Michel Houellebecq - La possibilité d'une île
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Évidemment Fox était fou de joie, sauta en l'air, me lécha le visage pendant un bon quart d'heure; je sentais bien que ça n'allait pas suffire. Elle refusa de se déshabiller en ma présence, reparut vêtue d'un survêtement molletonné qu'elle portait pour dormir. Dans le taxi qui nous ramenait de l'aéroport, nous n'avions pas échangé une parole. Des bouteilles de Cointreau vides jonchaient le sol de la chambre; le ménage, ceci dit, était fait.
J'avais suffisamment glosé, au cours de ma carrière, sur l'opposition entre l'érotisme et la tendresse, j'avais interprété tous les personnages: la fille qui va dans les gang-bangs et qui par ailleurs poursuit une relation très chaste, épurée, sororale, avec l'amour authentique de sa vie; le benêt à demi impuissant qui l'accepte; le partouzard qui en profite. La consommation, l'oubli, la misère. J'avais déchiré de rire des salles entières, avec ce genre de thèmes; ça m'avait fait gagner, aussi, des sommes considérables. Il n'empêche que cette fois j'étais directement concerné, et que cette opposition entre l'érotisme et la tendresse m'apparaissait, avec une parfaite clarté, comme l'une des pires saloperies de notre époque, comme l'une de celles qui signent, sans rémission, l'arrêt de mort d'une civilisation. «Fini de rire, mon petit con…» me répétais-je avec une gaieté inquiétante (parce qu'en même temps la phrase tournait dans ma tête, je ne pouvais plus l'arrêter, et dix-huit comprimés d'Atarax n'y changèrent rien, il fallut au bout du compte que je me termine au Pastis-Tranxène). «Mais celui qui aime quelqu'un pour sa beauté, l'aime-t-il? Non: car la vérole, qui tuera la beauté sans tuer la personne, fera qu'il ne l'aimera plus.» Pascal ne connaissait pas le Cointreau. Il est vrai aussi que, vivant à une époque où les corps étaient moins exhibés, il surestimait l'importance de la beauté du visage. Le pire est que ce n'était pas sa beauté, en premier lieu, qui m'avait attiré chez Isabelle: les femmes intelligentes m'ont toujours fait bander. À vrai dire l'intelligence n'est pas très utile dans les rapports sexuels, elle ne sert à peu près qu'à une chose: savoir à quel moment il convient de poser sa main sur la bite de l'homme dans les lieux publics. Tous les hommes aiment ça, c'est la domination du singe, des résidus de ce genre, il serait stupide de l'ignorer; reste à choisir le moment, et l'endroit. Certains hommes préfèrent que ce soit une femme qui soit témoin du geste indécent; d'autres, probablement un peu pédés ou très dominateurs, préfèrent que ce soit un autre homme; d'autres enfin ne goûtent rien tant qu'un couple au regard complice. Certains préfèrent les trains, d'autres les piscines, d'autres les boîtes de nuit ou les bars; une femme intelligente sait cela. Enfin, j'avais quand même de bons souvenirs avec Isabelle. Sur la fin de la nuit je pus atteindre à des pensées plus douces, et quasi nostalgiques; pendant ce temps, à mes côtés, elle ronflait comme une vache. L'aube venant, je m'aperçus que ces souvenirs s'effaceraient, eux aussi, assez vite; c'est alors que j'optai pour le Pastis-Tranxène.
Sur le plan pratique il n'y avait pas de problème immédiat, nous avions dix-sept chambres. Je m'installai dans une de celles qui dominaient les falaises et la mer; Isabelle, apparemment, préférait contempler l'intérieur des terres. Fox allait d'une pièce à l'autre, ça l'amusait beaucoup; il n'en souffrait pas plus qu'un enfant du divorce de ses parents, plutôt moins je dirais.
Est-ce que ça pouvait continuer longtemps comme ça? Eh bien, malheureusement, oui. Durant mon absence, j'avais reçu sept cent trente-deux fax (et je dois reconnaître, là aussi, qu'elle avait régulièrement changé la pile de feuilles); je pouvais passer le restant de mes jours à courir d'invitation en festival. De temps en temps, je passerais: une petite caresse à Fox, un petit Tranxène, et hop. Pour l'instant, quoi qu'il en soit, j'avais besoin d'un repos absolu. J'allais donc à la plage, seul évidemment, je me branlais un petit peu sur la terrasse en matant les adolescentes à poil (moi aussi j'avais acheté un télescope, mais ce n'était pas pour regarder les étoiles, ha ha ha), enfin je gérais. Je gérais plus ou moins bien; je faillis quand même me jeter du haut de la falaise trois fois en l'espace de deux semaines.
Je revis Harry, il allait bien; Truman, par contre, avait pris un coup de vieux. Nous fûmes réinvités à dîner, en compagnie cette fois d'un couple de Belges qui venait de s'installer dans la région. Harry m'avait présenté l'homme comme un philosophe belge. En réalité, après son doctorat de philosophie, il avait passé un concours administratif, puis mené la vie terne d'un contrôleur des impôts (avec conviction d'ailleurs, car, sympathisant socialiste, il croyait aux bienfaits d'une pression fiscale élevée). Il avait publié, de-ci dé-là, quelques articles de philosophie dans des revues de tendance matérialiste. Sa femme, une sorte de gnome aux cheveux blancs et courts, avait elle aussi passé sa vie à l'Inspection des Impôts. Étrangement elle croyait à l'astrologie, et insista pour établir mon thème. J'étais Poissons ascendant Gémeaux, mais pour ce que j'en avais à foutre j'aurais bien pu être Caniche ascendant Pelleteuse, ha ha ha. Ce trait d'esprit me valut l'estime du philosophe, qui aimait à sourire des lubies de sa femme – ils étaient mariés depuis trente-trois ans. Lui-même avait toujours combattu les obscurantismes; il était issu d'une famille très catholique, et, m'assura-t-il avec un tremblement dans la voix, cela avait été un grand obstacle à son épanouissement sexuel. «Que sont ces gens? Que sont ces gens?» me répétais-je avec désespoir en tripotant mes harengs (Harry s'approvisionnait dans un supermarché allemand d'Almeria lorsqu'une nostalgie le prenait de son Mecklembourg natal). De toute évidence les deux gnomes n'avaient pas eu de vie sexuelle, sinon, peut-être, vaguement procréative (la suite devait me démontrer, en effet, qu'ils avaient engendré un fils); ils ne faisaient simplement pas partie des gens qui ont accès à la sexualité. Ça ne les empêchait pas de s'indigner, de critiquer le pape, de se lamenter sur un sida qu'ils n'auraient jamais l'occasion d'attraper; tout cela me donnait un peu envie de mourir, mais je me contins.
Heureusement Harry intervint, et la conversation s'éleva vers des sujets plus transcendants (les étoiles l'infini etc.), ce qui me permit d'attaquer mon plat de saucisses sans trembler. Naturellement, là non plus, le matérialiste et le teilhardien n'étaient pas d'accord (je pris conscience à ce moment qu'ils devaient se voir souvent, prendre plaisir à cet échange, et que ça pourrait durer comme ça pendant trente ans, sans modification notable, à leur satisfaction commune). On en vint à la mort. Après avoir milité toute sa vie pour une libération sexuelle qu'il n'avait pas connue, Robert le Belge militait maintenant pour l'euthanasie – qu'il avait, par contre, toutes chances de connaître. «Et l'âme? et l'âme?» haletait Harry. Leur petit show, en somme, était bien rodé; Truman s'endormit à peu près en même temps que moi.
La harpe d'Hildegarde mit tout le monde d'accord. Ah, oui, la musique; surtout à volume faible. Il n'y avait même pas de quoi en faire un sketch, me dis-je. Je ne parvenais plus à rire des benêts militants de l'immoralisme, le genre de remarque: «C'est quand même plus agréable d'être vertueux quand on a accès au vice», je ne pouvais plus. Je ne parvenais plus non plus à rire de l'affreuse détresse des quinquagénaires celluliteuses au désir d'amour fou, incomblé; ni de l'enfant handicapé qu'elles avaient réussi à procréer en violant à moitié un autiste(«David est mon rayon de soleil»). Je ne parvenais plus, en somme, à rire de grand-chose; j'étais en fin de carrière, c'est clair.
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