Michel Houellebecq - Plateforme
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Valérie me rejoignit enfin: elle s'était maquillée, elle portait une robe blanche courte et transparente; j'avais encore envie d'elle. Nous retrouvâmes Jean-Yves autour du buffet. Il avait l'air détendu, presque alangui, et nous livra mollement ses premières impressions. La chambre n'était pas mal, l'animation un peu envahissante; il était juste à côté de la sono, c'était presque intenable. La bouffe pas terrible, ajouta-t-il en fixant avec amertume son morceau de poulet bouilli. Pourtant tout le monde se resservait abondamment, et à plusieurs reprises, au buffet; les seniors en particulier étaient d'une voracité étonnante, on aurait pu croire qu'ils avaient passé leur après-midi à se dépenser en sports nautiques et en beach volley . «Ils mangent, ils mangent… commenta Jean-Yves avec résignation. Qu'est-ce que tu veux qu'ils fassent d'autre?»
Après le dîner il y eut un spectacle, où la participation du public était une nouvelle fois requise. Une femme d'une cinquantaine d'années se lança dans une interprétation karaoké de Bang-bang , de Sheila. C'était assez courageux de sa part; il y eut quelques applaudissements. Dans l'ensemble, le show était quand même surtout assuré par les animateurs. Jean-Yves paraissait prêt à s'endormir; Valérie sirotait tranquillement son cocktail. Je regardai à la table voisine: les gens avaient l'air de s'ennuyer un peu, mais ils applaudissaient poliment à la fin de chaque numéro. Les causes de la désaffection des séjours-club ne me paraissaient pas bien difficiles à comprendre; il me semblait que ça crevait les yeux. La clientèle était en grande partie composée de seniors ou d'adultes d'un certain âge, et l'équipe d'animation s'ingéniait à les entraîner vers un bonheur qu'ils ne pouvaient plus atteindre, plus sous cette forme tout du moins. Même Valérie et Jean-Yves, même moi dans un sens, nous avions tout de même des responsabilités professionnelles dans la vraie vie; nous étions des employés sérieux, respectables, tous plus ou moins harassés de soucis – sans compter les impôts, les ennuis de santé, et d'autres choses. La plupart des gens assis à ces tables étaient dans le même cas: il y avait des cadres, des enseignants, des médecins, des ingénieurs, des comptables; ou des retraités ayant exercé ces mêmes professions. Je ne comprenais pas que les animateurs puissent espérer que nous nous lancions avec enthousiasme dans des soirées contact ou des tiercés de la chanson. Je ne voyais pas comment, à notre âge et dans notre situation, nous aurions pu garder le sens de la fête . Leurs animations étaient conçues, tout au plus, pour les moins de quatorze ans.
Je tentai de faire part de mes réflexions à Valérie, mais l'animateur se remit à parler, il tenait le micro trop près, ça faisait un vacarme épouvantable. Il se livrait maintenant à une improvisation inspirée de Lagaf, ou peut-être de Laurent Baffie; quoi qu'il en soit il marchait avec des palmes, et il était suivi par une fille déguisée en pingouin qui riait à tout ce qu'il disait. Le spectacle se termina par la danse du club et les crazy signs; quelques personnes au premier rang se levèrent et s'agitèrent mollement. Jean-Yves, à mes côtés, étouffa un bâillement. «On va faire un tour à la discothèque?» proposa-t-il.
Il y avait une cinquantaine de personnes, mais les animateurs étaient à peu près les seuls à danser. Le DJ passait une alternance de techno et de salsa. Finalement, quelques couples d'âge moyen s'essayèrent à la salsa. L'animateur avec les palmes passait sur la piste entre les couples en frappant dans ses mains et en hurlant: « Caliente! Caliente! »; j'avais l'impression qu'il les gênait plutôt qu'autre chose. Je m'installai au bar et commandai une pinacolada. Deux cocktails plus tard, Valérie me poussa du coude en désignant Jean-Yves. «Je crois qu'on va pouvoir le laisser…» chuchota-t-elle à mon oreille. Il était en train de parler à une fille très jolie, d'une trentaine d'années, probablement une Italienne. Ils étaient épaule contre épaule, très proches; leurs visages étaient penchés l'un vers l'autre.
La nuit était chaude, moite. Valérie me prit par le bras. Le rythme de la discothèque s'éteignit; on entendait un bourdonnement de talkies-walkies, des gardes patrouillaient à l'intérieur du domaine. Après la piscine, nous obliquâmes en direction de l'océan. La plage était déserte. Les vagues léchaient doucement le sable, à quelques mètres de nous; on n'entendait plus aucun bruit. En arrivant dans le bungalow je me déshabillai, puis je m'allongeai pour attendre Valérie. Elle se brossa les dents, se déshabilla à son tour, vint me rejoindre. Je me blottis contre son corps nu. Je posai une main sur ses seins, l'autre au creux de son ventre. C'était doux
8
Quand je me réveillai j'étais seul dans le lit, et j'avais légèrement mal à la tête. Je me levai en titubant, allumai une cigarette; au bout de quelques bouffées, je me sentis un peu mieux. J'enfilai un pantalon, sortis sur la terrasse, qui était couverte de sable – le vent avait dû souffler pendant la nuit. Le jour était à peine levé; le ciel paraissait nuageux. Je marchai sur quelques mètres en direction de la mer, et j'aperçus Valérie. Elle plongeait droit dans les vagues, nageait quelques brasses, se relevait, plongeait à nouveau.
Je m'arrêtai, tirant sur ma cigarette; le vent était un peu frais, j'hésitais à la rejoindre. Elle se retourna et me vit, cria: «Allez, viens!» en me faisant un grand signe de la main. À ce moment le soleil perça entre deux nuages, l'éclairant de face. La lumière resplendit sur ses seins et ses hanches, faisant scintiller l'écume sur ses cheveux, ses poils pubiens. Je demeurai figé sur place pendant quelques secondes, tout en prenant conscience que c'était une image que je n'oublierais jamais, qu'elle ferait partie de ces images qu'on revoit défiler, paraît-il, durant les quelques secondes qui précèdent la mort.
Le mégot me brûla les doigts; je le jetai dans le sable, me déshabillai et marchai vers la mer. L'eau était fraîche, très salée; c'était un bain de jouvence. Une bande de soleil brillait à la surface des eaux, filait droit vers l'horizon; je pris ma respiration et plongeai dans le soleil.
Plus tard, nous nous blottîmes dans une serviette en regardant le jour qui montait sur l'océan. Les nuages se dissipèrent peu à peu, les surfaces lumineuses prirent de l'amplitude. Parfois, le matin, tout paraît simple. Valérie rejeta la serviette, offrant son corps au soleil. «Je n'ai pas envie de m'habiller… dit-elle. – Un minimum…» hasardai-je. Un oiseau planait à mi-hauteur, scrutant la surface des eaux. «J'aime bien nager, j'aime bien faire l'amour… me dit-elle encore. Mais je n'aime pas danser, je ne sais pas me distraire, et j'ai toujours détesté les soirées. Est-ce que c'est normal?»
J'hésitai assez longtemps avant de lui répondre. «Je ne sais pas… dis-je finalement. Je sais juste que je suis pareil.»
Il n'y avait pas grand monde aux tables du petit déjeuner, mais Jean-Yves était déjà là, attablé devant un café, une cigarette à la main. Il n'était pas rasé, et donnait l'impression d'avoir mal dormi; il nous fit un petit signe de la main. Nous nous installâmes en face de lui.
«Alors, ça s'est bien passé avec l'Italienne? demanda Valérie en attaquant ses œufs brouillés.
– Pas trop, non. Elle a commencé à me raconter qu'elle travaillait dans le marketing, qu'elle avait des problèmes avec son petit ami, que c'était pour ça qu'elle partait seule en vacances. Ça m'a gonflé, je suis allé me coucher.
– Tu devrais essayer les femmes de chambre…»
Il émit un vague sourire, écrasa son mégot dans le cendrier.
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