Michel Houellebecq - Plateforme
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Nous partîmes tout de suite après. Dans le taxi Valérie resta prostrée, immobile. Elle se tut encore dans l'ascenseur, jusqu'à l'appartement. Ce n'est qu'une fois la porte refermée qu'elle se retourna vers moi: «Michel… tu ne me trouves pas trop conventionnelle?
– Non. Moi aussi, j'ai eu horreur de ça.
– Je comprends l'existence des bourreaux: ça me dégoûte, mais je sais que ça existe, les gens qui prennent du plaisir à torturer les autres; ce qui me dépasse, c'est l'existence des victimes. Je n'arrive pas à comprendre qu'un être humain puisse en venir à préférer la souffrance au plaisir. Je ne sais pas, il faudrait les rééduquer, les aimer, leur apprendre le plaisir.»
Je haussai les épaules, comme pour indiquer que le sujet dépassait mes compétences – ce qui se produisait, maintenant, dans à peu près toutes les circonstances de ma vie. Les choses que les gens font, celles qu'ils acceptent de subir… il n'y avait rien à tirer de tout cela, aucune conclusion générale, aucun sens. Je me déshabillai en silence. Valérie s'assit dans le lit à mes côtés. Je la sentais encore tendue, préoccupée par le sujet.
«Ce qui me fait peur là-dedans, reprit-elle, c'est qu'il n'y a plus aucun contact physique. Tout le monde porte des gants, utilise des ustensiles. Jamais les peaux ne se touchent, jamais il n'y a un baiser, un frôlement ni une caresse. Pour moi, c'est exactement le contraire de la sexualité.»
Elle avait raison, mais je suppose que les adeptes du SM auraient vu dans leurs pratiques l'apothéose de la sexualité, sa forme ultime. Chacun y restait enfermé dans sa peau, pleinement livré à ses sensations d'être unique; c'était une manière de voir les choses. Ce qui était certain, en tout cas, c'est que ce genre d'endroits connaissait une vogue croissante. J'imaginais très bien des filles comme Marjorie et Géraldine les fréquenter, par exemple, alors que j'avais du mal à leur imaginer la capacité d'abandon nécessaire à une pénétration, voire à n'importe quel rapport sexuel.
«C'est plus simple qu'on ne pourrait le croire… dis-je finalement. Il y a la sexualité des gens qui s'aiment, et la sexualité des gens qui ne s'aiment pas. Quand il n'y a plus de possibilité d'identification à l'autre, la seule modalité qui demeure c'est la souffrance – et la cruauté.»
Valérie se blottit contre moi. «On vit dans un monde bizarre… » dit-elle. Dans un sens elle était restée naïve, protégée de la réalité humaine par ses horaires de travail démentiels qui lui laissaient à peine le temps de faire ses courses, de se reposer, de repartir. Elle ajouta. «Je n'aime pas le monde dans lequel on vit».
6
Les trois grandes attentes des consommateurs
qui se sont d égagées de notre enquête
sont: le d ésir de sécurité, le désir d'affectivité
et le d ésir d'esthétique.
Bernard Guilbaud
Le 30 juin, les résultats de réservation en provenance du réseau des agences de voyages tombèrent. Ils étaient excellents. Le produit «Eldorador Découverte» était un succès, il obtenait d'emblée des résultats supérieurs aux Eldorador «formule normale» – qui, de leur côté, continuaient à baisser. Valérie se décida à prendre une semaine de vacances; nous partîmes chez ses parents à Saint-Quay-Portrieux. Je me sentais un peu vieux dans le rôle du fiancé qu'on présente à la famille; j'avais tout de même treize ans de plus qu'elle, et c'était la première fois que je me trouvais dans cette situation. Le train s'arrêta à Saint-Brieuc, son père nous attendait à la gare. Il embrassa chaleureusement sa fille, la serra longtemps contre lui, on voyait qu'elle lui avait manqué.
«Tu as un peu maigri…» lui dit-il. Puis il se retourna vers moi, me tendit la main sans trop me regarder. Lui aussi était intimidé, je crois: il savait que je travaillais au ministère de la Culture, alors qu'il n'était qu'un paysan. Sa mère fut beaucoup plus loquace, elle me questionna longuement sur ma vie, mon travail, mes loisirs. Enfin ce n'était pas trop difficile, Valérie était à mes côtés; de temps en temps elle répondait à ma place, nous échangions des regards. Je n'arrivais pas à m'imaginer comment je me comporterais dans cette situation si j'avais des enfants, un jour; je n'arrivais pas à imaginer grand-chose, concernant l'avenir.
Le repas du soir fut un vrai repas de fête, avec du homard, une selle d'agneau, des fromages, une tarte aux fraises et du café. Pour ce qui me concerne j'étais tenté d'y voir l'indice d'une acceptation, bien que je sache naturellement que le menu avait été préparé à l'avance. Valérie fit l'essentiel des frais de la conversation, parlant surtout de son nouveau travail – dont je savais à peu près tout. Je laissais flotter mon regard sur le tissu des rideaux, les bibelots, les photos de famille dans leurs cadres. J'étais dans une famille, c'était émouvant et un peu angoissant.
Valérie insista pour dormir dans la chambre qui était la sienne quand elle était adolescente. «Vous feriez mieux de prendre la chambre d'amis, protesta sa mère, vous allez être trop serrés.» C'est vrai que le lit était un peu étroit, mais je fus très ému, en écartant la culotte de Valérie, puis en caressant sa chatte, de penser qu'elle y dormait déjà quand elle avait treize ou quatorze ans. Les années perdues, me dis-je. Je m'agenouillai au pied du lit, retirai complètement sa culotte, la tournai vers moi. Elle referma son vagin sur le bout de mon sexe. Je jouai à la pénétrer et à me retirer sur quelques centimètres, par petits coups rapides, tout en serrant ses seins entre mes mains. Elle jouit avec un cri étouffé, puis éclata de rire. «Mes parents… souffla-t-elle, ils dorment pas encore.» Je la pénétrai à nouveau, plus fort, pour jouir moi-même cette fois. Elle me regardait faire, les yeux brillants, et posa une main sur ma bouche juste au moment où je venais en elle avec un grondement rauque.
Plus tard, je regardai avec curiosité l'ameublement de la pièce. Juste au-dessus des Bibliothèque Rose, sur une étagère, il y avait plusieurs petits cahiers soigneusement reliés. «Oh ça, dit-elle, je le faisais quand j'avais dix-douze ans. Tu peux regarder. C'est des histoires du Club des Cinq.
– Comment ça?
– Des histoires inédites du Club des Cinq, que j'écrivais moi-même, mais en reprenant les personnages.» Je sortis les petits cahiers: il y avait Le Club des Cinq dans l'espace, Le Club des Cinq au Canada. Je me représentai soudain une petite fille imaginative, plutôt solitaire, que je ne connaîtrais jamais.
Les jours qui suivirent, nous ne fîmes pas grand-chose d'autre que d'aller à la plage. Il faisait beau, mais l'eau était trop froide pour se baigner longtemps. Valérie restait allongée au soleil des heures entières; elle récupérait peu à peu; les trois derniers mois avaient été les plus durs de sa vie professionnelle. Un soir, trois jours après notre arrivée, je lui en parlai. C'était à l’ Oceanic Bar, nous venions de commander des cocktails.
«Tu vas avoir moins de travail, je pense, maintenant la formule est lancée.
– Dans un premier temps, oui.» Elle eut un sourire désabusé. «Mais, très vite, il va falloir trouver autre chose.
– Pourquoi? Pourquoi ne pas s'arrêter?
– Parce que c'est le jeu. Si Jean-Yves était là, il te dirait que c'est le principe du capitalisme: si tu n'avances pas, tu es mort. À moins d'avoir acquis un avantage concurrentiel décisif, auquel cas tu peux te reposer quelques années; mais nous n'en sommes pas là. Le principe des "Eldorador Découverte" est bon, c'est une idée ingénieuse, astucieuse si tu veux, mais ce n'est pas réellement novateur, c'est juste le mélange bien dosé de deux concepts antérieurs. Les concurrents vont constater que ça marche, et très vite ils vont arriver sur le même créneau. Ce n'est pas très compliqué à faire; ce qui était un peu difficile, c'était de le mettre sur pied en si peu de temps. Mais je suis sûr que, par exemple, Nouvelles Frontières est capable de proposer une offre concurrentielle dès l'été prochain. Si on veut conserver notre avantage, il va falloir innover à nouveau.
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