait mal pour lui. Il retira sa main, j’essuyai la mienne à mon mouchoir. Il dit à voix basse : « Je pars demain matin avant le jour. » Prudent le mènerait en carriole à Villandraut où il prendrait le train ; personne ici ne s’apercevrait de son départ :

— Si du moins vous ne parlez pas.

— Non, Simon, je ne parlerai pas.

Un troupeau passait sur la route, j’entendais crier le berger. Simon toussa. Je dis la phrase rituelle de maman : « on sent la fraîcheur du ruisseau ». Simon insista : je ne dirais rien ? Il admit qu’il y aurait avantage à ce que je prépare le Doyen et maman de sorte qu’ils sentiraient moins le coup, mais sans les avertir que c’était si proche. Il s’éloigna par un sentier. Je remontai vers la maison au moment où Laurent en sortait, qui me dit qu’il « s’esbignait » : il y avait le curé, et en plus la mère Duport !… La mère Duport ? Ça n’étonnait pas Laurent, rien ne l’étonnait.

Dans le vestibule, la suspension était allumée bien qu’il fît jour encore. Je vis d’abord, assise en face de M. le Doyen et de maman, pétrifiée, M me Duport sous son crêpe, l’œil jaune, avec je ne sais quoi de désordonné et de hagard, en dépit de l’attention qu’elle avait dû donner à sa toilette pour venir chez nous : une femme qui boit, il y a toujours quelque mèche qui la trahit. Le regard de maman sur cette ivrognesse, et qui avait peut-être une inclination, un penchant pour Simon ! C’est à ne pas croire, ce qui se passe dans les autres, devait-elle songer. C’était à ne pas croire, que M me Duport fût là, chez nous.

— Vous connaissez mon fils Alain ?

M me Duport arrêta sur moi son masque mort, en dépit de l’œil d’oiseau ou de vache qui faisait songer au fruit de quelque accouplement mythologique. Elle répondit sans me quitter des yeux que Simon lui avait parlé souvent de moi. Le Doyen dit alors qu’elle pouvait en effet tout dire en ma présence, qu’il fallait que je fusse au courant. Mais M me Duport n’avait plus envie de parler. Elle me fixait de son œil large de vache sacrée. Elle appartenait à l’espèce pour laquelle je sais que je suis comestible.

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