Agota Kristof - Le grand cahier

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Arrivés de la Grande Ville avec leur mère, Claus et Lucas ne vont rester que tous les deux chez leur grand-mère pendant la guerre. Cette dernière est une femme sale, méchante, radine, analphabète et meurtrière; les jumeaux vont alors entreprendre seuls une étrange éducation. D'un côté ils s'entraînent à s'endurcir, à ne pas s'apitoyer sur la douleur d'autrui et à tuer, et de l'autre, ils écrivent la liste des tâches effectuées dans un grand cahier. Mais, à la suite d'un certain nombre d'événements, les deux frères vont se retrouver séparés, le premier dans ce même pays totalitaire, le deuxième de l'autre côté de la frontière…
Dans la Grande Ville qu’occupent les Armées étrangères, la disette menace. Une mère conduit donc ses enfants à la campagne, chez leur grand-mère. Analphabète, avare, méchante et même meurtrière, celle-ci mène la vie dure aux jumeaux. Loin de se laisser abattre, ceux-ci apprennent seuls les lois de la vie, de l’écriture et de la cruauté. Abandonnés à eux-mêmes, dénués du moindre sens moral, ils s’appliquent à dresser, chaque jour, dans un grand cahier, le bilan de leurs progrès et la liste de leurs forfaits.
Le Grand Cahier nous livre une fable incisive sur les malheurs de la guerre et du totalitarisme, mais aussi un véritable roman d’apprentissage dominé par l’humour noir.

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– Moi aussi, j'ai faim!

Un soldat qui a tout vu donne une tape sur les fesses de la servante; il lui pince la joue et elle lui fait des signes avec son mouchoir jusqu'à ce que nous ne voyions plus qu'un nuage de poussière dans le soleil couchant.

Nous retournons dans la maison. De la cuisine, nous voyons M. le curé agenouillé devant le grand crucifix de sa chambre.

La servante dit:

– Finissez vos tartines.

Nous disons:

– Nous n'avons plus faim.

Nous allons dans la chambre. Le curé se retourne.

– Voulez-vous prier avec moi, mes enfants?

– Nous ne prions jamais, vous le savez bien. Nous voulons comprendre.

– Vous ne pouvez pas comprendre. Vous êtes trop jeunes.

– Vous, vous n'êtes pas trop jeune. C'est pour cela que nous vous demandons: Qui sont ces gens? Où les emmène-t-on? Pourquoi?

Le curé se lève, vient vers nous. Il dit en fermant les yeux:

– Les Voies du Seigneur sont insondables.

Il ouvre les yeux, pose ses mains sur nos têtes:

– Il est regrettable que vous ayez été obligés d'assister à un tel spectacle. Vous tremblez de tous vos membres.

– Vous aussi, monsieur le curé.

– Oui, je suis vieux, je tremble.

– Et nous, nous avons froid. Nous sommes venus torse nu. Nous allons passer une des chemises que votre servante a lavées.

Nous allons dans la cuisine. La servante nous tend notre paquet de linge propre. Nous y prenons chacun une chemise. La servante dit:

– Vous êtes trop sensibles. Le mieux que vous puissiez faire, c'est d'oublier ce que vous avez vu.

– Nous n'oublions jamais rien.

Elle nous pousse vers la sortie:

– Allez, calmez-vous! Tout ça n'a rien à voir avec vous. Ça ne vous arrivera jamais, à vous. Ces gens-là ne sont que des bêtes.

L es pommes de Grand-Mère

De la cure, nous allons en courant jusqu'à la maison du cordonnier. Les carreaux de sa fenêtre sont brisés; la porte est enfoncée. A l'intérieur, tout est saccagé. Sur les murs sont écrits des mots orduriers.

Une vieille femme est assise sur un banc devant la maison voisine. Nous lui demandons:

– Le cordonnier est parti?

– Il y a longtemps, le pauvre homme.

– Il n'était pas parmi ceux qui ont traversé la ville aujourd'hui?

– Non, ceux d'aujourd'hui sont venus d'ailleurs. Dans des wagons à bestiaux. Lui, ils l'ont tué ici, dans son atelier, avec ses propres outils. N'ayez pas d'inquiétude. Dieu voit tout. Il reconnaîtra les Siens.

Quand nous arrivons à la maison, nous trouvons Grand-Mère couchée sur le dos, les jambes écartées, devant la porte du jardin, des pommes éparpillées tout autour d'elle.

Grand-Mère ne bouge pas. Son front saigne. Nous courons à la cuisine, nous mouillons un linge, nous prenons de l'eau-de-vie sur l'étagère. Nous posons le linge mouillé sur le front de Grand-Mère, nous lui versons de l'eau-de-vie dans la bouche. Au bout d'un certain temps, elle ouvre les yeux. Elle dit:

– Encore!

Nous lui versons encore de l'eau-de-vie dans la bouche.

Elle se soulève sur les coudes, se met à crier:

– Ramassez les pommes! Qu'est-ce que vous attendez pour ramasser les pommes, fils de chienne?

Nous ramassons les pommes dans la poussière de la route. Nous les posons dans son tablier.

Le linge est tombé du front de Grand-Mère. Le sang lui coule dans les yeux. Elle l'essuie avec un coin de son fichu.

Nous demandons:

– Avez-vous mal, Grand-Mère?

Elle ricane:

– Ce n'est pas un coup de crosse qui me tuera.

– Qu'est-ce qui s'est passé, Grand-Mère?

– Rien. J'étais en train de ramasser des pommes. Je suis venue devant la porte pour voir le cortège. Mon tablier m'a échappé; les pommes sont tombées, elles ont roulé sur la route. En plein dans le cortège. Ce n'est pas une raison pour se faire taper dessus.

– Qui vous a tapé dessus, Grand-Mère?

– Qui voulez-vous que ce soit? Vous n'êtes tout de même pas des imbéciles? Ils ont tapé aussi sur eux. Ils ont tapé dans le tas. Il y en a quand même quelques-uns qui ont pu en manger, de mes pommes!

Nous aidons Grand-Mère à se relever. Nous l'emmenons dans la maison. Elle commence à éplucher les pommes pour en faire de la compote, mais elle tombe, et nous la transportons sur son lit. Nous lui enlevons ses souliers. Son fichu glisse; un crâne complètement chauve apparaît. Nous lui remettons son fichu. Nous restons longtemps à côté de son lit, nous lui tenons les mains, nous surveillons sa respiration.

Le policier

Nous prenons notre petit déjeuner avec Grand-Mère. Un homme entre dans la cuisine sans frapper. Il montre sa carte de la police.

Aussitôt, Grand-Mère se met à crier:

– Je ne veux pas de la police chez moi! Je n'ai rien fait!

Le policier dit:

– Non, rien, jamais. Juste quelques petits poisons par ci, par-là.

Grand-Mère dit:

– Rien n'a été prouvé. Vous ne pouvez rien contre moi.

Le policier dit:

– Calmez-vous, Grand-Mère. On ne va pas déterrer les morts. On a déjà de la peine à les enterrer.

– Alors, qu'est-ce que vous voulez?

Le policier nous regarde et dit:

– Le fruit ne tombe pas loin de son arbre. Grand-Mère nous regarde aussi:

– J'espère bien. Qu'avez-vous encore fait, fils de chienne?

Le policier demande:

– Où étiez-vous hier soir?

Nous répondons:

– Ici.

– Vous ne traîniez pas dans les bistrots, comme d'habitude?

– Non. Nous sommes restés ici parce que Grand-Mère a eu un accident.

Grand-Mère dit très vite:

– Je suis tombée en descendant à la cave. Les marches sont moussues, j'ai glissé. Je me suis cogné la tête. Les petits m'ont remontée, ils m'ont soignée. Ils sont restés auprès de moi toute la nuit.

Le policier dit:

– Vous avez une méchante bosse, je vois. Il faut être prudente à votre âge. Bon. Nous allons fouiller la maison. Venez tous les trois. Nous commencerons par la cave.

Grand-Mère ouvre la porte de la cave; nous y descendons. Le policier déplace tout, les sacs, les bidons, les paniers, le tas de pommes de terre.

Grand-Mère nous demande à voix basse:

– Qu'est-ce qu'il cherche?

Nous haussons les épaules.

Après la cave, le policier fouille la cuisine. Puis Grand-Mère doit ouvrir sa chambre. Le policier défait son lit. Il n'y a rien dans le lit, ni dans la paillasse, juste un peu de monnaie sous l'oreiller.

Devant la porte de la chambre de l'officier, le policier demande:

– C'est quoi, ici?

Grand-Mère dit:

– C'est une chambre que je loue à un officier étranger. Je n'en ai pas la clé.

Le policier regarde la porte du galetas:

– Vous n'avez pas une échelle?

Grand-Mère dit:

– Elle est cassée.

– Comment y montez-vous?

– Je n'y monte pas. Seuls les petits y montent. Le policier dit:

– Alors, allons-y, les petits.

Nous grimpons dans le galetas à l'aide de la corde. Le policier ouvre le coffre où nous rangeons les objets nécessaires à nos études: Bible, dictionnaire, papier, crayons et le Grand Cahier où tout est écrit. Mais le policier n'est pas venu pour lire. Il inspecte encore le tas de vieux habits et de couvertures et nous redescendons. Une fois en bas, le policier regarde autour de lui et dit:

– Je ne peux évidemment pas retourner tout le jardin. Bon. Venez avec moi.

Il nous conduit dans la forêt, au bord du grand trou où nous avions trouvé un cadavre. Le cadavre n'est plus là. Le policier demande:

– Vous êtes déjà venus jusqu'ici?

– Non. Jamais. Nous aurions peur d'aller si loin.

– Vous n'avez jamais vu ce trou, ni un soldat mort?

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