Marc Levy - Le voleur d'ombres

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— Qu’attendez-vous de moi ?

— Combien de fois t’a-t-il tiré des griffes de Marquès ? Te rappelles-tu tes moments de solitude qu’il comblait à grand renfort de blagues, à grand renfort de rires ? Te souviens-tu des après-midi où il se joignait à toi sur le chemin de l’école, de ces heures que vous passiez ensemble ? Il était ton meilleur ami, n’est-ce pas ?

— Pourquoi me dis-tu cela ?

— Un soir, dans ce grenier, tu regardais une photo que je t’avais offerte et je t’ai entendu demander : « Où est passé tout cet amour ? » Alors à mon tour de te poser une question. Cette amitié, qu’en as-tu fait ?

— Tu es l’ombre de Luc ?

— Si tu me tutoies, c’est que tu sais à qui j’appartiens.

La lune déclinait vers la droite de la lucarne. Je vis l’ombre glisser subrepticement de la malle vers le plancher, ses traits s’affinaient.

— Attends, ne pars pas, qu’est-ce que je dois faire ?

— Aide-le à changer de vie, emmène-le avec toi. Souviens-toi, celui de vous deux qui devait faire médecine, c’était lui. Il n’est pas trop tard, il n’est jamais trop tard quand on aime, aide-le à devenir ce qu’il voulait être. Tu le sais depuis toujours. Désolée de devoir te fausser compagnie mais l’heure tourne, je n’ai pas le choix. Au revoir.

La lune avait quitté la lucarne et l’ombre s’estompa entre deux boîtes en carton.

Je refermai la trappe du grenier et allai rejoindre Sophie. Je me glissai dans son lit, elle se blottit contre moi et se rendormit aussitôt. Je restai de longues minutes les yeux ouverts dans le noir. La pluie s’était mise à tomber, j’écoutai le clapotis de l’eau sur l’ardoise, le bruissement des feuilles dans les haies d’églantiers. Chaque bruit de la nuit dans cette maison m’était familier.

*

* *

Il devait être 9 heures quand Sophie s’étira. Ni elle ni moi n’avions autant dormi depuis des mois.

Nous descendîmes à la cuisine où une surprise nous attendait.

À la table, Luc discutait avec ma mère.

— Normalement à cette heure-là je vais me coucher, mais je n’allais pas vous laisser repartir sans venir vous dire au revoir.

Tiens, me dit-il, je vous ai apporté un petit quelque chose. Je les ai faits tôt ce matin en pensant à vous, c’est une fournée spéciale.

Luc nous tendit un panier en osier rempli de croissants et de pains au lait encore tièdes.

— Alors ? interrogea-t-il, attendri, en regardant Sophie se régaler.

— Alors, c’est le meilleur pain au lait que j’aie jamais mangé, répondit-elle.

Maman s’excusa de devoir nous laisser, elle avait à faire au jardin.

Sophie s’empara d’un croissant et je vis dans les yeux de Luc que l’appétit de mon amie lui procurait un immense plaisir.

— C’est un bon toubib, mon copain ? demanda-t-il à Sophie.

— Pas forcément celui doté du meilleur caractère mais oui, il sera un très bon médecin, dit-elle, la bouche pleine.

Luc voulait tout savoir de notre quotidien à l’hôpital, tout apprendre. Et, tandis que Sophie lui racontait nos journées, je voyais combien nos vies le faisaient rêver.

À son tour Sophie l’interrogea sur les quatre cents coups évoqués la veille, devant la grille de l’école. Malgré les regards que je lui lançais, Luc lui raconta mes mésaventures avec Marquès, l’épisode du casier, la façon dont il m’aidait chaque année à remporter l’élection du délégué, même l’épisode de l’incendie de la remise y passa. Au fil de la conversation le rire de Luc redevint tel qu’il était jadis, si franc, si communicatif.

— À quelle heure repartez-vous ? s’enquit-il.

Sophie reprenait son service à minuit et moi le lendemain matin. Nous prendrions un train en début d’après-midi. Luc bâilla, il luttait contre la fatigue. Sophie monta préparer son sac, nous laissant seuls tous les deux.

— Tu reviendras ? me demanda Luc.

— Bien sûr, lui répondis-je.

— Essaie que ce soit un lundi, enfin si tu peux, la boulangerie est fermée le mardi, tu t’en souviens ? Nous pourrons passer une vraie soirée ensemble, ça me ferait plaisir. On n’a pas eu beaucoup de temps, j’aimerais que tu continues de me raconter ce que tu fais là-bas.

— Luc, pourquoi tu ne viens pas avec moi ? Pourquoi ne pas tenter ta chance ? Tu rêvais de faire des études de médecine. En attendant que tu obtiennes une bourse, je pourrais te trouver un emploi de brancardier pour arrondir les fins de mois, et puis tu n’aurais pas à t’inquiéter de payer un loyer, mon studio n’est pas bien grand mais nous pourrions le partager.

— Tu veux que je reprenne des études maintenant ? C’était il y a cinq ans qu’il fallait me proposer ça, mon vieux !

— Qu’est-ce que ça peut bien faire si tu t’y mets un peu plus tard que les autres ? Tu as déjà vu quelqu’un demander l’âge d’un médecin en entrant dans son cabinet ?

— Je me retrouverais en cours avec des gens bien plus jeunes que moi et je n’ai pas envie d’être le Marquès de la classe.

— Pense à toutes les Élisabeth qui succomberont au charme de ta maturité.

— Évidemment, répliqua Luc songeur, vu sous cet angle... Et puis arrête de me faire rêver. Quelques secondes comme ça, ça me fait du bien, mais quand tu auras repris ton train, ça me fera encore plus mal.

— Qu’est-ce qui t’en empêche ? Réfléchis, c’est de ta vie qu’il s’agit.

— Et de celles de mon père, de ma mère, de ma petite soeur, ils ont tous besoin de moi. Une bagnole à trois roues, c’est une bagnole qui part dans le fossé. Tu ne peux pas comprendre ce que c’est qu’une famille.

Luc baissa la tête et plongea le nez dans sa tasse de café.

— Pardon, me dit-il, ce n’est pas ce que je voulais dire. La vérité, mon vieux, c’est que mon paternel ne me laisserait jamais partir. Il a besoin de moi, je suis son bâton de vieillesse, il compte sur moi pour reprendre la boulangerie quand il sera trop vieux pour se lever la nuit.

— Dans vingt ans, Luc ! Ton père sera trop vieux dans vingt ans, et puis tu as une petite soeur, non ?

Luc éclata de rire.

— Tiens, j’aimerais bien voir mon père lui apprendre le métier, c’est elle qui le mènerait à la baguette. Avec moi il est intraitable mais elle, elle réussit à en faire ce qu’elle veut.

Luc se leva et se dirigea vers la porte.

— Ça m’a fait plaisir de te revoir, tu sais. N’attends pas aussi longtemps avant de repasser. Après tout, même si un jour tu deviens un grand professeur, même si tu habites un bel appartement dans les beaux quartiers d’une grande ville, chez toi, ce sera toujours ici.

Luc me donna l’accolade et s’apprêta à partir. Alors qu’il se tenait sur le pas de la porte, je le retins un court instant.

— À quelle heure tu commences ton boulot ?

— Qu’est-ce que ça peut bien faire ?

— Moi aussi je travaille de nuit, alors si je connais tes horaires, lorsque je serai aux Urgences, je me sentirai moins seul. Il me suffira de regarder la pendule et je pourrai imaginer ce que tu es en train de faire.

Luc me regarda avec un drôle d’air.

— Tu m’as posé des questions sur ce que nous faisions à l’hôpital, tu peux bien me raconter comment se passe ta vie dans ton fournil.

— Dès 3 heures du matin on nourrit le levain maître, il faut le mélanger à la farine, à l’eau, au sel et à la levure pour démarrer la pâte. Après un premier pétrissage, on la pousse dans une fermentation qui permet au levain d’entrer en action. Vers 4

heures du matin, on fait une pause pendant le pointage. Quand il fait doux, j’ouvre la porte qui donne sur la ruelle derrière la boulangerie et j’installe deux tabourets. Papa et moi y prenons un café. On ne se dit pas grand-chose pendant ces moments-là, mon père prétend qu’il ne faut pas faire de bruit pour laisser la pâte reposer, c’est surtout lui qui se repose, il en a besoin maintenant. Aussitôt mon café avalé, je le laisse sommeiller une petite heure sur sa chaise, adossé au mur de pierre. Je rentre nettoyer les plaques et j’étends les feuilles de lin sur lesquelles on couchera le pain.

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Наталья 13 октября 2023 в 13:50
Всем романтичным, верящим в настоящую дружбу, любовь -читать ! Лёгкий, понятный язык, современная лексика. Полезные мысли о долге, ответственности.
Трогательная история отношений между сыном и матерью. Книга с непередаваемым словами французским шармом.
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