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Emmanuel Carrère: La moustache

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Emmanuel Carrère La moustache

La moustache: краткое содержание, описание и аннотация

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Un jour, pensant faire sourire votre femme et vos amis, vous rasez la moustache que vous portiez depuis dix ans. Personne ne le remarque ou, pire, chacun feint de ne l'avoir pas remarqué, et c'est vous qui souriez jaune. Tellement jaune que, bientôt, vous ne souriez plus du tout. Vous insistez, on vous assure que vous n'avez jamais eu de moustache. Deviendriez-vous fou? Voudrait-on vous le faire croire? Ou quelque chose, dans l'ordre du monde, se serait-il détraqué à vos dépens? L'histoire, en tout cas, finit forcément très mal et, d'interprétations impossibles en fuite irraisonnée, ne vous laisse aucune porte de sortie. Ou bien si, une, qu'ouvrent les dernières pages et qu'il est fortement déconseillé d'emprunter pour entrer dans le livre. Vous voici prévenus.

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Emmanuel Carrère


La moustache

«Que dirais-tu si je me rasais la moustache?»

Agnès, qui feuilletait un magazine sur le canapé du salon, eut un rire léger, puis répondit: «Ce serait une bonne idée.»

Il sourit. A la surface de l'eau, dans la baignoire où il s'attardait, flottaient des îlots de mousse semés de petits poils noirs. Sa barbe poussait très drue, l'obligeant à se raser deux fois par jour s'il ne voulait pas, le soir, avoir le menton bleu. Au réveil, il expédiait la tâche face au miroir du lavabo, avant de prendre sa douche, et ce n'était qu'une suite de gestes machinaux, dépourvue de toute solennité. Le soir au contraire, cette corvée devenait un moment de détente qu'il organisait avec soin, veillant à faire couler l'eau du bain par la douche, afin que la vapeur ne brouille pas les miroirs qui entouraient la baignoire encastrée, disposant un verre à portée de sa main, puis étalant longuement la mousse sur son menton, passant et repassant le rasoir en prenant garde de ne pas attaquer sa moustache dont il égalisait les poils ensuite avec des ciseaux. Qu'il dût ou non sortir et paraître à son avantage, ce rite vespéral tenait sa place dans l'équilibre de la journée, tout comme l'unique cigarette qu'il s'accordait, depuis qu'il avait cessé de fumer, après le repas de midi. Le calme plaisir qu'il en tirait n'avait pas varié depuis la fin de son adolescence, la vie professionnelle l'avait même accru et lorsqu'Agnès raillait affectueusement le caractère sacré de ses séances de rasage, il répondait qu'en effet c'était son exercice zen, l'unique plage de méditation vouée à la connaissance de soi et du monde spirituel que lui laissaient ses vaines mais absorbantes activités de jeune cadre dynamique. Performant, corrigeait Agnès, tendrement moqueuse.

Il avait terminé, à présent. Les yeux mi-clos, tous les muscles au repos, il détaillait dans le miroir son propre visage, dont il s'amusa à exagérer l'expression de béatitude humide puis, changeant à vue, de virilité efficiente et déterminée. Un reste de mousse adhérait au coin de sa moustache. Il n'avait parlé de la raser que par plaisanterie, comme il parlait quelquefois de se faire couper les cheveux très courts – il les portait mi-longs, rejetés en arrière. «Très courts? Quelle horreur, protestait immanquablement Agnès. Avec la moustache en plus, et le blouson de cuir, tu ferais pédé.

– Mais je peux aussi me couper la moustache.

– Je t'aime bien avec», concluait-elle. A vrai dire, elle ne l'avait jamais connu sans. Ils étaient mariés depuis cinq ans.

«Je descends faire quelques courses au supermarché, dit-elle en passant la tête par la porte entrouverte de la salle de bains. Il faudra partir d'ici une demi-heure, alors ne traîne pas trop.»

Il entendit un froissement d'étoffe, sa veste qu'elle enfilait, le cliquetis du trousseau de clés ramassé sur la table basse, la porte d'entrée ouverte, puis refermée. Elle aurait pu brancher le répondeur, pensa-t-il, m'éviter de sortir du bain tout ruisselant si le téléphone sonne. Il but une gorgée de whisky, fit tourner le gros verre carré dans sa main, ravi par le tintement des glaçons – enfin, de ce qu'il en restait. Bientôt, il allait se redresser, s'essuyer, s'habiller…

Dans cinq minutes, transigea-t-il, jouissant du plaisir du répit. Il se représentait Agnès progressant vers le supermarché, talons claquant sur le trottoir, patientant dans la queue, devant la caisse, sans que ce piétinement entame sa bonne humeur ni la vivacité de son regard: elle remarquait toujours des petits détails bizarres, pas forcément drôles en soi mais qu'elle savait mettre en valeur dans les récits qu'elle en faisait. Il sourit à nouveau. Et si, quand elle remonterait, il lui avait fait la surprise de s'être vraiment rasé la moustache? Elle avait déclaré, cinq minutes plus tôt, que ce serait une bonne idée. Mais elle n'avait pu prendre sa question au sérieux, pas plus que d'habitude en tout cas. Elle l'aimait moustachu, et lui aussi, d'ailleurs, encore que depuis le temps il se fût déshabitué de son visage glabre: il ne pouvait pas vraiment savoir. De toute façon, si sa nouvelle tête ne leur plaisait pas, il pourrait toujours laisser repousser sa moustache, cela prendrait dix, quinze jours durant lesquels il ferait l'expérience de se voir différent. Agnès changeait bien de coiffure régulièrement, sans le prévenir; il s'en plaignait toujours, lui faisait des scènes parodiques et, dès qu'il commençait à s'y habituer, elle s'en était lassée et apparaissait avec une nouvelle coupe. Pourquoi pas lui, à son tour? Ce serait amusant.

Il rit silencieusement, comme un gamin qui prépare un mauvais coup, puis, tendant le bras, reposa le verre vide sur la coiffeuse et prit une paire de ciseaux, pour le gros ouvrage. L'idée lui vint aussitôt que ce paquet de poils risquait d'obstruer le siphon de la baignoire: une poignée de cheveux y suffisait et ensuite c'était tout un cirque, il fallait verser un de ces produits déboucheurs à base de soude qui puaient pendant des heures. Il s'empara d'un verre à dents qu'il plaça sur le rebord, en équilibre précaire devant la glace et, se penchant dessus, entreprit de tailler dans la masse. Les poils tombaient au fond du verre en petites touffes compactes, très noirs sur le dépôt de calcaire blanchâtre. Il travaillait lentement, pour ne pas s'écorcher. Au bout d'une minute, il releva la tête, inspecta le chantier.

Tant qu'à faire le clown, il pouvait aussi s'arrêter à ce point, laisser sa lèvre supérieure ornée d'une végétation irrégulière, vivace ici, ratiboisée là. Enfant, il ne comprenait pas pourquoi les adultes mâles ne tiraient jamais de leur système pileux un parti comique, pourquoi par exemple un homme qui décidait de sacrifier sa barbe le faisait en général d'un seul coup au lieu de proposer à l'hilarité de ses amis et connaissances, ne serait-ce qu'un jour ou deux, le spectacle d'une joue glabre et d'une autre barbue, d'une demi-moustache ou de rouflaquettes en forme de Mickey, bouffonneries qu'un coup de rasoir suffisait à effacer après s'en être diverti. Bizarre comme le goût de ce genre de caprice s'estompe avec l'âge, lorsque précisément il devient réalisable, pensa-t-il en constatant que lui-même, en pareille occasion, se pliait à l'usage et n'envisageait pas d'aller dans cet état de friche dîner chez Serge et Véronique, pourtant de vieux amis qui ne s'en seraient pas formalisés. Préjugé petit-bourgeois, soupira-t-il, et il continua d'actionner les ciseaux jusqu'à ce que le fond du verre à dents soit plein, le terrain propice au travail du rasoir.

Il fallait se hâter, Agnès allait revenir d'un instant à l'autre, l'effet de surprise serait gâché s'il n'avait pas terminé à temps. Avec la hâte joyeuse de qui emballe un cadeau à la dernière minute, il appliqua de la crème à raser sur la zone débroussaillée. Le rasoir crissa, lui arrachant une grimace; il ne s'était pourtant pas coupé. De nouveaux flocons de mousse, piquetés de poils noirs mais beaucoup plus nombreux que tout à l'heure, tombèrent dans la baignoire. Il recommença deux fois. Bientôt, sa lèvre supérieure fut plus lisse encore que ses joues, du beau travail.

Bien que sa montre fût étanche, il l'avait retirée pour prendre son bain, mais l'opération n'avait pas duré, à son estimation, plus de six ou sept minutes. Pendant qu'il y mettait la dernière main, il avait évité de regarder dans la glace afin de se réserver la surprise, de se voir comme Agnès allait bientôt le voir.

Il leva les yeux. Pas terrible. Le hâle des sports d'hiver, à Pâques, tenait encore un peu sur son visage, si bien que la place de la moustache y découpait un rectangle d'une pâleur déplaisante, qui paraissait même faux, plaqué: une fausse absence de moustache, pensa-t-il, et déjà, sans abdiquer complètement la bonne humeur malicieuse qui l'y avait poussé, il regrettait un peu son geste, se répétait mentalement qu'en dix jours le malheur serait réparé. Tout de même, il aurait pu se livrer à cette facétie à la veille des vacances plutôt qu'après, de manière à être intégralement bronzé et aussi à ce que la repousse soit plus discrète. Que moins de gens soient au courant.

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