Marc Levy - Le voleur d'ombres
Здесь есть возможность читать онлайн «Marc Levy - Le voleur d'ombres» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Современная проза, Современные любовные романы, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Le voleur d'ombres
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 100
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Le voleur d'ombres: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le voleur d'ombres»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Le voleur d'ombres — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le voleur d'ombres», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
N’écoutant plus les âneries de Luc, je rejoignis Sophie, m’excusai de lui fausser compagnie et promis de les retrouver très vite.
— Où vas-tu ?
— Un souvenir qui m’est revenu, je vous rejoins dans un quart d’heure tout au plus.
— Quel genre de souvenir ?
— Je crois être déjà venu ici, avec ma mère, pour quelques jours qui ont beaucoup compté dans ma vie.
— Et tu t’en rends compte seulement maintenant ?
— C’était il y a quatorze ans et je ne suis jamais revenu depuis.
Sophie tourna les talons. Tandis qu’elle s’éloignait au bras de Luc, j’avançai vers la digue.
Le panneau rouillé pendait toujours au bout de sa chaîne.
D’ Accès interdit , on ne pouvait plus lire que les c et les i . Je l’ai enjambé, j’ai poussé la porte en fer dont la serrure rongée par le sel avait disparu depuis longtemps et j’ai monté l’escalier jusqu’au balcon de veille. Les marches semblaient avoir rapetissé, je les croyais plus hautes. J’ai grimpé à l’échelle menant à la coupole, les vitres étaient intactes mais noires de crasse. Je les ai essuyées avec mes poings et j’ai posé mes yeux sur les deux cercles que j’avais fait apparaître, deux cercles comme des jumelles pointées vers mon passé.
Mon pied buta sur quelque chose. Au sol, sous un manteau de poussière, je découvris une caisse en bois. Je me suis agenouillé et l’ai ouverte.
À l’intérieur gisait un très vieux cerf-volant. L’armature était intacte mais la voilure de l’aigle en très mauvais état. J’ai pris l’oiseau dans mes bras et lui ai caressé les ailes avec mille précautions, il semblait si fragile. Puis j’ai regardé au fond de la caisse, et j’en ai eu le souffle coupé. Un long filet de sable formait encore la trace d’un demi-coeur. À côté, se trouvait une feuille de papier roulée en cône. Je l’ai dépliée et j’ai lu : Je t’ai attendu quatre étés, tu n’as pas tenu ta promesse, tu n’es jamais revenu. Le cerf-volant est mort, je l’ai enterré ici, qui sait si un jour tu le trouveras.
Le mot était signé Cléa .
Quarante mètres. Le dévidoir avait été enroulé avec une parfaite minutie. Je redescendis vers la plage, étendis mon aigle sur le sable et en assemblai les bâtonnets de bois. Je vérifiai le noeud qui retenait l’ensemble, déroulai cinq mètres de ligne et me mis à courir contre le vent.
Les ailes de l’aigle se gonflèrent, il partit sur la gauche, vira à droite et se dressa dans le ciel. J’essayais de lui faire faire des
« S » et des « 8 » parfaits mais sa voilure trouée répondait mal à mes commandes. Je lâchai un peu de mou et il s’éleva d’autant. Son ombre zigzaguait sur le sable et, dans sa danse, elle m’enivrait. J’ai entendu ce rire incontrôlable me gagner, un rire qui remontait du plus profond de mon enfance, un rire sans pareil, au timbre de violoncelle.
Qu’était devenue ma confidente d’un été, la petite fille à qui j’avais avoué sans peur tous mes secrets, puisqu’elle ne pouvait pas les entendre ?
J’ai fermé les yeux, nous courions à perdre haleine, entraînés par notre aigle qui nous ouvrait la marche. Tu le faisais voler mieux que personne et, souvent, des promeneurs s’arrêtaient pour admirer ta dextérité. Combien de fois t’ai-je prise par la main à cet endroit même ? Qu’es-tu devenue ? Où vis-tu désormais ? Sur quelle plage vas-tu passer tes étés ?
— À quoi tu joues ?
Je n’avais pas entendu arriver Luc.
— Il joue au cerf-volant, répondit Sophie. Je peux essayer ?
demanda-t-elle en approchant sa main de la poignée.
Elle me la confisqua sans me laisser le temps de réagir. Le cerf-volant fit une pirouette et piqua vers la plage. En heurtant le sable, il se brisa.
— Ah ! désolée, s’excusa Sophie, je ne suis pas très douée.
Je me précipitai vers l’endroit où mon cerf-volant était tombé.
Ses deux suspentes étaient cassées, les ailes brisées, repliées sur le torse. Il avait piètre allure. Je m’agenouillai et le pris entre mes mains.
— Ne fais pas cette tête-là, on dirait que tu vas te mettre à pleurer, me dit Sophie. Ce n’est qu’un vieux cerf-volant, si tu veux on peut aller t’en acheter un tout neuf.
Je n’ai rien répondu. Peut-être parce que lui raconter l’histoire de Cléa aurait été la trahir. C’est sacré, un amour d’enfance, rien ne peut vous l’enlever. Ça reste là, ancré au fond de vous. Qu’un souvenir le libère et il remonte à la surface, même avec les ailes brisées. J’ai replié la voilure et rembobiné le fil. Puis j’ai demandé à Luc et à Sophie de m’attendre et je suis allé le replacer dans son phare. Une fois dans la tourelle, je l’ai déposé dans sa caisse et je lui ai demandé pardon ; je sais, c’est idiot de parler à un vieux cerf-volant, mais c’est comme ça.
J’ai refermé le couvercle de la boîte et je me suis bêtement mis à pleurer, sans pouvoir m’en empêcher.
J’ai rejoint Sophie, incapable de lui parler.
— Tu as les yeux tout rouges, a-t-elle murmuré en me prenant dans ses bras. C’était un accident, je ne voulais pas l’abîmer...
— Je sais, répliquai-je. C’est un souvenir, il dormait là-haut paisiblement, je n’aurais pas dû le réveiller.
— J’ignore de quoi tu me parles, mais cela semble te causer tellement de peine. Si tu voulais te confier, nous pourrions aller marcher un peu plus loin, ce serait bien de passer un moment ensemble, rien que toi et moi. Depuis que nous sommes sur cette plage, j’ai l’impression de t’avoir perdu, tu es ailleurs.
J’ai embrassé Sophie et me suis excusé. Nous avons marché le long de la mer, seuls, côte à côte, jusqu’à ce que Luc nous rejoigne.
Nous l’avons vu arriver de loin, il criait de toutes ses forces pour que nous l’attendions.
Luc est mon meilleur ami ; ce matin-là, j’en ai eu la preuve, une fois de plus.
— Tu te souviens de la fois où tu t’étais cassé la figure à vélo ?
me dit-il en s’approchant, mains dans le dos. Bon, je vais te rafraîchir la mémoire, ingrat que tu es. Ta mère t’avait acheté une bicyclette jaune. J’avais pris mon vieux vélo et nous nous étions attaqués à la côte derrière le cimetière. Quand nous sommes passés devant les grilles, je n’ai jamais su si tu voulais vérifier qu’un fantôme ne nous suivait pas mais tu as tourné la tête et tu t’es payé un nid-de-poule. Tu as fait un magnifique soleil et tu t’es étalé de tout ton long.
— Où veux-tu en venir ?
— Tais-toi et tu verras. Ta roue avant était voilée et ça te mettait dans un état encore pire que celui de tes genoux sanguinolents. Tu n’arrêtais pas de répéter que ta mère allait te tuer. Ton vélo n’avait pas trois jours et si tu le rapportais comme ça chez toi, elle ne te le pardonnerait pas. Elle avait dû faire des heures supplémentaires pour te le payer, c’était une catastrophe.
Le souvenir de cet après-midi me revint en mémoire. Luc avait sorti une clé de la petite trousse à outils accrochée à sa selle et avait échangé nos roues. Celle de son vélo s’ajustait à ma bicyclette. Quand il avait eu fini de la remonter, il me dit que ma mère n’y verrait que du feu. Luc avait fait réparer ma roue par son père et le surlendemain nous avions procédé à l’échange. Ma mère n’y avait vu que du feu.
— Enfin, ça te revient ! Bon, mais je te préviens, c’est la dernière fois, faut que tu te décides à grandir quand même.
Luc fit apparaître ce qu’il tenait caché derrière son dos depuis un moment, il me tendit un cerf-volant tout neuf.
— C’est tout ce que j’ai trouvé au bazar de la plage, et tu as de la chance, le type m’a dit que c’était son dernier, ils ont arrêté d’en vendre depuis longtemps. C’est une chouette, pas un aigle, mais ne fais pas ton difficile, c’est aussi un genre d’oiseau et en plus, ça vole de nuit. Tu es content maintenant ?
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Le voleur d'ombres»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le voleur d'ombres» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Le voleur d'ombres» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.
Трогательная история отношений между сыном и матерью. Книга с непередаваемым словами французским шармом.