Luca Fulvio - Le gang des rêves

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Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

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Mais à ce moment-là, Daniel lui caressa l’épaule et commença à descendre le long de son buste, sa main ouverte l’attirant vers lui avec passion, avec fougue.

« Non ! » Ruth s’écarta brusquement. Le dos arqué, évitant la main du jeune homme. « Non ! » répéta-t-elle. Et dans ses yeux, son ancienne peur avait resurgi.

« Je… balbutia Daniel. Je… ne voulais rien faire de mal… Je ne voulais pas… »

Ruth posa un doigt sur les lèvres rouges qu’elle venait d’embrasser. Elle le fit taire. Elle sentait sa respiration lui gonfler la poitrine. Elle éprouvait une terrible nostalgie pour la gaze qui, autrefois, la tenait bien serrée et lui coupait le souffle.

« Je ne veux pas que tu me touches » dit-elle.

Daniel baissa les yeux, mortifié :

« Excuse-moi, j’ai tout gâché… fit-il. Mais je ne voulais pas… »

Il ne pouvait pas comprendre, se dit Ruth sans colère. Il ne pouvait pas savoir. Personne ne savait. À part Christmas. À part l’elfe du Lower East Side, qu’elle avait décidé d’embrasser, quatre ans auparavant, sur leur banc de Central Park. Pour qui elle s’était mis un soupçon de rouge à lèvres. C’était le seul à savoir. C’était aussi le seul capable de changer les mathématiques parce qu’elle avait neuf doigts. Le seul qui lui ait offert neuf fleurs. Le seul qui obligerait l’Amérique entière à compter uniquement jusqu’à neuf. Le seul qui aurait su l’embrasser.

Mais il n’était plus là.

Maintenant il y avait Daniel. Qui était tout l’amour qu’elle pouvait se permettre.

« Embrasse-le encore » s’obligea-t-elle à penser, regardant ses lèvres rouges et charnues qui brillaient de leur chaste baiser à la lavande. Elle se sentit envahir par la douceur rassurante de cette tendre émotion.

« Il faudra que tu sois patient avec moi, Daniel » lui dit-elle.

61

Los Angeles, 1928

Quand Arty Short tomba sur lui, un mois après sa disparition, il ne le reconnut pas.

Arty était dans sa voiture, immobilisée à un feu rouge. Il regardait distraitement un petit rassemblement de clochards et de curieux. L’un des mendiants, un vieil homme maigre, le visage desséché par la vie, avec ses yeux de possédé enfoncés dans leurs orbites, se tenait debout sur une caisse et hurlait des propos décousus sur la fin du monde, l’Apocalypse et Sodome et Gomorrhe. Il mêlait Nazareth à Hollywood, et les plaies d’Egypte au Sunset Boulevard, citant des titres de film ou des versets de la Bible, confondant Douglas Fairbanks Jr. avec Moïse, et les Tables de la Loi avec les premières pages des journaux à scandales. Autour de ce prophète s’était attroupée une petite foule de va-nu-pieds et de gens ordinaires, assez désespérés pour l’écouter et pour répondre « Amen ! » en chœur à chaque fois que le vieux levait les bras au ciel et invoquait les flèches divines, la grêle ou la pluie de sauterelles.

Arty sourit. Bien qu’il n’ait aucune envie de sourire. Il avait perdu le Punisher, sa poule aux œufs d’or. Et ces derniers jours, pressé par la demande des clients qui attendaient avec impatience une nouvelle aventure du violeur préféré de Hollywood, Arty avait fait passer des bouts d’essai à quelques candidats, se résignant à l’idée d’avoir perdu son associé. Mais aucun voyou n’égalait la sauvagerie et la fureur du Punisher. Devant la caméra, même le pire des assassins devenait gauche et maladroit. Il sonnait faux. Tous ceux qu’il avait essayés — après les avoir dénichés dans des bouges infâmes — pouvaient certes faire peur dans la vie réelle, croisés de nuit dans une rue sombre, mais devant les projecteurs ils n’étaient que des caricatures, des amateurs. Aucun d’entre eux n’avait le don de Cochrann. Nul n’avait son charisme. Non, il n’existait qu’un Punisher. Et il l’avait perdu.

Arty observait le vieux qui descendait de sa caisse. Le feu passa au vert. Une voiture klaxonna derrière lui. Arty regarda à nouveau devant lui et embraya. Mais au moment même où il détournait les yeux du groupe, il sentit un frisson lui parcourir l’échine. Il fixa à nouveau les mendiants. L’automobile derrière lui klaxonna encore. « Va t’faire foutre ! » lui cria Arty. Il se gara le long du trottoir et examina la bande de clochards. L’un d’eux avait un air familier : un jeune avec une barbe hirsute et miteuse, et des cheveux ébouriffés et sales, qui portait la caisse sur laquelle le prophète avait parlé et tendait un vieux chapeau plein de trous vers les badauds. Quelques personnes y jetèrent un peu de monnaie. Le vieux fouilla dans le chapeau, puis fit signe au jeune de le suivre. Celui-ci, l’air apathique et résigné, lui obéit, traînant la caisse derrière lui sur le trottoir, en produisant un bruit agaçant. Le jeune et le prophète étaient accompagnés de trois autres mendiants. Les curieux s’éparpillèrent dans toutes les directions.

Arty descendit de voiture le cœur battant, surexcité. Il laissa passer un tram, puis traversa la rue en courant. Il rattrapa le groupe et le dépassa. Ensuite il s’arrêta pour observer attentivement le jeune qui traînait la caisse derrière lui. Il était maigre, squelettique et sous-alimenté, il portait des haillons et des chaussures trouées, sans lacets ni chaussettes.

« Cochrann ! » s’exclama le réalisateur.

Le jeune écarquilla les yeux, puis baissa la tête et dépassa Arty en traînant sa caisse, la tête dans les épaules, accélérant le pas.

« Cochrann, Cochrann !… » répéta le cinéaste. Il le rejoignit et le prit par le bras, essayant de l’arrêter. « Cochrann, c’est moi, Arty, Arty Short, tu ne me reconnais pas ? »

Mais l’autre ne fit que baisser davantage la tête et continua de tirer sa caisse, comme un mulet.

« Qu’est-c’que tu veux à mon disciple ? » lança alors le vieux, se tournant vers Arty et levant un bras vers le ciel, dans un geste grave et solennel, hiératique.

« Mais va t’faire foutre, connard ! rétorqua Arty. Toi tu te rends pas compte de qui c’est, ce mec ! C’est Cochrann Fennore, le Punisher ! poursuivit Arty en fixant le jeune homme, qui s’était arrêté. C’est le plus grand de tous ! Une vedette ! » conclut-il avec la même emphase que le prophète.

Alors Bill leva la tête et le regarda en silence. Il plissa les yeux comme pour ajuster sa vision, tête inclinée sur le côté.

« C’est moi, Arty ! Tu me reconnais ? »

Bill le fixait en silence, sourcils froncés, comme s’il cherchait un fil qui puisse tenir ensemble différentes pensées qui lui traversaient l’esprit.

« Il est muet, intervint le vieux.

— Tu parles, qu’il est muet ! lança Arty.

— Le Dieu Vengeur lui a asséché la langue à cause de ses péchés, comme il le fera pour nous tous ! menaça le vieux, pointant un doigt crasseux vers lui. Et ensuite le Dieu Vengeur nous crèvera les yeux et les tympans parce que nous avons inventé le cinéma, et que nous sommes la honte de la Création !

— Amen ! » firent les trois autres mendiants, avec leur grandiloquence habituelle. Puis l’un des trois tendit une main vers Arty, pour faire l’aumône.

« C’est moi, Arty ! » répéta le réalisateur, s’approchant à nouveau de Bill et le saisissant par les épaules.

Bill le fixait, bouche entrouverte. Puis il se mit à remuer légèrement ses lèvres gercées :

« Ar-ty…, ânonna-t-il à grand peine.

— Oui, c’est ça, Arty ! s’exclama le cinéaste en donnant l’accolade à son champion. Arty, Arty Short, ton associé, ton ami !

— Arty… » répéta lentement Bill. Alors ses yeux recommencèrent à distinguer le monde autour de lui, tout doucement. D’abord le réalisateur, puis ses propres vêtements, ensuite le vieux prophète et ses trois disciples.

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