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Emmanuel Carrère: La moustache

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Emmanuel Carrère La moustache

La moustache: краткое содержание, описание и аннотация

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Un jour, pensant faire sourire votre femme et vos amis, vous rasez la moustache que vous portiez depuis dix ans. Personne ne le remarque ou, pire, chacun feint de ne l'avoir pas remarqué, et c'est vous qui souriez jaune. Tellement jaune que, bientôt, vous ne souriez plus du tout. Vous insistez, on vous assure que vous n'avez jamais eu de moustache. Deviendriez-vous fou? Voudrait-on vous le faire croire? Ou quelque chose, dans l'ordre du monde, se serait-il détraqué à vos dépens? L'histoire, en tout cas, finit forcément très mal et, d'interprétations impossibles en fuite irraisonnée, ne vous laisse aucune porte de sortie. Ou bien si, une, qu'ouvrent les dernières pages et qu'il est fortement déconseillé d'emprunter pour entrer dans le livre. Vous voici prévenus.

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Pas de réponse. Il retourna dans le salon, répéta sa question.

«Oui, merci, ne t'en fais pas», dit Agnès d'une voix molle, comme si elle dormait déjà. Tournant les talons, il se dirigea vers la porte d'entrée qu'il referma discrètement derrière lui, descendit au rezde-chaussée, jusqu'au renfoncement, sous l'escalier de service, où on entreposait les poubelles. Vide aussi, la concierge avait déjà dû les sortir sur le trottoir. Oui, d'ailleurs, il les avait remarquées en rentrant de l'agence.

Elles y étaient encore. Il commença à fouiller, à la recherche d'un sac qui pût être le leur. Il en éventra plusieurs, en plastique bleu, avec ses ongles. Curieux comme il est facile de reconnaître sa poubelle, pensa-t-il en tombant sur des bouteilles de yaourt à boire, des emballages froissés de plats surgelés, ordures de nantis, et de nantis bohêmes qui mangent rarement chez eux. Ce constat lui procurait un vague sentiment de sécurité sociologique, celui d'être bien dans sa case, repérable, reconnaissable, et il vida le tout sur le trottoir, avec une sorte d'allégresse. Il trouva vite le sac, plus petit, qu'on plaçait dans la poubelle de la salle de bains, en retira des cotons-tiges, deux tampax, un vieux tube de dentifrice, un autre de tonique pour la peau, des lames de rasoir usagées. Et les poils étaient là. Pas tout à fait comme il l'avait espéré, nombreux mais dispersés alors qu'il imaginait une touffe bien compacte, quelque chose comme une moustache tenant toute seule. Il en ramassa le plus possible, qu'il recueillit dans le creux de sa main. Quand il en eut rassemblé un petit monticule, moins qu'il ne pensait en avoir coupé, mais quand même, il remonta. Il entra sans bruit dans la chambre, la main tendue en coupelle devant lui et, s'asseyant sur le lit à côté d'Agnès apparemment endormie, alluma la lampe de chevet. Elle gémit doucement puis, comme il lui secouait l'épaule, cligna des yeux, grimaça en voyant la main ouverte devant son visage.

«Et ça, dit-il rudement, qu'est-ce que c'est?» Elle prit appui sur le coude, plissant les yeux maintenant à cause de la lumière trop vive.

«Qu'est-ce qui se passe? Qu'est-ce que tu as dans la main?

– Des poils, dit-il en se retenant de rire méchamment.

– Oh, non! Non, tu ne vas pas recommencer…

– Les poils de ma moustache, poursuivit-il. Tu peux regarder.

– Tu es fou.»

Elle avait dit cela calmement, comme un constat.

Aucune trace de l'hystérie de la veille. Un instant, il pensa qu'elle avait raison; aux yeux de n'importe quel étranger qui les surprendrait, il avait l'air d'un fou furieux, penché sur sa femme, lui écrasant presque sur la figure une main pleine de poils qu'il était allé récupérer dans une poubelle. Mais peu importait, il avait la preuve.

«Et qu'est-ce que c'est censé prouver? demandat-elle, tout à fait réveillée. Que tu avais une moustache, c'est bien ça?

– C'est ça.»

Elle réfléchit un moment, puis dit en le regardant dans les yeux, doucement et fermement:

«Il faut que tu ailles voir un psychiatre.

– Mais c'est toi, bon dieu, qui dois aller voir un psychiatre!»

Il marchait de long en large dans la pièce, le poing fermé sur sa touffe de poils. «C'est toi qui téléphones à tout le monde pour qu'on fasse semblant de ne se tendre compte de rien! Qui est-ce qui a prévenu Serge et Véronique? et Samira? et Jérôme?…» Il allait ajouter: «…et le patron du tabac», mais se retint.

«Tu te rends compte, demanda posément Agnès, de ce que tu es en train de raconter?»

Il se rendait compte, oui. Ça ne tenait pas debout, bien sûr. Mais rien ne tenait debout.

«Et ça, alors? répéta-t-il en ouvrant de nouveau sa main, comme pour se convaincre lui-même. C'est quoi, ça?

– Des poils, répondit-elle. Puis elle soupira: Les poils de ta moustache, que veux-tu que je te dise? Laisse-moi dormir, maintenant.»

Il claqua la porte, se tint un moment debout au milieu du salon à regarder ses poils, puis s'étendit sur le canapé. Il sortit de sa poche le paquet de cigarettes acheté pour Jérôme, les retira une à une pour y ranger les poils. Ensuite, il fuma une cigarette, attentif aux volutes de la fumée, mais elle n'avait pas de goût. Machinalement, il ôta ses vêtements qu'il jeta par terre, sur la moquette, alla chercher une couverture dans le placard du couloir et décida d'essayer de dormir sans penser à rien.

C'était la première fois qu'ils faisaient chambre à part: leurs querelles, lorsqu'ils en avaient, se déroulaient dans le lit conjugal, comme l'amour, et n'en différaient guère. Cette séparation nocturne le troublait plus encore que la mauvaise foi hostile dont faisait preuve Agnès. Il se demandait si elle allait venir le rejoindre pour faire la paix, se blottir dans ses bras, le rassurer et se laisser rassurer par lui en disant «c'est fini, c'est fini», en le répétant longtemps, jusqu'à ce qu'ils s'endorment tous les deux, et ce serait vraiment fini. Incapable de dormir, il se représentait la scène: il entendrait d'abord la porte de la chambre, tirée très doucement, ses pas sur la moquette, qui se rapprocheraient du canapé, puis elle entrerait dans son champ de vision, s'agenouillerait à hauteur de son visage, et il tendrait la main pour caresser ses seins, remonter le long de son cou, vers sa nuque. Elle se coucherait près de lui, répéterait «c'est fini», et lui se répétait tout cela, reprenait depuis le début, depuis le bruit de la porte. Il lui semblait entendre ses pas fouler la moquette, il aurait voulu embrasser ses orteils, ses talons, ses mollets, l'embrasser tout entière. Dans cette version-là, il se levait même pour aller à sa rencontre, dans la pâle clarté venue de la fenêtre. Ils se faisaient face, debout, nus, bientôt l'un contre l'autre, et c'était fini. Ou encore il se tenait déjà debout, à l'attendre, tout près de la porte. Il pourrait même aller la rejoindre, lui, étrange qu'il n'y ait pas pensé plus tôt, il allait se lever… Mais non, il ne pouvait pas, s'il le faisait tout allait recommencer, il penserait au paquet vidé de ses cigarettes, poserait des questions, on n'en sortirait pas. Mais si elle venait, elle, qu'est-ce que ça changerait? Le paquet plein de poils serait toujours là, sur la table basse, témoin de la scène grotesque qu'elle l'avait obligé à faire, il faudrait bien qu'ils en reparlent. Et s'ils n'en reparlaient plus, jamais plus, s'il se rendait, disait d'accord, je n'ai jamais eu de moustache, si ça te fait plaisir?… Mais non, ça non plus, il ne fallait pas le dire, seulement ne plus en parler, il n'en parlerait pas, ni elle non plus, elle viendrait juste se coucher contre lui, être chaude contre lui, il répétait la scène à nouveau, la variait, sentait son corps, et c'est exactement ce qui se passa, il n'en fut pas surpris, elle avait pensé, désiré la même chose que lui, au même moment, tout rentrait dans l'ordre. La porte s'ouvrait, très doucement, ses orteils, ses talons effleuraient la moquette. Il entendait maintenant le tic-tac du réveil, c'était le seul bruit dans la pièce, avec leurs souffles à eux, légers, confondus enfin lorsque agenouillée devant le canapé elle effleura ses lèvres, respira plus fort quand il saisit ses seins, promena ses mains le long de ses flancs, sur ses hanches, sur ses fesses, entre ses fesses, et son souffle devenait une douce plainte, elle balayait son épaule de ses cheveux, embrassait son épaule, mordait son épaule, il sentait couler sur son épaule sa salive et ses larmes, et il pleurait aussi, l'attirait tout entière dans ses bras pour qu'elle s'allonge, mêle ses jambes aux siennes, s'écarte et fasse peser ses seins sur sa bouche, se redresse, cambrée, avance son ventre vers sa bouche qui l'embrassait maintenant, embrassait l'intérieur de ses cuisses, les tendons qui reliaient ses cuisses à son sexe où il plongeait la langue, enfoncée le plus loin possible, un instant sortie pour sucer ses lèvres, replongée à nouveau dans la joie de l'entendre gémir au-dessus de lui, lever les bras pour mieux s'ouvrir, les rejeter en arrière, derrière son dos, pour prendre dans ses mains son sexe à lui, le faire aller et venir entre ses doigts pendant qu'il la suçait, la faisait crier, criait lui aussi en elle, certain qu'elle l'entendait, que ses plaintes vibraient à l'intérieur d'elle comme les cordes vocales dans sa bouche, et sa bouche à lui ne pouvait être ailleurs, ne serait jamais plus ailleurs, quoi qu'il arrive, il le lui répétait, bouche en elle, nez en elle, front en elle, oreilles ouvertes aux cris qui s'échappaient d'elle, et elle criait «c'est toi, c'est toi», le répétait, le lui faisait répéter en même temps qu'elle, en elle, de plus en plus fort, c'était lui, c'était elle, et, le criant, il voulait la voir crier ça, ses mains quittaient les hanches, montaient vers son visage, il écartait les cheveux, la regardait dans l'ombre, au-dessus de lui, les yeux ouverts, la prenait aux épaules, la renversait dos contre son ventre, sexe dans sa bouche, cheveux entre ses jambes arc-boutées, tous deux formant un pont, de plus en plus tendu, de plus en plus arqué au-dessus du canapé, dans la nuit, et ils tombèrent par terre en répétant c'est toi, se roulèrent, agenouillés maintenant, face à face, mains tendues effleurant le visage, en relevant les contours, les larmes roulaient sur leurs mains, sur leurs joues, elle dit viens, l'attira vers elle, en elle, ils se tiraient les cheveux, se mordaient en baisant, ensemble dans son ventre, mordaient les mots entre leurs dents qui brillaient dans l'ombre: toi, c'est toi, toujours toi, ils ne disaient rien d'autre, toujours sur le même ton, il n'y avait que ça à dire, même muets ils l'auraient dit, leurs yeux s'ouvraient plus grand encore que leurs bouches, pour se reconnaître, être sûrs, sûrs de l'être et que l'autre l'était, sûrs d'être là, nulle part ailleurs, jamais plus ailleurs, jamais plus un autre, seulement toi, toi, c'est bien toi, ils continuèrent à le dire plus doucement, longtemps après avoir joui, mélangés, en sueur, jusqu'à ce qu'en soupirant, en souriant, en l'aimant, elle tende la main, à tâtons, vers le paquet de cigarettes et qu'il retienne sa main et dise non.

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