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Agota Kristof: Le grand cahier

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Agota Kristof Le grand cahier

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Arrivés de la Grande Ville avec leur mère, Claus et Lucas ne vont rester que tous les deux chez leur grand-mère pendant la guerre. Cette dernière est une femme sale, méchante, radine, analphabète et meurtrière; les jumeaux vont alors entreprendre seuls une étrange éducation. D'un côté ils s'entraînent à s'endurcir, à ne pas s'apitoyer sur la douleur d'autrui et à tuer, et de l'autre, ils écrivent la liste des tâches effectuées dans un grand cahier. Mais, à la suite d'un certain nombre d'événements, les deux frères vont se retrouver séparés, le premier dans ce même pays totalitaire, le deuxième de l'autre côté de la frontière… Dans la Grande Ville qu’occupent les Armées étrangères, la disette menace. Une mère conduit donc ses enfants à la campagne, chez leur grand-mère. Analphabète, avare, méchante et même meurtrière, celle-ci mène la vie dure aux jumeaux. Loin de se laisser abattre, ceux-ci apprennent seuls les lois de la vie, de l’écriture et de la cruauté. Abandonnés à eux-mêmes, dénués du moindre sens moral, ils s’appliquent à dresser, chaque jour, dans un grand cahier, le bilan de leurs progrès et la liste de leurs forfaits. Le Grand Cahier nous livre une fable incisive sur les malheurs de la guerre et du totalitarisme, mais aussi un véritable roman d’apprentissage dominé par l’humour noir.

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Père arrive un soir, il demande:

– Où est votre Grand-Mère?

– Elle est morte.

– Vous vivez seuls? Comment vous débrouillez-vous?

– Très bien, Père.

Il dit:

– Je suis venu ici en me cachant. Il faut que vous m'aidiez.

Nous disons:

– Vous n'avez pas donné de vos nouvelles depuis des années.

Il nous montre ses mains. Il n'a plus d'ongles. Ils ont été arrachés à la racine:

– Je sors de prison. On m'a torturé.

– Pourquoi?

– Je ne sais pas. Pour rien. Je suis un individu politiquement suspect. Je ne peux pas exercer ma profession. Je suis constamment surveillé. On fouille mon appartement régulièrement. Il m'est impossible de vivre plus longtemps dans ce pays.

Nous disons:

– Vous voulez traverser la frontière.

Il dit:

– Oui. Vous qui vivez ici, vous devez connaître, savoir…

– Oui, nous connaissons, nous savons. La frontière est infranchissable.

Père baisse la tête, contemple ses mains un moment, puis dit:

– Il doit bien y avoir une faille. Il doit bien y avoir un moyen de passer.

– Au risque de votre vie, oui.

– Je préfère mourir plutôt que de rester ici.

– Il faut que vous vous décidiez en connaissance de cause, Père.

Il dit:

– Je vous écoute.

Nous expliquons:

– La première difficulté, c'est d'arriver jusqu'aux premiers fils barbelés sans rencontrer une patrouille, sans être vu d'un mirador. C'est faisable. Nous connaissons l'heure des patrouilles et l'emplacement des miradors. La barrière a un mètre cinquante de hauteur et un mètre de largeur. Il faut deux planches. L'une pour grimper sur la barrière, l'autre qu'on posera dessus de façon à s'y tenir debout. Si vous perdez l'équilibre, vous tombez entre les fils et vous ne pouvez plus sortir.

Père dit:

– Je ne perdrai pas l'équilibre.

Nous continuons:

– Il faut récupérer les deux planches pour passer de la même manière l'autre barrière qui se trouve sept mètres plus loin.

Père rit:

– C'est un jeu d'enfant.

– Oui, mais l'espace entre les deux barrières est miné.

Père pâlit:

– Alors, c'est impossible.

– Non. C'est une question de chance. Les mines sont disposées en zigzag, en w. Si on suit une ligne droite, on risque de ne marcher que sur une seule mine. En faisant de grandes enjambées, on a à peu près une chance sur sept de l'éviter.

Père réfléchit un moment puis il dit:

– J'accepte ce risque.

Nous disons:

– Dans ce cas, nous voulons bien vous aider. Nous vous accompagnerons jusqu'à la première barrière.

Père dit:

– C'est d'accord. Je vous remercie. Vous n'auriez pas quelque chose à manger, par hasard?

Nous lui servons du pain avec du fromage de chèvre. Nous lui offrons aussi du vin provenant de l'ancienne vigne de Grand-Mère. Nous versons dans son verre quelques gouttes de somnifère que Grand-Mère savait si bien préparer avec des plantes.

Nous conduisons notre Père dans notre chambre, nous disons:

– Bonne nuit, Père. Dormez bien. Nous vous réveillerons demain.

Nous allons nous coucher sur le banc d'angle de la cuisine.

La séparation

Le lendemain matin, nous nous levons très tôt. Nous nous assurons que notre Père dort profondément. Nous préparons quatre planches. Nous déterrons le trésor de Grand-Mère: des pièces d'or et d'argent, beaucoup de bijoux. Nous mettons la plus grande partie dans un sac de toile. Nous prenons aussi une grenade chacun, au cas où nous serions surpris par une patrouille. En supprimant celle-ci, nous pouvons gagner du temps.

Nous faisons un tour de reconnaissance près de la frontière pour repérer le meilleur endroit: un angle mort entre deux miradors. Là, au pied d'un grand arbre, nous camouflons le sac de toile et deux planches.

Nous rentrons, nous mangeons. Plus tard, nous apportons le petit déjeuner à notre Père. Nous devons le secouer pour qu'il se réveille. Il se frotte les yeux et dit:

– Il y avait longtemps que je n'avais pas aussi bien dormi.

Nous posons le plateau sur ses genoux. Il dit:

– Quel festin! Du lait, du café, des œufs, du jambon, du beurre, de la confiture! Ces choses-là sont introuvables dans la Grande Ville. Comment faites-vous?

– Nous travaillons. Mangez, Père. Nous n'aurons pas le temps de vous offrir un autre repas avant votre départ.

Il demande:

– C'est pour ce soir?

Nous disons:

– C'est pour tout de suite. Dès que vous serez prêt.

Il dit:

– Vous êtes fous? Je refuse de passer cette frontière de merde au grand jour! On nous verrait.

Nous disons:

– Nous aussi, nous avons besoin de voir, Père. Seuls les gens stupides essaient de passer la frontière de nuit. La nuit, la fréquence des patrouilles est multipliée par quatre et la zone est continuellement balayée par les projecteurs. Par contre, la surveillance se relâche vers onze heures du matin. Les gardes-frontière pensent que personne n'est assez fou pour essayer de passer à ce moment-là.

Père dit:

– Vous avez certainement raison. Je me fie à vous.

Nous demandons:

– Vous permettez que nous fouillions vos poches pendant que vous mangez?

– Mes poches? Pourquoi?

– Il ne faut pas qu'on puisse vous identifier. S'il vous arrive quelque chose et si on apprend que vous êtes notre père, nous serions accusés de complicité.

Père dit:

– Vous pensez à tout.

Nous disons:

– Nous sommes obligés de penser à notre sécurité.

Nous fouillons ses habits. Nous prènons ses papiers, sa carte d'identité, son carnet d'adresses, un billet de train, des factures et une photo de notre Mère. Nous brûlons le tout dans le fourneau de la cuisine, sauf la photo.

A onze heures, nous partons. Chacun de nous porte une planche.

Notre Père ne porte rien. Nous lui demandons seulement de nous suivre en faisant le moins de bruit possible.

Nous arrivons près de la frontière. Nous disons à notre Père de se coucher derrière le grand arbre et de ne plus bouger.

Bientôt, à quelques mètres de nous, passe une patrouille de deux hommes. Nous les entendons parler:

– Je me demande ce qu'il y aura à bouffer.

– La même merde que d'habitude.

– Il y a merde et merde. Hier, c'était dégueulasse, mais parfois c'est bon.

– Bon? Tu ne dirais pas ça si tu avais déjà mangé la soupe de ma mère.

– Je n'ai jamais mangé la soupe de ta mère. De mère, moi, je n'en ai jamais eu. Je n'ai jamais mangé que de la merde. A l'année, au moins, je mange bien de temps en temps.

La patrouille s'éloigne. Nous disons:

– Allez-y, Père. Nous avons vingt minutes avant l'arrivée de la patrouille suivante.

Père prend les deux planches sous les bras, il avance, il pose une des planches contre la barrière, il grimpe.

Nous nous couchons à plat ventre derrière le grand arbre, nous bouchons nos oreilles avec nos mains, nous ouvrons la bouche.

Il y a une explosion.

Nous courons jusqu'aux barbelés avec les deux autres planches et le sac de toile.

Notre Père est couché près de la seconde barrière.

Oui, il y a un moyen de traverser la frontière: c'est de faire passer quelqu'un devant soi.

Prenant le sac de toile, marchant dans les traces de pas, puis sur le corps inerte de notre Père, l'un de nous s'en va dans l'autre pays.

Celui qui reste retourne dans la maison de Grand-Mère.

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