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Emmanuel Carrère: La moustache

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Emmanuel Carrère La moustache

La moustache: краткое содержание, описание и аннотация

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Un jour, pensant faire sourire votre femme et vos amis, vous rasez la moustache que vous portiez depuis dix ans. Personne ne le remarque ou, pire, chacun feint de ne l'avoir pas remarqué, et c'est vous qui souriez jaune. Tellement jaune que, bientôt, vous ne souriez plus du tout. Vous insistez, on vous assure que vous n'avez jamais eu de moustache. Deviendriez-vous fou? Voudrait-on vous le faire croire? Ou quelque chose, dans l'ordre du monde, se serait-il détraqué à vos dépens? L'histoire, en tout cas, finit forcément très mal et, d'interprétations impossibles en fuite irraisonnée, ne vous laisse aucune porte de sortie. Ou bien si, une, qu'ouvrent les dernières pages et qu'il est fortement déconseillé d'emprunter pour entrer dans le livre. Vous voici prévenus.

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Il la regarda, égaré.

«Tu leur as dit.

– Appelle qui tu veux. Carine, Paul, Bernard, quelqu'un à ton agence, n'importe qui.»

Elle se leva, prit un carnet d'adresses sur la table basse et le jeta sur le lit. Il comprit qu'en le ramassant, en le feuilletant, en cherchant quelqu'un d'autre à appeler, il reconnaîtrait sa défaite, même si c'était absurde, impossible. Quelque chose, ce soir, s'était détraqué, qui l'obligeait à prouver l'évidence, et ses preuves n'étaient pas probantes, Agnès les avait faussées. Il se méfiait du téléphone à présent, pressentant sans pouvoir en imaginer les modalités une conspiration où il tenait sa place, un gigantesque canular pas drôle du tout. Tqut en rejetant l'hypothèse extravagante selon laquelle Agnès aurait appelé tous les amis figurant dans son carnet d'adresses pour leur faire jurer sous un prétexte quelconque d'assurer, quoi qu'elle dise, même si elle les pressait de se rétracter, qu'il n'avait jamais porté de moustache, il devinait qu'en appelant Carine, Bernard, Jérôme, Samira, il obtiendrait la même réponse, qu'il fallait repousser cette ordalie, quitter ce terrain miné et se reporter sur un autre où il aurait l'initiative, une possibilié de contrôle.

«Écoute, dit-il, nous avons bien des photos quelque part. Celles de Java, tiens.»

Sortant du lit, il fouilla dans le tiroir du secrétaire, en retira le paquet des photos de leurs dernières vacances. Ils figuraient tous deux sur bon nombre d'entre elles.

«Alors?» dit-il en lui en tendant une.

Elle jeta un coup d'œil, leva les yeux sur lui, la lui rendit. Il la regarda: c'était bien lui, vêtu d'une chemise de batik, les cheveux collés sur le front par la sueur, souriant et moustachu.

«Alors?» répéta-t-il.

Elle ferma les yeux à son tour, les rouvrit, répondit d'une voix lasse: «Qu'est-ce que tu veux prouver?»

Il voulut dire «arrête», encore une fois, argumenter, mais se rappela, soudain épuisé lui aussi, que tout allait recommencer, revenir à la case départ, c'est le plus intelligent qui s'arrête le premier, autant baisser les bras, attendre que ça passe.

«O.K., dit-il en laissant tomber la photo sur la moquette.

– Dormons», dit Agnès.

D'une petite boîte en cuivre, disposée sur la table de chevet, elle sortit une plaque de somnifères, avala un comprimé et lui en donna un, avec le verre d'eau.

Il la rejoignit sur le lit, éteignit la lumière, ils ne se touchaient pas. Un peu après, elle effleura le dos de sa main, sous les draps, et il caressa la sienne du bout des doigts, quelques instants. Il sourit machinalement, dans le noir. Au repos, l'esprit abandonné, glissant vers le sommeil, il ne parvenait plus vraiment à lui en vouloir, elle y allait fort, mais c'était elle, il l'aimait ainsi, avec son grain de folie, comme quand elle téléphonait à une amie en disant: «Mais qu'est-ce qui se passe?… Eh bien, ta porte…, oui, ta porte, comment, tu n'as pas vu?… Je t'assure, à la place de ta porte, en bas, il y a un mur de briques… Mais non, plus de porte… Mais si, je te jure, je suis à la cabine du carrefour… Si, des briques…», et ainsi de suite, jusqu'à ce que l'amie, incrédule mais quand même troublée, descende dans le hall de son immeuble, remonte ensuite appeler Agnès chez elle et dire: «Ah, c'est malin!» «C'est malin…», murmura-t-il très bas, pour lui-même, et ils s'endormirent.


Il se réveilla à onze heures du matin, la tête lourde et la bouche pâteuse, à cause du somnifère. Sous le réveil, Agnès lui avait laissé un mot: «A ce soir. Je t'aime.» Les photos de Java gisaient, éparpillées sur la moquette au pied du lit, il en ramassa une qu'il regarda longuement: Agnès et lui, vêtus de clair, serrés l'un contre l'autre dans un cyclopousse dont le conducteur, derrière eux, souriait de toutes ses dents rougies par le bétel. Il tâcha de se rappeler qui avait pris la photo, sans doute un passant, sur leur demande; chaque fois qu'il confiait ainsi son appareil à un inconnu, il craignait vaguement que celui-ci ne détale à toutes jambes, mais cela ne s'était jamais produit. Il se passa la main sur le visage, comme tuméfié par le sommeil trop lourd. Ses doigts s'attardèrent sur le menton, retrouvant la sensation de picotement familière, hésitant à s'aventurer jusqu'à la lèvre supérieure. Quand enfin il s'y décida, il n'éprouva aucune surprise, car il ne se figurait pas avoir rêvé la veille, mais le contact, pourtant identique à celui des joues, lui fut désagréable. Il regarda de nouveau la photo du cyclopousse, puis se leva et passa dans la salle de bains. Tant qu'à s'être réveillé tard, il allait prendre son temps, s'offrir le luxe d'un bain au lieu de son habituelle douche matinale.

Pendant que l'eau coulait, il téléphona à l'agence pour dire qu'il arriverait en début d'après-midi. Cela posait d'autant moins de problème, paradoxalement, qu'ils étaient en pleine charrette et travaillaient plutôt tard le soir. Il faillit interroger Samira au sujet de sa moustache, mais se ravisa: ça suffisait comme ça, les puérilités.

Il ne se rasa pas dans son bain, mais devant le lavabo, en prenant soin de ne pas toucher aux poils naissants de sa moustache que, décidément, il laisserait repousser. La preuve était faite qu'il ne s'aimait pas sans.

Dans la baignoire, il réfléchit. Sans lui en vouloir vraiment, il comprenait mal l'obstination d'Agnès à persévérer dans un canular dont la drôlerie, honnêtement, s'épuisait au bout de cinq minutes. Bien sûr, comme il le lui avait dit, les plaisanteries tordues étaient une de ses spécialités. Sans même parler du coup de la porte murée, qu'il avait trouvé carrément morbide, sa façon de mentir l'avait toujours étonné. Agnès, comme tout le monde, pratiquait à l'occasion de petits mensonges intéressés, pour s'excuser de ne pouvoir venir à un dîner ou de n'avoir pas fini un travail à temps, mais au lieu de dire par exemple qu'elle était malade, que sa voiture venait de tomber en panne ou qu'elle avait égaré son agenda, mettait une conviction totalement disproportionnée à soutenir, plutôt que des arguments bidon mais vraisemblables, des contrevérités manifestes. Si un ami avait attendu son coup de fil tout l'après-midi, chez lui, elle ne disait pas qu'elle avait oublié, que le téléphone sonnait occupé ou ne répondait pas, ce qui pouvait après tout laisser supposer qu'il était en dérangement, mais assurait, les yeux dans les yeux, à l'ami en question qu'elle l'avait bien appelé, qu'elle lui avait parlé, ce qu'il savait pertinemment être faux et obligeait, soit à imaginer qu'à la suite d'une erreur, et pour une raison mystérieuse, un inconnu s'était fait passer pour l'interlocuteur qu'il n'était pas, soit à accuser cet interlocuteur de mensonge, ce qu'Agnès ne manquait pas de faire implicitement, en tablant sur l'invraisemblance de l'explication comme gage de sa sincérité. Pourquoi, en effet, inventer une excuse aussi saugrenue? Cette stratégie désorientait, elle s'en vantait d'ailleurs, après coup, racontait autour d'elle ce genre d'exploits, mais lorsqu'une de ses victimes, pour la confondre, lui rappelait ces aveux, elle répondait que oui, elle le faisait souvent, mais là non, elle le jurait, elle ne mentait pas, et elle s'y tenait si bien qu'on était forcé, sinon de la croire, du moins de capituler en bougonnant, faute de quoi la discussion pouvait s'éterniser sans qu'elle dévie jamais de sa thèse. L'hiver précédent, ils avaient passé un week-end à la campagne, chez Serge et Véronique, dans une maison au chauffage assez vétuste, où les chambres ne pouvaient être maintenues à une température raisonnable que si chaque radiateur fonctionnait seulement à mi-régime, sans quoi les plombs sautaient. La frileuse Agnès avait évidemment commencé par pousser le radiateur de leur chambre au maximum, évidemment les plombs avaient sauté. Elle ne s'était pas découragée mais, après trois coupures de courant successives, après trois sermons où Serge lui avait représenté la nécessité de sacrifier un peu de son confort à l'intérêt collectif, semblait s'être enfin résignée. Les hôtes du week-end avaient passé dans la grande salle commune une soirée paisible qu'aucun incident n'était venu troubler, même après qu'Agnès fut allée se coucher, la première. Chacun s'attendait à dormir dans une pièce décemment chauffée, d'où consternation générale en découvrant des radiateurs éteints, des chambres glaciales. Le doute n'était pas permis, le forfait signé: après avoir endormi la méfiance de ses compagnons de week-end, Agnès avait traîtreusement coupé le chauffage à tous les autres afin de pouvoir monter le leur au maximum et se prélassait dans une étuve où, semblait-il, elle n'imaginait pas un instant que ses victimes furieuses viendraient la réveiller pour lui demander des comptes. Jusqu'au bout, contre toute vraisemblance, elle plaida non coupable, s'indignant qu'on la soupçonne d'une action aussi noire. «Alors, qui l'a fait?» répétait Véronique, exaspérée. «Je ne sais pas, pas moi en tout cas» et elle ne voulut jamais en démordre. On avait fini par en rire, elle aussi, mais sans avouer, sans même fournir d'explication de rechange telle que dérèglement de la chaudière ou intrusion d'un cambrioleur qui se serait amusé à tripoter les boutons des radiateurs.

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