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Emmanuel Carrère: La moustache

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Emmanuel Carrère La moustache

La moustache: краткое содержание, описание и аннотация

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Un jour, pensant faire sourire votre femme et vos amis, vous rasez la moustache que vous portiez depuis dix ans. Personne ne le remarque ou, pire, chacun feint de ne l'avoir pas remarqué, et c'est vous qui souriez jaune. Tellement jaune que, bientôt, vous ne souriez plus du tout. Vous insistez, on vous assure que vous n'avez jamais eu de moustache. Deviendriez-vous fou? Voudrait-on vous le faire croire? Ou quelque chose, dans l'ordre du monde, se serait-il détraqué à vos dépens? L'histoire, en tout cas, finit forcément très mal et, d'interprétations impossibles en fuite irraisonnée, ne vous laisse aucune porte de sortie. Ou bien si, une, qu'ouvrent les dernières pages et qu'il est fortement déconseillé d'emprunter pour entrer dans le livre. Vous voici prévenus.

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Il secoua la tête. Bon, ce n'était pas grave, il n'allait pas en faire une maladie. Et l'expérience, au moins, aurait eu le mérite de prouver que la moustache lui allait bien.

Prenant appui sur le rebord, il se leva, retira le bouchon de la baignoire qui commença à se vider à grand bruit pendant qu'il s'enroulait dans la serviette-éponge. Il tremblait un peu. Devant le lavabo, il se frictionna les joues avec de l'after-shave, hésitant à toucher la place laiteuse de sa moustache. Quand il s'y résolut, un picotement lui fit crisper les lèvres: l'irritation d'une peau qui, depuis près de dix ans, n'avait pas connu le contact de l'air libre.

Il détourna les yeux du miroir. Agnès n'allait plus tarder. Soudain, il découvrit qu'il était inquiet de sa réaction, comme s'il rentrait à la maison après une nuit dehors passée à la tromper. Il gagna le salon où il avait disposé sur un fauteuil les vêtements qu'il comptait porter ce soir et les enfila avec une hâte furtive. Dans sa nervosité, il tira trop fort sur un lacet de chaussure qui cassa. Un gargouillis véhément l'avertit, tandis qu'il pestait, que la baignoire avait fini de se vider. En chaussettes, il retourna à la salle de bains dont le carrelage mouillé lui fit contracter les orteils, passa le jet de la douche sur les parois de la baignoire jusqu'à ce que le reste de mousse et surtout les poils aient entièrement disparu. Il s'apprêtait à la récurer avec le produit rangé dans le placard sous le lavabo, pour éviter cette peine à Agnès, mais se ravisa à l'idée qu'il se conduirait moins, ce faisant, en mari prévenant qu'en criminel soucieux d'éliminer toute trace de son forfait. En revanche, il vida le verre à dents contenant les poils coupés dans la poubelle en fer-blanc dont une pédale commendait le couvercle, puis le rinça avec soin, sans râcler cependant la couche de calcaire. Il rinça aussi les ciseaux, les essuya ensuite pour qu'ils ne rouillent pas. La puérilité de ce camouflage le fit sourire: à quoi bon nettoyer les instruments du crime quand le cadavre se voit comme le nez au milieu de la figure?

Avant de regagner le salon, il jeta un coup d'œil circulaire à la salle de bains, en évitant de se regarder dans la glace. Puis il mit un disque de bossa-nova des années 50, s'assit sur le canapé avec l'impression pénible d'attendre dans l'antichambre d'un dentiste. Il ne savait pas s'il aimait mieux qu'Agnès rentre tout de suite ou soit retardée, lui laissant un moment de sursis pour se raisonner, ramener son geste à sa juste dimension: une plaisanterie, au pire une initiative malheureuse dont elle allait rire avec lui. Ou bien se déclarer horrifiée, et ce serait drôle aussi.

La sonnette de la porte retentit, il ne bougea pas.

Quelques secondes s'écoulèrent, puis la clé farfouilla dans la serrure et, du canapé dont il n'avait pas bougé, il vit Agnès entrer dans le vestibule en poussant le battant du pied, les bras chargés de sacs en papier. Il faillit crier, pour gagner du temps: «Ferme la porte! Ne regarde pas!» Avisant ses chaussures sur la moquette, il se pencha précipitamment sur elles, comme si la tâche de les mettre pouvait l'absorber longtemps, lui éviter de montrer son visage.

«Tu aurais pu ouvrir», dit Agnès sans acrimonie, en le voyant au passage figé dans cette posture. Au lieu d'entrer dans le salon, elle alla tout droit vers la cuisine et, en tendant l'oreille, il écouta, au fond du couloir, le bourdonnement léger du réfrigérateur qu'elle ouvrait, les sacs froissés à mesure qu'elle en retirait ses achats, puis ses pas qui se rapprochaient. «Qu'est-ce que tu fabriques?

– Mon lacet est cassé, marmonna-t-il sans relever la tête.

– Change de chaussures, alors.»

Elle rit, se laissa tomber sur le canapé, à ses côtés.

Assis du bout des fesses, le buste rigidement incliné sur les chaussures dont il détaillait les surpiqûres sans les voir, il restait paralysé par l'absurdité de la situation: s'il avait fait cette blague, c'était pour accueillir Agnès tout faraud, s'exhiber en plaisantant sa surprise et, le cas échéant, sa désapprobation, pas pour se recroqueviller en espérant différer aussi longtemps que possible le moment où elle le verrait. Il fallait se secouer, vite, reprendre l'avantage et, encouragé peut-être par la péroraison gominée du saxophone sur le disque, il se leva d'un mouvement brusque, marcha en lui tournant le dos vers le couloir où se trouvait le placard à chaussures.

«Si tu tiens à mettre celles-ci, lui cria-t-elle, on peut toujours faire un nœud au lacet, en attendant d'en acheter une paire de rechange.

– Non, ça ira», répondit-il, et il sortit une paire de mocassins qu'il chaussa, debout dans le couloir, en forçant sur les empeignes. Au moins, pas de problème de lacets. Il inspira profondément, passa la main sur son visage en s'attardant à la place de la moustache. C'était moins choquant au toucher qu'à la vue, Agnès n'aurait qu'à beaucoup le caresser. Il se força à sourire, surpris de constater qu'il y arrivait à peu près, repoussa la porte du placard, la calant avec le carton qui l'empêchait de bâiller, et retourna au salon, la nuque un peu raide mais souriant, à visage découvert. Agnès avait arrêté le disque et le rangeait dans sa pochette.

«Il faudrait peut-être y aller, maintenant», dit-elle en se tournant vers lui, avant d'abaisser doucement le couvercle de la platine dont le voyant rouge s'éteignit sans qu'il l'ait vue appuyer sur le bouton.


En descendant au sous-sol où se trouvait le parking, elle vérifia son maquillage dans la glace de l'ascenseur, puis le regarda, lui, d'un air approbateur, mais cette approbation, de toute évidence, portait sur son costume et non sur la métamorphose qu'elle n'avait toujours pas commentée. Il soutint son regard, ouvrit la bouche, la referma aussitôt, ne sachant que dire. Durant le trajet en voiture, il resta silencieux, essayant mentalement plusieurs phrases d'amorce mais aucune ne lui parut satisfaisante: c'était à elle de parler la première et du reste elle parlait, racontait une anecdote concernant un auteur de la maison d'édition où elle travaillait, mais il l'écoutait à peine et, ne parvenant pas à interpréter son attitude, fournissait une réplique réduite au minimum. Bientôt ils arrivèrent dans le quartier de l'Odéon, où habitaient Serge et Véronique et où, comme d'habitude, il s'avéra presque impossible de se garer. Les embouteillages, le tour trois fois répété du même pâté de maisons lui donnèrent un prétexte pour exhaler sa mauvaise humeur, frapper le volant du poing, hurler merde à l'intention d'un klaxonneur qui ne pouvait l'entendre. Agnès se moqua de lui et, conscient d'être désagréable, il lui proposa de la déposer pendant que lui continuait à chercher une place. Elle accepta, descendit à hauteur de l'immeuble où ils se rendaient, traversa la chaussée, puis, comme si elle se ravisait brusquement, retourna d'un pas vif vers la voiture à l'arrêt où il attendait que le feu passe au vert. Il baissa la vitre, soulagé à l'idée qu'elle allait, d'un mot tendre, cesser de le faire marcher, mais elle voulait seulement lui rappeler le code de la porte d'entrée. Prêt à la retenir, il se pencha vers la fenêtre, mais elle s'éloignait déjà en lui adressant par-dessus l'epaule un clin d'œil qui pouvait signifier «à tout de suite», «je t'aime», ou n'importe quoi d'autre. Il démarra, perplexe et agacé, éprouvant fortement l'envie d'une cigarette. Pourquoi feignait-elle de n'avoir rien remarqué? Pour répondre par une autre surprise à celle qu'il lui avait ménagée? Mais justement, c'était ça l'étonnant: elle n'avait pas du tout paru surprise, pas même un instant, le temps de se reprendre, de se composer un visage naturel. Il l'avait bien regardée au moment où elle le voyait, en remettant le disque dans sa pochette: pas un haussement de sourcil, une expression fugitive, rien, comme si elle avait eu tout le loisir de se préparer au spectacle qui l'attendait. Bien sûr, on pouvait soutenir qu'il l'avait prévenue, elle avait même dit, en riant, que ce serait une bonne idée. Mais il s'agissait forcément d'une parole en l'air, d'une fausse réponse à ce qui était encore, dans son esprit, une fausse question. Impossible d'imaginer qu'elle l'avait pris au sérieux, qu'elle avait fait les courses en se disant: il est en train de raser sa moustache, il faut qu'en le voyant je fasse comme si de rien n'était. D'un autre côté, le sang-froid dont elle avait fait preuve était encore moins croyable si elle ne s'y attendait pas. En tout cas, jugea-t-il, je lui tire mon chapeau. Joli coup.

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