Marc Levy - Le voleur d'ombres
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Debout, dans la pénombre, à cinquante mètres d’une petite porte en bois, je guettai le bon moment.
À 4 heures, Luc et son père sont sortis du fournil. Comme il me l’avait raconté, je l’ai vu installer deux chaises contre le mur, son père s’est assis en premier. Luc lui a servi du café et ils sont restés là tous les deux, sans rien dire. Le père de Luc a vidé sa tasse, l’a posée par terre et a fermé les yeux. Luc le regardait, il a soupiré, ramassé la tasse de son père et est rentré dans le fournil. C’était le moment que je guettais, j’ai pris mon courage à deux mains et je me suis avancé.
Luc est mon ami d’enfance, mon meilleur ami ; pourtant, aussi étrange que cela puisse paraître, je n’ai jamais connu son père. Lorsque je me rendais chez lui, nous devions veiller à ne pas faire de bruit. Cet homme qui vivait la nuit et dormait l’après-midi me terrorisait. Je l’imaginais tel un fantôme rôdant au-dessus de nous dès qu’on levait la tête de nos devoirs. Ce boulanger que je n’ai jamais vraiment rencontré, je lui dois certainement une part de mon assiduité scolaire et d’avoir échappé à quelques-unes de ces colles que Mme Schaeffer prenait tant de plaisir à distribuer. Sans la crainte qu’il m’inspirait, un bon nombre de mes devoirs n’auraient pas été rendus à temps. Ce soir, je m’adresserais enfin à lui, la première chose à faire était de le réveiller et de me présenter.
J’avais peur qu’il sursaute et attire l’attention de Luc. J’ai tapoté sur son épaule.
Il a cligné des yeux sans avoir l’air plus étonné que cela, et, à ma grande surprise, m’a dit :
— C’est toi le copain de Luc, non ? Je te reconnais, tu as un peu vieilli mais pas tant que ça. Ton ami est à l’intérieur. Je veux bien que tu ailles le saluer mais pas trop longtemps, ce n’est pas le travail qui manque.
Je lui ai confié que ce n’était pas Luc que je venais voir. Le boulanger m’a regardé longuement, il s’est levé et m’a fait signe de l’attendre plus loin dans la ruelle. Entrebâillant la porte du fournil, il a crié à son fils qu’il allait se dégourdir un peu les jambes. Puis il m’a rejoint.
Le père de Luc m’a écouté sans m’interrompre. Lorsque nous sommes arrivés au bout de la ruelle, il m’a serré la main avec force et m’a dit :
— Maintenant fous-moi le camp !
Et il est reparti sans se retourner.
Je suis rentré tête basse, furieux d’avoir échoué dans la mission qui m’était confiée. C’était la première fois.
*
* *
De retour à la maison j’ai pris mille précautions pour faire tourner le loquet de la porte sans faire de bruit. Peine perdue, la lumière s’alluma et je vis ma mère, debout en robe de chambre, devant la porte de la cuisine.
— Tu sais, me dit-elle, à ton âge, tu n’as plus besoin de faire le mur.
— Je suis juste allé marcher, je n’arrivais pas à dormir.
— Parce que tu crois que je n’ai pas entendu sonner ton réveil tout à l’heure ?
Ma mère alluma un feu à la gazinière et mit la bouilloire à chauffer.
— Il est trop tard pour retourner se coucher, me dit-elle, assieds-toi, je vais te faire du café, et toi, tu vas me dire pourquoi tu es resté une nuit de plus et surtout ce que tu faisais dehors à cette heure-là.
Je me suis installé à la table et lui ai raconté ma visite au père de Luc.
Quand j’eus fini le récit de ma lamentable expédition, maman posa ses deux mains sur mes épaules et me regarda droit dans les yeux.
— Tu ne peux pas te mêler ainsi de la vie des autres, même pour leur bien. Si Luc apprenait que tu es allé voir son père, il pourrait t’en vouloir. C’est à lui et à lui seul de décider de sa vie.
Il faut que tu te fasses une raison et que tu te résignes à grandir.
Tu n’es pas obligé de soigner les maux de tous ceux qui croisent ton chemin. Même en devenant le meilleur des médecins, tu n’y arriverais pas.
— Mais toi, ce n’est pas ce que tu as essayé de faire toute ta vie ? Ce n’était pas pour ça que tu rentrais si fatiguée le soir ?
— Je crois, mon chéri, me dit-elle en se levant, que tu as hélas hérité de la naïveté de ta mère et du caractère têtu de ton père.
*
* *
J’ai pris le premier train du matin. Ma mère m’a raccompagné à la gare. Sur le quai, je lui ai promis de revenir la voir bientôt.
Elle a souri.
— Quand tu étais gosse et que je venais éteindre ta lumière, tu me demandais chaque soir : « Maman, c’est quand le prochain jour ? » Je te répondais « Bientôt » et chaque fois, en refermant la porte de ta chambre, j’avais la conviction que ma réponse ne t’avait pas convaincu. Je crois qu’à nos âges, les rôles se sont inversés. Alors « à bientôt » mon coeur, prends soin de toi.
Je suis monté dans mon wagon et j’ai regardé par la vitre la silhouette de maman, emportée par la distance alors que le train s’éloignait.
7.
Je reçus la première lettre de ma mère dix jours après mon retour. Comme dans chacune de ses correspondances, elle me demandait de mes nouvelles, espérant une réponse rapide. Il s’écoulait souvent plusieurs semaines avant que je trouve la force, en rentrant chez moi, de lui faire ce plaisir. Le peu d’empressement que montrent les enfants envers leurs parents en grandissant confine à l’égoïsme pur. Je m’en sentais d’autant plus coupable que je gardais tous ses messages dans une boîte posée sur une étagère de ma bibliothèque, telle une présence bienveillante.
Sophie et moi ne nous étions presque pas revus depuis notre escapade, nous n’avions pas même passé une nuit ensemble.
Durant ce court séjour dans la maison de mon enfance, une ligne s’était tracée entre nous, que ni elle ni moi ne réussissions à franchir. Lorsque je pris le stylo pour écrire à ma mère, mes derniers mots étaient pour lui dire que Sophie l’embrassait. Le jour suivant ce mensonge, j’allai la chercher dans son service et lui avouai qu’elle me manquait. Le lendemain, elle accepta que je l’emmène au cinéma, mais à la fin de la séance, elle préféra rentrer chez elle.
Depuis un mois, Sophie se laissait séduire par un interne en pédiatrie, décidant pour nous deux de mettre fin au règne de nos incertitudes. Peut-être plus encore des miennes. Savoir qu’un autre homme risquait de s’emparer de ce que je ne me décidais pas à posséder me rendit furieux. Je fis tout pour la reconquérir et, deux semaines plus tard, nos corps se retrouvaient dans mes draps. J’avais chassé l’intrus, la vie reprenait son cours, et le sourire me revint.
Au début du mois de septembre, en rentrant d’une longue garde, je découvris une drôle de surprise sur mon palier.
Luc était assis sur une petite valise, l’air hagard et la mine réjouie.
— Tu m’as fait attendre, mon salaud ! dit-il en se levant.
J’espère que tu as quelque chose à manger, parce que je crève de faim.
— Qu’est-ce que tu fais là ? lui demandai-je en lui ouvrant la porte de mon studio.
— Mon père m’a viré !
Luc a ôté son veston et s’est laissé tomber dans l’unique fauteuil de la pièce. Pendant que je lui ouvrais une boîte de thon et dressais un couvert sur la malle qui faisait office de table basse, Luc se raconta avec frénésie.
— Je ne sais pas ce qui lui est arrivé, à mon vieux. Tu sais, la nuit qui a suivi ton départ, après le pointage, je me suis étonné de ne pas le voir revenir au fournil. J’ai pensé qu’il ne s’était pas réveillé, j’étais même un peu inquiet pour tout te dire. J’ai ouvert la porte qui donne sur la ruelle et je l’ai trouvé assis sur sa chaise, il pleurait. Je lui ai demandé ce qui n’allait pas, il n’a pas voulu me répondre. Il a juste murmuré que c’était un coup de fatigue et m’a fait promettre d’oublier que je l’avais vu comme ça et de ne rien dire à ma mère. J’ai promis. Mais depuis ce soir-là, il n’était plus le même. D’habitude, il est plutôt dur avec moi au travail, je sais que c’est sa façon à lui de m’apprendre le métier, je ne peux pas lui en vouloir. Je crois que mon grand-père n’était pas bien facile avec lui. Mais là, chaque jour je le voyais de plus en plus gentil, presque aimable.
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