Agota Kristof - Le grand cahier

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Arrivés de la Grande Ville avec leur mère, Claus et Lucas ne vont rester que tous les deux chez leur grand-mère pendant la guerre. Cette dernière est une femme sale, méchante, radine, analphabète et meurtrière; les jumeaux vont alors entreprendre seuls une étrange éducation. D'un côté ils s'entraînent à s'endurcir, à ne pas s'apitoyer sur la douleur d'autrui et à tuer, et de l'autre, ils écrivent la liste des tâches effectuées dans un grand cahier. Mais, à la suite d'un certain nombre d'événements, les deux frères vont se retrouver séparés, le premier dans ce même pays totalitaire, le deuxième de l'autre côté de la frontière…
Dans la Grande Ville qu’occupent les Armées étrangères, la disette menace. Une mère conduit donc ses enfants à la campagne, chez leur grand-mère. Analphabète, avare, méchante et même meurtrière, celle-ci mène la vie dure aux jumeaux. Loin de se laisser abattre, ceux-ci apprennent seuls les lois de la vie, de l’écriture et de la cruauté. Abandonnés à eux-mêmes, dénués du moindre sens moral, ils s’appliquent à dresser, chaque jour, dans un grand cahier, le bilan de leurs progrès et la liste de leurs forfaits.
Le Grand Cahier nous livre une fable incisive sur les malheurs de la guerre et du totalitarisme, mais aussi un véritable roman d’apprentissage dominé par l’humour noir.

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– Non, jamais.

– Quand on a trouvé ce soldat mort, il lui manquait son fusil, ses cartouches, ses grenades.

Nous disons:

– Il devait être bien distrait et négligent, ce soldat, pour avoir perdu tous ces objets indispensables à un militaire.

Le policier dit:

– Il ne les a pas perdus. Ils lui ont été volés après sa mort. Vous qui venez souvent dans la forêt, vous n'auriez pas une idée sur la question?

– Non. Aucune idée.

– Pourtant, quelqu'un a bien dû prendre ce fusil, ces cartouches, ces grenades.

Nous disons:

– Qui oserait toucher à des objets aussi dangereux?

L'interrogatoire

Nous sommes dans le bureau du policier. Il s'assied à une table, nous restons debout en face de lui. Il prépare du papier, un crayon. Il fume. Il nous pose des questions:

– Depuis quand connaissez-vous la servante de la cure?

– Depuis le printemps.

– Où l'avez-vous connue?

– Chez Grand-Mère. Elle est venue chercher des pommes de terre.

– Vous livrez du bois à la cure. Combien êtes-vous payés pour ça?

– Rien. Nous apportons du bois à la cure pour remercier la servante qui lave notre linge.

– Elle est gentille avec vous?

– Très gentille. Elle nous fait des tartines, elle nous coupe les ongles et les cheveux, elle nous prépare des bains.

– Comme une mère, en somme. Et M. le curé, il est gentil avec vous?

– Très gentil. Il nous prête des livres et il nous apprend beaucoup de choses.

– Quand avez-vous apporté du bois pour la dernière fois à la cure?

– Il y a cinq jours. Le mardi matin.

Le policier se promène dans la pièce. Il ferme les rideaux et allume la lampe du bureau. Il prend deux chaises et nous fait asseoir. Il dirige la lumière de la lampe sur notre visage:

– Vous l'aimiez beaucoup, la servante?

– Oui, beaucoup.

– Savez-vous ce qui lui est arrivé?

– Il lui est arrivé quelque chose?

– Oui. Une chose atroce. Ce matin, comme d'habitude, elle faisait du feu et le fourneau de la cuisine a explosé. Elle a tout pris en plein visage. Elle est à l'hôpital.

Le policier arrête de parler; nous ne disons rien. Il dit:

– Vous ne dites rien?

Nous disons:

– Une explosion en plein visage, cela mène forcément à l'hôpital et parfois à la morgue. C'est une chance qu'elle ne soit pas morte.

– Elle est défigurée pour la vie!

Nous nous taisons. Le policier aussi. Il nous regarde.

Nous le regardons. Il dit:

– Vous n'avez pas l'air spécialement triste.

– Nous sommes contents qu'elle soit en vie. Après un tel accident!

– Ce n'était pas un accident. Quelqu'un a caché un explosif dans le bois de chauffage. Une cartouche provenant d'un fusil militaire. On a retrouvé la douille.

Nous demandons:

– Pourquoi quelqu'un aurait-il fait ça?

– Pour la tuer. Elle, ou M. le curé.

Nous disons:

– Les gens sont cruels. Ils aiment tuer. C'est la guerre qui leur a appris ça. Et il y a des explosifs qui traînent partout.

Le policier se met à crier:

– Cessez de faire les marioles! C'est vous qui livrez du bois à la cure! C'est vous qui traînez toute la journée dans la forêt! C'est vous qui dévalisez les cadavres! Vous êtes capables de tout! Vous avez ça dans le sang! Votre Grand-Mère aussi a un meurtre sur la conscience. Elle a empoisonné son mari. Elle, c'est le poison, vous, ce sont les explosifs! Avouez, petits salopards! Avouez! C'était vous!

Nous disons:

– Nous ne sommes pas les seuls à livrer du bois à la cure.

Il dit:

– C'est vrai. Il y a aussi le vieux. Je l'ai déjà interrogé.

Nous disons:

– N'importe qui peut cacher une cartouche dans un tas de bois.

– Oui, mais n'importe qui ne peut pas avoir des cartouches. Je me fous de votre servante! Ce que je veux savoir, c'est où sont les cartouches? Où sont les grenades? Où est le fusil? Le vieux a tout avoué. Je l'ai si bien interrogé qu'il a tout avoué. Mais il n'a pas pu me montrer où étaient les cartouches, les grenades, le fusil. Ce n'est pas lui, le coupable. C'est vous! Vous savez où sont les cartouches, les grenades, le fusil. Vous le savez, et vous allez me le dire!

Nous ne répondons pas. Le policier frappe. Des deux mains. A droite et à gauche. Nous saignons du nez et de la bouche.

– Avouez!

Nous nous taisons Il devient tout blanc, il frappe et il frappe encore. Nous tombons de nos chaises. Il nous donne des coups de pied dans les côtes, dans les reins, dans l'estomac.

– Avouez! Avouez! C'est vous! Avouez!

Nous ne pouvons plus ouvrir les yeux. Nous n'entendons plus rien. Notre corps est inondé de sueur, de sang, d'urine, d'excréments. Nous perdons connaissance.

En prison

Nous sommes couchés sur le sol en terre battue d'une cellule. Par une petite fenêtre à barreaux de fer, pénètre un peu de lumière. Mais nous ne savons pas l'heure qu'il est, ni même si c'est le matin ou l'après-midi.

Nous avons mal partout. Le plus léger mouvement nous fait retomber dans une semi-inconscience. Notre vue est voilée, nos oreilles bourdonnent, notre tête résonne. Nous avons terriblement soif. Notre bouche est sèche.

Des heures passent ainsi. Nous ne parlons pas. Plus tard, le policier entre, il nous demande:

– Vous avez besoin de quelque chose?

Nous disons:

– A boire.

– Parlez. Avouez. Et vous aurez à boire, à manger, tout ce que vous voulez.

Nous ne répondons pas. Il demande:

– Grand-père, vous voulez manger quelque chose?

Personne ne lui répond. Il sort.

Nous comprenons que nous ne sommes pas seuls dans la cellule. Avec précaution, nous levons un peu la tête et nous voyons un vieillard couché, recroquevillé dans un coin. Doucement, nous rampons vers lui, nous le touchons. Il est raide et froid. Toujours en rampant, nous regagnons notre place près de la porte.

Il fait déjà nuit quand le policier revient avec une lampe de poche. Il éclaire le vieillard, il lui dit:

– Dormez bien. Demain matin vous pourrez rentrer chez vous.

Il nous éclaire aussi en plein visage l'un après l'autre:

– Toujours rien à dire? Ça m'est égal. J'ai le temps. Vous parlerez ou vous crèverez ici.

Plus tard dans la nuit, la porte s'ouvre de nouveau. Le policier, l'ordonnance et l'officier étranger entrent. L'officier se penche sur nous. Il dit à l'ordonnance:

– Téléphonez à la base pour une ambulance! L'ordonnance s'en va. L'officier examine le vieillard. Il dit:

– Il l'a battu à mort!

Il se tourne vers le policier:

– Tu vas le payer cher, vermine! Si tu savais comme tu vas payer tout ça!

Le policier nous demande:

– Qu'est-ce qu'il dit?

– Il dit que le vieillard est mort et que vous allez le payer cher, vermine!

L'officier nous caresse le front:

– Mes petits, mes petits garçons. Il a osé vous faire du mal, ce porc ignoble!

Le policier dit:

– Qu'est-ce qu'il va me faire? Dites-lui, j'ai des enfants… Je ne savais pas… C'est votre père, ou quoi?

Nous disons:

– C'est notre oncle.

– Vous auriez dû me le dire. Je ne pouvais pas savoir. Je vous demande pardon. Qu'est-ce que je peux faire pour…

Nous disons:

– Priez Dieu.

L'ordonnance arrive avec d'autres soldats. On nous pose sur des civières et on nous porte dans l'ambulance. L'officier s'assied à côté de nous. Le policier, encadré par plusieurs soldats, est emmené dans la Jeep conduite par l'ordonnance.

A la base militaire, un médecin nous examine tout de suite dans une grande salle blanche. Il désinfecte nos plaies, il nous fait des piqûres contre les douleurs et contre le tétanos. Il nous fait aussi des radiographies. Nous n'avons rien de cassé, sauf quelques dents, mais il s'agit de dents de lait.

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