Marc Levy - Vous revoir

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*

La veinule située à l’arrière du cerveau avait souffert au moment du choc dans la vitrine. Au cours des trois premières heures qui suivirent l’accident, une quantité minime de sang filait du vaisseau endommagé, mais en début de soirée l’hémorragie était suffisante pour provoquer les premiers troubles de l’équilibre et de la vision. Mille milligrammes d’aspirine ingérés par voie sublinguale avaient modifié la donne de façon significative. Dix minutes suffirent aux molécules d’acide acétylsalicylique pour fluidifier le sang auquel elles se mélangeaient. Au travers de la blessure, le liquide s’épancha tout autour du cerveau comme un fleuve déborde de son lit Alors qu’Arthur était en route vers l’hôpital, l’hémorragie ne trouva plus de territoire pour accueillir sa progression sous la voûte du crâne, elle se mit alors à comprimer les méninges.

La première des trois membranes qui recouvrent l’encéphale réagit aussitôt. Croyant à une forme d’infection, elle joua le rôle qui lui était attribué. À vingt-deux heures dix, elle s’enflammait pour tenter de contenir l’agresseur. Dans quelques heures, l’hématome qui se formait aurait suffisamment comprimé le cerveau pour entraîner l’arrêt des fonctions vitales. Arthur sombrait dans l’inconscience. Paul retourna chercher l’infirmière ; elle le pria de bien vouloir attendre sur un fauteuil, l’interne de garde était très à cheval sur le respect du règlement. Paul n’avait pas le droit de se trouver de ce côté de la vitre.

Brisson appuya, rageur, sur le bouton du rez-de-chaussée.

*

Non loin de là, les portes de l’ascenseur s’ouvraient sur le hall des Urgences d’un autre hôpital. Lauren avança jusqu’à la guérite de l’accueil et prit un nouveau dossier des mains de Betty.

L’homme âgé de quarante-cinq ans était arrivé avec une plaie profonde à l’abdomen, suite à un fâcheux coup de couteau. Juste après son admission, la saturation avait chuté en deçà du seuil critique, signe d’une importante hémorragie. Son cœur montrait les signes d’une fibrillation imminente et Lauren s’était décidée à intervenir chirurgicalement avant qu’il ne soit trop tard. Elle avait pratiqué une franche incision pour aller clamper la veine qui saignait abondamment ; mais en se retirant, l’arme blanche avait commis d’autres dégâts. Dès que la pression sanguine du blessé remonta, plusieurs autres dissections se développèrent en aval de la première blessure.

Lauren avait dû plonger sa main dans le ventre de l’homme ; du pouce et de l’index, elle avait pincé toute une partie de l’intestin grêle pour stopper les principaux saignements. La prise avait été habile et déjà la tension remontait. Betty avait pu reposer les poignées du défibrillateur qu’elle tenait à bout de bras et augmenter le débit de la perfusion de molécules. Lauren se trouvait dans une posture peu confortable, il lui était désormais impossible de se libérer, la pression qu’elle maintenait était vitale.

Quand l’équipe de chirurgie arriva, cinq minutes plus tard, Lauren dut les accompagner jusqu’au bloc, la main toujours dans l’abdomen de son patient.

Vingt minutes après, le chirurgien en charge lui signifia qu’elle pouvait retirer sa main et les laisser finir, l’hémorragie était contenue. Le poignet engourdi, Lauren était redescendue vers le hall des Urgences où l’encombrement de blessés était, lui, loin de se résorber.

*

Brisson entra dans le box. Il prit connaissance du dossier et releva les constantes vitales d’Arthur, elles étaient stables. Dès lors, seul l’état de somnolence pouvait être inquiétant. N’obéissant pas aux consignes de l’infirmière, Paul interpella l’interne dès qu’il sortit de la salle d’examens.

Le médecin de garde le pria aussitôt d’aller attendre dans la zone réservée au public. Paul rétorqua que dans cet hôpital désert, les murs ne s’offusqueraient pas qu’il franchisse de quelques mètres une ligne jaune tracée sur un sol assez défraîchi d’ailleurs. Brisson gonfla le torse et lui montra d’un doigt autoritaire que si conversation il devait y avoir, elle se tiendrait de l’autre côté de la ligne en question. Hésitant entre étrangler l’interne tout de suite ou attendre d’avoir pris connaissance de son diagnostic, Paul obtempéra. Satisfait, le jeune médecin indiqua qu’il ne pouvait rien prédire pour l’instant. Il enverrait Arthur à la radiographie dès que possible, Paul parla de scanner, mais l’hôpital n’en disposait pas. Brisson le rassura du mieux qu’il le pouvait, si les clichés radiographiques laissaient apparaître le moindre problème, il ferait transférer Arthur dès le lendemain vers un centre d’imagerie médicale.

Paul demanda pourquoi on ne pouvait pas le transférer maintenant, mais le jeune médecin opposa son veto. Depuis son admission au Mission San Pedro Hospital, Arthur était sous sa seule responsabilité. Cette fois Paul réfléchit à l’endroit où il pourrait bien cacher le corps de l’interne après la strangulation.

Brisson fit demi-tour et remonta vers les étages. Il allait chercher un appareil de radiographie mobile. Dès qu’il eut disparu, Paul entra dans le box et secoua Arthur.

— Ne t’endors pas, tu ne dois pas te laisser aller, tu m’entends ?

Arthur ouvrit les paupières, il avait le regard vitreux et chercha à tâtons la main de son ami.

— Paul, tu te souviens du jour précis de la fin de notre adolescence ?

— Ce n’est pas très difficile, c’était tout à l’heure !… Tu as l’air d’aller mieux, tu devrais te reposer maintenant.

— Quand nous sommes revenus de la pension, les choses n’étaient plus à leur place ; tu as dit « un jour on n’est plus chez soi là où on a grandi ». Moi, je voulais revenir en arrière mais pas toi.

— Garde tes forces, nous aurons le temps de parler de tout cela plus tard.

Paul regarda Arthur, il prit une serviette et fit couler l’eau au robinet de la vasque. Il serra le linge et le posa sur le front de son ami. Arthur semblait soulagé.

— Je lui ai parlé aujourd’hui. Pendant tout ce temps, quelque chose au fond de moi me disait que j’entretenais peut-être une illusion. Qu’elle était un refuge, une façon de se rassurer, parce qu’à vouloir atteindre l’inaccessible on ne court pas de risque.

— C’est moi qui t’ai dit ça ce week-end, crétin, maintenant oublie mes âneries philosophiques, j’étais juste en colère.

— Qu’est-ce qui te mettait en colère ?

— Que nous n’arrivions plus à être heureux au même moment. Pour moi, c’est ça vieillir.

— C’est bien de vieillir, tu sais, c’est une drôle de chance. Il faut que je te confie un secret. Quand je regarde des personnes âgées, souvent je les envie.

— De leur vieillesse ?

— D’y être arrivé, d’avoir vécu jusque-là !

Paul regarda le tensiomètre. La pression sanguine avait encore baissé, il serra les poings, convaincu qu’il fallait agir. Ce toubib allait tuer ce qu’il avait de plus précieux au monde, l’ami qui valait pour lui toute une famille.

— Même si je ne m’en sors pas, ne dis rien à Lauren.

— Si c’est pour raconter des trucs aussi idiots, économise tes mots.

Et Arthur sombra à nouveau, sa tête roula sur le côté de la civière. Il était une heure cinquante-deux et, à la pendule de la salle d’examens, la trotteuse continuait son tic-tac sournois. Paul se leva et força Arthur à rouvrir les yeux.

— Tu vas vieillir encore longtemps, mon crétin, je vais m’en occuper et quand tu seras pétri de rhumatismes, quand tu ne pourras même plus soulever ta canne pour me taper dessus, je te dirai que c’est à cause de moi que tu souffres, qu’un des pires soirs de ma vie j’aurais pu t’éviter tout ça. Mais tu n’avais qu’à pas commencer.

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