Michel Houellebecq - La possibilité d'une île
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Je passai une nuit paisible, et m'éveillai peu avant l'aube. Fox sur mes talons, je fis le tour du chemin de ronde en regardant le soleil qui se levait sur les eaux du lac; les sauvages, ayant abandonné le village, s'étaient probablement repliés sur ses rives. J'entrepris ensuite une exploration complète du château, où je découvris de nombreux objets de fabrication humaine, certains en bon état de conservation. Tous ceux qui comportaient des composants électroniques et des piles au lithium destinées à conserver les données pendant les coupures d'alimentation avaient été irrémédiablement détériorés par le passage des siècles; je laissai ainsi de côté les téléphones portables, les ordinateurs, les agendas électroniques. Les appareils, par contre, qui ne comportaient que des pièces mécaniques et optiques, avaient pour la plupart très bien résisté. Je jouai quelque temps avec un appareil photo, un Rolleiflex double objectif à la carrosserie de métal d'un noir mat: la manivelle permettant l'entraînement de la pellicule tournait sans heurt; les lamelles de l'obturateur s'ouvraient et se refermaient avec un petit bruit soyeux, à une vitesse qui variait suivant le chiffre sélectionné sur la molette de contrôle. S'il avait encore existé des pellicules photographiques, des laboratoires de développement, j'étais sûr que j'aurais pu réaliser d'excellents clichés. Alors que le soleil commençait à chauffer, à illuminer de reflets dorés la surface du lac, je méditai quelque temps sur la grâce, et sur l'oubli; sur ce que l'humanité avait eu de meilleur: son ingéniosité technologique. Rien ne subsistait aujourd'hui de ces productions littéraires et artistiques dont l'humanité avait été si fière; les thèmes qui leur avaient donné naissance avaient perdu toute pertinence, leur pouvoir d'émotion s'était évaporé. Rien ne subsistait non plus de ces systèmes philosophiques ou théologiques pour lesquels les hommes s'étaient battus, étaient morts parfois, avaient tué plus souvent encore; tout cela n'éveillait plus chez un néo-humain le moindre écho, nous n'y voyions plus que les divagations arbitraires d'esprits limités, confus, incapables de produire le moindre concept précis ou simplement utilisable. Les productions technologiques de l'homme, par contre, pouvaient encore inspirer le respect: c'est dans ce domaine que l'homme avait donné le meilleur de lui-même, qu'il avait exprimé sa nature profonde, il y avait atteint d'emblée à une excellence opérationnelle à laquelle les néo-humains n'avaient rien pu ajouter de significatif.
Mes propres besoins technologiques, cela dit, étaient très limités; je me contentai d'une paire de jumelles à fort grossissement et d'un couteau à large lame que je glissai à ma ceinture. Il était possible, après tout, que je sois amené à rencontrer des animaux dangereux dans la suite de mon voyage, si tant est que je le poursuive. Dans l'après-midi, des nuages s'accumulèrent au-dessus de la plaine, et la pluie commença à tomber un peu plus tard par longs rideaux lents et lourds, les gouttes s'écrasaient dans la cour du château avec un bruit mat. Je sortis peu avant le coucher du soleil: les chemins étaient détrempés, impraticables; je compris alors que l'été faisait place à l'automne, et je sus aussi que j'allais rester là quelques semaines, quelques mois peut-être; j'attendrais le début de l'hiver, que les journées redeviennent froides et sèches. Je pourrais chasser, tuer des cerfs ou des biches que je ferais rôtir dans la cheminée, mener cette vie simple que je connaissais par différents récits de vie humains. Fox en serait, je le savais, heureux, la mémoire en était inscrite dans ses gènes; pour ma part j'avais besoin de capsules de sels minéraux, mais il me restait encore six mois de réserve. Ensuite il me faudrait trouver de l'eau de mer, si la mer existait encore, si je pouvais l'atteindre; ou bien je devrais mourir. Mon attachement à la vie n'était pas très élevé par rapport aux critères humains, tout dans l'enseignement de la Sœur suprême était orienté vers l'idée de détachement; retrouvant le monde originel, j'avais la sensation d'être une présence incongrue, facultative, au milieu d'un univers où tout était orienté vers la survie, et la perpétuation de l'espèce.
Tard dans la nuit je me réveillai et distinguai un feu sur les rives du lac. Braquant mes jumelles dans cette direction, j'éprouvai un choc en découvrant les sauvages: jamais je n'en avais vu d'aussi près, et ils étaient différents de ceux qui peuplaient la région d'Almeria, leurs corps étaient plus robustes et leur peau plus claire; le spécimen contrefait que j'avais aperçu à mon arrivée dans le village était probablement une exception. Ils étaient une trentaine, réunis autour du feu, vêtus de haillons de cuir – probablement de fabrication humaine. Je ne pus soutenir leur vue très longtemps et partis me rallonger dans l'obscurité en tremblant légèrement; Fox se blottit contre moi, me poussant l'épaule du museau, jusqu'à ce que je m'apaise.
Le lendemain matin, à la porte du château, je découvris une valise de plastique rigide, elle aussi de fabrication humaine; incapables de mener à bien par eux-mêmes la production d'un objet quelconque, n'ayant développé aucune technologie, les sauvages vivaient sur les débris de l'industrie humaine et se contentaient d'utiliser les objets qu'ils trouvaient ça et là dans les ruines des anciennes habitations, ceux du moins dont ils comprenaient la fonction. J'ouvris la valise: elle contenait des tubercules, dont je ne parvins pas à déterminer la nature, et un quartier de viande rôtie. Cela confirmait la totale ignorance que les sauvages avaient des néohumains: ils n'étaient apparemment même pas conscients que mon métabolisme différait du leur, et que ces aliments étaient inutilisables pour moi; Fox par contre dévora le quartier de viande avec appétit. Cela confirmait également qu'ils éprouvaient à mon égard une grande crainte, et souhaitaient se concilier ma bienveillance, ou du moins ma neutralité. Le soir venu, je déposai la valise vide à l'entrée afin de montrer que j'acceptais l'offrande.
La même scène se reproduisit le lendemain, puis les jours suivants. Dans la journée, j'observais à la jumelle le comportement des sauvages; je m'étais à peu près habitué à leur aspect, à leurs traits burinés, grossiers, à leurs organes sexuels apparents. Lorsqu'ils ne chassaient pas ils semblaient la plupart du temps dormir, ou s'accoupler – ceux du moins à qui la possibilité en était offerte. La tribu était organisée selon un système hiérarchique strict, qui m'apparut dès mes premières journées d'observation. Le chef était un mâle d'une quarantaine d'années, au poil grisonnant; il était assisté par deux jeunes mâles au poitrail bien découplé, de très loin les individus les plus grands et les plus robustes du groupe; la copulation avec les femelles leur était réservée: lorsque celles-ci rencontraient un des trois mâles dominants, elles se mettaient à quatre pattes et présentaient leur vulve; elles repoussaient par contre avec violence les avances des autres mâles. Le chef avait dans tous les cas la préséance sur ses deux subordonnés, mais il ne semblait pas y avoir de hiérarchie claire entre ceux-ci: en l'absence du chefils bénéficiaient tour à tour, et parfois simultanément, des faveurs des différentes femelles. La tribu ne comportait aucun sujet âgé, et cinquante ans semblait être le maximum qu'ils pussent atteindre. En somme, c'était un mode d'organisation qui évoquait d'assez près les sociétés humaines, en particulier celles des denières périodes, postérieures à la disparition des grands systèmes fédérateurs. J'étais certain que Daniel1 n'aurait pas été dépaysé dans cet univers, et qu'il y aurait facilement trouvé ses repères.
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