Michel Houellebecq - Plateforme

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Véritable exercice de dénonciation du tourisme sexuel, Michel Houellebecq allie provocation et fanatisme pour dépeindre, comme à son habitude, quelques individus moyens voire médiocres.

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«Qu'est-ce qu'on fait, aujourd'hui? demandai-je. Enfin, je veux dire… c'était supposé être un séjour découverte.

– Ah, oui…» Jean-Yves eut une moue de lassitude. «Enfin, à moitié. C'est-à-dire qu'on n'a pas eu le temps de mettre grand-chose sur pied. C'est la première fois que je travaille avec un pays socialiste; ça a l'air compliqué, de faire les choses au dernier moment, dans les pays socialistes. Bref, cet après-midi, il y a un truc avec des dauphins… Il se reprit, essaya de préciser. Enfin, si j'ai bien compris, c'est un spectacle avec des dauphins, et ensuite on peut nager avec eux. Je suppose qu'on leur monte sur le dos, ou quelque chose comme ça.

– Ah oui je connais, intervint Valérie, c'est nul. Tout le monde croit que les dauphins sont des mammifères très doux, amicaux, etc. En fait c'est faux, ils sont structurés en groupes fortement hiérarchisés, avec un mâle dominant, et ils sont plutôt agressifs: souvent, entre eux, il y a des combats à mort. La seule fois où j'ai essayé de nager avec des dauphins, je me suis fait mordre par une femelle.

– Bon, bon…» Jean-Yves écarta les mains en signe d'apaisement. «Enfin, quoi qu'il en soit, cet après-midi, il y a dauphins pour ceux qui veulent. Demain et après-demain, on fait une excursion de deux jours à Baracoa; ça devrait être pas mal, enfin j'espère. Et puis après… il réfléchit un instant; après c'est tout. Enfin si, le dernier jour, avant de reprendre l'avion, on a un déjeuner de langoustes et une visite du cimetière de Santiago.»

Quelques secondes de silence suivirent cette déclaration. «Oui… reprit péniblement Jean-Yves, je crois qu'on a un peu merde sur cette destination.

«D'ailleurs… reprit-il après un temps de réflexion, j'ai l'impression que les choses ne tournent pas très bien dans ce club. Enfin je veux dire, même en dehors de moi. Hier, à la discothèque, je n'ai pas eu l'impression de voir tellement de couples se former, même chez les jeunes.» II se tut à nouveau quelques secondes. « Ecco …» conclut-il avec un geste résigné de la main. «Il avait raison, le sociologue… dit pensivement Valérie.

– Quel sociologue?

– Lagarrigue. Le sociologue des comportements. Il avait raison de dire qu'on est loin de l'époque des Bronzés

Jean-Yves finit son café, secoua la tête avec amertume. «Vraiment… dit-il avec dégoût, vraiment je n'aurais jamais cru que j'en arriverais un jour à éprouver de la nostalgie par rapport à l'époque des Bronzés

Pour accéder à la plage, il nous fallut subir les assauts de quelques vendeurs de produits artisanaux merdiques; mais ça allait, ils n'étaient ni trop nombreux ni trop collants, on pouvait s'en débarrasser avec des sourires et des gestes désolés de la main. Pendant la journée, les Cubains avaient le droit d'accéder à la plage du club. Es n'ont pas grand-chose à proposer ni à vendre, m'expliqua Valérie; mais ils essaient, ils font ce qu'ils peuvent. Apparemment, dans ce pays, personne n'arrivait à vivre de son salaire. Rien ne marchait vraiment: l'essence manquait pour les moteurs, les pièces détachées pour les machines. D'où ce côté utopie agraire, qu'on ressentait en traversant les campagnes: les paysans qui labouraient avec des bœufs, qui se déplaçaient en calèche… Mais il ne s'agissait pas d'une utopie, ni d'une reconstitution écologique: c'était la réalité d'un pays qui n'arrivait plus à se maintenir dans l'âge industriel. Cuba parvenait encore à exporter quelques produits agricoles comme le café, le cacao, la canne à sucre; mais la production industrielle était pratiquement tombée à zéro. On avait du mal à trouver jusqu'aux articles de consommation les plus élémentaires comme le savon, le papier, les stylos-bille. Les seuls magasins bien approvisionnés étaient ceux où les produits étaient importés, et où il fallait payer en dollars. Tous les Cubains, donc, survivaient grâce à une deuxième activité liée au tourisme. Les plus favorisés étaient ceux qui travaillaient directement pour l'industrie touristique; les autres, d'une manière ou d'une autre, tentaient de se procurer des dollars par des services annexes ou des trafics.

Je m'allongeai sur le sable pour réfléchir. Les hommes et les femmes bronzés qui circulaient entre les bancs de touristes nous considéraient uniquement comme des portefeuilles sur pattes, il n'y avait pas d'illusion à se faire; mais il en était de même dans tous les pays du tiers-monde. Ce qui était particulier à Cuba c'était cette difficulté, aveuglante, de la production industrielle. Moi-même, j'étais absolument incompétent dans le domaine de la production industrielle. J'étais parfaitement adapté à l'âge de l'information, c'est-à-dire à rien. Valérie et Jean-Yves, comme moi, ne savaient utiliser que de l'information et des capitaux; ils les utilisaient de manière intelligente et compétitive, alors que je le faisais de manière plus routinière et fonctionnarisée. Mais aucun de nous trois, ni aucune personne que je connaisse, n'aurait été capable, en cas par exemple de blocus par une puissance étrangère, d'assurer un redémarrage de la production industrielle. Nous n'avions aucune notion sur la fonderie des métaux, l'usinage des pièces, le thermoformage des matières plastiques. Sans même parler d'objets plus récents, comme les fibres optiques ou les microprocesseurs. Nous vivions dans un monde composé d'objets dont la fabrication, les conditions de possibilité, le mode d'être nous étaient absolument étrangers. Je jetai un regard autour de moi, affolé par cette prise de conscience: il y avait là une serviette, des lunettes de soleil, de la crème solaire, un livre de poche de Milan Kundera. Du papier, du coton, du verre: des machines sophistiquées, des systèmes de production complexes. Le maillot de bain de Valérie, par exemple, j'étais incapable de comprendre son processus de fabrication: il était composé de 80% de latex, 20% de polyuréthane. Je passai deux doigts dans le soutien-gorge: sous l'assemblage de fibres industrielles, je sentais la chair vivante. J'introduisis mes doigts un peu plus loin, sentis le téton durcir. C'était une chose que je pouvais faire, que je savais faire. Le soleil devenait peu à peu écrasant. Une fois dans l'eau, Valérie enleva son slip de bain. Elle noua ses jambes autour de ma taille et s'allongea sur le dos, faisant la planche. Sa chatte était déjà ouverte. Je la pénétrai souplement, allant et venant en elle au rythme des vagues. Il n'y avait pas d'alternative. J'arrêtai juste avant de jouir. Nous revînmes nous sécher au soleil.

Un couple passa près de nous, composé d'un grand Noir et d'une fille à la peau très blanche, au visage nerveux, aux cheveux très courts, qui parlait en le regardant et en riant trop fort. Elle était visiblement américaine, peut-être journaliste au New York Times, ou quelque chose d'approchant. En fait, en y regardant de plus près, il y avait pas mal de couples mixtes sur cette plage. Plus loin, deux grands blonds un peu empâtés, à l'accent nasillard, riaient et plaisantaient avec deux filles splendides à la peau cuivrée.

«Ils n'ont pas le droit de les ramener à l'hôtel… dit Valérie en suivant mon regard. Il y a des chambres à louer dans le village voisin.

– Je croyais que les Américains ne pouvaient pas venir à Cuba.

– En principe, ils ne peuvent pas; mais ils passent par le Canada ou le Mexique. En fait, ils sont furieux d'avoir perdu Cuba. On peut les comprendre… dit-elle pensivement. S'il y a un pays au monde qui a besoin du tourisme sexuel, c'est bien eux. Mais pour l'instant les firmes américaines sont bloquées, elles n'ont absolument pas le droit d'investir. De toute façon le pays va redevenir capitaliste, ce n'est qu'une question d'années; mais jusque-là le champ est libre pour les Européens. C'est pour ça qu'Aurore n'a pas envie de renoncer, même si le club a des difficultés: c'est le moment de prendre l'avantage sur la concurrence. Cuba est une opportunité unique dans la zone Antilles-Caraïbes.

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