Michel Houellebecq - Plateforme
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Nous prîmes l'avion pour Santiago de Cuba le vendredi 5 septembre, en milieu d'après-midi. Jean-Yves n'avait pas pu s'empêcher d'emmener son ordinateur portable, mais il avait quand même l'air reposé, dans son polo bleu clair, et prêt à prendre des vacances. Peu après le décollage, Valérie posa une main sur ma cuisse; elle se détendit, les yeux clos. «Je ne m'inquiète pas, on va trouver quelque chose…» m'avait-elle dit au moment du départ.
Le transfert dura deux heures et demie à partir de l'aéroport. «Premier point négatif… nota Valérie, il faudrait voir s'il y a un vol qui arrive à Holguin.» Devant nous dans l'autocar, deux petites dames d'une soixantaine d'années, à la permanente d'un gris bleuté, pépiaient sans arrêt en se signalant l'une à l'autre les détails intéressants de l'environnement: des hommes qui coupaient la canne à sucre, un vautour qui planait au-dessus des prairies, deux bœufs qui rentraient à leur étable… Elles avaient l'air décidées à s'intéresser à tout, elles paraissaient sèches et résistantes; j'avais l'impression qu'elles ne seraient pas des clientes faciles. En effet, au moment de l'attribution des chambres, la pépiante A insista avec acharnement pour obtenir une chambre contiguë à celle de la pépiante B. Ce genre de revendication n'était pas prévu, l'employée de la réception n'y comprenait rien, il fallut faire venir le chef de village. Il avait la trentaine, une tête de bélier, l'air buté, des rides soucieuses ornaient son front étroit, en fait il ressemblait énormément à Nagui. «Tranquille d'accord… fit-il lorsqu'on lui eut exposé le problème, tranquille d'accord ma petite dame. Pour ce soir c'est pas possible, mais demain on a des départs, on vous changera de chambre.»
Un bagagiste nous conduisit jusqu'à notre bungalow vue plage, brancha la climatisation et se retira avec un dollar de pourboire. «Et voilà… dit Valérie en s'asseyant sur le lit. Les repas sont servis sous forme de buffet. C'est une formule tout compris, qui inclut les snacks et les cocktails. La discothèque est ouverte à partir de 23 heures. Il y a un supplément pour les massages et l'éclairage des courts de tennis la nuit.» Le but des entreprises de tourisme consiste à rendre les gens heureux, moyennant un certain tarif, pendant une certaine période. La tâche peut s'avérer facile, aussi bien qu'impossible – suivant la nature des gens, les prestations proposées, et d'autres facteurs. Valérie ôta son pantalon et son chemisier. Je m'allongeai sur l'autre lit jumeau. Source de plaisir permanente, disponible, les organes sexuels existent. Le dieu qui a fait notre malheur, qui nous a créés passagers, vains et cruels, a également prévu cette forme de compensation faible. S'il n'y avait pas, de temps à autre, un peu de sexe, en quoi consisterait la vie? Un combat inutile contre les articulations qui s'ankylosent, les caries qui se forment. Tout cela, de surcroît, inintéressant au possible – le collagène dont les fibres durcissent, le creusement des cavités microbiennes dans les gencives. Valérie écarta les cuisses au-dessus de ma bouche. Elle portait un slip tanga très mince, en dentelle mauve. J'écartai le tissu et mouillai mes doigts pour caresser ses lèvres. De son côté, elle défit mon pantalon et prit mon sexe au creux de sa main. Elle commença à me masser les couilles doucement, sans hâte. J'attrapai un oreiller pour avoir la bouche à hauteur de sa chatte. À ce moment, j'aperçus une femme de chambre qui balayait le sable de la terrasse. Les rideaux étaient tirés, la baie vitrée grande ouverte. En croisant mon regard, la fille pouffa de rire. Valérie se redressa, lui fit signe d'approcher. Elle resta sur place, hésitante, appuyée à son balai. Valérie se leva, marcha vers elle et lui tendit les mains. Dès que la fille fut à l'intérieur, elle commença à défaire les boutons de sa blouse: elle ne portait rien en dessous, à part un slip de coton blanc; elle pouvait avoir une vingtaine d'années, son corps était très brun, presque noir, elle avait une petite poitrine ferme et des fesses très cambrées. Valérie tira les rideaux; je me levai à mon tour. La fille s'appelait Margarita. Valérie prit sa main et la posa sur mon sexe. Elle éclata de rire à nouveau, mais commença à me branler. Valérie ôta rapidement son soutien-gorge et sa culotte, s'allongea sur le lit et commença à se caresser. Margarita hésita encore un instant, puis elle retira son slip et s'agenouilla entre les cuisses de Valérie. Elle regarda d'abord sa chatte, la caressant de la main, puis elle approcha la bouche et commença à la lécher. Valérie posa une main sur la tête de Margarita pour la guider, tout en continuant à me branler de l'autre main. Je sentis que j'allais jouir; je m'écartai et partis chercher un préservatif dans la trousse de toilette. J'étais tellement excité que j'eus du mal à le trouver, puis à l'enfiler, ma vue était comme brouillée. Le cul de la petite Noire ondulait à mesure qu'elle se penchait et se relevait sur le pubis de Valérie. Je la pénétrai d'un seul coup, sa chatte était ouverte comme un fruit. Elle gémit faiblement, tendit les fesses vers moi. Je commençai à aller et venir en elle, un peu n'importe comment, la tête me tournait, mon corps était traversé de soubresauts de plaisir. La nuit tombait, on ne voyait plus grand-chose dans la pièce. Comme venant de très loin, d'un autre monde, j'entendais les râles de Valérie qui augmentaient. J'écrasai mes mains sur le cul de Margarita, je la pénétrai de plus en plus fort, je ne cherchais même plus a me retenir. Au moment où Valérie poussa un cri, je jouis à mon tour. Pendant une ou deux secondes j'eus l'impression de me vider de mon poids, de flotter dans l'atmosphère. Puis la sensation de pesanteur revint, je me sentis épuisé d'un seul coup. Je m'abattis sur le lit, entre leurs bras.
Plus tard, je distinguai confusément Margarita qui se rhabillait, Valérie qui fouillait dans son sac pour lui donner quelque chose. Elles s'embrassèrent sur le pas de la porte; dehors, il faisait noir. «Je lui ai donné quarante dollars… dit Valérie en se rallongeant à mes côtés. C'est le prix que paient les Occidentaux. Pour elle, ça représente un mois de salaire.» Elle alluma la lampe de chevet. Des silhouettes passaient, se détachaient en ombres chinoises sur les rideaux; on entendait des bruits de conversation. Je posai une main sur son épaule. «C'était bien… dis-je avec un émerveillement incrédule. C'était vraiment bien.
– Oui, elle était sensuelle, cette fille. Moi aussi, elle m'a bien léché.
– C'est bizarre, les prix du sexe… poursuivis-je avec hésitation. J'ai l'impression que ça ne dépend pas tellement du niveau de vie du pays. Évidemment, suivant le pays, on obtient des choses tout à fait différentes; mais le prix de base, c'est à peu près toujours le même: celui que les Occidentaux sont prêts à payer.
– Est-ce que tu crois que c'est ce qu'on appelle l'économie de l’offre ?
– Je n'en sais rien… Je secouai la tête. Je n'ai jamais rien compris à l'économie; c'est comme un blocage.»
J'avais très faim, mais le restaurant n'ouvrait qu'à huit heures; je bus trois pinacoladas au bar en assistant aux jeux apéro . L'effet de la jouissance ne se dissipait que lentement, j'étais un peu parti, de loin j'avais l'impression que tous les animateurs ressemblaient à Nagui. En fait non, il y en avait de plus jeunes, mais tous avaient quelque chose de bizarre: le crâne rasé, une barbiche ou des nattes. Ils poussaient des hurlements effroyables, et de temps en temps attrapaient une personne dans l'assistance pour la forcer à monter sur scène. Heureusement, j'étais trop loin pour être sérieusement menacé.
Le patron du bar était assez pénible, il ne servait pour ainsi dire à rien: chaque fois que j'avais besoin de quelque chose, il se contentait de me renvoyer d'un geste méprisant à ses serveurs; il ressemblait un peu à un ancien torero, avec des cicatrices et un petit ventre rond, contrôlé. Son slip de bain jaune moulait très précisément son sexe; il était bien monté , et il tenait à le faire savoir. Alors que je regagnais ma table, après avoir obtenu, avec d'extrêmes difficultés, mon quatrième cocktail, je vis l'homme s'approcher d'une table voisine, occupée par un groupe compact de quinquagénaires québécoises. Je les avais déjà remarquées en arrivant, elles étaient trapues et résistantes, tout en dents et en graisse, et parlaient incroyablement fort; on n'avait aucun mal à comprendre qu'elles aient rapidement enterré leurs maris. Je sentais qu'il n'y aurait pas eu intérêt à leur passer devant dans une queue de self-service, ou à s'emparer d'un bol de céréales qu'elles auraient convoité. Lorsque l'ancien bellâtre s'approcha de leur table elles lui jetèrent des regards énamourés, redevenant presque des femmes. Il se pavanait largement devant elles, accentuant encore son obscénité par des gestes de suspension qu'il opérait à intervalles réguliers au travers de son slip, et par lesquels il semblait s'assurer de la matérialité de son service trois pièces . Les quinquagénaires québécoises semblaient ravies de cette compagnie évocatrice; leurs vieux corps usés avaient encore besoin de soleil. Il jouait bien son rôle, parlait à voix basse à l'oreille des vieux êtres, les appelant à la manière cubaine « mi corazon » ou « mi amor» . Rien d'autre n'aurait lieu, c'est certain, il se contentait de susciter d'ultimes tressaillements dans leurs vieilles chattes; mais ce serait peut-être suffisant pour qu'elles aient l'impression d'avoir passé d'excellentes vacances, et pour qu'elles recommandent le club à leurs amies; elles en avaient encore pour au moins vingt ans. Je jetai alors les bases d'un film pornographique social intitulé Les seniors se déchaînent. Il mettait en scène deux gangs qui opéraient dans des clubs de vacances, l'un composé de seniors italiens, l'autre de seniorettes québécoises. Chacun de leur côté, armés de nunchakus et de pics à glace, ils soumettaient aux derniers outrages des adolescents nus et bronzés. Naturellement ils finissaient par se rencontrer, au milieu d'un voilier du Club Med; les membres de l'équipage, rapidement réduits à l'impuissance, étaient l'un après l'autre violés avant d'être jetés pardessus bord par des seniorettes ivres de sang. Le film se terminait par une gigantesque partouze de seniors, alors que le bateau, ayant rompu ses amarres, voguait tout droit en direction du pôle Sud.
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