Michel Houellebecq - Plateforme
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– Qu'est-ce que tu veux mettre à la place?
– Je sais pas, "Mer Rouge" par exemple.
– OK, "Mer Rouge" si tu veux. Il prit note, recommença à parcourir ses feuilles. L'Afrique marche bien… C'est curieux, Cuba a fait un mauvais score. Pourtant normalement c'est à la mode la musique cubaine, l'ambiance latino, etc. Saint-Domingue, par exemple, n'a pas désempli.» Il consulta le descriptif du club cubain. «L'hôtel de Guardalavaca est récent, il est au prix du marché. Ni trop sportif, ni trop familial. "Au rythme effréné de la salsa, vivez la magie des nuits cubaines…" Les résultats ont baissé de 15 %. Je pense qu'on pourrait aller voir sur place: soit là, soit en Egypte.
– On va où tu veux, Jean-Yves… répondit-elle avec lassitude. De toute façon, ça te fera du bien de partir sans ta femme.»
Le mois d'août venait de s'installer à Paris; les journées étaient chaudes et même étouffantes, mais le beau temps ne tenait pas: au bout d'un jour ou deux il y avait un orage, l'atmosphère se rafraîchissait d'un seul coup. Puis le soleil revenait, la colonne du thermomètre et les taux de pollution recommençaient leur ascension. Je n'y portais à vrai dire qu'un intérêt superficiel. J'avais renoncé aux peep-shows depuis ma rencontre avec Valérie; j'avais également renoncé, et depuis bien des années, à l'aventure urbaine. Paris pour moi n'avait jamais été une fête, et je ne voyais aucune raison pour que ça le devienne. Il y a dix ou quinze ans, pourtant, lors de mes débuts au ministère de la Culture, j'étais sorti dans des boîtes ou des bars incontournables; j’en gardais le souvenir d'une angoisse légère mais constante. Je n'avais rien à dire, je me sentais absolument incapable d'engager la conversation avec qui que ce soit; je ne savais pas danser non plus. C'est dans ces circonstances que je commençai à devenir alcoolique. L'alcool ne me déçut jamais, à aucun moment de ma vie, il me fut d'un soutien constant. Après une dizaine de gin-tonics, il m'arrivait même parfois – assez rarement, ça a dû se produire en tout et pour tout quatre ou cinq fois – de retrouver l'énergie nécessaire pour convaincre une femme de partager mon lit. Le résultat était d'ailleurs en général décevant, je ne bandais pas et je m'endormais au bout de quelques minutes. Plus tard, je découvris l'existence du Viagra; l'imprégnation alcoolique nuisait beaucoup à son efficacité, mais en forçant les doses on pouvait quand même arriver à quelque chose. Le jeu, de toute façon, n'en valait pas la chandelle. Avant Valérie, en fait, je n'avais rencontré aucune fille qui arrive à la cheville des prostituées thaïes; ou alors peut-être quand j'étais très jeune, avec des filles de seize ou dix-sept ans, j'avais pu ressentir quelque chose. Mais dans les milieux culturels que je fréquentais, c'était carrément la catastrophe. Ces filles ne s'intéressaient pas du tout au sexe, mais uniquement à la séduction – et encore il s'agissait d'une séduction élitiste, trash, décalée, pas du tout érotique en fait. Au lit, elles étaient tout bonnement incapables de quoi que ce soit. Ou alors il aurait fallu des fantasmes, tout un tas de scénarios fastidieux et kitsch dont la seule évocation suffisait à me dégoûter. Elles aimaient parler de sexe, c'est certain, c'était même leur seul sujet de conversation; mais il n'y avait en elles aucune véritable innocence sensuelle. Les hommes, d'ailleurs, ne valaient guère mieux: c'est une tendance française, de toute façon, de parler de sexe à chaque occasion sans jamais rien faire; mais ça commençait à me peser sérieusement.
Tout peut arriver dans la vie, et surtout rien. Mais cette fois, quand même, dans ma vie, il s'était passé quelque chose: j'avais trouvé une amante, et elle me rendait heureux. Notre mois d'août fut très doux. Espitalier, Leguen et en général tous les chefs d'Aurore étaient partis en vacances. Valérie et Jean-Yves s'étaient mis d'accord pour reporter les décisions importantes après leur séjour à Cuba, début septembre; c'était un répit, une période de calme. Jean-Yves allait un peu mieux. «Il s'est enfin décidé à aller voir des putes, m'apprit Valérie. Ça fait longtemps qu'il aurait dû le faire. Maintenant il boit moins, il est plus calme.
– Pourtant, d'après mon souvenir, les putes c'est pas terrible.
– Oui mais là c'est différent, ce sont des filles qui démarchent par Internet. Assez jeunes, souvent des étudiantes. Elles prennent peu de clients, elles les choisissent, elles ne font pas ça uniquement pour l'argent. Enfin, il m'a dit que c'était pas mal. Si tu veux, un jour, on essaiera. Une fille bisexuelle pour nous deux, je sais que ça fait planer les mecs; et moi aussi, en fait, j'aime bien les filles.»
Nous ne l'avons pas fait cet été-là; mais, déjà, le fait qu'elle me le propose était terriblement excitant. J'avais de la chance. Elle connaissait les différentes choses qui conservent le désir d'un homme, enfin pas intégralement, ce n'est pas possible, mais disons qui le maintiennent à un niveau suffisant pour faire l'amour de temps en temps en attendant que tout se termine. Connaître ces choses, à vrai dire, n'est rien, c'est tellement facile, tellement dérisoire et facile; mais elle aimait les faire, elle y prenait plaisir, elle se réjouissait de voir le désir monter dans mon regard. Souvent, au restaurant, en revenant des toilettes, elle posait sur la table sa culotte qu'elle venait d'enlever. Elle aimait, alors, glisser une main entre mes jambes pour profiter de mon érection. Parfois, elle défaisait ma braguette et me branlait aussitôt, à l'abri de la nappe. Le matin aussi, quand elle me réveillait par une fellation et me tendait une tasse de café avant de me reprendre dans sa bouche, je ressentais des élans vertigineux de reconnaissance et de douceur. Elle savait s'arrêter juste avant que je jouisse, elle aurait pu me maintenir à la limite pendant des heures. Je vivais à l'intérieur d'un jeu, un jeu excitant et tendre, le seul jeu qui reste aux adultes; je traversais un univers de désirs légers et de moments illimités de plaisir.
7
À la fin du mois d'août, l'agent immobilier de Cherbourg me téléphona pour m'annoncer qu'il avait trouvé un acquéreur pour la maison de mon père. Le type souhaitait baisser légèrement le prix, mais il était prêt à payer comptant. J'acceptai immédiatement. Très prochainement, j'allais donc toucher un peu plus d'un million de francs. Je travaillais alors sur le dossier d'une exposition itinérante dans laquelle il s'agissait de lâcher des grenouilles sur des jeux de cartes étalés dans un enclos pavé de mosaïque – sur certains des carreaux étaient gravés les noms de grands hommes de l'histoire tels que Durer, Einstein ou Michel-Ange. Le budget principal était constitué par l'achat des jeux de cartes, il fallait les changer assez souvent; il fallait également, de temps à autre, changer les grenouilles. L'artiste souhaitait, au moins pour l'exposition inaugurale à Paris, disposer de jeux de tarots; il était prêt, pour la province, à se contenter de jeux de cartes ordinaires. Je décidai de partir une semaine à Cuba avec Jean-Yves et Valérie, début septembre. J'avais l'intention de payer mon voyage, mais elle me dit qu'elle s'arrangerait avec le groupe.
«Je ne vous dérangerai pas dans votre travail… promis-je.
– On ne va pas vraiment travailler, tu sais, on se comportera comme des touristes ordinaires. Ce qu'on va faire ce n'est presque rien, mais c'est le plus important: on va essayer de voir ce qui ne passe pas, pourquoi il n'y a pas vraiment d'ambiance dans le club, pourquoi les gens ne reviennent pas enchantés de leurs vacances. Tu ne vas pas nous déranger; tu peux nous être très utile, au contraire.»
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