Marc Levy - Le voleur d'ombres

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C’est une belle année qui nous attend, en juin tu seras diplômé et ton internat commencera. Tu le sais mieux que moi mais le seul fait d’écrire ces mots me rend si fière que je pourrais les recopier cent fois.

Alors, bonne et heureuse année, mon enfant.

Ta maman qui t’aime.

P-S : Si tu n’aimes pas la couleur de cette écharpe, tant pis, tu ne pourras pas la changer, c’est moi qui te l’ai tricotée. Si elle est un peu de traviole, c’est normal, c’est la première fois que je tricote et la dernière aussi, j’ai eu horreur de ça.

J’ai défait le paquet et passé l’écharpe autour de mon cou. Luc s’est aussitôt payé ma tête. Elle était violette et plus large à une extrémité qu’à l’autre. Mais une fois nouée, on n’y voyait que du feu. Cette écharpe, je l’ai portée tout l’hiver.

*

* *

Sophie avait réapparu à la fin de la première semaine de janvier. J’étais passé chaque nuit dans son service, sans jamais l’y trouver. C’est elle qui vint me rendre visite aux Urgences, le jour de son retour. La couleur hâlée de sa peau détonnait au milieu de la pâleur des visages environnants. Elle avait eu, me dit-elle, besoin de prendre l’air. Je l’entraînai dans le petit café en face de l’hôpital et nous dînâmes tous deux avant de reprendre notre service.

— Tu étais où ?

— Comme tu peux le constater, au soleil.

— Seule ?

— Avec une amie.

— Qui ?

— Moi aussi j’ai des amies d’enfance. Comment va ta mère ?

Elle me laissa parler un long moment et, soudain, elle posa sa main sur la mienne et me regarda avec insistance.

— Cela fait combien de temps, toi et moi ? me demanda-t-elle.

— Pourquoi cette question ?

— Réponds-moi. C’était quand, notre première fois ?

— Le jour où nos lèvres ont glissé alors que j’étais venu te voir dans ton service, dis-je sans aucune hésitation.

Sophie me regarda, l’air désolé.

— Le jour où je t’ai offert une glace au parc ? continuai-je.

Sa mine s’assombrit encore plus.

— Je te demande une date.

J’avais besoin de quelques secondes de réflexion, elle ne m’en laissa pas le temps.

— La première fois que nous avons fait l’amour, c’était il y a deux ans, jour pour jour. Tu ne t’en souviens même pas. Nous ne nous sommes pas vus depuis deux semaines et nous fêtons cet anniversaire dans un bar miteux en face de l’hôpital, juste parce qu’il faut bien avaler quelque chose avant de prendre notre garde. Je ne peux plus être tantôt ta meilleure amie, tantôt ta maîtresse. Tu es prêt à te dévouer à la terre entière, à un étranger rencontré le matin même, et moi, je ne suis que la bouée à laquelle tu t’accroches les jours d’orage mais que tu délaisses aussitôt qu’il fait beau. Tu as eu plus d’attention pour Luc en quelques mois que pour moi depuis deux ans. Que tu refuses de le voir ou pas, nous ne sommes plus dans une cour d’école à faire les quatre cents coups. Je suis une ombre dans ta vie, tu es bien plus que ça dans la mienne et ça me fait du mal.

Pourquoi m’as-tu emmenée chez ta mère, pourquoi ce moment si intime dans ton grenier, pourquoi m’avoir laissée entrer dans ta vie si ce n’était qu’en simple visiteuse ? J’ai pensé cent fois te quitter mais je n’y arrive pas toute seule. Alors je te demande un service, fais-le pour nous, ou si tu crois que nous avons quelque chose à partager, même si ce n’est que pour un temps, donne-nous vraiment les moyens de vivre cette histoire.

Sophie s’est levée et a quitté la salle. À travers la vitrine, je l’ai vue sur le trottoir attendant que le feu passe au rouge pour traverser la rue, il pleuvait, elle a remonté le col de sa blouse sur sa nuque et, sans que je sache pourquoi, ce geste si anodin m’a donné terriblement envie d’elle. J’ai vidé mes poches sur la table pour payer l’addition et je me suis précipité à sa poursuite.

Nous nous sommes embrassés sous une averse glaciale, et entre nos baisers, je me suis excusé du mal que je lui avais fait. Si j’avais su, je lui aurais aussi demandé pardon du mal que j’allais bientôt lui faire, mais je l’ignorais encore et mon désir était sincère.

Une brosse à dents dans un verre, deux ou trois affaires dans un placard, un réveil sur une table de nuit, quelques livres emportés, j’ai laissé mon studio à Luc et me suis installé chez Sophie. Je repassais tous les jours chez moi, une petite visite de rien du tout, comme un marin qui vient à quai vérifier les amarres. J’en profitais chaque fois pour monter un étage de plus. Alice se portait comme un charme. Nous faisions un brin de conversation, elle débitait des horreurs sur ses enfants et cela la réjouissait. J’avais laissé des consignes à Luc pour que, en mon absence, il s’assure à son tour qu’elle ne manquait de rien.

Un soir, alors que nous nous retrouvions tous les deux par hasard chez elle, elle nous fit une remarque pour le moins surprenante.

— Au lieu de mettre des enfants au monde et de s’évertuer à les élever, on ferait mieux de les adopter à l’âge adulte, au moins on saurait à qui on a affaire. Vous deux, je vous aurais tout de suite choisis.

Luc me regarda, stupéfait, et Alice, folle de joie devant son effet, enchaîna.

— Ne soyons pas hypocrites, tu m’as bien dit que tes parents te tapaient sur les nerfs, alors pourquoi les parents n’auraient-ils pas le droit de ressentir la même chose à l’égard de leur progéniture ?

Et, comme Luc demeurait sans voix, je l’entraînai dans la cuisine et lui expliquai en aparté qu’Alice avait une forme d’humour particulière. Il ne fallait pas lui en vouloir, elle se consumait de chagrin. Elle avait beau tout essayer pour rester digne devant tant de peine, et même tenter de les haïr, rien n’y faisait, l’amour qu’elle portait à ses enfants était le plus fort.

Elle souffrait le martyre d’avoir été abandonnée.

Ce n’est pas Alice qui m’avait confié ce secret, mais un matin, alors que je lui rendais visite, le soleil était entré dans son salon et nos ombres s’étaient côtoyées d’un peu trop près.

*

* *

Aux premiers jours de mars, le personnel des Urgences fut convoqué en assemblée générale. On avait découvert que les dalles des faux plafonds contenaient de l’amiante. Des équipes spécialisées devaient venir les remplacer, les travaux dureraient trois jours et trois nuits. Pendant ce temps, un autre centre hospitalier prendrait la relève. Le personnel était au chômage technique tout le week-end.

J’appelai aussitôt ma mère pour lui faire part de la bonne nouvelle, j’allais pouvoir lui rendre visite, j’arriverais le vendredi. Ma mère resta silencieuse un instant et m’annonça qu’elle était désolée, elle avait promis à une amie de l’accompagner dans le Sud. L’hiver avait été particulièrement rigoureux et quelques jours de soleil ne pouvaient pas leur faire de mal. Le voyage était organisé depuis des semaines, les arrhes déjà versées à l’hôtel et les billets d’avion non remboursables.

Elle ne voyait pas comment annuler. Elle avait tellement envie de me voir, c’était vraiment idiot, elle espérait que je comprendrais et ne lui en voudrais pas. Sa voix était si pâle que je la rassurai aussitôt, non seulement je comprenais mais je me réjouissais qu’elle sorte de chez elle pour faire un petit voyage.

Le printemps arriverait avec la fin du mois et, lorsqu’elle viendrait, nous rattraperions le temps perdu.

Ce soir-là, Sophie était de garde, moi pas. Luc était en pleines révisions et il avait besoin d’un coup de main. Après avoir dévoré une assiette de pâtes, nous nous installâmes à mon bureau, je jouai au professeur, il endossa le rôle de l’élève. À

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Наталья 13 октября 2023 в 13:50
Всем романтичным, верящим в настоящую дружбу, любовь -читать ! Лёгкий, понятный язык, современная лексика. Полезные мысли о долге, ответственности.
Трогательная история отношений между сыном и матерью. Книга с непередаваемым словами французским шармом.
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