Michel Houellebecq - La possibilité d'une île
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Une semaine après mon arrivée, alors que j'ouvrais, comme à mon habitude, le portail du château, je découvris aux côtés de la valise une jeune sauvage hirsute à la peau très blanche, aux cheveux noirs. Elle était nue à l'exception d'une jupette de cuir, sa peau était grossièrement ornée de traits de peinture bleue et jaune. En me voyant approcher elle se retourna, puis retroussa sa jupe et cambra les reins pour présenter son cul. Lorsque Fox s'approcha pour la flairer elle se mit à trembler de tous ses membres, mais ne changea pas déposition. Comme je ne bougeais toujours pas, elle finit par tourner la tête dans ma direction; je lui fis signe de me suivre à l'intérieur du château.
J'étais assez ennuyé: si j'acceptais ce nouveau type d'offrande, elle serait probablement renouvelée les jours suivants; d'un autre côté, renvoyer la femelle aurait été l'exposer aux représailles des autres membres de la tribu. Elle était visiblement terrorisée, guettait mes réactions avec une lueur de panique dans le regard. Je connaissais les procédures de la sexualité humaine, même s'il s'agissait d'un savoir purement théorique. Je lui indiquai le matelas; elle se mit à quatre pattes et attendit. Je lui fis signe de se retourner; elle obéit, écartant largement les cuisses, et commença à passer une main sur son trou, qui était étonnamment velu. Les mécanismes du désir étaient restés à peu près les mêmes chez les néo-humains, bien qu'ils se fussent considérablement affaiblis, et je savais que certains avaient coutume de se prodiguer des excitations manuelles. J'avais pour ma part essayé une fois, plusieurs années auparavant, sans réellement parvenir à évoquer d'image mentale, essayant de concentrer mon esprit sur les sensations tactiles – qui étaient restées modérées, ce qui m'avait dissuadé de renouveler l'expérience. J'ôtai cependant mon pantalon, dans le but de manipuler mon organe afin de lui donner la rigidité voulue. La jeune sauvage émit un grognement de satisfaction, frotta son trou avec une énergie redoublée. En m'approchant, je fus saisi par l'odeur pestilentielle qui émanait de son entrecuisse. Depuis mon départ j'avais perdu mes habitudes d'hygiène néo-humaines, mon odeur corporelle était légèrement plus prononcée, mais cela n'avait rien à voir avec la puanteur qui émanait du sexe de la sauvage, mélange de relents de merde et de poisson pourri. Je reculai involontairement; elle se redressa aussitôt, toute son inquiétude réveillée, et rampa vers moi; arrivée à la hauteur de mon organe, elle approcha sa bouche. La puanteur était moins insoutenable mais quand même très forte, ses dents étaient petites, avariées, noires. Je la repoussai doucement, me rhabillai, la raccompagnai jusqu'à la porte du château en lui indiquant par signes de ne pas revenir. Le lendemain, je négligeai de prendre la valise qui avait été déposée pour moi; il me paraissait tout compte fait préférable d'éviter de développer une trop grande familiarité avec les sauvages. Je pouvais chasser pour subvenir aux besoins de Fox, le gibier était abondant et peu aguerri; les sauvages, peu nombreux, n'utilisaient pas d'autres armes que l'arc et la flèche, mes deux carabines à répétition constitueraient un atout décisif. Dès le lendemain je fis une première sortie et, à la grande joie de Fox j'abattis deux biches qui paissaient dans les douves. À l'aide d'une courte hache je découpai deux cuissots, laissant le reste du cadavre pourrir surplace. Ces bêtes n'étaient que des machines imparfaites, approximatives, d'une durée de vie faible; elles n'avaient ni la robustesse, ni l'élégance et la perfection de fonctionnement d'un Rolleiflex double objectif, songeai-je en observant leurs yeux globuleux, que la vie avait désertés. Il pleuvait encore mais plus doucement, les chemins redevenaient praticables; lorsque le gel aurait commencé, il serait temps de repartir en direction de l'Ouest.
Dans les jours qui suivirent, je m'aventurai plus loin dans la forêt qui entourait le lac; sous le couvert des arbres élevés poussait une herbe rase, illuminée ça et là de plaques de soleil. De temps en temps j'entendais un bruissement dans un fourré plus dense, ou j'étais alerté par un grondement de Fox. Je savais que les sauvages étaient l à, que je traversais leur territoire, mais qu'ils n'oseraient pas se montrer; les détonations devaient les terroriser. À juste titre, d'ailleurs: je maîtrisais bien, maintenant, le fonctionnement de mes carabines, je parvenais à recharger très rapidement, et j'aurais pu en faire un carnage. Les doutes qui avaient pu occasionnellement, au cours de ma vie abstraite et solitaire, m'assaillir, avaient à présent disparu: je savais que j'avais affaire à des êtres néfastes, malheureux et cruels; ce n'est pas au milieu d'eux que je trouverais l'amour, ou sa possibilité, ni aucun des idéaux qui avaient pu alimenter les rêveries de nos prédécesseurs humains; ils n'étaient que le résidu caricatural des pires tendances de l'humanité ordinaire, celle que connaissait déjà Daniel1, celle dont il avait souhaité, planifié et dans une large mesure accompli la perte. J'en eus une nouvelle confirmation au cours d'une sorte de fête organisée quelques jours plus tard par les sauvages. C'était une nuit de pleine lune et je fus réveillé par les hurlements de Fox; le rythme des tambourins était d'une violence obsédante. Je montai au sommet de la tour centrale, ma paire de jumelles à la main. L'ensemble de la tribu était réuni dans la clairière, ils avaient allumé un grand feu et paraissaient surexcités. Le chef présidait la réunion dans ce qui ressemblait à un siège de voiture défoncé; il portait un tee-shirt «Ibiza Beach» et une paire de bottines montantes; ses jambes et ses organes sexuels étaient à découvert. Sur un signe de sa part la musique se ralentit et les membres de la tribu formèrent un cercle, délimitant une sorte d'arène au centre de laquelle les deux assistants du chef amenèrent, en les poussant et les tirant sans ménagements, deux sauvages âgés – les plus âgés de la tribu, ils pouvaient avoir atteint la soixantaine. Ils étaient entièrement nus, et armés de poignards à la lame large et courte – identiques à ceux que j'avais trouvés dans une réserve du château. Le combat se déroula d'abord dans le plus grand silence; mais dès l'apparition du premier sang les sauvages se mirent à pousser des cris, des sifflements, à encourager les adversaires. Je compris tout de suite qu'il s'agirait d'un combat à mort, destiné à éliminer l'individu le moins apte à la survie; les combattants frappaient sans ménagements, essayant d'atteindre le visage ou les endroits sensibles. Après les trois premières minutes il y eut une pause, ils s'accroupirent aux extrémités de l'arène, s'épongeant et buvant de larges rasades d'eau. Le plus corpulent semblait en difficulté, il avait perdu beaucoup de sang. Sur un signal du chef, le combat reprit. Le gros se releva en titubant; sans perdre une seconde, son adversaire bondit sur lui et lui enfonça son poignard dans l'œil. Il tomba à terre, le visage aspergé de sang, et la curée commença. Le poignard levé, les mâles et les femelles de la tribu se précipitèrent en hurlant sur le blessé qui essayait de ramper hors d'atteinte; en même temps, les tambourins recommencèrent à battre. Au début, les sauvages découpaient des morceaux de chair qu'ils faisaient rôtir dans les braises, mais la frénésie augmentant ils se mirent à dévorer directement le corps de la victime, à laper son sang dont l'odeur semblait les enivrer. Quelques minutes plus tard le gros sauvage était réduit à l'état de résidus sanguinolents, dispersés sur quelques mètres dans la prairie. La tête gisait de côté, intacte hormis son œil crevé. Un des assistants la ramassa et la tendit au chef qui se leva et la brandit sous les étoiles, cependant que la musique se taisait de nouveau et que les membres de la tribu entonnaient une mélopée inarticulée en frappant lentement dans leurs mains. Je supposai qu'il s'agissait d'un rite d'union, un moyen de resserrer les liens du groupe – en même temps que de se débarrasser des sujets affaiblis ou malades; tout cela me paraissait assez conforme à ce que je pouvais connaître de l'humanité.
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