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Agota Kristof: Le grand cahier

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Agota Kristof Le grand cahier

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Arrivés de la Grande Ville avec leur mère, Claus et Lucas ne vont rester que tous les deux chez leur grand-mère pendant la guerre. Cette dernière est une femme sale, méchante, radine, analphabète et meurtrière; les jumeaux vont alors entreprendre seuls une étrange éducation. D'un côté ils s'entraînent à s'endurcir, à ne pas s'apitoyer sur la douleur d'autrui et à tuer, et de l'autre, ils écrivent la liste des tâches effectuées dans un grand cahier. Mais, à la suite d'un certain nombre d'événements, les deux frères vont se retrouver séparés, le premier dans ce même pays totalitaire, le deuxième de l'autre côté de la frontière… Dans la Grande Ville qu’occupent les Armées étrangères, la disette menace. Une mère conduit donc ses enfants à la campagne, chez leur grand-mère. Analphabète, avare, méchante et même meurtrière, celle-ci mène la vie dure aux jumeaux. Loin de se laisser abattre, ceux-ci apprennent seuls les lois de la vie, de l’écriture et de la cruauté. Abandonnés à eux-mêmes, dénués du moindre sens moral, ils s’appliquent à dresser, chaque jour, dans un grand cahier, le bilan de leurs progrès et la liste de leurs forfaits. Le Grand Cahier nous livre une fable incisive sur les malheurs de la guerre et du totalitarisme, mais aussi un véritable roman d’apprentissage dominé par l’humour noir.

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«Il faut qu'elle meure, elle aussi. Comme ça, pas de preuve. Ni vu ni connu. Oui, elle va mourir, la petite. Il lui arrivera un accident. Juste avant la fin de la guerre. Oui, c'est un accident qu'il faut. Pas le poison. Pas cette fois. Un accident. Noyade dans la rivière. Tenir sa tête sous l'eau. Difficile. La pousser dans l'escalier de la cave. Pas assez haut. Le poison. Il n'y a que le poison. Quelque chose de lent. Bien dosé. Une maladie qui la ronge doucement, pendant des mois. Il n'y a pas de médecin. Beaucoup de gens meurent comme ça, faute de soins, pendant la guerre.

Grand-Mère lève le poing, menace son image dans le miroir:

– Vous ne pourrez rien contre moi! Rien!

Elle ricane. Elle enlève les bijoux, les met dans un sac de toile et enfouit le sac dans sa paillasse. Elle se couche, nous aussi.

Le lendemain matin, quand notre cousine est sortie de la cuisine, nous disons à Grand-Mère:

– Grand-Mère, nous voulons vous dire quelque chose.

– Qu'est-ce qu'il y a encore?

– Ecoutez bien, Grand-Mère. Nous avons promis au vieux monsieur de veiller sur notre cousine. Alors, il ne lui arrivera rien, ni accident ni maladie. Rien. Et à nous non plus.

Nous lui montrons une enveloppe fermée:

– Ici, tout est écrit. Nous allons donner cette lettre à M.le curé. S'il arrive quoi que ce soit à l'un de nous trois, le curé ouvrira la lettre. Avez-vous bien compris, Grand-Mère?

Grand-Mère nous regarde, les yeux presque fermés.

Elle respire très fort. Elle dit très bas:

– Fils de chienne, de putain et du diable! Maudit soit le jour où vous êtes nés!

L'après-midi, quand Grand-Mère part travailler dans sa vigne, nous fouillons sa paillasse. Il n'y a rien dedans.

Notre cousine et son amoureux

Notre cousine devient sérieuse, elle ne nous dérange plus. Elle se lave tous les jours dans le grand bassin que nous avons acheté avec l'argent gagné dans les bistrots. Elle lave sa robe très souvent et sa culotte aussi. Pendant que ses habits sèchent, elle s'enveloppe dans une serviette ou bien elle s'étend au soleil avec sa culotte qui sèche sur elle. Elle est toute brune. Ses cheveux la couvrent jusqu'aux fesses. Parfois elle se retourne sur le dos et cache sa poitrine avec ses cheveux.

Vers le soir, elle part en ville. Elle reste de plus en plus longtemps en ville. Un soir, nous la suivons sans qu'elle s'en doute.

Près du cimetière, elle rejoint un groupe de garçons et de filles, tous plus grands que nous. Ils sont assis sous les arbres, ils fument. Ils ont aussi des bouteilles de vin. Ils boivent au goulot. L'un d'entre eux fait le guet au bord du sentier. Si quelqu'un s'approche, le guetteur se met à siffler une chanson connue en restant tranquillement assis. Le'groupe se disperse et se cache dans les buissons ou derrière les pierres tombales.

Quand le danger est passé, le guetteur siffle une autre chanson.

Le groupe parle de la guerre à voix basse et aussi de désertions, de déportations, de résistance, de libération.

D'après eux, les militaires étrangers qui sont dans notre pays et qui prétendent être nos alliés sont en réalité nos ennemis, et ceux qui vont bientôt arriver et gagner la guerre ne sont pas des ennemis, mais, au contraire, nos libérateurs.

Ils disent:

– Mon père est passé de l'autre côté. Il revIendra avec eux.

– Mon père à moi a déserté dès la déclaration de la guerre.

– Mes parents ont rejoint les partisans. J'étais trop jeune pour aller avec eux.

– Les miens ont été emmenés par ces salauds. Déportés.

– Tu ne les reverras plus jamais, tes parents. Et moi non plus. Ils sont tous morts à présent.

– Ce n'est pas sûr. Il y aura des survivants.

– Et les morts, on les vengera.

– On était trop jeunes. Dommage. On n'a rien pu faire.

– Ce sera bientôt fini. «Ils» vont arriver d'un jour à l'autre.

– On les attendra sur la Grande Place avec des fleurs.

Tard dans la nuit, le groupe se disperse. Chacun rentre chez soi.

Notre cousine part avec un garçon. Nous la suivons. Ils pénètrent dans les petites ruelles du château, disparaissent derrière un mur en ruine. Nous ne les voyons pas, mais nous les entendons.

Notre cousine dit:

– Couche-toi sur moi. Oui, comme ça. Embrasse-moi. Embrasse-moi.

Le garçon dit:

– Comme tu es belle! J'ai envie de toi.

– Moi aussi. Mais j'ai peur. Si je suis enceinte?

– Je t'épouserai. Je t'aime. On se mariera après la Libération.

– Nous sommes trop jeunes. Il faut attendre.

– Je ne peux pas attendre.

– Arrête! Tu me fais mal. Il ne faut pas, il ne faut pas, mon chéri.

Le garçon dit:

– Oui, tu as raison. Mais caresse-moi. Donne ta main. Caresse-moi là, oui, comme ça. Tourne-toi. J'ai envie de t'embrasser là, là, pendant que tu me caresses.

Notre cousine dit:

– Non, ne fais pas ça. J'ai honte. Oh! continue, continue! Je t'aime, je t’aime tant.

Nous rentrons.

La bénédiction

Nous sommes obligés de retourner à la cure pour rapporter les livres que nous avons empruntés.

C'est de nouveau une vieille femme qui nous ouvre la porte. Elle nous fait entrer, elle dit:

– M. le curé vous attend.

Le curé dit;

– Asseyez-vous.

Nous posons les livres sur son bureau. Nous nous asseyons.

Le curé nous regarde un moment, puis il dit:

– Je vous attendais. Il y a longtemps que vous n'êtes pas venus.

Nous disons:

– Nous voulions finir les livres. Et nous sommes très occupés.

– Et pour votre bain?

– Nous avons tout ce qu'il faut pour nous laver maintenant. Nous avons acheté un bassin, du savon, des ciseaux, des brosses à dents.

– Avec quoi? Avec quel argent?

– Avec l'argent que nous gagnons en faisant de la musique dans les bistrots…

– Les bistrots sont un lieu de perdition. Surtout a votre âge.

Nous ne répondons pas. Il dit:

– Vous n'êtes pas venus non plus pour l'argent de l'aveugle. Maintenant, cela fait une somme considérable. Prenez-le.

Il nous tend l'argent. Nous disons:

– Gardez-le. Vous avez assez donné. Nous avons pris votre argent quand c'était absolument nécessaire. Maintenant, nous gagnons suffisamment d'argent pour en donner à Bec-de-Lièvre. Nous lui avons aussi appris à travailler. Nous l'avons aidée à bêcher la terre de son jardin et à y planter des pommes de terre, des haricots, des courges, des tomates. Nous lui avons donné des poussins, des lapins à élever. Elle s'occupe de son jardin et de ses animaux. Elle ne mendie plus. Elle n'a plus besoin de votre argent.

Le curé dit:

– Alors, prenez cet argent pour vous-mêmes. Ainsi vous ne serez plus obligés de travailler dans les bistrots.

– Nous aimons travailler dans les bistrots.

Il dit:

– J'ai appris que vous aviez été battus, torturés.

Nous demandons:

– Qu'est-elle devenue, votre servante?

– Elle s'est engagée sur le front pour soigner les blessés. Elle est morte.

Nous nous taisons. Il demande:

– Voulez-vous vous confier à moi? Je suis tenu par le secret de la confession. Vous n'avez rien à craindre. Confessez-vous.

Nous disons:

– Nous n'avons rien à confesser.

– Vous avez tort. Un tel crime est très lourd à porter. La confession vous soulagerait. Dieu pardonne à tous ceux qui regrettent sincèrement leurs péchés.

Nous disons:

– Nous ne regrettons rien. Nous n'avons rien à regretter.

Après un long silence, il dit:

– J'ai tout vu par la fenêtre. Le morceau de pain… Mais la vengeance appartient à Dieu. Vous n'avez pas le droit de vous substituer à Lui.

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