Luca Fulvio - Le gang des rêves

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Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

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— Tu n’as pas une copine de college , toi aussi ? » lui avait lancé Ruth.

Daniel avait secoué la tête.

« Non » avait-il répondu doucement. Puis, timide, il avait tendu la main vers le sac placé entre Ruth et lui, et avait commencé à en tripoter la bandoulière.

« J’aimerais bien…, avait-il commencé à dire.

— Je ne sais pas ! » avait interrompu Ruth avec brusquerie.

Daniel l’avait regardée :

« J’aimerais bien voir tes photos » avait-il repris.

Ruth n’avait rien répondu.

« Je dis pas ça pour te séduire ! » avait ajouté Daniel en riant.

Ruth avait souri :

« Ah non ? » lui avait-elle lancé, ironique.

Alors Daniel était devenu sérieux.

« Pas du tout. Si tu voyais ma mère quand elle navigue, tu comprendrais que je dis la vérité : on ne sait rien d’elle si on ne l’a pas vue en mer. (En disant ces mots, il avait eu un regard limpide et honnête). Et je crois que pour toi, les photos c’est la même chose.

— Tu m’invites à dîner demain ? lui avait alors demandé Ruth.

— Bien sûr ! les yeux de Daniel s’étaient illuminés.

— Appuie-toi contre ce réverbère, avait dit Ruth. Et ne bouge pas. »

Elle avait sorti son Leica et avait pris une photo.

« Chez toi ? avait-elle suggéré.

— À six heures et demie.

— D’accord, six heures et demie. »

Le lendemain, chez les Slater, Ruth montra les photos de Ronnie. Et celle de Daniel.

Quand M meSlater vit le cliché pris sous le réverbère, ses yeux devinrent humides. Elle passa un doigt sur le visage en clair-obscur de son fils, tête légèrement inclinée et mèche lumineuse en bataille sur le front. Puis, avec la même émotion, elle caressa le visage de Daniel.

« Mais qu’est-c’qui lui prend ? avait glissé Ronnie à son père.

— C’est la nostalgie » avait-il répondu, sérieux, en regardant sa femme.

M meSlater avait tendu la main vers celle de son mari et l’avait serrée en souriant.

« Les femmes… » avait soupiré Ronnie, et tout le monde avait éclaté de rire.

Ruth y compris. Et elle avait regardé Daniel.

« Ruth peut venir en bateau avec nous, dimanche ? avait alors demandé Daniel, sans quitter Ruth des yeux.

— Ah ça, avait lancé M. Slater, tant que tu n’as pas risqué la noyade pendant une des virées de ta mère, tu ne fais pas vraiment partie de la famille ! »

Ce dimanche-là, quand Daniel l’invita au cinéma, Ruth avait encore les cheveux pleins de sel. Elle avait l’impression que le clapotis des vagues sur la quille résonnait toujours à ses oreilles, ainsi que le claquement des voiles dans le vent. Ses yeux étaient encore remplis de la lumière aveuglante reflétée par la surface de l’océan, le transformant en miroir. Mais c’était surtout une phrase qui résonnait avec insistance dans sa tête : « Voilà, maintenant tu fais partie de la famille ! Et tu ne t’es même pas noyée ! » lui avait dit M meSlater.

« À quoi tu penses ? » lui demanda Daniel.

Ruth le regarda et sourit. Si elle le lui avait dit, il n’aurait pas compris.

« À rien, répondit-elle.

— On va au cinéma ? lui demanda à nouveau Daniel.

— Tous ensemble ? » demanda Ruth radieuse.

Le visage de Daniel se rembrunit un instant :

« Je pensais plutôt toi et moi, seuls. »

Non, il n’aurait pas pu comprendre, se dit Ruth. Il ne pouvait comprendre la sensation de chaleur que lui donnaient les Slater, tous réunis. Et il ne pouvait comprendre combien elle désirait cette chaleur.

« Je plaisantais ! » lança-t-elle.

L’Arcade, au 534 South Broadway, avait un aspect sévère. Des colonnes et des fenêtres rectangulaires, de style néoclassique. Alors que Daniel se dirigeait vers la billetterie, Ruth songea brusquement que c’était le cinéma qui l’avait arrachée à New York, qui avait détruit son père et rendu sa mère alcoolique. Elle rattrapa Daniel en courant et le prit par le bras :

« Je ne peux pas rester ! s’exclama-t-elle, et elle lut aussitôt la déception dans ses yeux limpides. Tu ne comprendrais pas pourquoi. Mais ça n’a rien à voir avec toi.

— Pourtant, tu ne peux pas rester, répéta Daniel.

— C’est ça.

— D’accord, je te ramène à Venice Boulevard, fit-il avec un sourire mélancolique.

— Pourquoi ? fit-elle. Je ne veux pas aller au cinéma, mais je veux rester avec toi. »

Le beau visage de Daniel s’illumina d’un sourire radieux :

« Mais on s’en fiche, du cinéma ! s’écria-t-il joyeusement. Qu’est-ce que tu as envie de faire ? Tu veux aller dîner chez moi ? »

Ruth savait que son désir le plus ardent était bien celui de s’enfermer à nouveau dans le pavillon des Slater. En famille. Néanmoins, elle suggéra :

« Tu ne veux pas m’inviter à dîner quelque part ? au restaurant ?

— Toi et moi ! » fit Daniel à voix basse et d’un ton solennel, comme s’il se parlait à lui-même. Puis il tendit la main et prit celle de Ruth.

« On y va ! »

Ce n’était plus un garçon mais un homme, avait pensé Ruth.

Arrivés devant le petit restaurant mexicain de La Brea, le serveur leur avait dit qu’il fallait attendre une heure pour avoir une table.

« Et pour avoir des tacos à emporter, il faut attendre combien de temps ? demanda Daniel aussitôt. Ça te dit, de manger sur la plage ? » proposa-t-il à Ruth.

Ruth s’était crispée. Le soleil commençait à décliner. Elle s’imagina en voiture et ensuite sur la plage, seule, avec Daniel. Elle recula d’un pas. Et attendit la peur. La peur arriva. Mais, tout à coup, elle décida qu’elle ne pouvait plus rester dans cette prison.

Ainsi étaient-ils remontés en voiture et avaient-ils conduit jusqu’à une dune de sable, d’où ils dominaient tout l’océan. La nervosité de Ruth avait fini par diminuer. Ils avaient ri et plaisanté. Peu à peu, Ruth avait réussi à ne plus se sentir en danger. Et jamais elle n’avait surpris dans les yeux de Daniel cette lumière noire qu’elle avait vue dans ceux de Bill, tant d’années auparavant.

Quand ils eurent fini de manger, ils rangèrent papiers et bouteilles. Puis un silence gêné s’abattit, que ni l’un ni l’autre ne parvenait à briser. Plus ce silence durait, plus Ruth se sentait mal à l’aise.

Elle avait la main ouverte dans le sable et jouait avec les grains encore tièdes.

Daniel posa sa main près de la sienne.

Ruth regarda cette main. Il avait des doigts longs et forts comme sa mère. Des mains à la fois masculines et féminines.

« Ça te dégoûte ? » demanda-t-elle à brûle-pourpoint. Et elle enfonça sa main dans le sable.

« Quoi ? demanda Daniel ébahi.

— Il me manque un doigt, tu n’as pas remarqué ? lança-t-elle avec dureté, se retournant pour le dévisager.

— Si… » fit Daniel, et il approcha sa main de la sienne, sous le sable. Il la toucha avec douceur et délicatesse.

« Il n’y a rien chez toi qui puisse me… (Il s’interrompit et secoua la tête). Je ne peux même pas prononcer ce mot ! Ça n’a aucun rapport… »

Ruth se tourna vers l’horizon, où résistait encore un fin ruban orangé, le soleil une fois éclipsé.

« Ruth… »

Elle tourna la tête. Daniel s’approcha d’elle lentement, en la regardant droit dans les yeux. Ruth pouvait sentir son odeur. Il sentait le propre, le frais. Cela lui faisait penser aux sachets de lavande que l’on mettait dans les tiroirs, pour le linge. C’était une odeur qui ne faisait pas peur, qui ne troublait pas. Une odeur de famille.

Daniel approcha ses lèvres de celles de Ruth. Un contact léger. Doux comme Daniel, se dit Ruth, fermant les yeux et s’abandonnant au baiser, bien qu’elle se sente très tendue. C’était son premier baiser. Le baiser qu’elle n’avait jamais donné à Christmas. Rassemblant son courage, Daniel sortit sa main du sable et prit Ruth par la nuque, l’attirant contre lui. Le cœur de Ruth se mit à battre à en éclater. Elle tenta d’échapper à cette pression, mais la main de Daniel était puissante. Tout à coup, elle eut l’impression de ne plus pouvoir bouger. Elle était paralysée. Elle écarquilla les yeux, envahie par une vague de peur violente et impérieuse. Trouble. Mais ensuite elle vit les yeux fermés de Daniel. Sa mèche blonde décoiffée sur le front. Ce n’était pas Bill, pensa-t-elle. C’était Daniel. Le garçon qui sentait le linge fraîchement lavé. Alors elle s’obligea à refermer les yeux, respirant cette odeur de propre qui, peu à peu, l’aidait à moins se sentir en danger et chassait la peur. Elle entrouvrit les lèvres. Goûtant la gentillesse et non la force. Découvrant la sensation tiède de ce baiser. Essayant de s’abandonner et de vaincre le passé.

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