Luca Fulvio - Le gang des rêves

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Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

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« Bien ! » répéta-telle.

Christmas quitta le banc, s’approcha de Ruth, posa le journal dans l’herbe près de la chaise longue et s’assit dessus. Les yeux de Ruth étaient encore plus verts que dans son souvenir. Il lui restait des marques sur le visage : deux ecchymoses violettes sur les ailes du nez et une cicatrice claire sur la lèvre supérieure. Mais elle était beaucoup plus belle que ce qu’il avait imaginé à travers le sang.

« Le poste, il est du tonnerre ! » s’exclama Christmas.

Ruth sourit en évitant à nouveau de croiser son regard.

« Là où je vis, personne n’en a ! » ajouta-t-il.

Elle se mit à tapoter la couverture de Vanity Fair .

« Il a même des lampes, précisa-t-il. Tu savais qu’il faut attendre qu’elles chauffent, pour pouvoir entendre quelque chose ? »

Elle acquiesça sans le regarder.

« Merci ! » dit-il.

Ruth serra les lèvres, les yeux baissés. Elle ne se rappelait presque rien de ce garçon. Rien que son nom, ce drôle de nom. Et ses bras qui la portaient à l’hôpital. Et puis sa voix. Qui hurlait son nom quand on l’avait posée sur un brancard. Mais elle ne se rappelait pas à quoi il ressemblait. Elle ne savait pas qu’il avait ces cheveux blonds ni cette mèche qui tombait sur ses yeux noir de charbon. Elle ne se souvenait pas de ce regard ouvert, presque effronté. Ni de ce sourire, si communicatif. Elle rougit. Elle avait presque tout oublié mais elle savait que ce garçon savait. Il savait ce qui lui était arrivé. Et elle était certaine que, même maintenant, il ne la voyait pas pour ce qu’elle était mais pour ce qu’elle avait été, c’est-à-dire qu’il la voyait telle qu’elle était lorsqu’il l’avait trouvée. Et donc il savait… il savait aussi que…

« Ma mâchoire est réparée, déclara-telle soudain, défiant Christmas du regard. Ils m’ont redressé le nez et mis deux fausses dents, mes côtes cassées ont guéri et les hémorragies internes se sont résorbées ; sinon je n’entends pas grand-chose de l’oreille gauche mais, avec le temps, ça devrait s’améliorer. »

Puis elle sortit sa main bandée de sous la couverture : « Par contre, pour ça, on ne peut rien faire. »

Christmas la fixa en silence, sans savoir que dire, la bouche entrouverte et les yeux étincelants de colère à la pensée de ce que Ruth avait subi. Il secouait la tête de droite à gauche, comme s’il ne cessait de dire non silencieusement.

« Rien ni personne ne pourra jamais me rendre mon doigt » ajouta Ruth d’un ton agressif.

Christmas ferma la bouche mais ne put détacher son regard de Ruth.

« Je pourrai seulement compter jusqu’à neuf ! » dit alors la jeune fille avant d’émettre un rire forcé, avec un cynisme d’adulte. Parce qu’elle se sentait ainsi, maintenant : une jeune fille qui avait été obligée de grandir d’un seul coup, en une nuit.

« Si j’étais ton professeur… dit lentement Christmas, je changerais les maths exprès pour toi ! »

Ruth ne s’attendait pas à un tel commentaire. Elle s’attendait à de la commisération et à des phrases de circonstances. Elle voulait juste que ce garçon blond et stupide aux yeux noir de charbon se sente mal à l’aise, au moins autant qu’elle-même se sentait mal à l’aise, sachant qu’il était au courant de cet événement terrible qui avait marqué sa vie, de cette infirmité cachée entre ses jambes qu’elle n’avait pas le courage de nommer.

« Et si j’étais le président Harding, j’obligerais tous les Américains à ne compter que jusqu’à neuf ! » poursuivit Christmas.

Ruth avait encore la main levée, comme un drapeau ensanglanté. Elle sentit quelque chose se briser en elle. Et elle eut peur de se mettre à pleurer. « Tu es bête ! » s’exclama-t-elle avec colère, et elle lui tourna le dos, en s’efforçant d’ouvrir grand les yeux pour les garder secs. Elle entendit un léger bruit derrière elle. Quand elle fut sûre de ne pas se mettre à pleurer, elle se retourna. Christmas n’était plus là, assis par terre. Elle regarda autour d’elle et l’aperçut de l’autre côté du pré, au bout de l’allée, qui se glissait dans la voiture de son grand-père. Elle se dit qu’il était vraiment habillé de manière épouvantable. Comme les ouvriers quand son aïeul les invitait pour la fête d’Hanoukka. Avec des vêtements à la fois toujours trop neufs et toujours trop vieux. Un instant, elle craignit qu’il ne s’en aille.

Bientôt Christmas se tourna vers elle et sourit. Même à l’extrémité du pré, elle reconnaissait son sourire franc. D’un rapide mouvement de tête, il repoussa la mèche blonde qui lui tombait devant les yeux, impertinente, vulgaire. Et tellement lumineuse. Couleur des blés. Ou de l’or ancien de certains bijoux de sa grand-mère. Malgré la distance, elle voyait ses yeux, si noirs, qui brillaient. Comme si une flamme brûlait en eux. Elle le vit batailler avec un papier d’emballage et puis jeter quelque chose de coloré, à trois reprises. Ensuite il s’engagea dans le sentier et revint sur ses pas. Il avait une démarche à la fois souple et nerveuse. Il lançait ses jambes en avant avec un mouvement sec, et pourtant c’était comme s’il se déplaçait dans l’eau. Et quand son pied touchait terre, sa tête se penchait très légèrement sur le côté, avec insolence.

Dès qu’il l’eut rejointe, Christmas lui tendit des fleurs enveloppées dans un misérable papier marron en forme de cornet, mouillé à la base.

Ruth ne broncha pas. Ni ne regarda les fleurs.

« Je suis bête, tu as raison ! » dit Christmas en posant délicatement le bouquet sur la couverture en cachemire.

Alors Ruth regarda les fleurs. Elle les compta. Il y en avait neuf. Neuf horribles fleurs de pauvres. Et elle eut à nouveau envie de pleurer.

« J’aimerais bien venir te voir tous les jours, mais… » avança alors Christmas — il faisait mine de plaisanter mais sa voix manquait d’assurance et il se balançait d’un pied sur l’autre, les mains à nouveau dans les poches — « … c’est que tu habites pas vraiment au coin de la rue ! » et il sourit.

« Nous n’habitons pas tout le temps ici. Pendant l’année scolaire, nous vivons à Manhattan. Dans une quinzaine de jours, il faut que nous rentrions, dès que je serai entièrement remise » se surprit à répondre Ruth, comme si elle aussi était déçue de ne pas pouvoir le voir. Et maintenant elle n’arrivait plus à s’arrêter :

« Nous avons un appartement sur Park Avenue.

— Ah oui… acquiesça Christmas. J’en ai entendu parler. »

Il fit une pause, fixa ses chaussures :

« Et Monroe Street, tu connais ? poursuivit-il.

— Non…

— Ben, tu perds rien ! » dit-il en riant.

Ruth écouta cet éclat de rire résonner dans ses oreilles. Elle se souvint du rire de Bill, grâce auquel elle s’était sentie joyeuse, et qui l’avait incitée à s’échapper de cette grande maison sinistre. Ce rire qui dissimulait l’horreur. Elle regarda Christmas, qui avait cessé de rire. « Merci… » lui dit-elle.

Christmas haussa les épaules.

« Dans mon quartier, il n’y a pas de fleuristes de luxe, tu sais ! souligna-t-il.

— Je ne parlais pas des fleurs.

— Ah bon… (silence). Ben, tu sais… (silence). De rien, voilà. »

Ruth rit. Mais doucement. Presque intérieurement.

« Alors comme ça, le poste t’a plu ?

— Tu plaisantes ? C’est extra !

— Et quels programmes écoutes-tu ?

— Quels programmes ? Heu… ben je sais pas… moi j’en ai jamais eu, de poste de radio !

— Moi j’aime les programmes où on parle.

— Ah bon ? Et de quoi ils parlent ?

— De tout.

— Eh oui… bien sûr. »

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