Luca Fulvio - Le gang des rêves

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Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

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« La première chose que j’ai vue en arrivant en bateau de Hambourg, c’est la Statue de la Liberté, racontait toujours son père dans ses élucubrations d’ivrogne. C’était le soir et on ne voyait rien de la ville. Mais la silhouette de cette statue, cette escroquerie, se détachait sur le ciel. C’est la première chose que j’ai vue, et j’ai pas compris que c’était une foutue torche qu’elle tenait à la main : j’ai cru qu’elle montrait une liasse de billets ! J’ai cru que c’était mon fric, le fric que je voulais gagner dans le Nouveau Monde, l’unique raison pour laquelle j’avais quitté ma mère et mon père, pour ne pas devoir être poissonnier comme lui et ne pas avoir les mains toujours pleines d’écailles de poisson. Et non seulement j’ai trouvé ni fric ni liberté dans cette ville merdique, mais je me suis retrouvé les mains pleines d’écailles de poisson et, chaque fois que je lève les yeux, au marché, je vois cette connasse de statue qui est là-bas et se fout de ma gueule. Avec sa torche, elle a brûlé tous mes rêves ! »

Et alors, dans l’obscurité de cette nuit de rats d’égout, Bill avait levé les yeux. Et il l’avait vue. Sa torche à la main, elle éclairait les gens qui arrivaient, leur souhaitant la bienvenue. La Statue de la Liberté. De sa nouvelle liberté. Regardant la silhouette de la statue, Bill avait soudain compris ce qu’il devait faire : il allait débarquer à New York, à Ellis Island, comme un quelconque inconnu foulant pour la première fois la terre de tous les possibles. Et ses rêves à lui, cette torche ne les brûlerait pas !

« Va t’faire foutre, p’pa ! » s’était-il exclamé en riant. Ensuite, il avait détruit ses papiers d’identité.

Qui aurait jamais l’idée de chercher un assassin parmi de nouveaux émigrants ? Bill savait bien qu’à présent les arrivées n’étaient pas aussi fréquentes qu’à l’époque de son père, et qu’Ellis Island était devenue un centre de détention plus qu’une terre d’accueil. Mais de nouveaux rats continuaient tout de même à débarquer. Oui, le gouvernement des États-Unis d’Amérique allait lui souhaiter la bienvenue et lui donner un nouveau nom et de nouveaux papiers. À se tordre de rire !

Ainsi, cette nuit-là — après avoir dissimulé son argent et les pierres précieuses de la bague, enveloppés dans un morceau de toile cirée, dans le creux d’un arbre à Battery Park, le plus haut possible — il avait volé une petite barque avec des rames qui servait à faire la navette entre deux barques plus grandes, et il s’était dirigé vers Ellis Island. Cela n’avait pas été aussi facile qu’il l’avait imaginé. La barque était lourde, le courant puissant et les repères presque inexistants dans la nuit noire. Mais il y était parvenu. Il avait atteint la Porte d’Or par la mer, trompant la vigilance des gardes. Il avait rejoint la jetée, s’était déshabillé et s’était enfoncé dans l’eau glaciale, un bras en l’air pour ne pas mouiller le paquet de ses vêtements. Il s’était agrippé à un poteau, le souffle coupé tellement il avait froid, et avait lâché la barque. Le courant, lentement, l’avait emportée au loin.

Par moments, il s’était vu sur le point de lâcher prise, de se laisser couler et d’en finir. Mais il avait gagné ! À présent, assourdi par le dernier long sifflement du bateau des Services de l’Immigration, il savait qu’il avait gagné. Une vague écumante, sentant le mazout et le sel, s’engouffra sous la jetée. Puis les poteaux fichés dans l’eau tremblèrent. Les voix des ouvriers chargés de l’amarrage se recouvraient les unes les autres, ils hurlaient ordres et manœuvres. Le moment était venu. Bill pouvait presque toucher le flanc en métal du navire.

Il attendit que l’on fixe les passerelles. Puis, anxieux, il attendit que l’on fasse descendre du navire les nouveaux arrivants. Alors il gravit le premier montant de l’échelle, et sa tête se retrouva juste au-dessus du niveau de la jetée.

« Eh, toi ! » cria quelqu’un.

Bill ne se tourna pas vers cette voix. Il monta les derniers montants de l’échelle et commença à se diriger vers la masse de gens qui descendaient du bateau.

« Toi là-bas, arrête-toi ! » ordonna la voix.

Bill eut envie de se mettre à courir mais il se ravisa. Puis, lentement, il se retourna. Cette voix, c’était celle d’un policier gros et grand qui, en s’approchant, sortit une matraque de sa ceinture. Il était accompagné de trois ouvriers.

« Qui es-tu ? » lui demanda le flic quand ils se retrouvèrent face à face.

Bill regarda les émigrants qui descendaient des passerelles et que l’on faisait ranger comme un troupeau, sur trois rangs. Puis il fixa à nouveau le policier. Il ne savait que faire. Il ignorait quelle langue parlaient les nouveaux arrivants. « Je… hasarda-t-il, je suis avec eux. »

Le policier désigna les personnes en train de débarquer. « Si t’es avec eux, alors qu’est-c’que tu fous ici ? » demanda-t-il.

Bill tourna les yeux vers l’échelle.

« J’parie qu’il est allé chier ! lança l’un des ouvriers. Neuf mecs sur dix ont la diarrhée, là-d’dans ! »

Bill lui jeta un regard.

« T’es allé chier là-dessous ? » demanda le policier.

Bill acquiesça.

Le flic éclata de rire :

« Bordel, vous les Irlandais, vous êtes vraiment des bêtes ! On a des chiottes, en Amérique ! »

Les trois ouvriers s’esclaffèrent avec lui.

« Regarde sa gueule, il est violet ! » s’exclama l’un d’eux.

« Il doit avoir une chiasse carabinée, celui-là ! » ajouta un autre.

Du bout de sa matraque, le policier toucha la poitrine de Bill :

« Va t’mettre en rang avec les autres ! » commanda-t-il en le poussant.

Bill fit lentement demi-tour et se dirigea vers les Irlandais, d’un pas tranquille, sans précipitation. Il sentait des larmes de joie lui monter aux yeux et un rire intérieur le secouer.

Les autres gars riaient aussi, derrière lui. Le policier s’approcha du bord de la jetée et regarda en bas : « Ouah, ça pue la merde, par là ! » s’exclama-t-il. Les trois ouvriers se penchèrent vers l’eau et s’éventèrent de la main. « Il a tout infecté ! » fit l’un. « Au moins, il a dû zigouiller quelques rats ! » fit l’autre. « Bordel, l’Irlandais, mais qu’est-c’que t’as bouffé ? » cria le flic.

Bill se retourna et sourit. Puis il se mit en rang et examina ses nouveaux compagnons. Chaque émigrant tenait à la main un document avec toutes les informations sur le navire qui l’avait amené à New York.

En tête de file, trois fonctionnaires des Services de l’Immigration mettaient les hommes d’un côté, les femmes et les enfants de l’autre. Puis ils étaient conduits dans une grande pièce où un groupe de médecins vérifiaient à la hâte l’état de santé de tous les nouveaux arrivants. Bill remarqua que l’on écrivait une lettre à la craie dans le dos de certains d’entre eux. C pour la tuberculose, H pour le cœur, SC pour les maladies du cuir chevelu, TC pour le trachome, X pour le retard mental. Ceux qui avaient une lettre étaient pratiquement foutus : c’était le retour à l’envoyeur. Bill regarda alentour. Il repéra les toilettes et demanda à un policier s’il pouvait y aller.

Le flic le dévisagea un instant et puis hocha la tête.

Lorsqu’il entra dans les toilettes, cinq personnes s’y trouvaient. Deux vieux, deux adolescents et un homme d’une quarantaine d’années. Bill sentit la nervosité le gagner. Il pénétra dans une cabine et attendit. Tellement longtemps qu’il eut l’impression de devenir fou. Lorsqu’enfin, une occasion se présenta.

Taille moyenne, corpulence moyenne, cheveux blonds, yeux bleus. Vingt ans environ.

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