Marc Levy - Le voleur d'ombres

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— Si cela peut te rassurer, je me suis évanoui le premier jour où je suis entré en salle de dissection.

— Merci de m’avoir prévenu, mon premier cours de dissection a lieu lundi prochain.

— Tout se passera bien, tu verras.

Luc me lança un regard incendiaire.

— Non, rien ne se passe bien. Je pétrissais de la pâte, pas de la chair fraîche, je découpais des pains, pas des chemises et des pantalons ensanglantés et, surtout, je n’ai jamais entendu une brioche hurler à la mort, même quand je lui plantais un couteau dans le bonnet. Je me demande si je suis vraiment fait pour ça, mon vieux.

— Luc, la plupart des étudiants en médecine connaissent ce genre de doute. Tu t’habitueras avec le temps. Tu n’imagines pas combien c’est gratifiant de soigner quelqu’un.

— Je soignais les gens avec des pains au chocolat, et je peux te garantir que ça marchait à tous les coups, répondit Luc en ôtant sa blouse.

Je le retrouvai chez moi un peu plus tard dans la matinée. Il vidait son sac et, toujours en colère, rangeait ses affaires dans les tiroirs de la commode qui lui étaient réservés.

— C’est la première fois que ma petite soeur passe un Noël sans moi. Qu’est-ce que je vais dire au téléphone pour lui expliquer mon absence ?

— La vérité, mon vieux, raconte ta nuit, telle qu’elle s’est déroulée.

— À ma petite soeur de onze ans ? Tu as une autre idée de ce genre à me proposer ?

— Tu as consacré ta soirée de Noël à secourir des gens en détresse, que veux-tu que ta famille te reproche ? Et puis tu aurais pu être dans ce bus, alors arrête de te plaindre.

— J’aurais aussi pu être chez moi ! J’étouffe ici, j’étouffe dans cette ville, dans l’amphithéâtre, dans ces manuels qu’il faut avaler à longueur de nuit et de journée.

— Si tu me disais ce qui ne va pas ? demandai-je à Luc.

— Annabelle, voilà ce qui ne va pas. Je rêvais de vivre une histoire avec une femme, tu ne peux pas savoir à quel point.

Chaque fois que mon père me rappelait à l’ordre parce que j’avais la tête ailleurs, j’étais en train de m’imaginer avec une fille. Et maintenant que cela m’arrive, je n’ai plus qu’une envie, redevenir célibataire. Je t’en ai même voulu de ne pas t’investir plus dans ta relation avec Sophie. La première fois que je l’ai vue, chez ta mère, je me suis dit que c’était vraiment donner de la confiture aux cochons.

— Merci.

— Je suis désolé, mais je voyais bien que tu la regardais à peine, une fille comme ça, c’est tellement inouï.

— Tu es en train de me dire à demi-mot que tu as le béguin pour Sophie ?

— Ne sois pas idiot, si c’était le cas, je n’emploierais pas des demi-mots, je te dis juste que je ne comprends plus rien à rien.

Je m’ennuie avec Annabelle, elle n’est pas franchement drôle.

Elle se prend au sérieux et me regarde de haut parce que j’ai grandi en province.

— Qu’est-ce qui te fait dire ça ?

— Elle est partie passer les fêtes en famille, je lui ai proposé de la rejoindre mais j’ai bien senti que l’idée de me présenter à ses parents la gênait. Nous ne sommes pas du même monde.

— Tu ne crois pas que tu dramatises un peu ? Elle a peut-être eu peur du côté engageant de la chose ? Présenter quelqu’un à sa famille, ce n’est pas sans conséquence, enfin, cela signifie quelque chose, c’est une étape dans une relation.

— Tu as pensé à tout ça, quand tu as emmené Sophie chez ta mère ?

J’ai regardé Luc en silence. Non, je n’avais pensé à rien de tout cela quand j’avais proposé spontanément à Sophie de venir avec moi, et je réfléchissais seulement maintenant à ce qu’elle avait dû en conclure. Mon égoïsme et ma bêtise justifiaient sa distance à mon égard depuis le début de l’automne. Et je ne lui avais rien proposé pour Noël. Notre amitié amoureuse se fanait, et j’étais le seul à ne pas m’en rendre compte. Je laissai Luc à sa morosité et me précipitai sur le téléphone pour appeler Sophie.

Aucune réponse. Peut-être avait-elle vu apparaître mon numéro sur le cadran et refusait-elle de décrocher ?

J’ai joint ma mère pour m’excuser de lui avoir fait faux-bond.

Elle m’a dit de ne pas m’inquiéter, qu’elle comprenait très bien.

Elle m’assura que nos échanges de cadeaux pouvaient attendre, elle tâcherait d’avancer son voyage de printemps et viendrait me voir dans le courant du mois de février.

*

* *

Le soir du jour de l’An, j’étais officiellement de garde, j’avais troqué cette nuit contre ma liberté à Noël et j’avais perdu au change. Luc sauta dans un train pour rejoindre les siens. Je n’avais toujours aucune nouvelle de Sophie. Je m’installai sur un fauteuil dans le sas des Urgences en attendant que les premiers fêtards arrivent dans mon service. Cette nuit-là, je fis une rencontre des plus insolites.

La vieille dame avait été amenée aux Urgences par les pompiers à 23 heures. Elle était arrivée sur une civière et sa mine réjouie m’avait surpris.

— Qu’est-ce qui vous met de si bonne humeur ? lui demandai-je en prenant sa tension.

— C’est trop compliqué, vous ne pourriez pas comprendre, rétorqua-t-elle en ricanant.

— Donnez-moi une petite chance !

— Je vous assure, vous me prendriez pour une folle.

La vieille dame se redressa sur le brancard et me regarda attentivement.

— Je vous reconnais ! s’exclama-t-elle.

— Vous devez vous tromper, lui dis-je en m’interrogeant sur la nécessité de lui faire passer un scanner.

— Vous, vous êtes en train de vous dire que je suis gâteuse et vous vous demandez si vous ne devriez pas pousser plus loin vos examens. Pourtant, le plus gâteux des deux, c’est vous, mon cher.

— Si vous le dites !

— Vous habitez au quatrième droite et moi, juste au-dessus.

Alors, jeune homme, quel est le plus distrait de nous deux ?

Depuis le début de ma médecine, je redoutais de renouer un jour avec mon père dans des circonstances similaires. Ce soir-là, c’était ma voisine que je rencontrais, non pas dans la cage d’escalier de notre immeuble, mais aux Urgences. Cinq ans que j’avais emménagé, cinq ans que j’entendais ses pas au-dessus de ma tête, le sifflement de sa bouilloire le matin, ses fenêtres quand elle les ouvrait, et jamais je ne m’étais demandé qui vivait là ni à quoi ressemblait la personne dont le quotidien semblait si proche du mien. Luc a raison, les grandes villes rendent fou, elles vous sucent l’âme et la recrachent comme une chique.

— Ne soyez pas gêné, mon grand, ce n’est pas parce que j’ai réceptionné deux, trois paquets pour vous que vous m’étiez redevable d’une petite visite. Nous nous sommes croisés plusieurs fois dans l’escalier, mais vous les grimpez tellement vite que si votre ombre vous suivait, vous la perdriez dans les étages.

— C’est drôle que vous disiez cela, répondis-je en observant ses pupilles à la lampe.

— Qu’est-ce qu’il y a de drôle ? s’étonna-t-elle en fermant les paupières.

— Rien. Et si vous me disiez enfin ce qui vous met de si bonne humeur ?

— Ah non, encore moins maintenant que je sais que vous êtes mon voisin. À ce sujet, j’aurais d’ailleurs une faveur à vous demander.

— Tout ce que vous voudrez.

— Si vous pouviez suggérer à votre copain de mettre une sourdine quand il fait des galipettes avec son amie, je vous en serais reconnaissante. Je n’ai rien contre les ébats de la jeunesse, mais à mon âge, hélas, on a le sommeil léger.

— Si cela peut vous rassurer, vous n’entendrez plus rien, j’ai cru comprendre que leur rupture était imminente.

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Наталья 13 октября 2023 в 13:50
Всем романтичным, верящим в настоящую дружбу, любовь -читать ! Лёгкий, понятный язык, современная лексика. Полезные мысли о долге, ответственности.
Трогательная история отношений между сыном и матерью. Книга с непередаваемым словами французским шармом.
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