Luca Fulvio - Le gang des rêves

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Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

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« Y faut qu’j’te parle ! » lança Bill en s’approchant du jeune homme.

Celui-ci lui jeta un regard méfiant. À part eux, dans les toilettes, il n’y avait qu’un vieillard.

« J’ai découvert une arnaque, lui dit Bill à voix basse.

— Une arnaque ? » s’étonna le jeune.

Bill porta un doigt à ses lèvres et indiqua le vieux.

« Ça pourrait être l’un d’entre eux, lui murmura-t-il à l’oreille.

— Qui ça, eux ?

— Attendons qu’il sorte ! coupa Bill.

— J’en ai rien à foutre » fit le jeune en haussant les épaules.

Bill l’attrapa par un bras : « J’peux t’sauver la peau, connard ! lui siffla-t-il au visage. La tienne et celle de tous les mecs de notre âge ! »

L’autre ne savait comment réagir. Mais il jeta un coup d’œil suspicieux vers le vieux et observa Bill avec davantage d’attention.

« C’est quoi, l’arnaque ? » demanda-t-il à voix basse.

Le vieux péta, se tourna vers les deux jeunes, fit une grimace et puis sortit des toilettes.

« C’est quoi, l’arnaque ? » répéta le jeune.

Bill le frappa d’un coup de tête en plein visage. Puis il passa un bras autour de son cou et se mit à serrer de toutes ses forces, tout en essayant d’entraîner le garçon vers une des cabines en bois. Mais il était fort et se débattait. Il agrippa le bras de Bill et tenta de se dégager pour pouvoir respirer. Bill avait souffert de son séjour dans l’eau glacée, mais la nécessité qu’il avait de vaincre était plus pressante que celle de son adversaire. Il avait derrière lui une nuit entière passée à lutter pour sa survie. Une nuit entière passée à frôler la mort. Il serra encore davantage et contracta ses mâchoires, résistant aux coups de poing que le jeune, maintenant, assénait à l’aveuglette. Mais il sentait que, peu à peu, ces coups faiblissaient. Mobilisant alors ses muscles dans un dernier effort, il appuya violemment, à deux reprises. Il sentit la trachée du type s’écraser comme la cuirasse d’un cafard. Puis l’Irlandais agita les jambes, donna des coups de pied, fut pris de tremblements et, finalement, s’écroula. Bill ferma la porte de la cabine et lui fit les poches. Il trouva ses papiers de voyage et son passeport. Il découvrit aussi dans son slip une liasse de billets.

Il entendit qu’on entrait dans les toilettes. C’était la voix de deux hommes qui plaisantaient. Bill installa le cadavre du jeune sur la lunette. Il rampa silencieusement sur le sol, passant sous la cloison en bois pour rejoindre la cabine voisine, et puis sortit. Il sourit aux deux hommes et retourna dans la grande salle.

Une fois passés les contrôles médicaux et l’épreuve de la dictée — cinquante mots à écrire pour vérifier qu’il n’était pas analphabète — il fut emmené dans la salle des enregistrements, une immense pièce au deuxième étage, avec une très haute voûte et une coursive à mi-hauteur supportée par des colonnes rectangulaires. Aux deux extrémités de la pièce, des structures en métal obligeaient ceux qui faisaient la queue à un parcours en zigzag comme dans une espèce de cage.

« Nom ? demanda l’inspecteur à Bill quand son tour fut venu.

— Cochrann Fennore » répondit Bill.

Alors qu’il quittait la salle, il aperçut un groupe de femmes de ménage qui se dirigeaient vers les toilettes avec de gros balais en sorgho, des chiffons et des seaux pleins de désinfectant. Il descendait l’escalier avec son nouveau nom et ses nouveaux papiers lorsqu’il entendit le hurlement aigu d’une femme. On l’a trouvé, se dit Bill, souriant. On avait trouvé l’Irlandais qui lui avait offert sa deuxième vie.

Un autre cri de femme retentit, toujours aussi haut perché.

Et alors le nouveau Cochrann Fennore pensa à sa mère. Ou plutôt, se corrigea-t-il avec satisfaction, à la mère de Bill. C’était la première fois qu’il y pensait depuis ce soir-là. Et ce ne fut qu’à ce moment, en entendant le hurlement de la femme de ménage, qu’il se dit que sa mère était morte comme elle avait vécu. En silence. Elle n’avait jamais hurlé, elle : ni quand son père juif l’avait reniée, ni quand son mari allemand l’avait rouée de coups de poing et de ceinture, ni quand son fils l’avait poignardée.

« Où est Cochrann ? » entendit-il dire derrière lui alors qu’il montait dans le bateau du Service de l’Immigration, en partance pour le bureau d’accueil du New Jersey.

Il se retourna. Il découvrit une jeune fille aux joues rouges et aux mains gercées. Une blanchisseuse, peut-être. Accompagnée d’un couple de quinquagénaires. Lui était petit et puissant. Un docker, sans doute. Elle était voûtée, avait des cernes profonds et des mains encore plus rouges que celles de la jeune femme, avec des plaies sur les doigts qui ne guériraient jamais.

« Je pars pas sans Cochrann ! » s’exclama la fille en essayant de regagner la passerelle.

Un policier l’en empêcha :

« Rentre à l’intérieur, il est interdit de descendre ! » ordonna-t-il.

— Je pars pas sans mon Cochrann ! répéta-t-elle.

— Rentre à l’intérieur ! » cria le flic.

La femme de cinquante ans la prit par les épaules et l’entraîna à l’intérieur du navire. L’homme petit et puissant regardait autour de lui. « Il a tout notre argent ! » fit-il doucement et presque sans espoir.

La jeune fille aussi tournait la tête en tous sens et ses yeux erraient sur les passagers. « Cochrann ! Cochrann ! » appelait-elle.

« Je suis là, mon chou ! » dit Cochrann en son for intérieur. En tendant un bras, il aurait pu la toucher. « C’est moi, Cochrann ! » et soudain il se mit à rire, heureux.

20

Manhattan, 1912–1913

Cetta était seule, à présent. Pour la première fois depuis qu’elle était arrivée à New York. Sal ne pourrait plus s’occuper d’elle pendant longtemps. Quand la solitude lui pesait particulièrement, elle allait jusqu’à Queensboro Bridge et, de là, regardait Blackwell Island et le pénitencier où Sal purgeait sa peine. L’avocat Di Stefano ayant soudoyé le personnel administratif de la prison, Cetta avait obtenu l’autorisation de voir Sal une fois par semaine, pendant une heure, dans une pièce sans grille de séparation. Elle montait dans la barque du Département pénitentiaire de New York et accostait dans l’île, escortée par des matons qui ricanaient et lui proposaient de l’argent pour s’enfermer avec eux dans une salle. Mais Cetta ne les entendait pas. Elle avait simplement envie de rester avec Sal, assise près de lui, souvent en silence, occupée à regarder ses mains à nouveau sales. Puis, au bout d’une heure, Cetta se levait et retournait à sa vie. Sans lui.

La maison de passe avait été transférée dans un petit immeuble discret au coin de la huitième avenue et de la quarante-septième rue ouest. Si Cetta regrettait ce déménagement, c’était surtout parce que, lorsque les fenêtres de l’ancien bordel étaient ouvertes, on entendait les notes joyeuses du ragtime que l’on jouait à Tin Pan Alley, dans la vingt-huitième rue, entre Broadway et la sixième avenue. Mais, par nature, Cetta ne s’apesantissait pas sur les malheurs et cherchait toujours le bon côté des choses : ainsi ce changement d’adresse se transforma-t-il pour elle en une nouvelle aventure. Pour la première fois, Cetta était seule, et pour la première fois, elle prit l’IRT, l’Interborough Rapid Transit.

Elle remontait Fulton Street et pénétrait dans la station Cortland Street. Puis elle descendait sur la quarante-neuvième rue et revenait sur ses pas jusqu’à la quarante-septième. Tous les après-midi et tous les soirs. Elle s’asseyait avec les autres passagers et se sentait comme eux : une citoyenne américaine. Et rien ne lui donnait plus de joie que ce sentiment d’appartenance. À tel point que, plus d’une fois, elle emmena aussi Christmas, aux heures où elle ne travaillait pas, afin de transmettre son émotion à son fils. « Tu vois ? Tu es un Américain au milieu de plein d’Américains ! » lui disait-elle à mi-voix.

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