Marc Levy - Le voleur d'ombres

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— Ah, fit la vieille dame songeuse, j’en suis désolée. Bon, si je n’ai rien, je peux rentrer chez moi ?

— Je dois vous garder en observation, j’y suis obligé.

— Qu’est-ce que vous voulez observer ?

— Vous !

— Eh bien je vais vous faire gagner du temps. Je suis une vieille dame d’un certain âge qui ne vous regarde pas et j’ai glissé dans ma cuisine. Il n’y a rien d’autre à voir ni à faire que de me bander cette cheville qui gonfle à vue d’oeil.

— Reposez-vous, nous allons vous envoyer à la radio et, si rien n’est cassé, je vous raccompagnerai à la fin de ma garde.

— Parce que nous sommes entre voisins, je vous donne trois heures. Sinon je rentre par mes propres moyens.

J’ai rédigé une prescription pour une radiographie et confié ma patiente à un brancardier avant de retourner à mon travail.

Les nuits de réveillon sont les pires de toutes aux Urgences, dès minuit trente arrivent les premiers malades. Alcools et nourriture en surabondance, le sens de la fête chez certains me dépassera toujours.

J’ai retrouvé ma voisine au petit matin, assise sur une chaise roulante, son sac sur les genoux et le pied bandé.

— Heureusement que vous avez choisi la médecine, parce que comme chauffeur vous auriez été recalé. Vous me ramenez maintenant ?

— Je termine mon service dans une demi-heure. Votre cheville vous fait souffrir ?

— Une foulure, pas besoin d’être toubib pour le savoir. Si vous allez me chercher un café au distributeur, je veux bien vous attendre encore un peu ; un peu, mais pas plus.

Je me rendis au distributeur de boissons et lui rapportai son café. Elle trempa les lèvres dans le gobelet et me le rendit avec un air de dégoût en désignant la poubelle accrochée à un poteau.

Le hall des Urgences était désert. J’ôtai ma blouse, attrapai mon manteau dans le local de garde et poussai la chaise roulante au-dehors.

Je guettais un taxi quand un ambulancier me reconnut et me demanda où j’allais. Il terminait son service et accepta gentiment de nous déposer. Tout aussi généreusement, il m’aida à porter ma voisine dans l’escalier. Arrivés au cinquième étage, nous étions à bout de souffle. Ma voisine me tendit ses clés. L’ambulancier nous laissa et j’aidai la vieille dame à s’installer dans son fauteuil.

Je lui promis de revenir lui apporter tout ce dont elle pourrait avoir besoin ; avec sa cheville fragilisée, il était préférable qu’elle renonce à la cage d’escalier pendant quelque temps. Je griffonnai mon numéro de téléphone sur une feuille de papier, la posai en évidence sur un guéridon et lui fis promettre de ne pas hésiter à me joindre si elle avait le moindre problème.

J’allais me retirer lorsqu’elle m’appela.

— Vous n’êtes pas très curieux, vous ne m’avez même pas demandé mon prénom.

— Alice, vous vous appelez Alice, c’était inscrit sur votre feuille d’admission.

— Ma date de naissance aussi ?

— Également.

— C’est fâcheux.

— Je n’ai pas fait le calcul.

— Vous êtes galant mais je ne vous crois pas. Oui, j’ai quatre-vingt-douze ans et je sais, je n’en fais que quatre-vingt-dix !

— Bien moins, j’aurais juré que vous aviez...

— Taisez-vous, quoi que vous disiez ce sera toujours trop.

Vous n’êtes quand même pas très curieux, je ne vous ai toujours pas dit ce qui m’amusait tant en arrivant à l’hôpital.

— J’avais oublié, lui avouai-je.

— Allez donc dans la cuisine, vous y trouverez un paquet de café dans le placard au-dessus de l’évier, vous savez vous servir d’une cafetière ?

— J’imagine que oui.

— De toute façon, ça ne pourra pas être pire que le poison que vous m’avez servi tout à l’heure.

Je préparai le café du mieux possible et revins dans le salon un plateau dans les mains. Alice nous servit, elle but sa tasse sans faire de commentaire, j’avais réussi l’épreuve.

— Alors, pourquoi cette bonne humeur hier soir ? repris-je. Se faire mal n’a rien de réjouissant.

Alice se pencha vers la table basse et me présenta une boîte de biscuits.

— Mes enfants m’emmerdent, si vous saviez à quel point !

Leurs conversations m’insupportent, la femme de l’un et le mari de l’autre m’insupportent encore plus. Ils passent leur temps à se plaindre, ne s’intéressent à rien d’autre qu’à leurs petites vies. Ce n’est pas faute de leur avoir enseigné la poésie. J’étais professeur de français figurez-vous, mais ces deux imbéciles n’avaient de goût que pour les chiffres. Je voulais échapper au réveillon chez ma belle-fille, autant dire à un calvaire, elle cuisine avec ses pieds, même une dinde s’autocuirait mieux.

Pour ne pas prendre le train hier matin et les rejoindre dans leur sinistre propriété de campagne, j’ai prétendu m’être foulé la cheville. Ils ont tous prétendu être désolés ; je vous rassure, cinq minutes, pas plus.

— Et si l’un d’eux avait décidé de venir vous chercher en voiture ?

— Aucun risque, ma fille et mon fils font un concours d’égoïsme depuis qu’ils ont seize ans. Ils en ont quarante de plus et personne n’a encore pu désigner le gagnant. J’étais dans ma cuisine en train de me dire qu’à leur retour de vacances il faudrait que je porte un bandage autour de la cheville pour donner corps à mon mensonge quand j’ai glissé et me suis retrouvée les quatre fers en l’air. À minuit moins le quart, les pompiers sont arrivés. J’ai réussi à leur ouvrir la porte, six beaux garçons dans mon appartement, rien que pour moi le soir du réveillon, en lieu et place de la dinde de ma belle-fille, je n’en demandais pas tant ! Ils m’ont examinée et sanglée sur leur civière pour descendre l’escalier. Il était minuit pile, alors que nous allions partir pour l’hôpital, j’ai demandé au capitaine s’il voulait bien attendre quelques instants de plus. Mon état ne justifiait aucune urgence. Il a accepté, je leur ai offert des chocolats, nous avons attendu le temps qu’il fallait...

— Qu’est-ce que vous attendiez ?

— À votre avis ? Que le téléphone sonne ! Ce n’est pas encore cette année que l’on départagera mes deux oisillons. En arrivant à l’hôpital, je riais à cause de ma cheville qui gonflait dans le camion de pompiers. Finalement je l’ai eu, mon bandage.

J’ai aidé Alice à s’allonger sur son lit, j’ai allumé son poste de télévision et l’ai laissée se reposer. Aussitôt rentré chez moi, je me suis précipité sur le téléphone pour appeler ma mère.

8.

Janvier était glacial. Luc rentra de son séjour plus motivé que jamais par ses études. Son père lui avait tapé sur les nerfs et sa petite soeur avait passé plus de temps avec sa console de jeux qu’à lui parler. À ma demande, Luc était allé rendre visite à ma mère. Il lui avait trouvé une petite mine. Elle lui avait confié une lettre et un cadeau de Noël à me remettre.

Mon chéri,

Je sais combien ton travail t’accapare. Ne regrette rien, j’étais un peu fatiguée le soir de Noël et me suis couchée tôt. Le jardin est comme moi, endormi sous le givre de l’hiver. Les haies sont blanches et le spectacle est magnifique. Le voisin est venu me porter plus de bois qu’il n’en faut pour tenir un siège.

Le soir, j’allume ma cheminée et regarde le feu crépiter dans l’âtre en pensant à toi et à la vie trépidante que tu mènes. Cela me rappelle tant de souvenirs. Tu dois mieux comprendre pourquoi il m’arrivait de rentrer épuisée à la maison et j’espère que tu me pardonnes maintenant ces soirées où je ne trouvais pas toujours la force de te parler. J’aimerais te voir plus souvent, ta présence me manque, mais je suis fière et heureuse de ce que tu accomplis. Je viendrai te voir dès les premiers jours du printemps. Je sais que je t’avais promis une visite en février mais avec le gel qui perdure, je préfère être prudente ; je ne voudrais pas m’imposer à toi en patiente éclopée. Si par chance tu réussissais à prendre quelques jours, et bien qu’en t’écrivant cela je sache la chose impossible, j’en serais la plus heureuse des mères.

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Наталья 13 октября 2023 в 13:50
Всем романтичным, верящим в настоящую дружбу, любовь -читать ! Лёгкий, понятный язык, современная лексика. Полезные мысли о долге, ответственности.
Трогательная история отношений между сыном и матерью. Книга с непередаваемым словами французским шармом.
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