Marc Levy - Le voleur d'ombres

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minuit, il envoya son manuel de biologie valdinguer à l’autre bout de la pièce. J’avais connu, à l’approche des examens de première année, une tension similaire, l’envie de tout plaquer, de fuir le risque d’échouer. J’allai récupérer le livre et repris comme si rien ne s’était passé. Mais Luc était ailleurs et son désarroi m’inquiétait un peu.

— Si je ne quitte pas cet endroit pendant au moins deux jours, je vais imploser, dit-il. Je donnerai ce qui restera de mon corps à la médecine. Le premier incubateur humain à avoir pété de l’intérieur, ça devrait les intéresser. Je me vois déjà allongé sur la table de dissection, entouré de jeunes étudiantes. Au moins, des filles m’auront tripoté les roubignoles juste avant que je finisse six pieds sous terre.

De cette tirade, je conclus que mon ami avait vraiment besoin de prendre l’air. Je réfléchis à la situation et lui proposai d’aller poursuivre ses révisions à la campagne.

— J’aime pas les vaches, me répondit-il, lugubre.

Un silence s’installa, je ne quittais pas Luc des yeux tandis qu’il continuait de regarder dans le vague.

— La mer, dit-il. Je veux voir la mer, l’horizon jusqu’à l’infini, le grand large, les embruns, entendre les mouettes...

— Je crois que j’ai compris le tableau, lui dis-je.

Les premières côtes se trouvaient à trois cents kilomètres, le seul train qui s’y rendait était un omnibus, le voyage prendrait six heures.

— Louons une voiture, tant pis, mon salaire de brancardier y passera, c’est moi qui régale, mais je t’en supplie, emmène-moi à la mer.

Au moment où Luc achevait sa supplique, Sophie poussa la porte et entra dans le studio.

— C’était ouvert, dit-elle, je ne vous dérange pas ?

— Je croyais que tu étais de garde ?

— Moi aussi je le croyais, je me suis tapé quatre heures pour rien. Je me suis trompée de jour, et il m’a fallu tout ce temps-là pour me rendre compte qu’on était deux dans le service. Quand je pense que j’aurais pu passer une vraie soirée avec toi.

— En effet, fis-je.

Sophie me regarda longuement, sa moue présageait du pire.

J’ouvrais grand les yeux, une façon silencieuse de lui demander ce qui n’allait pas.

— Tu pars à la mer ce week-end, si j’ai bien compris ? Oh, ne fais pas cette tête, je n’écoute pas aux portes, Luc beuglait tellement qu’on l’entendait depuis l’escalier.

— Je ne sais pas, répliquai-je. Puisque tu as profité de notre conversation, tu auras remarqué que je n’ai encore rien répondu.

Luc suivait l’échange du regard, tel un spectateur dans les gradins d’un court de tennis.

— Tu fais ce que tu veux, si vous avez envie de passer le week-end ensemble, je trouverai bien à m’occuper, ne vous inquiétez pas pour moi.

Luc avait dû deviner le dilemme auquel j’étais confronté. Il se leva d’un bond, se jeta aux pieds de Sophie et, s’accrochant à ses chevilles, se mit à la supplier. Je me souvenais de l’avoir vu faire un numéro similaire pour échapper un jour à une colle de Mme Schaeffer.

— Je t’en supplie, Sophie, viens avec nous, ne fais pas ta bêcheuse, ne le culpabilise pas, je sais que tu aurais voulu passer ces deux jours avec lui, mais il était sur le point de me sauver la vie. À quoi sert de faire médecine si tu refuses de porter assistance à une personne en danger, surtout quand la personne en question, c’est moi ? Je vais mourir asphyxié sous les livres si vous ne me sortez pas d’ici. Viens avec nous, aie pitié, j’irai m’installer sur la plage et vous ne me verrez pas, je serai invisible. Je te promets de me tenir à distance, je ne dirai pas un mot, tu finiras par en oublier que je suis là. Deux jours à la mer, rien que vous deux et l’ombre de moi, dis oui, je t’en prie, je paie la location de la voiture, l’essence et l’hôtel. Tu te souviens des croissants que je n’avais faits que pour toi ? Je ne te connaissais pas, et je savais déjà qu’on allait bien s’entendre.

Si tu dis oui, je te ferai des chouquettes comme jamais tu n’en as mangé.

Sophie baissa les yeux, et demanda d’une voix très sérieuse.

— C’est quoi, d’abord, des chouquettes ?

— Raison de plus pour venir, reprit Luc, tu ne peux pas passer à côté de mes chouquettes ! Et si tu refuses, ce crétin ne viendra pas non plus, et si je ne vais pas prendre l’air, je ne pourrai pas reprendre mes révisions, je raterai mes examens, bref ma carrière de médecin est entre tes mains.

— Arrête de faire l’imbécile, dit tendrement Sophie en l’aidant à se relever.

Elle hocha la tête et conclut qu’il n’y en avait pas un pour racheter l’autre.

— Deux gamins ! dit-elle. Va pour la mer, et je veux mes chouquettes dès notre retour.

Nous avons laissé Luc à ses révisions, il passerait nous chercher le vendredi matin.

Alors que nous marchions vers chez elle, Sophie me prit par la main.

— Tu aurais vraiment renoncé à ce week-end si j’avais refusé de venir ? me demanda-t-elle.

— Tu aurais refusé ? lui répondis-je.

En entrant dans son studio, elle me confia que Luc était quand même un type unique en son genre.

9.

Luc avait sans nul doute réussi à dénicher la voiture de location la moins chère de la ville. Un vieux break aux ailes toutes de couleurs différentes. La calandre manquante, les deux phares séparés par un radiateur rouillé évoquaient une paire d’yeux au strabisme prononcé.

— Bon, elle louche un peu, dit Luc alors que Sophie hésitait à monter dans ce tas de ferraille, mais le moteur ronronne et les plaquettes de freins sont neuves. Même si l’embrayage craque un peu, elle nous mènera à bon port, et puis vous verrez, elle est spacieuse.

Sophie préféra s’installer à l’arrière.

— Je vous laisse devant, dit-elle en refermant sa portière dans un affreux grincement.

Luc fit tourner la clé de contact et se retourna vers nous, ravi.

Il avait raison, le moteur ronronnait gentiment.

Les amortisseurs étaient d’origine et le moindre virage nous faisait tanguer dans un balancement digne d’un manège. Après cinquante kilomètres, Sophie supplia pour que l’on s’arrête à la première station-service. Elle me délogea sans ménagement, elle préférait encore tenter sa chance à la place du mort que d’avoir à supporter le mal de coeur qu’elle ressentait sur la banquette arrière, glissant d’une fenêtre à l’autre à chaque coup de volant.

Nous en profitâmes pour faire le plein d’essence et avaler chacun un sandwich avant de reprendre la route.

Quant au reste du voyage, je ne m’en souviens plus. Allongé à mon aise et bercé par la route, je sombrai dans un profond sommeil. Il m’arrivait parfois d’entrouvrir les yeux, Sophie et Luc étaient en pleine conversation, leurs voix contribuaient à me bercer encore et je me rendormais.

Cinq heures après notre départ, Luc me secoua, nous étions arrivés.

Il gara la voiture devant la façade d’un vieil hôtel aussi décrépi qu’elle. À croire que cette épave avait retrouvé le chemin de sa maison.

— Je vous l’accorde, ce n’est pas un quatre étoiles, mais je me suis engagé à payer la note et c’est tout ce que je peux vous offrir, dit Luc en sortant nos sacs du coffre.

Nous le suivîmes jusqu’à la réception sans commentaire. La propriétaire de l’établissement balnéaire avait dû en prendre la gérance l’année de ses vingt ans, elle en avait cinquante de plus et son allure se confondait parfaitement avec la décoration du lieu. J’aurais imaginé que, hors saison, nous serions les seuls clients, mais une quinzaine de personnes âgées se penchèrent à la balustrade, curieuses de voir la tête des nouveaux visiteurs.

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Наталья 13 октября 2023 в 13:50
Всем романтичным, верящим в настоящую дружбу, любовь -читать ! Лёгкий, понятный язык, современная лексика. Полезные мысли о долге, ответственности.
Трогательная история отношений между сыном и матерью. Книга с непередаваемым словами французским шармом.
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