Michel Houellebecq - La possibilité d'une île

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Au XXIe siècle, une secte promettant l'immortalité à ses membres a supplanté les religions traditionnelles. Chacun des adeptes, devenu vieux, se suicide en laissant un échantillon d'ADN et un récit de vie. Cloné indéfiniment tous les 50 ans, il mène plusieurs siècles d'une vie esseulée où les sentiments n'ont pas cours.

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Je repérai immédiatement l'individu, tassé à l'extrémité du comptoir devant une soucoupe de cacahuètes, et qui laissait tiédir sa bière en jetant de temps en temps un regard désespéré sur l'écran de télévision géant où des filles en mini-short faisaient onduler leur bassin au son d'un groove plutôt lent; on avait visiblement affaire à une soirée mousse, les fesses des filles apparaissaient de plus en plus nettement moulées par tes mini-shorts et le désespoir de l'homme augmentait. Il était petit, ventru, chauve, sans doute plus ou moins Quinquagénaire, en costume-cravate, et je me sentis submergé par une vague de compassion attristée; ce n'était certainement pas sa Chevrolet Corvette qui allait lui permettre de lever des gonzesses, elle le ferait passer tout au plus pour un gros ringard, et j'en venais à admirer le courage quotidien qui lui permettait, malgré tout, de rouler en Chevrolet Corvette. Comment une fille suffisamment jeune et sexy aurait-elle pu faire autre chose que pouffer, en voyant ce petit bonhomme sortir de sa Chevrolet Corvette? Il fallait en finir, malgré tout, et je l'entrepris avec toute la souriante mansuétude dont je me sentais capable. Comme je le craignais il se montra d'abord belliqueux, essaya de prendre à témoin la serveuse – qui ne leva même pas les yeux de l'évier où elle lavait ses verres. Puis il me jeta un deuxième regard, et ce qu'il vit dut l'apaiser – je me sentais moi-même si vieux, si las, si malheureux et si médiocre: pour d'obscures raisons, dut-il conclure, le propriétaire de la Mercedes SL était lui aussi un looser, presque un compagnon d'infortune, et il tenta à ce moment d'établir une complicité masculine, m'offrit une bière, puis une seconde, et proposa de finir la soirée au «New Orléans». Pour m'en débarrasser, je prétendis que j'avais encore une longue route à faire – c'est un argument que les hommes, en général, respectent. J'étais en réalité à moins de cinquante kilomètres de chez moi, mais je venais de me rendre compte que je pouvais aussi bien continuer mon road movie à domicile.

Une autoroute passait, en effet, à quelques kilomètres de ma résidence, et il y avait un établissement du même ordre. En sortant du Diamond Nights, je pris l'habitude d'aller sur la plage de Rodalquilar. Mon coupé Mercedes 600 SL roulait sur le sable; j'actionnais la commande d'ouverture du toit: en vingt-deux secondes, il se transformait en cabriolet. C'était une plage splendide, presque toujours déserte, d'une platitude géométrique, au sable immaculé, environnée de falaises aux parois verticales d'un noir éclatant; un homme doté d'un réel tempérament artistique aurait sans doute pu mettre à profit cette solitude, cette beauté. Pour ma part, je me sentais face à l'infini comme une puce sur une toile cirée. Toute cette beauté, ce sublime géologique, je n'en avais en fin de compte rien à foutre, je les trouvais même vaguement menaçants. «Le monde n'est pas un panorama», note sèchement Schopenhauer. J'avais probablement accordé trop d'importance à la sexualité, c'était indiscutable; mais le seul endroit au monde où je m'étais senti bien c'était blotti dans les bras d'une femme, blotti au fond de son vagin; et, à mon âge, je ne voyais aucune raison que ça change. L'existence de la chatte était déjà en soi une bénédiction, me disais-je, le simple fait que je puisse y être, et m'y sentir bien, constituait déjà une raison suffisante pour prolonger ce pénible périple. D'autres n'avaient pas eu cette chance. «La vérité, c'est que rien ne pouvait me convenir sur cette terre» note Kleist dans son journal immédiatement avant de se suicider sur les bords du Wannsee. Je pensais souvent à Kleist, ces temps-ci; quelques-uns de ses vers avaient été gravés sur sa tombe:

Nun
O Unsterblichkeit
Bist du ganz mein.

J'y étais allé en février, j'avais fait le pèlerinage. Il y avait vingt centimètres de neige, des branches se tordaient sous le ciel gris, nues et noires, l'atmosphère était comme remplie de reptations. Chaque jour, un bouquet de fleurs fraîches était déposé sur sa tombe; je n'ai jamais rencontré la personne qui accomplissait cette démarche. Goethe avait croisé Schopenhauer, il avait croisé Kleist, sans vraiment les comprendre: des Prussiens pessimistes, voilà ce qu'il en avait pensé, dans les deux cas. Les poèmes italiens de Goethe m'ont toujours fait gerber. Fallait-il être né sous un ciel uniformément gris, pour comprendre? Je ne le pensais pas; le ciel était d'un bleu éclatant, et nulle végétation ne rampait sur les falaises de Carboneras; cela n'y changeait pas grand-chose. Non, décidément, je ne m'exagérais pas l'importance de la femme. Et puis, l'accouplement… l'évidence géométrique.

J'avais raconté à Harry qu'Isabelle était «en voyage»; ça faisait déjà six mois, mais il n'avait pas l'air de s'en étonner, et semblait même avoir oublié son existence; au fond, je crois qu'il s'intéressait assez peu aux êtres humains. J'assistai à un nouveau débat avec Robert le Belge, à peu près dans les mêmes conditions que le premier; puis à un troisième, mais cette fois les Belges étaient flanqués de leur fils Patrick, qui était venu passer une semaine de vacances, et de sa compagne Fadiah, une négresse super bien roulée. Patrick pouvait avoir quarante-cinq ans et travaillait dans une banque au Luxembourg. Il me fit tout de suite bonne impression, en tout cas il avait l'air moins bête que ses parents -j'appris par la suite qu'il avait des responsabilités importantes, que beaucoup d'argent transitait par lui. Quant à Fadiah, elle ne pouvait pas avoir plus de vingt-cinq ans, et il était difficile de dépasser à son propos le plan du strict jugement erotique; ça n'avait d'ailleurs pas l'air de la préoccuper outre mesure. Un bandeau blanc recouvrait partiellement ses seins, elle portait une mini-jupe moulante, et c'était à peu près tout. J'avais toujours été plutôt favorable à ce genre de choses; cela dit, je ne bandais pas.

Le couple était élohimite, c'est-à-dire qu'ils appartenaient à une secte qui vénérait les Élohim, créatures extraterrestres responsables de la création de l'humanité, et qu'ils attendaient leur retour. Je n'avais jamais entendu parler de ces conneries, aussi écoutai-je, au cours du dîner, avec un peu d'attention. En somme, selon eux, tout reposait sur une erreur de transcription dans la Genèse: le Créateur, Elohim, ne devait pas être pris au singulier, mais au pluriel. Nos créateurs n'avaient rien de divin, ni de surnaturel; ils étaient simplement des êtres matériels, plus avancés que nous dans leur évolution, qui avaient su maîtriser les voyages spatiaux et la création de la vie; ils avaient également vaincu le vieillissement et la mort, et ne demandaient qu'à partager leurs secrets avec les plus méritants d'entre nous. Ah ah, me dis-je; la voilà, la carotte.

Pour que les Élohim reviennent, et nous révèlent comment échapper à la mort, nous (c'est-à-dire l'humanité) devions auparavant leur construire une ambassade. Pas un palais de cristal aux murs d'hyacinthe et de béryl, non non, quelque chose de simple, moderne et sympa – avec le confort tout de même, le prophète croyait savoir qu'ils appréciaient les jacuzzis (car il y avait un prophète, qui venait de Clermont-Ferrand). Pour la construction de l'ambassade il avait d'abord songé, assez classiquement, à Jérusalem; mais il y avait des problèmes, des querelles de voisinage, enfin ça tombait mal en ce moment. Une conversation à bâtons rompus avec un rabbin de la Commission des Messies (un organisme israélien spécialisé qui suivait les cas de ce genre) l'avait lancé sur une nouvelle piste. Les Juifs, de toute évidence, étaient mal situés. Lors de l'établissement d'Israël on avait bien sûr songé à la Palestine, mais aussi à d'autres endroits comme le Texas ou l'Ouganda – un peu dangereux, mais moins; en résumé, conclut avec bonhomie le rabbin, il ne fallait pas se focaliser à l'excès sur les aspects géographiques. Dieu est partout, s'exclama-t-il, sa présence emplit l'Univers (je veux dire, s'excusa-t-il, pour vous les Élohim).

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